MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR
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MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR

HISTOIRE DES JUIFS DU MAROC-CASABLANCA-RABAT-MAZAGAN-MOGADOR-AGADIR-FES-MEKNES-MARRAKECH-LARACHE-ALCAZARQUIVIR-KENITRA-TETOUAN-TANGER-ARCILA-IFRANE-OUARZAZAT-BENI MELLAL-OUEZANE
 
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 DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC

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Soly Anidjar
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MessageSujet: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 22:53

DYNASTIE ET PHOTOS BEREBERES, AU SUD DU MAROC


voici les dynasties berberes:
les almoravides( 1062- 1147)
les almohades ( 1147- 1262)
les merinides ( 1269-1465).

al-morabitoun ou almoravides :
une tribue berbere venue du sahara jette ses guerriers voiles sur le maroc au 11 eme siecle.
ils viennent de ribat, ( couvent militaire), ils se nomment al morabitoun, qui veut dire les gens du ribat.
al morabitoun veut dire en francais almoravides.
ils s'emparent de tefilalet qui se nommait au 11 eme siecle sijilmassa, et s'installent dans le souss, en 1056.
le premier a fonde une dynastie est youssef ben tachfine en 1062, et choisi comme capitale la ville de marrakech.
ce saharien fondateur est devenu le pere du maroc.
en s'apropiant egalement de fezet en allant un peu plus haut vers les cotes de la mediterranee.
en meme temps que a cette epoque l'espagne musulmane est menacee et divisee, faisait appele a ces almoravides pour les aider.
les almoravides aimerent cet art de l'espagne musulmane et le nommerent al-andalous qui devient par la suite andalousia , qui veut dire une partie de l'espagne et la region sous domination islamique.

cet al-andalous musulman fut le centre culturel ou juifs et musulmans vivaient dans une grande tolerance.
ils avaient des commerces de textil et l'amitie reignait .
jusqu'a 1492 l'annee fatale ou juifs et musulmans furent chasses d'espagne, par les rois catholique , fernando et isabel, grenade etait la capitale du royaume almoravide.
et c'est comme ca que naqui l'heritage andalou, ils nous remenerent la forme des portes, les jardins la musique andalouse la nouba et tout le reste que vous connaissez.

les berberes etaient sur tout le nord de l'afrique .
berberes du maroc- les chleuhs.
berberes d'algerie- les kabyles.
berberes nomades- les touaregs.
les touaregs sont d'algerie du niger et du mali.


Le royaume Barghawata du Maroc:


Ce royaume berbère, certes méconnu de nos jours a existé (741-1148) après l'occupation de l'Afrique du nord par les arabes venus propager leur religion, l'islam.

Une opposition naîtra afin de contrecarrer la nouvelle idéologie. Les conflits ayant opposé les chefs arabes d'orient (chîîtes-sunites) auront un impact sur le quotidien religieux des berbères, c'est ainsi qu'une nouvelle religion, le "kharédjisme" s'imposera. Originaire de salé (nord du Maroc actuel) Tarif, fondateur de la Dynastie des Barghawata est issue de la grande famille amazigh des "Masmouda"de confession juive. Devant l'imposition de la "dhima" (acquittement d'un impôt infligé aux gens du livre par les musulmans), ces Amazigh, pourtant islamisés réagirent par une révolte généralisée. Après le décès du roi Tarif, son fils portant le même nom Tarif sera intronisé à la fin du 7èm siècle.

Une grande bataille opposera les berbères conduits par Mayssara qui sera battu à Kairouan et se repliera à l'extrême ouest de la berbèrie d'où il continuera à lancer des raids contre les envahisseurs qui occupaient la majeur partie du pays. Le roi Tarif refusa la nouvelle religion (l'islam), arguant que celle-ci écrite en langue arabe ne pouvait donc pas être pratiquée, mais après sa mort, son fils, Salih, prendra les destinées de la royauté au début du 9ème siècle et accepta l'islam avec toutefois des changements notables. Ne s'inspirant pas exclusivement du Coran, la nouvelle religion berbère attachera une grande importance à la...Torah. C'est ainsi que le berbère était tenu de s'abstenir de manger de la viande de lapin ainsi que du sanglier d'ailleurs. il devra en outre faire la prière en récitant des passages contenus dans la Torah et le Coran et ce dix fois (5 pour la journée, 5 pour la nuit). Quant aux ablutions, le croyant devait laver tout son corps (une douche en somme), et concernant le carême (ou ramadan), les berbères jeûnaient pendant trois jours et cette abstinence alimentaire prenait effet à la tombée du jour et cessait le lendemain à l'aube.

Le livre saint berbère ne contenait pas moins de cent "versets" dont le premier faisait référence à "Moise". Quant à "Mahomet", son nom ne figurait dans aucun des chapitres. Enfin, la Polygamie était tolérée mais l'adepte était tenu de prouver qu'il était en mesure de satisfaire ses épouses et s'engageait aussi à ne pas recourir à la répudiation de l'une d'elles.

En clair, le divorce était proscris.


Dernière édition par Soly Anidjar le Ven 13 Juin 2008 - 13:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 22:56

Les berbères sahariens


Les trois grands groupes qui peuplent aujourd'hui le Sahara se trouvaient dans cette contrée depuis l'ère chrétienne. les berbères Sanhadja (juifs berbères du Sahara atlantique ou Rio de oro et mauritanie), les touaregs (berbères du Sahara central algérien et des pays du Sahel, Niger, Mali, Mauritanie) et les Toubous (mélange de berbères et de noirs africains habitant le Tibesti au Tchad) forment les principales communautés de cette région. nous y ajouterons bien évidement les juifs berbères appelés les "garamantes" et qui habitent encore le Fezzan (sud-ouest de la Libye), continuant de pratiquer clandestinement de nos jours, leur religion.

C'est au début de l'ère chrétienne que le chameau fera son apparition en Égypte ainsi qu'en cyrénaïque (région du nord-est de la Libye habitée par des berbères) et ce sous le règne de ptolémé.

les berbères du Fezzan et de la Tripolitaine l'adopteront. au 2ème siècle, l'empereur berbère septime severe (197-212) né à leptis favorisera l'élevage de cet animal de bât et de déplacement .

Celui-ci sera utilisé dans toute la berbérie touché par l'aridité du désert et ce n'est qu'au 3ème siècle que le chameau sera "propagé" dans le sud marocain. Il servira pour divers trafics (or, esclaves...) loin des territoires conquis par rome, car les romains s'étaient en effet confinés au fezzan.

En 19 avant-j.c., le général romain cornélius Balbus se rendit dans cette dernière région à partir de sebrata en passant par Ghadamès nommé cianus par les occupants. il y fera stationner la 3ème légion augusta. poussant plus loin, il parviendra au tassili des ajjers (nord niger) plus précisément à l'oasis de ghat (peuplée de berbères touaregs).

Au sud algérien (hoggar), les romains s'y installeront puis pousseront leur conquête vers l'ouest. C'est à aballessa, que la tombe de thin hinan (antinéa), une reine juive berbère sera découverte avec sa servante "takamats". on trouvera dans cette tombe des objets datant du 4ème siècle (lampes romaines, monnaies de Constantin, des armes, des objets en fer et en cuivre) qui démontreront une certaine influence de rome. toutefois, on n'a jamais pû établir durablement un cantonnement militaire dans cette région très hostile par son climat et sa population berbère de confession israélite.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 22:56

Les chefs berbères sous Rome


Des royaumes berbères, sans importance notable, existaient sous l'occupation de l'empire romain, toutefois certains, intérêt oblige, sont restés dans le giron des vainqueurs de carthage. Un des chefs berbères fera exception : Jugurtha (108.104) dont le nom "yougarithène" signifiait "il les dépassait". Par sa bravoure il se verra consacrer dans l'une des meilleures oeuvres de l'historien romain Salluste, mais 70 ans plus tard. Le titre du livre "la guerre de jugurtha" (Bellum Jugurthinum) illustre parfaitement l'aura de ce chef amazigh qui n'est autre que l'un des petits fils du roi Massinissa qui livra une guerre sans merci à la puissance romaine durant plus de sept années. Trahi par son beau-père Bocchus, roi de la Maurétanie, il sera vaincu en 105 et fera l'objet d'une embuscade. Après avoir résisté farouchement à l'ennemi, il sera neutralisé et livré à Sylla, questeur de Marius le 1er janvier 105. il sera enfermé dans le "Tullianum"( même lieu ou sera cinquante cinq ans plus tard le chef gaulois Vercingétorix). Il jeûnera pendant six jours avant d'être étranglé.


A la suite de la mort de Jugurtha, Bocchus sera récompensé car Rome lui accordera le tiers occidental du royaume de la région comprise entre les deux Maurétanie (la tin gitane à l'ouest et la césarienne à l'est) et plus précisément dans l'actuel Oranie (ouest-algérien).

Les deux tiers restants seront divisés entre deux princes indigènes (berbères) locaux acquis à Rome que cette dernière gardera sous son administration direct le nord-est de la Tunisie appelée "Provinçia Africa". Après la défaite de Jugurtha, l'emprise de Rome sera très forte sur les princes vassaux qui seront même entraînés dans des guerres fratricides orchestrées par la puissance occupante qui appliquait la loi de la division pour régner. Lorsque la guerre opposera cette fois ci les Pompéiens contre Jules César, ce dernier se verra combattu par Juba 1er.
Disposant d'une solide armée composée de quatre légions organisées sur le modèle romain, Juba 1er avait sous ses ordres, outre les guerriers berbères plus de deux mille cavaliers ibères (espagnoles et portugais actuels) et gaulois. Zama, sa capitale était ornée de palais, de luxueux temples entourés de trois murailles. Il sortira vainqueur lors d'une grande bataille qui l' oppose aux hommes de César en 49. Il finira par être battu le 04 avril 46 à Thapsus et se suicidera le même jour avec son allié, le général pompéien, Metellus Scipion. Jules César procèdera alors à un changement de son administration en triplant l'étendue de la province "Africa" lui ajoutant la Numidie orientale actuellement l'extrême est de l'Algérie actuelle et le Constantinois. En 25, Auguste organisa un vaste royaume de Maurétanie QUI comprendra un territoire allant de la frontière actuelle algéro-tunisienne jusqu'au nord du Maroc (région du Rif habitée encore de nos jours par des berbères). il nommera, afin d'éviter toutes velléités, le fils du...vaincu, Juba II (25 av.JC-23 ap. JC). Elevé à Rome dès l'age de cinq ans, il épousera l'une des filles de la grande Cléopatre et de marc Antoine, Cléopâtre Séléné, élevée comme lui dans la capitale de l'Empire. Juba II installa sa capitale à Yol, ancien comptoir punique qu'il rebaptisera Caesarea, aujourd'hui appelée Cherchell (une région habitée par des berbères chenouis en algérie). le nom de sa nouvelle Capitale l'a été en hommage à Jules César. Devenue une grande métropole, Caesarea connaîtra une cour brillante et cosmopolite où les Dieux Grecs, Berbères, Egyptiens, Romains et Puniques étaient idolâtrés. On cultivait les terres et pratiquait une agriculture florissante les arts grecs avaient une importance particulière fort apprécié par Rome, Juba II ne l'était guère par ses sujets. Dès les premières années de l'ère chrétienne, des nomades Gétules (berbères sahariens) s'attaquèrent aux villes en 17 av. J C, des Musulamès (berbères de la Petite-Kabylie) s'insurgèrent contre le pouvoir central conduit par un berbère déserteur de l'armée romaine, Takfarinas, ils menèrent une guerre de sept années, immobilisant même quatre généraux romains après la mort de Juba II, son fils Ptolémée le remplaça.

Dernier roi indigène de Maurétanie, il se conduira en fidèle vassal de Rome mais son aveuglement lui sera fatal. Convoqué à Rome puis à Lyon par son cousin Caligula, il sera des son arrivée pendu en 40. Ayant appris son assassinat et l'annexion de la Maurétanie à l'Empire romain, les berbères se soulevèrent mais ne pouvant poursuivre les insurgés, les romains se cantonneront dans la région septentrionale appelée la Maurétanie Tingitane, le Maroc oriental faisant partie de la Maurétanie Césarienne. Ils laisseront les berbères occuper l'ouest et le sud de l'actuel Maroc qui échapperont ainsi totalement à leur emprise.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 22:57

Athena, reine berbère de l'antiquité

A une époque très ancienne, un royaume berbère existait appelé "tritonide", qualificatif qui rappelle curieusement "Triton", un divinité africaine que les grecs identifiaient à "Poséidon"le dieu de la mer décrit sous la forme d'un homme à queue de poisson avec pour attribut une conque au son retentissant.

