Le mot châle vient du persan شال « shal » ou « chaale ». L'objet lui-même était cependant fort répandu dans l'Antiquité, notamment en Asie centrale, en Inde et en Asie occidentale.
Simple vêtement servant à se tenir chaud, il a joué aussi dans certaines cultures un rôle symbolique et rituel, comme par exemple le talit dont l'emploi, décrit déjà dans la Torah, se perpétue aujourd'hui.
Dans la Description de l'Égypte, le Comte de Chabrol décrit le châle (شال) comme une longue pièce de mousseline ou de tissu de laine que l'on plisse et tourne plusieurs fois autour du tarbouche (tome 18, page 108).
Introduit très tôt en Europe, peut-être au XIIe siècle, au temps des croisades, ou peut-être même avant cette période, lors des migrations des Roms depuis l'Inde du Nord-ouest et le plateau iranien, le châle fut intégré dans de nombreux costumes régionaux, aussi bien en Russie que dans l'Europe de l'Est. Mais sans doute d'autres versions du châle existaient-elles auparavant.
Franges d'un châle népalais en laine de pashmînâ.La grande vogue du châle en Europe de l'Ouest remonte aux XVIIe et XVIIIe siècles et fut une conséquence de l'occupation britannique de l'Inde. À cette époque existaient deux centres importants de fabrication, la Perse et le Cachemire, lesquels rivalisaient à qui produirait les châles les plus fins ou les plus somptueusement brodés. Entre 1800 et 1850, une troisième industrie rivale s'établit en Écosse, à Paisley dans le Renfrewshire, qui produisit un type de châle particulier, dont les motifs en forme de goutte étaient fortement stylisés. Depuis la Grande-Bretagne, le châle de type indien gagna rapidement la France, où il connut une popularité considérable aux XVIIIe et XIXe siècles.
En Perse, le châle se portait fréquemment autour de la taille chez les hommes. Alors qu'en Inde, il est porté indifféremment par les deux sexes, le châle s'est établi en Occident comme un vêtement essentiellement féminin.