Les Juifs ont eu une histoire plus que millénaire sur l'actuel territoire de la Roumanie. La communauté juive a commencé a jouer un rôle significatif tant du point de vue démographique que du point de vue économique ou culturel à partir du XIXe siècle. Selon le recensement officiel de 1930, en Roumanie il y avait 756 930 Juifs. Cette population a pratiquement cessé d'exister à la fin du XXe siècle: en 2002 il y avait 6.179 Juifs.
partir du Moyen Âge, les Juifs sont arrivés en plusieurs étapes dans les principautés roumaines (Moldavie, Transylvanie et Valachie). Ainsi, au XIVe siècle s'y sont instalés les Juifs ashkénazes venus de l'Europe centrale. Par la suite, alors que les principautés étaient sous suzeraineté ottomane, s'y sont établis les Juifs séfarades, venus de la Péninsule Ibérique. Suite aux pogroms qui eurent lieu en Ukraine au XVIe siècle, une autre vague de Juifs ashkénazes de langue yiddish est arrivée dans les principautés. En 1740 il y avait des communautés juives dans les villes de Roman, de Bacău et de Galaţi. Pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle et notamment au cours de la première moitié du XIXe siècle, suite aux difficultés auxquelles ils étaient confrontés en Galicie, de nombreux Juifs se sont réfugiés en Moldavie et en Transylvanie où les autorités étaient plus tolérantes.
La première constitution de la Roumanie moderne en 1866 (article 7) n'attribuait la nationalité roumaine qu'aux chrétiens. Les Juifs roumains furent donc déclarés apatrides. En 1879, sous la pression des puissances participantes au Traité de Berlin, l'article fut amendé pour permettre aux non-chrétiens de devenir Roumains, mais, en pratique, il s'agissait d'une procédure de naturalisation individuelle d'une durée de dix ans, qui ne bénéficia qu'à un millier de Juifs roumains. Ce n'est qu'en 1923 qu'une nouvelle constitution fut introduite, dont l'article 133 étendit la nationalité roumaine à tous les résidents juifs, avec égalité des droits pour tous les citoyens roumains.