Nous savons également que le Triton est un animal batracien proche de la Salamandre et qu'il aurait vécu en Berbèrie aux abords des fleuves dont l'un porte de nos jours son nom. Ce dernier prenant sa source des monts du tassili (peuplé aujourd'hui de berbères touaregs algériens) a disparu avec l'assèchement du sahar, mais il reste toutefois des oueds dont le "Igharghar" qui longe les villes de Ouargla et de Tougourt pour finir sa course dans des chotts (Merouane et Melhir par exemple).

Les villes du royaume des Tritonides ont été ensevelies par des dunes de sable dans le grand erg occidental au sud-ouest algérien, et abritaient une grande civilisation qui dépassait celle de l'Égypte antique. De plus ce royaume était gouverné par des femmes qui pratiquaient le matriarcat mais qui n'était toutefois pas une forme d'opposition à l'homme contrairement à celui des Amazones, car

les Tritonniennes ne sacrifiaient pas leurs garçons mais au contraire les protégeaient, d'autant qu'elles n'exprimaient guère un idéal viril basé sur la cruauté.

La civilisation des Tritonides a été anéanti justement par les Amazones qui ne pouvaient pas s'acclimater d'un matriarcat rival par une forte armée estimée à 70000, Myrica, la reine des Amazones, envahira le royaume des Tritonides et l'anéantira. Tous les hommes seront exécutés, les femmes et les enfants seront soumis à un humiliant esclavagisme. La reine berbère ainsi vaincue, Athena Trironide, aurait vécu quant à elle près du lac "Triton". d'essence civilisatricee et les habitants de cette contrée la nommaient "Nit".

Athéna avait d'autre part colonisé le royaume hellénique, brûlant sa capitale même. Cette dernière sera reconstruite par les berbères tritonnides qui lui donneront le nom de la reine "Athènes".

Née en Afrique du nord, cette souveraine se verra préparé par ses sujets une égide qui était une cuirasse qu'elle revêtait et qui deviendra par la suite sont attribut principal. Ce nom "égide"a donné naissance au terme berbère "Ighid"qui signifie "chevreau", un terme que les berbères (kabyles, chaoui, chleuh...) utilisent encore pour désigner cet animal, qui fournissait la matière dans laquelle était taillée l'égide.

Le culte d'Athéna était prépondérant dans la petite syrte située au nord de la lybie habité par des berbères. En effet, deux tribus locales célébraient tous les ans au bord du lac Triton un rite de litholobie (1). Athéna symbolisait la guerre, les armes, la raison, ainsi que l'esprit qui temporise la force brutale.

Ayant présidé les arts et les lettres, Athéna introduira l'olivier et la fabrication de l'huile non seulement en Berbèrie mais dans le bassin méditerranéen oriental. L'histoire lui doit également l'invention du char à deux roues Athéna connue sous le nom de "thin hinan"est aujourd'hui enterrée à abalessa en compagnie de sa servante "Takamats". Sa tombe continue de recevoir des pèlerins touaregs qui lui vouent un culte sans précédent.

(1)= combat de pierres. Les jeunes filles se battent avec des pierres et s'affrontaient aussi au bâton en l'honneur de la reine Athéna. Cette coutume a été instituée par les hommes. Celles qui mourraient des suites des blessures reçues étaient considérées comme des fausses vierges. Après le duel, chaque camp ornait la plus belle jeune fille d'un casque corinthien et d'une armure, et la faisait monter sur un char et la promener autour du lac...Triton.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:01

Berbèrie : la 1ère Guerre Punique



La première Guerre Punique qui opposa les légions romaines aux berbères servant dans les rangs carthaginois durera vingt trois ans (264-241).Puissance maritime, l'empire de "didon" sera tout de même vaincu en mer par Rome.

Après le désastre naval subi aux iles Aegates en 241, Carthage demandera la paix et Rome acceptera avec des conditions et pas des moindres , en effet elle exigera l'abondon de la Sicile ainsi que le versement d'un lourd tribu estimé à 3.200 talents !

Carthage retira ses soldats berbères de sicile mais refusa de les payer. ces guerriers seront renvoyés au pays et se voyant méprisés, les berbères se soulevèrent. trois mille esclaves déserteurs seront ainsi crucifiés pour avoir refusé de payer leurs impôts, des agriculteurs autochtones seront déportés. les femmes berbères heureuses de retrouver leurs maris finançeront l'effort de cette révolte en sacrifiant leurs bijoux. en 240, le canpanien spendius, le gaulois autariate ainsi que le lybien (ou berbère) matho s'unirent. ayant réunis plus de cent mille berbères, ils lançèrent une offensive contre les soldats carthaginois. l'isthme de carthage ainsi que Tunis seront occupés, Utique et Bizerte seront assiégés. Devant ce danger, le plus brillants des généraux carthaginois, Hamilcar barca, sera appellé à la rescousse et parviendra à soudoyer la cavalerie numide (berbère également) en promettant à son prince Naravas sa fille en mariage. une bataille éclatera entre les berbères lybiens et numides et ces derniers, alliés à Hamilcar parviendront à dégager Utique.

Afin d'enterrer la hache de guerre, les carthaginois enverront des émissaires auprès des lybiens qui refusant tout dialogue malgrès leur défaite, massacreront les messagers et leur escorte.

Devant cet événement, Hamilcar engagea une longue et rude bataille avec les derniers insurgés. enfermés dans le défilé de la sicile, les révoltés seront affamés. ils seront obligés de semanger les uns les autres. En 238, le chef des lybien livra un combat désespéré à Tunis et sera capturé puis supplicié devant une foule revancharde. Cette victoire sera coûteuse pour Carthage qui perdra ainsi la Sardaigne et la Corse que Rome réclamait depuis l'an 240. En outre, soumise à une éventuelle intervention des légionnaires, elle dût accepter de payer une nouvelle contribution de mille deux cents talents. hamilcar barca libéré de toute contrainte vis à vis de Rome, occupera la péninsule ibérique, s'emparera des mines d'argent, ainsi le trésor de guerre sera renfloué, et fondera Alicante et Barcelone (ou Barcino la ville de Barca). en 229, Il mourra en se noyant dans les eaux de Jucar en cru. Asdrubal son gendre, lui ayant succédé fonda à son tour carthagène (carthago nova ou nouvelle carthage) mais il sera assassiné en 226 par un celte qui voulait venger son seigneur crucifié. Hannibal, fils d'hamilcar, agé de 25 ans fut promu chef de l'armée carthaginoise. il étendra l'empire en occupant d'autres territoires ibériques et en 219, il osera une aventure qui provoquera la deuxième guerre punique en investissant sagonte, une ville restée fidèle à Rome.

bien avant la pénétration du christianisme, L'Afrique du nord était acquise à la religion juive et ses habitants, des berbères, professaient en effet cette religion. Croyant en un seul dieu (yahve pour les juifs orientaux et pour les berbères), ils seraient à l'origine de l'appellation donnée au pays de Canaan. En effet, ayant été informés que moise avait parlé avec le tout puissant, ils utiliseront cette fameuse phrase : "izra il" qui signifie "il a vu dieu" d'où le nom d'israél.

Au 11ème siècle, les phéniciens et les hébreux qui constituaient le même groupe avaient des coutumes identiques et pratiquaient la même religion.

Après le saccage subi par Jérusalem en 930 av. j.c. par les rois pharaons d'égypte :
hedj kheperre 2,
setenpere 9 et
sesac 1 .qui a régné de -950 à -929, les juifs furent emprisonnés dans la vallée du nil.
Libérés, ils s'installeront en Afrique du nord et les berbères qui adopteront leur religion, à la suite de l'invasion du pays de canaan par ptolémé 1er soter, plus de cent mille juifs émigreront en Berbèrie .

les relations entre les juifs et les berbères seront très étroites. En l'an 18, Claphyra, veuve d'un fils du roi juif Hérode le grand épousera juba2, roi berbère de la Maurétanie (algerie occidentale et Maroc actuels). En l'an 40, Rome annexa cette contrée qui sera divisée en deux, la maurétanie césarienne (algerois et petite kabylie) et tingitane (ouest Algerie et Maroc ). au 2ème siècle, les juifs berbères de la cyrénaïque (région du nord ouest de la libye) et les juifs d'egypte se soulevèrent contre l'occupant romain. Devant les massacres commis, les juifs d'égypte émigreront vers l'Afrique du nord et rejoindront les berbères et fort de cet appui, les berbères parviendront à empêcher les légions romaines d'occuper le nord-ouest de la Lybie (la cyrénaïque).

Des inscriptions prouvant que l'Afrique du nord a été peuplée d'une importante communauté de juifs (berbères et orientaux) ont été mis à jour. C'est ainsi que l'on a découvert des vestiges à khalfoun à Aumale, des villes situées au sud de la petite kabylie , à Sétif, une synagogue existait au 3ème siècle, des écrits dédiés à avila aster judea m avilus januarius pater ont été ainsi mis à jour. toutefois, les régimes politiques d'Alger, dominés par les islamistes et les baathistes pro-irakiens ont étouffé cette découverte afin bien évidement de nier toute évidence se rapportant à la présence du peuple élu sur cette terre algerienne que l'on voulait faire passer pour un pays arabe. Au 4ème siècle, une synagogue sera d'ailleurs construite à tipasa. Une chaîne continue de communautés juives s'étendra de l'Afrique du nord jusqu'aux confins de...l'euphrate (irak).

Les hommes travaillaient les champs, les femmes tissaient la laine et confectionnaient des vêtements. Les juifs étaient d'excellents ouvriers, tout en pratiquant leur culte, ils s'adonnaient à tous les travaux nécessaires.

En 429, les vandales envahissent à leur tour la berbèrie et trouveront avec les juifs des alliés très solides. C'est ainsi que la liberté religieuse leur sera octroyée, malheureusement, l'arrivée des byzantins annihilera toute émancipation de la civilisation hébraïque. L'empereur justinien 1er (482-565) musellera les juifs berbères et leur imposera l'utilisation de leur religion en latin. Mais plus grave, les synagogues seront transformées en églises et devant ce nouveau péril, les hébreux émigreront vers l'ouest et au sud, régions qui échappaient à l'occupation byzantine. Fuyant la répression exercée par les rois wisigoths d'Espagne au 7ème siècle, les juifs de l'Andalousie émigreront eux aussi en Afrique du nord et peupleront l'Oranie (ouest-algerien).

À la suite de violentes émeutes survenues en Espagne du 06 juin au 13 août 1391, les juifs d'Espagne connaîtront des pogroms provoqués par l'extrême droite, ces soulèvements donneront lieu à un exode des hébreux de la péninsule ibérique vers l'algérie. En 1287 déjà, des juifs avaient déjà quitté ce pays pour s'installer en Afrique du nord et ce à la suite de la conquête de l'île de Majorque par les chrétiens dirigés par jacques 1er d'aragon. d'Italie (1342), des Pays-Bas (1350), de France (1403), du royaume uni (1422) et d'Espagne (1462) à nouveau, des juifs fuyant l'anti-sémitisme s'installeront en berbèrie.

Les juifs espagnols s'établiront le long du littoral algérien (Oran, Mostaganem, Miliana, Ténès), dans des villes de l'intérieur (Constantine, Tlemcen, Blida), au sud du pays (Mzab, tougourt, Laghouat) et enfin en petite Kabylie (béjaia). De toutes ces régions, celle de Tlemcen a connu un événement très important, la visite effectuée auprès de la communauté juive de cette ville du célèbre rabbin ephraim ankaoua encouragera celle-ci à s'affirmer davantage. Toutefois, les juifs espagnols constitueront au début une entité spécifique et afin de les distinguer des autres populations, on les appellera "les porteurs du capuches".quant aux juifs berbères, ils étaient surnommés les "porteurs du turban". L'une des familles judéo-ibériques, les Stora seraient issus d'une fille de rabbi issac bar checheth ou barfatils ,(les stora )descendraient de Ribach. On peut relever d'autres familles. C'est ainsi que les Duran, Séror et les Benhaim seraient de la lignée du grand rabbin simon ben simah duran , ajoutons les Oualid et les Ayache qui seraient modestes. le grand rabbinat désignera des rabbins pour les principales villes d'algerie. ribach (1329-1408) et simon ben simah duran (1361-1442) ou rashbach, veilleront sur les communautés du centre (Alger).à Oran (ouest-algérien), amrane ben merouas epharati y sera désigné. L'autre ville de cette même région, Tlemcen verra sa communauté dirigée par Abraham ben hakim et ephraim ankaoua, mais l'est du pays ne sera pas ignoré Constantine devra obéir à joseph ben menir (hasid) et maimun ben saadia najar.

