L’esclavage est la condition sociale de l’esclave, un travailleur non libre et généralement non rémunéré qui est juridiquement la propriété d'une autre personne et donc négociable, au même titre qu’un objet. Au sens large, l’esclavage est le système socioéconomique reposant sur le maintien et l’exploitation de personnes dans cette condition. En France, depuis la loi du 10 mai 2001, l’esclavage est considéré comme un crime contre l'humanité.
En 492 le pape Gélase Ier autorise les Juifs à introduire des esclaves de Gaule en Italie, à condition que ceux-ci soient paiens.
Ibn Khordadbeh, au IXe siècle, décrit les deux routes utilisées par les marchands juifs d'esclaves, celle d'Est en Ouest et celle d'Ouest en Est. Selon Ibrahim ibn Ya'qub, les marchands juifs byzantins achetaient des esclaves slaves à Prague pour les revendre comme esclaves. Louis le Pieux accorde des chartes aux Juifs visitant son royaume, les autorisant à pratiquer le commerce d'esclaves, pourvu que ceux-ci n'aient pas été baptisés. Agobard de Lyon prétend que les Juifs ne respectaient pas les accords et gardaient des Chrétiens comme esclaves, citant l'exemple d'un réfugié chrétien de Cordoue qui déclare que ses coreligionnaires étaient fréquemment vendus aux Maures, comme ce fut le cas pour lui7. En effet, plusieurs Juifs espagnols tirent leur fortune de la traite d'esclaves slavons achetés en Andalousie. De même, des Juifs de Verdun, vers l'an 949, achetaient des esclaves dans les environs et les revendaient en Espagne.
À Bristol, qui était le centre du trafic d'esclaves entre l'Irlande et l'Angleterre, de nombreux commerçants s'y seraient installés à la suite de Guillaume le Conquérant vers 1070 (Histoire des Juifs au Royaume-Uni), jusqu'à ce que ce commerce soit interdit sous l'influence de Saint-Winibald10. Ces esclaves auraient été destinés au marché romain.
Les moyens utilisés par les Juifs pour gagner leur vie, étaient largement déterminés par les restrictions imposées par les autorités.
L'Église chrétienne proteste régulièrement contre la vente de Chrétiens aux Juifs, la première protestation connue remonte à 538. Au troisième concile d'Orléans, un décret était émis, interdisant aux Juifs de posséder des serviteurs ou des esclaves chrétiens. Cette interdiction sera répétée, encore et encore, lors de différents conciles, comme à Orléans (541), au Premier concile de Mâcon en 58112, Paris (633), Tolède (quatrième concile en 633), Szabolcs (1092), Gand (1112), Narbonne (1227), Béziers (1246). Après cette date, la nécessité d'une telle interdiction semble avoir disparu.
En conséquence, au XIIIe siècle, il n'y avait à Marseille, que deux commerçants d'esclaves juifs contre sept chrétiens13.
En dépit des lois, de nombreux chrétiens trafiquaient des esclaves avec les Juifs, et les dignitaires de l'Église de Bavière reconnaissaient même ce trafic en insistant pour que les Juifs et les autres marchands payent une taxe sur les esclaves14.