En 1535, Charles Quint, petit fils d’Isabelle la Catholique et de Ferdinand de sinistre mémoire, à la tête d’une flotte impressionnante s’empare de Tunis en faisant 70 000 victimes dont de nombreux Juifs qui furent massacrés et d’autres vendus comme esclaves.
En octobre 1541, Charles Quint, décidément intéressé par le bassin méditerranéen, se présente devant Alger avec la même flotte qui s’était emparée de Tunis. La communauté juive d’Alger a très peur et ses membres se réfugient dans le jeûne et la prière pour implorer leur salut, se souvenant que, sous Assuérus, Esther avait utilisé les mêmes moyens dont nous connaissons le résultat.
Le miracle a lieu le 25 octobre 1541 car une énorme tempête de pluie se déclenche pendant 60 heures et Charles Quint perd plus de 150 de ses navires dont certains s’échouent sur la côte. Pendant que les débris des navires jetés sur la côte sont récupérés pour construire un pont, on raconte que le rav Bentoua, qui avait une synagogue à Alger, fabriqua une Téba avec le bois d’un des bateaux de l’Armada. Ce bois aurait également servi à l’armature d’un séfer Torah. Ce séfer Torah est resté 400 ans dans cette synagogue d’Alger.
Pendant la bataille d’Alger, en 1961, un homme courageux, M. Yahia Sebagh, franchit les barbelés qui étaient mis devant la synagogue de la rue Sainte pour sortir en secret les sifreï Torah qui étaient «emprisonnés» et les emmener en France. Un de ces séfers Torah récupéré et offert par M. Armand Sebagh, le fils de Yahia, a été le premier séfer d’une synagogue dans le 12ème, celle qui deviendra Chivté Israël.
Guy Fellous