Les grands promoteurs de la renaissance juive demeureront à jamais, les rabbins ribach et ben simah duran. Le premier nommé sera désigné grand rabbin d'Alger par le sultan de Tlemcen et ce malgré l'opposition de Duran. Ceci engendrera au pouvoir extérieur judaïque l'interdiction d'interférer, donc de nommer des rabbins. Aussi la communauté judéo-berbère souhait-elle garder une certaine autonomie devant régenter le quotidien des juifs algériens qui s'appuiera dorénavant sur une équipe collégiale constituée de sages et d'ages avancés.

Certaines communautés juives solliciteront de cette équipe dirigeante son autorisation d'apporter des rectifications sur certaines lois existantes ainsi les lois du mariage, les héritages, connaîtront des changements après l'aval obtenu des chefs charismatiques, et les juifs qui n'avaient pas donné leur avis se retrouveront concernés aussi. Aucune opposition ne s'étant manifestée, ces bouleversements donneront naissance à l'unification des rangs de la communauté juive de l'Afrique du nord toute entière. C'est ainsi que Simon ben simah Duran légifèrera par ordonnances ce qu'on appellera
les "taqqanotes"(1) d'alger.

Ces textes établiront des législations nouvelles entre autres les relations matrimoniales qui seront scrupuleusement acceptées (et qui continue à l'être)
par les fils de la torah (2)(ensemble de la loi juive contenue dans les cinq livres du pentateuque) habitant encore l'Afrique du nord confirmant ainsi l'autorité des lois votées et proclamées aussi en
la synagogue le jour du shabbat (3)et ce
avant la sortie sepher torah (4).

(1) taqqanot : ordonnance rabbinique.
(2) la torah : ensemble des lois juives contenues dans les cinq livres du pentateuque.
(3) le shabbat : repos hebdomadaire commençant au coucher du soleil du vendredi se terminant dès la tombée de la nuit du samedi.
(4) sepher torah : rouleau manuscrit contenant la loi juive, le sepher torah est destiné uniquement à la lecture publique dans les synagogues.



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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:04

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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:09

histoires berberes.

De toutes les régions du continent africain, l’Égypte, comme le "tamazgha" ou pays berbère, s’est agglutiné dans l’histoire, comme les imazighènes (qui signifie hommes libres en berbère), elle a fourni des documents historiques très précieux. Notons toutefois que l’Éthiopie est apparu dans l’histoire elle aussi dès l’apparition du christianisme, mais, nous devons également signaler qu’aucun pays, à l’exception de ceux habités par des berbères et des égyptiens, ne s’est exprimé par écrit avec une langue nationale. Et même de nos jours, les autres pays africains pourtant islamisés ne sont pas atteints par la langue arabe. La reconstitution du passé de l’Afrique a donc été rendue possible grâce à des documents préhistoriques et il ne faudrait pas, hâtivement bien évidement, tirer un trait à la fin de du chapitre préhistoire, comme en Europe, qui correspond à une époque révolue.

Il faudra plutôt intégrer à la connaissance historique l’étude de certaines sociétés africaines ( primitives car étant resté en dehors du courant de la grande civilisation industrielle occidentale) ayant conservé leurs us et coutumes qui datent de plusieurs millénaires. Le conservatisme religieux et social (animisme, hiérarchie...) demeure dominante. L’histoire serait donc un essai de reconstitution du mode de vie des sociétés qui nous ont précédé, ainsi que la sauvegarde des anciennes structures relevant d’un long passé a été constatée engendrant une avancée notable dans les recherches effectuées du point de vue historique bien sûr. l’itinéraire des migrations a pût être minutieusement établis. Ajoutons que le Sahara a été peuplé par les négrides à une époque précédant son aridité. les gravures rupestres pré-bovidiennes du Tassi des Ajjers (région habitée par des berbères touareg) nous montrent des similitudes criantes des masques ainsi que des tatouages de certaines communautés africaines telles que les Sénoufo ou les Songhay, (les ançètres des foulbés appellés aussi Peuls), une population métissée aux berbères, étaient des pasteurs bovidiens, aussi ont-ils laissé des peintures et gravures rupestres dans les zones montagneuses du Sahara.

L’allure physique et le mode de vie relevé dans ces vestiges sont les leurs et ceux qui sont restés païens continuent d’employer des textes initiatiques illustrés par certaines de ces peintures rupestres du Tassili et qui datent du 4ème millénaire.

Ces hommes qui ont gardé jalousement leur culture ancestrale éclaire la période poste-gamblienne et provoquent un enchevêtrement dans les recherches effectuées par les occidentaux quant à l’établissement d’une histoire propre à l’afrique.
Il est utile donc de noter que la chronologie du continent africain ne doit pas être basée sur des critères archéologiques propres au vieux continent (Europe) car comment dater le néolithique d’Afrique occidentale puisque certaines populations réfugiées dans des zones montagneuses continuent d’utiliser encore (en 2004 !) Un outillage de pierre puisque les haches de pierre polie, considérées comme "pierres de tonnerre" porte-bonheur se vendent toujours dans des marchés africains. D’autre part, le lessivage annuel (pluies tropicales ou équatoriales) rendant les terrains acides empêche toute conservation de débris organique que sont le fossile humain ou tout élément contenant du Carbone 14 qui permet les datations. Nous savons tout de même que l’arrivée des techniques néolithiques dans les zones sahéliennes ont été transmises par des populations qui ont assisté à la péjoration brutale du climat saharien. La datation relative à l’assèchement du Sahara actuel a donc été arrêtée à la faveur de la naissance de ces techniques instaurée par ces populations entre 3000 et 2500 ans.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:11

la berberie:
La Berbérie s’étend sur un immense territoire qui s’étend de l’oasis de Siwa (égypte) aux îles canaries. Au sud, elle occupe une bonne partie des pays du Sahel (Mauritanie, Niger et Mali). La population de cette région, les berbères, se nomme "amazigh" qui signifie "hommes libres. Evalué à plus de 30 millions d’âmes elle occupe les régions montagneuses (Maroc, Algérie, Libye) et désertiques (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, mali, Niger, Mauritanie).

Si la majorité de la population marocaine utilise des parlers berbères (le rifain au nord, le berraber et le chleuh dans les atlas), ses sœurs tunisiennes représentent moins de 2% et sont cantonnées dans la région de matmata (sud) et dans l’île de Djerba (berbères musulman de rite kharidjite).

En Algérie, la Kabylie demeure malgré des siècles d’occupation renfermée et hostile à toute pénétration étrangère pratiquant pour une bonne partie un islam très tolérant, elle s’évangélise à un rythme accéléré depuis le début des années 1990. Une minorité juive, y vit également avec une diversité qui ne semble pas inquiéter, la population kabyle ne cesse de revendiquer sa culture et ce durant et après la colonisation française. L’histoire des berbères (imazighène),

Région humide à l’ère néolithique, le Sahara aurait donné naissance à l’existence même de l’homme. L’Afrique aurait été peuplée à partir de la bérbérie à partir du 8ème millénaire et ce jusqu’en 2500, le Sahara sera la seule contrée de tout le continent africain à receler la présence humaine les peintures rupestres du tassili donnent un aperçu évident sur cette réalité. C’est ainsi que des civilisations néolithiques s’y sont développée, les habitants de cette partie représentaient un bloc homogène dit "protos-berbères".Toutefois, deux autres groupes vivaient à l’est et au sud du pays proto-berbères alors que les éthiopides (ancêtres des égyptiens) occupaient la cote nord-est, longeant la mer rouge, les négrides (ancêtres des noirs africains) étaient concentrés dans l’actuelle région du Sahel, c’est à dire dans la partie sud du sahara. L’assèchement de l’actuel désert à partir du 2ème millénaire avant j.c. provoquera l’apparition de deux entités : à peau blanche au nord et noire au sud. Les néolithiques sahariens (ou protos-berbères) possédaient une organisation spécifique à laquelle s’ajoutait des conceptions philosophiques propres. En plus de la chasse cette population, était dotée déjà d’un esprit créateur, outre l’artisanat (poterie), l’agriculture était florissante à l’intérieur du Sahara et la métallurgie du fer n’était pas non plus inconnue. Echanges de commerce à longue distance avec les négrides

L’an 3200 laisse penser que le monde aurait pris donc naissance au Sahara. l’existence du gorille et du chimpanzé, proches parents de l’être humain, trois espèces de singes fossiles qui s’y rapprochent ont été découvert en effet. le proconsul (ou dryopithécus africanus) vieux de 25 millions d’années, le kenyapithécus wickéri (mis à jour en 1961) âgé de 14 millions d’années ainsi que l’australopithèques retrouvé en Afrique orientale et dont l’age est estimé à 4 millions d’années offrent toute la latitude pour soutenir ce dossier. Quant à l’espèce humaine notons aussi ces évolutions :

1)- l’homo habilis : ayant plus d’un million d’années (c’est à dire jusqu’en... 800000 !) est une forme d’australopithèque bipède, il taillait la pierre et les os et de plus sa présence a été uniquement signalé en afrique.

2)- le pithécanthrope : apparu il y environ un million d’années, il a vécu jusqu’en l’an 150000 cet artisan de l’industrie des bi faces ou coups de poing pour la chasse (industrie appelée acheuléennes) s’est répandu en afrique, europe et même en asie mineure.

3)- l’homosapiens : apparu il y a environ 250 000 ans en Afrique, il taillait la pierre.

L’homme moderne (ou homosapiens sapiens) naîtra en -35000 avant J.C. il avait des rites d’inhumation ainsi que des manifestations que l’on peut qualifier de "culturelle".Ses outils de chasse devenaient plus légers, donnant ainsi une grande efficacité à leur utilisation. C’est autour de 55000 avant J.C. qu’il découvrira le feu et c’est en Afrique qu’on constate l’état de ses stades évolutifs qui l’ont précédé et ce depuis les origines les plus lointaines de la lignée humaine.

Les variations climatiques subies par ce continent à la fin du pléistocène permettent en outre d’affirmer que de grands lacs ont existé en -20000 dans le Ténéré aujourd’hui désertique. Les anciennes populations des régions berbères actuelles, capsiennes en cyrénaïque (région nord de Libye) vers 35000, atériens (Maroc et Sahara occidental) datés de 25000 donnent un aperçu fiable sur les premiers humains d’afrique. Les vestiges lithiques appartenant au dernier temps de la préhistoire nous apprennent qu’une évolution démographique a été considérable en -10000 et qu’elle (cette évolution) s’était produite à certaines périodes de l’holocène (à climat humide) et bien entendu au Sahara uniquement. La méthode de datation utilisée avec le carbone 14, mesurant l’isotope radio actif, un résidu du carbone, s’applique également aux restes osseux, aux coquilles et bien évidement au charbon de bois. Celle-ci (la méthode) a donc permis d’aboutir à une idée assez précise de l’évolution climatologique et humaine depuis -11000. Le 3ème pluvial gambien a été suivi d’un épisode sec et froid aussi et ce pendant une durée très courte. C’est vers -8000 que débuterait le nouvel ère humide appelé "optimum climatique saharien"qui aurait une influence déterminante sur l’ensemble du peuplement africain. Entre 8000 et 6000 les pluies seraient abondantes au sahara. Les anciens fleuves qui avaient coulé lors des périodes pluviales du pléistocène seront remplis à nouveau le Sahara, principal foyer de peuplement et dont sa végétation était de type méditerranéenne attirait les populations paléolithiques qui ne pouvaient pas vivre dans des zones marécageuses ou des hautes montagnes par ses réalisations artistiques, l’ancêtre de l’homme développera une civilisation particulière donc remarquable. Le dessèchement du Sahara en -5000 était très lent jusqu’à -250 et par la suite, sa rapidité (rapidité de l’assèchement) provoquera la fuite des populations vers le nord et le sud, des populations nomades qui y avaient prospéré grâce à la chasse, la pêche et l’agriculture se sédentarisent, l’utilisation des meules de pierre et de la céramique en sont les preuves

Il serait utile de distinguer les deux néolithiques, l’européen et le proto-berbère. si en Europe on le mesure par l’opposition de l’âge de pierre (ou pierre taillée), en Afrique, cette époque est définie par la sédentarisation des populations préhistoriques. Ces dernières fauchaient et réduisaient en farine des graminées sauvages qu’elles n’avaient pas semé et étaient conscientes de la valeur alimentaire. Les touaregs (berbères habitant actuellement le Sahara) gardent toujours ce procédé. Certaines régions situées à 500m d’altitude ont été favorables, entre le 8ème et le 3ème millénaire, à l’élevage ainsi qu’à la chasse. L’actuel Ténéré (Sahara toujours) a attiré autour des lacs de nombreux pêcheurs qui ont eu l’idée de cultiver la terre, d’où l’invention de l’agriculture. l’utilisation rationnelle des produits imposera une société hiérarchisée, sous une autorité unique (amghar qui signifie personne âgée ou vieillard), une coutume que l’on retrouve dans les régions berbérophones (rif, atlas, Kabylie, Aurès, île Djerba, mat mata, Tripolitaine, air, Adrar des ifoghas, Hoggar, oasis de Siwa...) d’Afrique du nord et sahélienne .

Les ancêtres des peuls ou foulbés, un peuple résultant d’un métissage entre les négrides et des protos-berbères, ont laissé dans les zones montagneuses du Sahara, des peintures et des gravures rupestres qui démontrent amplement leur vie quotidienne. Certaines peintures du tassili daté du 3ème millénaire qui nous renvoie aujourd’hui à leurs textes initiatiques. En plus de ces métis, des négrides ont aussi vécu dans la région du Sahel (Mauritanie, mali, Niger). A l’est, des humains à peau noire, appelés des "étiopides parviendront à s’infiltrer dès le 5ème millénaire sans subir un quelconque mélange avec les protos-berbères, de couleur blanche, au Hoggar, au tassili des ajers, régions situées en Algérie, aux peuls, ils vivaient une autarcie alimentaire, basée sur les produits de leurs troupeaux. Les mariages entre les trois groupes étaient proscrits. Toutefois, ceux qui s’étaient fixés au Tibesti (au nord de l’actuel Tchad) s’étaient métissés aux négrides donnant ainsi naissance à une nouvelle population, les Toubous ou tédas. Les protos-berbères refusèrent tout lien avec les éthiopides et les négrides. Si les premiers néolithiques égyptiens étaient venus de l’est (Jordanie, Arabie saoudite...), ceux qui sont rentré par la partie occidentale l’ont été des régions berbérophones libyenne, la Tripolitaine, la cyrénaïque et le fezzan. ces protos-berbères demeurent à ce jour dans l’oasis de Siwa (nord-ouest de l’actuelle Égypte) qui délimite le pays berbère à l’est. Ayant conservé leurs us ainsi que leurs coutumes antéislamiques, ils continuent de parler leur langue, le "tamazighth", un parler très proche du...kabyle algérien. Enfin, les protos-berbères utilisaient un calendrier solaire lié à l’agriculture comme le font les berbères des Aures, de Kabylie ou d’autres contrées habitées par leurs frères. le calendrier rendait compte du renouveau de la végétation, élément essentiel de la vie quotidienne et les phénomènes climatiques étaient soigneusement gardés en mémoire . Trois saisons de 120 jours chacune représentaient l’hiver, le printemps et l’été soit 360 jours

Les conditions climatiques actuelles admettent une certaine vie dans le massif central saharien .
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:12

Une partie des Berbères professaient le Judaïsme , religion qu’ils avaient reçu de leur puissant voisin les Israélites. Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djeraoua, tribu qui habitait l’Aurès et à laquelle appartenait la Kahina, femme qui fut tuée à l’époque des premières invasions.

Idriss 1er descendant d’El Hassan, étant arrivé au Maghreb, fit disparaître de ce pays jusqu’au dernières traces des religions chrétienne, juive et païenne

Les Berbères étaient-ils juifs ou les juifs étaient-ils des Berbères judaïsés.

les berberes ont aides Christophe Colomb

des Imazighen, notamment les Canariens (Guanches ou Igwanciyen) et les Morros, avaient accompagné Christophe Colomb lors de la découverte de l’Amérique. Par la suite, ils ont participé sur le terrain à la conquête de l’Amérique. (le héros de l’indépendance américaine) avait dit que parmi les soldats il y avait des péninsulaires et des Canariens


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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:13

La celebre reine des bereberes


La Kahina

Dyhia est la fille de Tabet, de Nissine, de Baoura, de Mesquiri, d'Afred, de Doucilia et de Guerra, l'ancêtre le plus lointain de la Kahéna. Effectivement, dans un premier temps, cette femme ne s'appelait pas Kahéna. Il est vrai qu'elle avait des donc. Il faut se mettre dans le contexte de l'époque pour accéder au pouvoir il faut avoir une personnalité absolument exceptionnelle. Théoriquement, ce n'était pas elle qui devrait accéder au pouvoir. C'était qu'on l'a obligé à épouser un homme qui était un véritable tyran. C'est en le tuant justement qu'elle est de venue reine. Voilà ce que dit d'elle Ibn Khaldoun :« Douée d'une grande beauté, elle était recherchée au mariage par les chefs les plus puissants. Elle refusa les offres d'un jeune homme que son caractère cruel et ses habitudes de débauche le rendirent particulièrement odieux. Son père Tabet, chef suprême de la tribu étant mort, ce fut ce prétendant évincé qui fut appelé à lui succéder. Il fit peser sur ses sujets la plus insupportable tyrannie allant jusqu'à exiger de toute jeune fille qui se marie le droit du Seigneur ( elles devraient coucher avec le mari de la Kahéna). La Kahéna forma le projet de délivrer son peuple du monstre qui l'opprimait. Elle annonça son mariage avec un fiancé digne d'elle. Le jour de ses noces, elle se rendit auprès du tyran qui se réjouissait déjà de goûter le triomphe si longtemps désiré. Nouvelle Judith, elle lui plongea un poignard dans le sein et la libératrice fut proclamé immédiatement chef par ses compatriotes reconnaissants

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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:14

Kahéna, reine d'Ifrikia
par Didier Nebot


Roman historique évoquant la reine berbère d’un petit royaume juif ayant résisté à la conquête arabe au VIIe siècle
« C'est au cœur du massif des Aurès, dans le sud de l'Algérie et de la Tunisie actuelles, qu'au VIIe siècle vivait la puissante tribu berbère des Djéraoua, d'origine juive, dont la Kahéna était la reine. Cette femme, d'une beauté remarquable et dotée de pouvoirs étranges, prédisait l'avenir et guérissait les malades, jouissant parmi les siens d'une autorité indiscutée car elle rendait la justice avec équité mais savait aussi se montrer impitoyable. Lorsque les Arabes décidèrent de porter la parole du Prophète de par le monde, ils envahirent l'Afrique du Nord, détruisirent Carthage et chassèrent les Byzantins installés dans les colonies côtières. Refusant d'abjurer sa foi, la Kahéna rassembla les peuplades de l'Ifrikia, de la Numidie et de la Mauritanie et, à la tête d'une armée innombrable, parvint à infliger aux Arabes une terrible défaite. Ce fut le dernier acte de résistance contre l'islam de cet étonnant peuple berbère, souvent méconnu, mélange d'anciens Libyens, Phéniciens et Juifs... Se fondant sur de nombreuses sources historiques, qu'il expose en annexe de ce roman, Didier Nebot reconstitue avec une force d'évocation rare la vie et les coutumes des tribus berbères au VIIe siècle. S'il s'attache à la figure exceptionnelle de la Kahéna, c'est aussi pour mieux relater cet épisode de la conquête arabe qui marqua un tournant décisif dans la destinée des pays du Maghreb. » (présentation de l’éditeur)

« Dans les Aurès, au VIIe siècle, elle fut la dernière avec sa tribu des Djéraoua à opposer ses armes à l'avancée des Arabes et de l'Islam. Sous une forme romancée mais fidèle à l'histoire, Didier Nebot reconstitue l'épopée de la Kahéna, la fille de Tabet, la reine de ce peuple berbère héritier d'une tradition juive cultivée d'exil en exil. Au milieu des trahisons et des embuscades, elle livre un combat sans merci à cette force montante tout près d'imposer sa loi à une Afrique du Nord religieusement divisée. Voici un très beau portrait de femme de pouvoir, sorcière aux charmes puissants, à l'énergie sans faille, qui marchera au martyre avec grâce et détachement après avoir exhorté ses fidèles à se dresser contre la fatalité. Une page d'histoire oubliée qu'il n'est pas inutile d'ouvrir en grand pour mieux comprendre aujourd'hui le sens de la révolte berbère. »
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:16

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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:23

Juba II, né en 50 avant notre ère et mort en 23 de notre ère, était l’Aguellid, roi de la Mauretanie (partie occidentale de la Berbérie). Il avait régné à Iol-Caesarea (Cherchell), capitale de son royaume.

Etre souverain ne lui suffisait pas pour accomplir son itinéraire d’homme passionné par les sciences, les lettres et les arts. Il était au devant de toutes les connaissances de son époque. « Juba II, dit Pline l’Ancien, fut encore plus célèbre par ses doctes travaux que par son règne ».
Il était admirablement respecté et reconnu par le monde hellénistique. C’était un lettré savant, érudit rompu à toutes les innovations. Ce qui poussa les Grecs à ériger sa statue auprès de la bibliothèque du gymnase de Ptolémée à Pausanias, en signe de reconnaissance. Tous les savants de son époque, et même plus tard, s’accordaient à voir en lui une intelligence inégalable. Plutarque le considérait comme « le meilleur historien qu’il y ait eu parmi les rois (...) qu’on le compte parmi les historiens les plus savants des grecs ».

Il consacra sa vie entière à l’étude des lettres. Son long séjour en Italie, pendant son exil, lui permit de fréquenter les plus célèbres des bibliothèques. Il cultivait à l’occasion l’art de la poésie. Un jour, il adressa des vers à l’acteur Leonteus qui avait mal interprété son rôle dans la tragédie « Hypsipyle », parce qu’il avait trop bien dîné.

Il meubla sa mémoire prodigieuse de connaissances très étendues en géographie, en histoire générale et naturelle, en arts, en poésie, en grammaire et en philologie latine et grecque. Pour enrichir sa belle bibliothèque dont certains ouvrages puniques furent hérités de son grand-père Hiempsal, il acheta de vieux manuscrits grecs, latins, et puniques. Il utilisa de nombreux copistes et s’entoura de collaborateurs avertis pour puiser les sciences dans de vieux documents en voie de disparition. Ainsi, il possédait la copie du texte original du « Périple d’Hannon ».
Il recueillit les bibliothèques de Carthage que le sénat romain avait jadis abandonnées aux princes de sa famille. A tout ce qu’il extrayait des manuscrits, il tentait d’apporter des renseignements concrets. Ayant consulté des livres puniques sur la source du Nil, il y organisa des expéditions. Avant lui, les thèses soutenues par les historiens, les géographes, les voyageurs affirmaient que la source du grand fleuve « Le Nil » se trouvait dans les montagnes du sud marocain. Pour vérifier ces théories, selon Promathos de Sanos, le savant roi Juba II délégua des scientifiques sur le terrain. Pline l’Ancien ajouta que « d’après l’enquête qu’a pu faire Juba, le Nil prend sa source dans une montagne de la Mauritanie inférieure, c’est-à-dire du Maroc, non loin de l’océan ».

Juba II envoya également des marins-chercheurs sur les îles Canaries dites « Iles des Bienheureux » ou « Iles Fortunées », pour avoir de plus amples informations sur la vie de la faune et de la flore, bien que ces îles aient été déjà visitées par les Phéniciens. L’expédition partit des îles Purpuraires, l’actuel Mogador ( Maroc). « Les îles fortunées, écrit Pline d’après Juba, sont situées au midi un peu vers l’Ouest des Purpurariae (...) ».
Juba II avait une puissance de travail et une fécondité intellectuelle illimitée. Il égala sans l’ombre d’un doute, à son époque, par ses vastes connaissances, les hommes de lettres et les érudits du monde grec et latin tels : l’historien Tite-Live, Alexandre de Milet, dit le polyhistor " celui qui sait beaucoup ", le compilateur Diodore de Sicile, Didyme d’Alexandrie, surnommé Chalken-téros " l’homme à l’estomac d’airain" et auteur de plus de 3.500 traités, le romain Varron, à l’érudition formidable.

On ne connaît malheureusement que neuf titres de ses ouvrages, d’après Fulgence. Il en aurait publié beaucoup plus, d’après Suidas. La langue grecque était sa langue de prédilection, ce fut dans cette langue qu’il écrivit la plupart de ses ouvrages. Plutarque rangea ce roi érudit parmi les écrivains grecs. Ses ouvrages ne sont connus qu’à travers des textes et fragments très courts, rapportés par Pline l’Ancien, Plutarque et Athénée, à l’exemple de : Description des oiseaux de Diomède. Hôtes d’une île du littoral Apulien. Eloge de la cuisine, extraite d’une comédie d’un Athénion " les Samothraces ". Le traité " Libyca " écrit en l’an 6 de notre ère.

Selon les historiens, les " Libyca " se composaient d’ au moins trois livres qui contenaient, semble-t-il, des matières fort diverses : Géographie, histoire naturelle, mythologie etc.... C’est probablement dans ce traité qu’il avait inséré les enquêtes sur le Nil et les îles Canaries, qu’il avait étudié des animaux d’Afrique, la botanique, par exemple : le citron, qu’Héraclés avait fait connaître aux grecs, car les fameuses pommes d’or cueillies du jardin des Hespérides,( a larache) , n’étaient autres à vrai dire que des fruits du citronnier. Juba II relatait non seulement le départ du héros, chargé de ces fruits, mais aussi sa venue avec des guerriers grecs qui avaient pris position en territoire Mauritanien.

Etienne de Byzance, lexicographe, nous révèle un autre ouvrage de Juba II. Il s’agit de deux titres : " Histoire romaine " et " Archéologie romaine ". Dans le premier livre, il décrivit la population primitive de l’Italie avec ses souverains : Latinus, Lavinium, Enée, Ostie. Dans le second, il présenta la cité Numance, les guerres d’Espagne du deuxième siècle avant notre ère, l’enlèvement des Sabines, la condamnation de Tarpéius par Romulus, épisode de la campagne de Scylla en Grèce en l’an 68 avant notre ère.

Le traité baptisé " Similitudes " était très vaste : il réunissait quinze livres au moins. Il mettait en relief des usages romains dans la vie publique et privée, en démontrant quelques origines helléniques. Il consacra également un ouvrage, " Babyloniaca ", au peuple assyrien, les " Arabica ", relatif aux Indes, Golfe persique, Mer rouge, Ethiopie, Egypte etc.... Dans un de ses livres, il rapporta que son médecin personnel Euphorbe avait trouvé dans la montagne de l’Atlas au Maroc une plante pourvue de vertus admirables. Le suc qu’elle contenait éclaircissait la vue, rendait inoffensif le venin des serpents et d’autres poisons. Pour cet exploit, il donna le nom d’Euphorbe à cette plante, qui le garda jusqu’à nos jours.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:24

voici pour vous quelques noms berberes:

nora c'est de l arabe et ça veut dire fleur (nor = fleur ) donc nora en est le feminin.

Amayas qui veut dire "guépard".

Anir est un nom amazigh qu’on trouve au Maroc et signifie parfait

daris du verbe udrus,drus,idras qui veut dire etre rare

VOICI POUR VOUS QUELQUES SITES BERBERES

www.mondeberbere.com

mahj.org

www.zlabia.com

www.cbf.fr

www.primo-europe.org

www.col.fr

shill.over-blog.com
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:27

Le mot berbère est dérivé du grec barbaroi et retenu par les Romains dans barbarus, puis récupéré par les Arabes en barbar et enfin par les Français avec berbère.

Ce terme désigne avant tout les «gens dont on ne comprend pas la langue», c'est-à-dire les étrangers. Par extension, le mot a signifié «sauvage» ou «non-civilisé». Les Berbères se désignent eux-mêmes par le terme Imazighen (au pluriel); au singulier, c’est le terme Amazigh (berbère) qui est employé. Le mot tamazight désigne leur langue (berbère) et Tamazgha le territoire auquel ils appartiennent (la Berbérie). Le mot Amazigh signifie «homme noble» ou «homme libre».
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:33

DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Bgtre10
Famille juive devant la porte de sa maison du mellah d'Illigh, Anti-Atlas, 1953
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:35

La langue berbère est l'une des plus anciennes langues de l'humanité. Elle est, actuellement, parlée par les autochtones de l 'Afrique du Nord.

Les langues berbères, forment un groupe de langues afro-asiatiques dérivées du berbère ancien, séparé en deux branches : langues berbères du Nord et du Sud. Ces langues sont présentes depuis le Maroc jusqu'à l'Égypte, en passant par l'Algérie, la Tunisie, le Niger et le Mali[1]. On dénombre une trentaine de variétés. Le berbère possède son propre système d'écriture, celui que les Touaregs ont conservé : le tifinagh.

Les langues berbères ont assimilé plusieurs emprunts : à l'hébreu, au phénicien, au latin, au turc, à l'arabe, au français, ou encore à l'espagnol.

Il n'existe pas de chiffres officiels concernant le nombre de berbérophones, mais on estime le nombre de locuteurs à 20 millions.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:42

Le Maroc contient la plus importante population berbère, et certaines études avancent que près de 60 % de la population possèdent une patrilinéarité proche et récente liée à ce patrimoine. Il est aussi le premier pays berbérophone avec une estimation des pratiquants actuels (Salem Chaker, notamment) de 40 %.

Le chleuh (tachelhit) est parlé par les Chleuhs dans le Haut Atlas, dans l'Anti-Atlas au sud, et dans la plaine de Souss. C'est le dialecte berbère le plus parlé — entre 8 et 10 millions de locuteurs.
Le tamazight du Maroc central, appelé aussi tamazight tout court ou braber — est parlé dans le Haut et le Moyen Atlas, de Khénifra à Taza, ainsi par ailleurs qu'au centre du royaume.
Le rifain (tarifit), parlé par les habitants de la région du Rif au nord du Maroc — Nador, Al-Hoceima, Tanger, Tetouan, Taza, Melilla...
Le znassni (thaznassnikht), parlé par les habitants de la région du Beni-znassen au nord-est du Maroc — Oujda, Berkane, Ahfir,Taourirt,Aklim,Saidia...etc
Le ghomara, parlé les Ghomaras situés dans le Rif occidental jusqu'à la côte atlantique — Asila et Ksar Elkebir.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:48

La tachelhit (chleuh en arabe) est la langue berbère parlée par les Chleuhs. La langue tachelhit est la plus importante langue berbère du Maroc par le nombre de locuteurs et par l'ampleur de son extension. Elle est appelé tasousit par les locuteurs de la tamazight du sud-est marocain pour la distinguer de leur langue qu'il dénomment aussi tachelhit, mais l'intercompréhension entre ces deux langues n'est pas complète.

La tachelhit est parlé au Maroc méridional sur une zone s'étendant des pentes nord du Haut Atlas aux pentes méridionales de l'Anti-Atlas, liées à l'ouest par l'Océan Atlantique. La limite orientale de l'aire de la tachelhit est délimité par l'axe Demnat-Ouarzazate; au-delà de cette limite commence l'aire de la tamazight. La région du Souss est le centre névralgique de l'aire d'expansion de la tachelhit.

La tachelhit est connu pour sa littérature orale riche. La littérature écrite en caractère arabe est apparu à partir de la deuxième moitié du seizième siècle dont Mohamed Awzal (1680-1749) était le poète le plus prolifique de la tradition littéraire tachelhit.

Le Tachelhit présente quelques variations d'une région à l'autre, mais les différents locuteurs se comprennent. De même, la structure grammaticale et le vocabulaire, proche des autres langues Berbères, permettent une compréhension commune.
La tachelhit (chleuh), comme d'autres langues berbères, a un corps étendu de littérature orale dans une grande variété de genres. Les fables et les histoires d'animaux contés par les femmes, tournent souvent autour du caractère du chacal (Ouchen en tachelhit) ; d'autres genres incluent des légendes, des histoires d'imam ou de taleb, des énigmes. Moins bien connue est l'existence d'une tradition littéraire distincte qui peut être retracée en arrière au moins au seizième siècle.

Pendant au moins quatre siècles, la tachelhit a été écrit par les disciples locaux dans une variante Maghrébine de manuscrit arabe. L'auteur le plus prolifique de cette tradition était Mohamed Awzal (1680-1749) ; le plus long texte existant en tachelhit cependant est un commentaire sur el-Hawd intitulé « le pâturage » (el-Mandja) de la main d'El Hassan ben Moubarak Tamouddizti el Baaqili,
Comme toutes les langues berbères, la tachelhit a absorbé un grand nombre de mot arabes, particulièrement dans le domaine religieux. Pourtant la tachelhit est de loin la langue berbère du Groupe nord qui est néanmoins l'un des moins contaminés : le taux d'emprunts à l'arabe, établi à partir d'une liste diagnostic, est de l'ordre de 25 %, bien inférieur à celui des langues méditerranéénnes (kabyle: 38 %) (Chaker 1984). La tachelhit est également l'une des rares langues berbères a avoir conservé l`ancienne numération berbère, bien que dans les zones de contacts intenses (notamment urbaines), la numération arabe ait tendance à se répandre.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:49

Proverbes Shleuhs

Celui qui appelle le vent ne pleure pas sur la paille. (Ne pas se plaindre des conséquences de ce que l’on a souhaité.)
Celui qui veut obtenir de la farine doit étendre ses jambes pour faire tourner la meule.
Ta main seule grattera l’endroit qui te démange. (Ne compte que sur toi-même en cas de malheur.)
Celui qui appelle Ttêlba (les Lettrés ) pour lui lire le Coran en entier ne se plaint pas lorsqu’ils ont mangé la moitié du bol de beurre.
(Quand on veut obtenir quelque chose, il ne faut pas regarder à la dépense).

Le foyer ne subvient qu’à ses propres besoins.
La barbe (l’homme) ne subvient qu’à ses propres besoins. (Il ne faut pas trop attendre l’aide d’autrui).
Celui qui veut des choses agréables doit supporter avec patience les choses désagréables. (Le bonheur est dans le résignation).
Celui qui ne sait patienter sera pris de coliques.
L’homme intelligent comprend, l’âne mange la paille.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeJeu 12 Juin 2008 - 23:52

Emilio mon cher ami comment vas tu?
merci pour la photo.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 1:19


Je vais bien ma chère Soly, merci
Excellente Documentation – Beau travail


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emilio
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Bouhadana albert




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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 9:09

'khamssa'ala chere SOLY,pour ce beau travail et cette
e passionnante documentation. bravo!!!! 555
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 12:57

Merci mes cheris Emilio et Albert Bouhadana pour vos gentils message, merci Emilio pour cette belle khamsa.

voila je continues avec les berberes, si vous etes berbere, si vous avez un parent berbere, si vous croyez que vous etes un berbere judaise, ecrivez-nous.
dans ce site nous sommes plusieurs a avoir un parent ou plus berbere.
Mon arriere grand-mere mama Msi3da Barchichat nee a Mogador etait berbere.
Ran Kadosh est l'arriere-petit fils du bebe de Oufrane.
Suzanne Kakoun, notre Suzy de Naples sa maman etait berbere nee a Taroudant.
Notre Tagdite est une berbere.

LE PLUS GRAND BERBERE D'ISRAEL EST LE GRAND CHANTEUR SHLOMO BAR QUE J'ADORE
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 12:59

LA DÉCOUVERTE DES JUIFS BERBÈRES
Daniel J. Schroeter

*1

Parmi les travaux et domaines d’études concernant le passé des Juifs marocains, l’histoire des Juifs dans les régions à dominance berbère occupe une très faible place. Cela provient en partie de la nature fragmentaire des sources historiques provenant des zones rurales du pays [1]. Comparée à la documentation sur les Juifs parlant arabe, vivant dans les régions urbaines du Maroc et qui ont produit un nombre considérable d’écrits, les données historiques sur la vie des Juifs berbères ou vivant parmi les Berbères, avant la période coloniale, sont très éparses, presque toujours de seconde main, et sont souvent basées sur des mythes d’origines et des légendes. Les voyageurs étrangers en visite au Maroc dans la période pré-coloniale, qui ont établi, quoique de façon inexacte, les listes des tribus et des " races " du pays ont rarement fait la distinction entre Juifs berbérophones et Juifs arabophones [2]. Les Juifs ont été considérés comme une catégorie à part, aux côtés des Maures ou Andalous, des Arabes, des Berbères et shleuh. Peu d’Européens ont voyagé à l’intérieur du Maroc avant le XXe siècle, et ceux qui le firent, comme John Davidson (qui fut tué) en rapportèrent des informations peu fiables. James Richardson, un militant anti-esclavagiste britannique, qui a visité le Maroc en 1840, a poussé plus loin les observations de Davidson ; il a été le premier à désigner les Juifs de l’Atlas comme des " juifs shelouh ", parlant berbère et dont les coutumes et caractéristiques étaient les mêmes que celles de leurs voisins non-juifs [3].

Cette référence aux Juifs berbères est, cependant, encore très inhabituelle et de fait, elle n’a pas donné lieu à des hypothèses hasardeuses sur les origines berbères des Juifs. D’après la plupart des visiteurs européens du XIXe siècle, les communautés juives elles-mêmes se revendiquent fermement comme descendant des Juifs de l’Ancien Israël. Les seules distinctions qu’on y trouve sont celles relatives aux clivages entre Juifs espagnols et Juifs autochtones, un clivage que les Juifs du Maroc eux-mêmes mentionnent par les termes " d’expulsés " et de " résidents " (megorashim et toshavim).

A la fin du XIXe et au XXe siècles, les voyageurs et ethnographes " découvrent " un grand nombre de communautés dispersées et donnent de ces Juifs vivant parmi les Berbères une image totalement différente de celle des communautés juives des régions urbaines. Sous le protectorat français, l’image des Juifs berbères va être définitivement établie conformément aux études qui leur seront consacrées par l’ethnographie coloniale, ainsi que par les hommes de l’Alliance israélite universelle. Enfin, la société israélienne va y ajouter sa touche, reflétant l’apport sioniste et le développement de stéréotypes à l’égard des Juifs marocains, dont la plupart ont immigré en Israël entre 1950 et 1960.

Mon propos concerne la façon dont a été formulée la perception des relations judéo-berbères aux XIXe et XXe siècles en me référant tout particulièrement à la documentation sur les Juifs d’Iligh, une communauté qui vivait avec les Berbères dans une région de langue tashelhit, du Sous [4].

La découverte des Juifs berbères
L’intérêt des Européens pour les Juifs des régions apparemment " éloignées " du monde n’est pas une invention du XIXe siècle ; ce qui est nouveau, c’est la signification conférée à cet intérêt. La recherche sur les tribus perdues n’est plus motivée uniquement par des considérations d’ordre messianique, car à l’ère du colonialisme triomphant, la recherche ethnographique sur les communautés lointaines d’Orient est devenue un moyen de gouvernement.

De plus, pour les Juifs européens, la découverte de coreligionnaires primitifs n’évoque pas seulement le souvenir des tribus perdues mais leur révèle aussi d’anciennes coutumes disparues, à un moment où eux-mêmes commencent à se considérer comme une nation et se tournent vers les terres bibliques du Levant pour restaurer la souveraineté juive [5].

Au début du XXe siècle, l’orientaliste et hébraïsant Nahum Slouschz parcourut l’Afrique du Nord pour y étudier les origines et l’histoire des communautés juives. Il a été le premier à étudier sérieusement l’histoire des communautés vivant dans les régions intérieures du Maghreb. Slouschz croyait que pendant les siècles qui ont précédé l’expansion arabe en Afrique du Nord, les Juifs, originaires de Palestine, se sont répandus parmi la population berbère et en sont devenus un élément dominant [6]. Durant l’époque coloniale, ses opinions sur les origines berbères des Juifs vont avoir force de loi [7]. En 1906, Slouschz fut envoyé en mission au Maroc par la Mission scientifique du Maroc, grâce à ses relations avec son directeur, Le Chatelier [8]. La mission, parrainée par le Comité de l’Afrique française, a publié les premiers travaux importants sur la société marocaine. Slouschz faisait partie de ce cercle et ses idées influencèrent largement la vision française du judaïsme marocain. Après l’établissement du protectorat français, il retourna au Maroc et fut chargé par les autorités coloniales d’étudier les communautés juives et de soumettre ses conclusions au Résident-Général Lyautey en vue de leur réorganisation. Slouschz était sioniste et, en tant que tel, voulut " régénérer " le judaïsme marocain et réveiller sa conscience nationale juive. C’est en partie à cause de ses idées sionistes que les autorités françaises décidèrent de le relever de ses fonctions officielles [9].

Les tendances sionistes de Slouschz et ses efforts pour découvrir le passé juif berbère pré-arabe du Maroc procédaient d’une vision très cohérente. La population juive urbaine des grandes villes arabes du Maroc était très attachée à ses savants autant qu’à ses traditions. Pour Slouschz, ce sont les Juifs descendant des Berbères (comme il le croyait), avec leurs manières primitives et pénétrées d’influences locales, qui représentent les " vrais " Juifs nord-africains

" maintenant que l’Afrique est entrée également sous l’égide de l’influence occidentale ", écrit-il, " la pénétration de la civilisation française et l’émancipation de nos frères de Tunisie et du Maroc, suivant en cela l’exemple des Juifs algériens, vont faire disparaître le caractère spécifique du juif africain. Comme c’est déjà le cas dans les grandes villes françaises d’Afrique, les changements sociaux ont eu un effet radical sur les masses de la population, qui perdent rapidement leur individualité et leurs traditions millénaires [10] ".

Une fois ces coutumes abandonnées, grâce aux bienfaits de l’éducation occidentale, le judaïsme marocain aura-t-il une autre alternative que celle de rejoindre la nation juive moderne ?

C’est H. Z. Hirschberg qui le premier a mis en doute la thèse admise – établie d’abord par Slouschz et adoptée ensuite par de nombreux chercheurs de l’époque coloniale – selon laquelle les Juifs d’Afrique du Nord descendraient des tribus berbères converties au judaïsme dans 1’Antiquité. Hirschberg étudia systématiquement les traditions anciennes et parvint à la conclusion qu’il y a peu de preuves confirmant la thèse des Berbères judaïsés. D’après lui, la plupart des communautés se formèrent beaucoup plus tard, grâce à l’arrivée de commerçants juifs à l’intérieur du pays. Bien qu’il n’exclut pas qu’il ait pu exister des Berbères judaïsés, Hirschberg est sceptique quant à l’importance de ce phénomène [11]. Dans une étude récente basée sur des données linguistiques et ethnographiques importantes, Paul Wexler a réexaminé cette question, pour aboutir à la conclusion que la grande majorité des Juifs sépharades descendraient d’habitants d’Afrique du Nord convertis au judaïsme et installés en Espagne12. Si l’hypothèse de Wexler était exacte, il en découlerait que la plupart des Juifs marocains (toshavim comme megorashim) descendraient de Berbères convertis.

Les rares preuves contemporaines de l’existence de communautés juives en Afrique du Nord à l’époque pré-islamique ne permettent pas d’affirmer avec assurance l’importance démographique et culturelle du judaïsme parmi les Berbères. La première source historique évoquant des tribus juives berbères date du XIVe siècle. C’est le Kitab al-cibar d’Ibn Khaldoun [13]. Certes il y a également de nombreuses légendes locales sur les Juifs berbères au Sud marocain préislamique. Jacques Meunié, par exemple, est convaincu de l’authenticité de ces traditions et légendes, même si nombre d’entre elles n’ont été consignées que récemment [14]. Quelle que soit notre opinion au sujet de la conversion des tribus berbères au judaïsme dans l’Antiquité, on peut affirmer que des mythes sur les Juifs berbères ont existé au Moyen Age et que ces mythes concernaient également l’origine des Berbères dans leur ensemble. Ces mythes ont été élaborés afin de légitimer le pouvoir mérinide au XIVe siècle [15], avant d’être reformulés durant la période coloniale. L’historicité des légendes sur l’expansion du christianisme et du judaïsme parmi les Berbères à l’époque pré-islamique a pu servir les besoins de l’administration coloniale dans sa volonté de séparer les Berbères des Arabes. Comme l’écrit Jacques Meunié : " malgré la précarité des indications que nous possédons sur l’extension ancienne du christianisme et du judaïsme dans le Sud marocain, [ces traditions] méritent cependant d’être retenues parce qu’elles peuvent aider à connaître les divers éléments de populations berbères et leurs usages anté-islamiques, au cours de siècles plus récents, et même jusqu’à l’époque actuelle [16] ".

Exhumer les séquelles du passé berbère judéo-chrétien est un moyen parmi d’autres visant à justifier le régime colonial au Maroc.

Relations judéo-berbères : un cas particulier ?
Les études sur le Maroc des premières années du Protectorat français soulignent les différences existant entre les régions contrôlées par le Makhzen et les régions non soumises au contrôle du gouvernement central : bilad al makhzen / bilad al-siba. Considérée comme une division entre Arabes et Berbères, cette perception prédominante de la société marocaine développée par les ethnographes coloniaux et perpétuée – largement – par l’ethnographie post-coloniale, a été sérieusement remise en question [17]. Peu d’attention a été accordée à la façon dont ce dualisme simpliste entre makhzen et al-siba a influencé les débats sur le judaïsme marocain.

L’affirmation selon laquelle les relations judéo-berbères étaient complètement différentes des relations arabo-juives est liée de très près à cette vision d’une dichotomie entre makhzen et siba. On cite en exemple la protection efficace des commerçants juifs par les chefs tribaux, ou les patrons berbères, au point de les rendre intouchables. " Tout juif de bilad al-siba appartient corps et biens à son seigneur, son sid ", écrit Charles de Foucauld, dont les relations avec les communautés juives du Maroc font partie du corpus historique sur le judaïsme marocain [18]. Bien que le Juif soit protégé, Foucauld le décrit comme un être servile, exploité sans merci par son maître. Comme les régions berbères appartiennent au bilad al-siba, les Juifs se doivent d’obtenir la protection de chefs locaux et indépendants du Sultan. Slouschz considère la situation des Juifs du bilad al-siba à la manière de Foucauld : " à Tililit commence, pour les Juifs, le pays du servage, on pourrait même dire de l’esclavage. Tout ce que les Juifs possèdent appartient au Qaid, qui a droit de vie et de mort sur ses sujets. Il peut les tuer en toute impunité, il peut les vendre si tel est son désir... En échange de la perte de tous ses droits, le juif jouit de la sécurité, que le maître lui assure au risque de sa propre vie... Un Juif qui veut se marier doit acheter sa future femme au sid auquel appartient le père de la fille et qui est l’unique maître de son destin [19] ".

Alors que certains écrivains de la période coloniale considèrent la vie des Juifs dans les territoires berbères comme plus difficile que dans les régions citadines arabophones, d’autres au contraire, influencés par la thèse développée par l’ethnographie coloniale selon laquelle les Berbères étaient plus libres, plus démocrates et plus indépendants que les Arabes, qualifient la condition des Juifs dans les régions berbères de " meilleure " que parmi les Arabes. Cette idée avait des précurseurs depuis la première moitié du XIXe siècle. D’après Davidson, par exemple, les Juifs du Sous et du Rif étaient la " propriété des Maures ", mais " ils bénéficiaient néanmoins d’une plus grande liberté qu’à Tanger [20] ". De plus, d’après Davidson " les Juifs de l’Atlas sont de loin supérieurs, physiquement et moralement à leurs frères résidant au sein des Maures. Leurs familles sont nombreuses, et chacune d’elles est sous la protection immédiate d’un Berbère (les habitants originels d’Afrique du Nord), d’un patron, ou d’un seigneur. Ils ont par ailleurs leur propre sheikh, un juif, à la décision duquel tous les cas sont soumis. À la différence des Juifs résidant parmi les Maures, qui sont soumis à la loi musulmane, ils ne vivent pas dans le même état d’avilissement ou de servitude ; ils développent des relations de type patron/client [avec leurs voisins], tous ont les mêmes privilèges, et le Berbère est tenu de défendre la cause du juif en cas d’urgence. Ils disposent d’armes, et servent leurs patrons à tour de rôle [21] ".
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 13:00

*2 SUITE...

En un lieu indéfini au sud de l’Atlas que Davidson n’a pas pu atteindre durant son voyage, on rapporte que 3 000 à 4 000 Juifs " vivent en toute liberté, et pratiquent tous les métiers ; ils possèdent des mines et des carrières qu’ils exploitent, ont de grands jardins et d’immenses vignobles, et cultivent plus de maïs qu’ils ne peuvent en consommer ; ils disposent de leur propre forme de gouvernement, et possèdent leurs terres depuis l’époque de Salomon [22] ". Faisant sien le point de vue de Davidson, Richardson y ajoute que les pratiques religieuses de ces Juifs, datent de l’époque pré-exilique, et de ce fait " ils redisposent les parties du Pentateuque et de la Torah dans le même ordre que celui de l’ensemble des Juifs ". Vivant isolés, ils considèrent leurs frères des autres parties du Maroc comme des hérétiques [23]. Les Juifs de l’Atlas jouissent d’une " quasi indépendance vis-à-vis de l’autorité impériale ", comme leurs voisins berbères. De plus, ces Juifs " possèdent toutes les caractéristiques des montagnards... ils portent le même costume qu’eux, et on ne peut pas les distinguer [de leurs voisins musulmans [24]]".

L’une des raisons pour lesquelles certains écrivains de la période coloniale considéraient la situation des Juifs parmi les Berbères comme meilleure que parmi les Arabes venait de l’idée que les Juifs étaient totalement intégrés à la société berbère, partageant nombre de coutumes de leurs voisins musulmans. On considérait que les Juifs du Haut-Atlas, par exemple, vivaient en paix et en symbiose avec les Musulmans [25]. Les chercheurs contemporains se sont appuyés souvent sur la littérature ethnographique coloniale pour décrire les relations entre Musulmans et Juifs dans l’intérieur du pays. Malheureusement peu de Juifs originaires des zones berbères ont été interrogés sur leur expérience. Aussi loin que l’on remonterait, on découvrirait sans doute une variété d’expériences que l’on ne saurait ramener à une simple dichotomie arabo-berbère ou à un clivage entre zones citadines et rurales. Les sources dont nous disposons sur les relations entre Musulmans et Juifs à Iligh pendant la période pré-coloniale offrent à cet égard une image très contrastée de ces relations.

Les sources provenant d’Iligh montrent que la communauté juive de cette localité, aussi bien que la communauté voisine d’Ifran, étaient étroitement liées au chef de la puissante famille du Sharif de la famille Abu Dami’a. Les signatures et parfois les déclarations en judéo-arabe des Juifs d’Iligh et d’Ifran quand ils recevaient des acomptes du Shanf ou quand ce dernier leur payait ses dettes, sont consignées dans deux livres de comptes appartenant à Husayn b. Hashim [26]. Les Juifs d’Iligh, qui voyageaient souvent à Essaouira pour leur commerce, étaient considérés comme des protégés du Sharif. S’ils étaient dévalisés ou tués, le Sharif punissait en représailles la localité à laquelle appartenaient les criminels. Parallèlement, le Sultan étendait sa protection à ses tujjar qui voyageaient à Iligh pour le commerce ou pour recouvrer leurs dettes. Les Juifs entretenaient avec les puissants chefs d’Iligh des relations comparables à celles des Juifs du Sultan. Dans un rapport envoyé d’Essaouira (Mogador) à l’A.l.U, en 1874, par Abraham Corcos il y est relaté que les Juifs d’Iligh considéraient le Sharif comme tout puissant. " Étant donné que ce gouverneur... n’est pas soumis à l’autorité de notre roi du Maroc, tout est objet de prières et de suppliques [27] ". Ce qui y était en cause cependant n’était pas l’oppression du Sharif, mais celle dont la responsabilité en incombait à leur propre Shaykh (Nagid en hébreu) qui était fondé de pouvoir du Sharif. Le Nagid Mas’ud b. Bokha, est décrit comme étant " une personne non civilisée et inculte, qui soutire d’eux (les Juifs d’Iligh) des amendes pour rien ou pour les moindres choses [28] ". Nous y apprenons également que ce personnage même, Mas’ud b. Bokha avait des relations d’affaires étroites avec le Sharif Husayn b. Hashim [29]. Ce qui compte ici, c’est le fait qu’un appel ait été fait à Essaouira, en parfaite connaissance de l’influence exercée par l’Alliance israélite universelle. Sachant l’indépendance virtuelle du Sharif Husayn, les Juifs d’Iligh avaient compris que ce n’était pas au Sultan qu’ils pouvaient demander assistance. Mais vue l’interdépendance économique entre Iligh et Essaouira, c’est par le truchement des Corcos et de l’Alliance qu’ils avaient cru obtenir l’intervention du Sharif contre le Nagid.

Dans les années 1880, les relations entre les Juifs d’Iligh et les autorités d’Iligh changèrent de nature. Désormais, opprimés par le Sharif plutôt que par leur Shaykh, ils firent appel à l’Alliance et à l’opinion juive d’Europe de l’Ouest : sous le joug du puissant Sharif Muhammad b. Husayn b. Hashim, ils pouvaient être dépouillés à tout moment de leurs biens et de leur argent, et quand ils voyageaient pour leur commerce, leurs femmes et leurs enfants étaient tenus en otages sur place. En 1889, un commerçant prospère d’lligh, Isaac Souissa, se plaignit d’avoir été battu à mort par ordre du Sharif, le 9 Av. Il s’enfuit à Essaouira, où il demanda l’aide de l’A.I.U., de l’Anglo-Jewish Association et des consulats étrangers, pour obliger le Sharif d’Iligh à libérer sa femme et ses enfants et les autoriser à le rejoindre à Essaouira. Suivant les témoignages émanant de Juifs de cette localité, la plupart des Juifs du Sous vivaient en paix avec leurs voisins berbères à l’exception d’lligh et de son chef tyrannique [30]. Foucauld, qui visita cette région à la même période, explique que chez les Berbères disposant d’institutions démocratiques, chaque Juif y avait son patron, au contraire de la situation prévalant sous le régime des Shaykhs puissants, comme au Tazerwalt (c’est-à-dire à lligh), où les Juifs appartenaient corps et biens au Shaykh[31].

Plusieurs remarques s’imposent au sujet de ces témoignages. Le fait qu’ils aient été transmis à Essaouira, avec laquelle les Juifs d’Iligh avaient des liens étroits, montre que les Juifs étaient conscients de l’influence des organisations juives étrangères et recherchaient leur intervention. Il faut également souligner le fait que l’indépendance du Sharif d’Iligh fut compromise vers 1880 par les harka du Sultan Moulay al-Hasan [32]. Muhammad b. Husayn fut même nommé Qayid du Makhzen,recevant une maison à Essaouira [33]. Investi de l’autorité du Sultan, son pouvoir dépendait du Makhzen. Ce fut à cette période également que la ville de Tiznit devint le principal centre politique du Sous. Certains Juifs d’Iligh voulurent tirer profit de cette évolution et déménagèrent à Tiznit ou à Essaouira où ils pouvaient bénéficier de nouvelles possibilités commerciales. C’est ainsi que Isaac Souissa vint à la mahalla du Sultan pendant la harka de 1886 pour implorer la protection royale et demander au Sultan la permission de s’installer avec les siens à Tiznit. Il semble toutefois que le Sultan ne souhaitait pas porter atteinte à ses nouvelles relations politiques avec Iligh en provoquant la chute de son économie qui dépendait des commerçants juifs. Ainsi, invoquant le prestige du Murabit d’Iligh, le Sultan évita de faire pression sur le Sharif afin qu’il laisse partir les Juifs. Isaac Souissa et sa famille continuèrent à vivre à Iligh jusqu’au moment où Isaac parvint à s’enfuir à Essaouira en 1889. Le Sharif nia avoir maltraité Isaac ou sa famille et refusa de les laisser partir. Plusieurs mois plus tard, il annonça au Sultan qu’il avait relâché les enfants d’Isaac pour mettre fin aux accusations fallacieuses de la communauté juive à son égard [34]. Le Sharif d’Iligh reconnut à cette occasion que, soumis à des pressions étrangères, le Sultan était désormais le garant de la dhimma (protection) des Juifs du Sous.

De même qu’on a tendance à considérer les relations judéo-musulmanes comme étant le reflet des relations entre le Sultan et ses sujets Juifs, on a aussi tendance à considérer les relations judéo-berbères comme étant l’extension des relations entre les chefs de tribus et leurs protégés juifs. Autant qu’on puisse en projeter le sens dans le passé, les études récentes sur Iligh et sur les Juifs d’Iligh montrent que les liens sociaux entre Juifs et Arabes d’Iligh étaient très étroits, peut-être plus étroits que l’impression qu’en laisse le tableau des relations entre le Sharif et la communauté juive. Il ressort des conversations effectuées en 1980 qu’il les avait souvent fréquentés. Il nous a montré un manuscrit qu’il avait écrit lui-même sur la communauté juive. Il y mentionne en tout début de texte que les Juifs vivant à Iligh ont quitté " notre pays (ou village) pour se diriger vers leur pays " kharaju min baladina ila baladihim, et recense ensuite chaque individu de la communauté, par son nom, sur huit pages, non seulement les chefs de famille, mais aussi leurs femmes et leur enfants. Il poursuit en décrivant les coutumes des Juifs, puis signale " leur knesset, qui s’appelle sla ", et indique par leurs noms les fêtes juives : Pessah, Souccot, Yom Kippour et Hanouka [35], les prières quotidiennes qu’il appelle cArbit (Macariv), Sahrit (shahrit) et Milha (minha), et au moment de la [nouvelle] année, écrit-il, ils font des prières appelées slihot, pour lesquelles ils doivent se lever au milieu de la nuit. Le Faqih nous a également raconté qu’il écrivait des amulettes pour les Juifs. Les Juifs d’Iligh interviewés à Casablanca et en Israël nous ont confirmé l’étroitesse de leurs liens sociaux avec les Musulmans, tout en refusant d’admettre que le Faqih leur fournissait des amulettes. Ainsi donc, à la suite de l’exemple de cette seule communauté juive, nous pouvons affirmer que les relations judéo-musulmanes étaient loin d’être statiques et inchangées.

Le colonialisme et la question judéo-berbère
La politique coloniale française à l’égard des Berbères, telle qu’elle a été développée sous Lyautey avant d’atteindre son point culminant en 1930, avec la publication du Dahir berbère visant à séparer les Berbères des Arabes, reposait sur plusieurs stéréotypes. En premier lieu, celui de la résistance des Berbères indigènes du Maroc aux Arabes puis à toute forme d’autorité centrale, préservant jalousement leur liberté, leur individualisme et leurs institutions démocratiques. Deuxièmement, les Berbères n’auraient adopté que superficiellement l’Islam, conservant intactes ou presque leurs coutumes, leurs croyances et leurs superstitions pré-islamiques. Par conséquent, ils auraient résisté à l’application de la Sharia, maintenant farouchement leurs lois coutumières. Faute de respecter l’autorité suprême du Amir al-Mu’minin, les Berbères auraient " produit " leurs propres chefs marabouts. Le culte des saints, répandu chez les Berbères, serait le vestige d’une pratique pré-islamique. Fortement influencées par ces idées, les autorités françaises ont cru que les anciennes zones siba pourraient être assimilées à la culture française afin d’empêcher les progrès de l’arabisation [36].

Ces stéréotypes sur les Berbères furent d’une certaine façon reproduits à l’égard des Juifs vivant parmi les Berbères dont l’histoire, selon Slouschz, ne serait " que la quintessence de l’histoire des Berbères ". D’après lui, c’est " dans le blad es-siba, dans les qsour algériens et tripolitains, demeurés jusqu’ici inaccessible à l’infiltration européenne, qu’on peut retrouver le Judéo-Berbère dans un état à peu près semblable à celui des maghrabia tels que nous les représentent les littératures juives et arabe du Moyen Age ". A l’exemple de la population berbère musulmane qui est superficiellement islamisée, ces Juifs berbères primitifs " du judaïsme ne connaissent presque rien ". Là où il y a des saints judéo-berbères pré-islamiques, on trouve ces populations anciennes [37]. Slouschz se fait l’écho du discours colonial sur les Berbères, quand il écrit que les Juifs de l’Atlas font montre " d’une bonne dose de liberté [38] ". La dichotomie excessive entre makhzen et siba, élaborée pendant la période coloniale, est reproduite par Slouschz les Juifs du bilad al-makhzen reçoivent la protection royale de la dhimma, alors que ceux du bilad al-siba reçoivent celle de Sayyid individuels. Ces stéréotypes attachés aux Juifs vivant parmi les Berbères ont perduré pendant toute la période coloniale, pour devenir partie intégrante des idées reçues sur le Maroc traditionnel que l’on rencontre reproduites dans de nombreux ouvrages.

Toutefois il ne s’agissait pas seulement de représentations de l’Autre telles qu’elles avaient cours chez les Européens. Les Juifs marocains eux-mêmes ont fini par intérioriser ces stéréotypes, en particulier ceux d’entre eux ayant reçu une éducation française. Les Juifs du Haut-Atlas, du Sous et du Sahara – régions que les Français ont mis du temps à contrôler – étaient considérés par les Juifs marocains des villes comme des marginaux. Le mythe des Juifs berbères répercuté par les maîtres de l’Alliance et par les chercheurs français était devenu la réalité pour les Juifs marocains eux-mêmes. Dans l’étude la plus détaillée sur les conditions de vie des Juifs du Sud marocain, publiée peu après l’indépendance et basée essentiellement sur les informations fournies par les directeurs des écoles de l’Alliance, Pierre Flamand explique comment la " mentalité " des Juifs autochtones originaires des régions berbères a été façonnée par le milieu berbère. D’après lui, les Juifs appelés Shleuh sont faciles à identifier du fait de leurs noms, de leurs traits physiques et leur mode de comportement qui leur sont très typiques : leurs coreligionnaires d’autres extractions reconnaissent les Juifs dits shleuh à leurs patronymes : Abergel, Abouzaglo, Amoch, Assouline, Chriqui, Harrus, Oiknine, etc., et à quelques traits physiologiques et caractériels sommaires : larges épaules, fortes poitrines, yeux vifs dans des visages à traits fermes et droits, esprit d’entreprise, acceptation de rudes besognes [39].

L’épithète utilisé par les Juifs marocains pour désigner leurs coreligionnaires moins évolués, " fils de shleuh " avait une connotation péjorative. Répercutée chez Flamand cette image stéréotypique des Juifs ruraux s’est transportée en Israël par les immigrants juifs du Maroc et le terme shleuh est devenu synonyme de simplet en argot israélien.

Déjà à l’époque pré-coloniale, la migration des Juifs ruraux vers les villes a produit des clivages entre Judéo-berbères et Judéo-arabes. A Essaouira et à Marrakech, les Juifs " autochtones " se distinguaient de leurs coreligionnaires ruraux. Cependant une fois installés en ville, les Juifs berbères s’arabisaient et s’adaptaient à un environnement urbain plus civilisé [40]. Ce processus s’intensifia à l’époque coloniale, mais un certain nombre de Juifs vécurent dans leur région d’origine jusqu’à leur départ en Israël [41]. Par conséquent, les porte-parole de l’urbanisation et du progrès établirent une division hiérarchique entre les différents types de Juifs marocains que l’on retrouve souvent chez Slouschz et ses émules postérieurs. Ces différents types seraient les suivants Juifs hispanophones, à Tanger et dans les régions du Nord ; Juifs parlant français et arabe, sur la côte et dans les villes de l’intérieur ; groupe arabo-berbère du centre du pays ; groupe arabe et shleuh du sud ; Juifs arabophones du Sahara [42]. Les classifications postérieures adoptées par les chantres de l’occidentalisation, comme l’Alliance, ramenèrent ces divisions à quatre catégories essentielles hispanophones, francophones occidentalisés, arabophones et berbérophones.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 13:02

*3 SUITE...

Les divisions sociales, suivant le schéma tracé par Slouschz, correspondaient aux divisions entre : makhzen et siba, monde urbain / monde rural. Cette vision simpliste devait influencer un bon nombre de chercheurs ayant travaillé sur les Juifs marocains durant le Protectorat français [43]. Inventée ou réelle, elle influença pareillement la politique de l’organisation qui a marqué le plus la vie des Juifs marocains pendant le protectorat français : l’A.I.U et ses écoles qui distinguèrent entre les Juifs du bled, comme on appelait les Marocains ruraux, et ceux de la ville. Ces stéréotypes ont été intériorisés par les Juifs marocains eux-mêmes, qui considéraient les Juifs des régions parlant tashelhit spécialement ceux des montagnes de l’Atlas, comme des Shleuh primitifs, bien que ceux-ci aient eu généralement des conditions de vie plus saines que celle de leurs frères des mellah urbains. Pendant la période du Protectorat, des tensions très vives entre les différentes couches de la population, accompagnèrent l’arrivée de nombreux Juifs ruraux originaires de l’Atlas dans le mellah de Marrakech. Ce qui fit dire, en 1940, à un observateur vivant à Marrakech que les Juifs " étrangers ", d’origine espagnole qui étaient mieux éduqués, furent submergés par les Juifs berbères. Ces Juifs ruraux, pensait-on, " ne pratiquaient qu’un judaïsme très primitif approprié à leur mentalité. La culture de la Torah, l’observation de quelques rites extérieurs, l’aumône au rabbin de Palestine, le mépris et l’hostilité des populations qui l’entourent tels étaient les seuls liens qui les rattachaient à la famille d’Israël ". Ces Juifs berbères primitifs, une fois urbanisés, devinrent plus juifs. Mais " de ces origines surtout rustiques et montagnardes, le juif marrakchi semble avoir gardé quelque chose de farouche et de têtu. Parmi ces coreligionnaires marocains, c’est lui qui se rattache aujourd’hui avec le plus de force aux coutumes de ses ancêtres [45] ". Flamand, qui reprenait les idées de ses informateurs de l’Alliance, considérait que les traditions religieuses des Juifs du Sud avaient été contaminées par des influences " orientales ", déformées par un isolement millénaire des grands centres du judaïsme mondial, assimilant et intégrant concepts et symboles de l’Islam, ainsi que toutes sortes de rites païens tirant leurs sources d’un animisme agraire chargé de pratiques superstitieuses. Les Juifs restés dans les régions berbères, de plus en plus isolés du reste du pays au fur et à mesure que s’intensifiait l’urbanisation, étaient plus marginalisés encore, et cela d’autant plus que l’émigration les privait de leurs meilleurs éléments [47]. Le fossé entre ceux qui restaient dans les campagnes, parmi les Berbères, et ceux vivant en ville était plus profond que jamais : " entre le Juif espagnol ou oriental lettré érudit, urbain et le Juif berbère, fruste, primitif, attaché à son sol, l’opposition est saisissante [48] ".


Ainsi, l’image du Juif berbère, " isolé du monde civilisé [49] ", descendant des tribus berbères autochtones et maintenant des coutumes primitives était parfaitement acceptée par la société coloniale. L’idée de trouver des Juifs shleuh a guidé initialement mes recherches dans le Sous. Une des questions à laquelle je voulais répondre était de savoir jusqu’à quel point les Juifs de l’Atlas et de l’Anti-Atlas utilisaient le berbère dans l’enseignement pour expliquer et traduire les textes religieux, ou pour réciter certaines prières seulement [50]. La question fut posée déjà par Galand et Zafrani avec la publication de la Haggada de Pessah de la communauté juive de Tinrhir, basée sur un texte oral en tamazight. Cette Haggada berbère a toutefois soulevé plus de questions qu’elle n’a apporté de réponses. Le paysage linguistique de la communauté juive, comme le souligne Zafrani, n’est pas net. La question de l’usage du berbère par cette communauté et par d’autres communautés judéo-berbères à des fins liturgiques est loin d’être élucidée.

Certaines preuves linguistiques semblent démontrer l’existence, au XXe siècle, de communautés juives éparses berbérophones. Certains chercheurs estiment que ce phénomène était beaucoup plus étendu que je ne le considérais moi-même. Des recherches récentes effectuées en Israël parmi les Juifs originaires de régions berbérophones m’ont confirmé cependant que très peu de communautés parlaient berbère à la maison avant la seconde guerre mondiale [51]. Peu d’observateurs des périodes antérieures se sont penchés sur la géographie linguistique juive du Maroc rural. Exception faite de Foucauld qui affirme : " les Israélites du Maroc parlent l’arabe. Dans les contrées où le tamazight est en usage, ils le savent aussi ; en certains points le tamazight leur est plus familier que l’arabe, mais nulle part ce dernier idiome ne leur est inconnu [52] ". Foucauld se réfère-t-il aux deux dialectes du Moyen-Atlas, le tamazight et le tashelhit ? Ce n’est pas clair. Mais ses observations datant de la fin du XIXe siècle, selon lesquelles la plupart des Juifs des régions berbérophones connaissaient aussi bien le berbère que l’arabe et que dans certains endroits le berbère était mieux connu que l’arabe, semblent plausibles. Il s’avère par ailleurs que nombre de communautés importantes du Sous et du Haut-Atlas étaient arabophones même si la plupart des Juifs y parlaient aussi le berbère [53]. C’était le cas d’Iligh dont les habitants juifs parlaient l’arabe. Bien qu’on connaisse mal leur passé lointain, les documents écrits montrent que le judéo-arabe était leur langue de culture, du moins depuis le début du XIXe siècle. L’hébreu aussi était connu de l’élite culturelle, mais il n’y a nulle part trace du judéo-berbère, ni dans les textes écrits, ni dans la tradition orale. On n’a retrouvé aucune tradition indiquant que le berbère était utilisé dans l’enseignement, dans la lecture de textes religieux ou dans la récitation des prières.

S’agissant encore de la communauté juive d’Iligh, ce qui est frappant dans son histoire relativement courte – moins de 400 ans – c’est son cosmopolitisme et son ouverture relative sur le monde. Ainsi, ses habitants eurent vent, au début du XVIIe siècle, de l’avènement de Shabtai Tzvi [54].

Iligh fut détruite par Moulay Rashid en 1670, mais retrouva sa position politique à la fin du XVIIIe siècle sous Sidi Hashim. En 1815, Sidi Hashim est ainsi décrit : " un homme entre 50 et 60 ans, possédant une grande richesse et un grand pouvoir ; il est très rusé et très brave mais rapace et cruel ; il a sous ses ordres 15 000 cavaliers des mieux armés... Toutes les caravanes qui traversent le désert... jugent nécessaire de s’assurer son amitié et sa protection par des présents. Entre ce chef et l’empereur du Maroc existent la plus implacable des haines et une jalousie continuelle qui, il y a quelques années, a éclaté en guerre ouverte [55] ". Assurément le chiffre de 15 000 soldats est exagéré, car un marin naufragé qui fut détenu pendant un certain temps dans l’Oued Noun parle de 600 Arabes " montés " seulement sillonnant le pays [56]. Mais les observateurs contemporains évoquent la puissance politique d’Hashim et le rôle prépondérant d’Iligh dans le commerce transsaharien. Grâce à ses commerçants juifs, Iligh était reliée à l’Europe par le port d’Essaouira [57]. Il n’y avait pas que les marchandises et les commerçants qui arrivaient du littoral à lligh. Des émissaires de Palestine, comme Haim Joseph Masliah, en 1817, passèrent également par Iligh [58], ainsi que des marins européens naufragés sur la côte et tenus en otage à Iligh. Grâce à leurs relations avec le port d’Essaouira, les Juifs d’Iligh servaient d’intermédiaires pour le rachat et la restitution de ces captifs aux consulats européens installés dans cette ville [59].

Avec le déclin du commerce transsaharien et la ruine d’Essaouira comme port international à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, Iligh cessa d’être un centre de commerce international. Ceci porta atteinte à la communauté juive locale dont les relations avec le monde extérieur s’amenuisèrent. Cette situation s’aggrava davantage encore pendant la période coloniale et jusqu’à la seconde Guerre mondiale. Après la guerre, l’Alliance commença à développer son réseau des " écoles de bled ". Dans l’optique de ses dirigeants, cette expansion à l’intérieur du " vrai bled " devait englober les " villages isolés des vallées de l’Atlas, du grand Sud et des oasis pré-sahariennes [60] ". C’est donc vers la fin du Protectorat français qu’Iligh devait attirer l’attention de l’Alliance qui y créa sa première école en 1954 [61], aussitôt fermée avec le départ de la communauté quelques années plus tard. Pour marquer l’ouverture de l’école, on tourna un film : " Ils seront des hommes ". Lors de la projection du film, Jules Brunschvig, le vice-président de l’Alliance, proclama : " l’École tirera ces populations de leur misère [62] ". Un délégué de l’Alliance, en visite à Iligh, mentionna l’école comme " ’héroïne si l’on peut dire, du récent film de l’Alliance, et qui le mérite si bien [63] ". Toutefois, après l’indépendance du Maroc, l’idée de perpétuer les communautés juives des petits mellah du Sud marocain fut rapidement abandonnée, les dirigeants du judaïsme marocain ne pouvant faire grand-chose pour relever ces communautés rurales du Sud, pensant que celles-ci seraient mieux en Israël. " J’ai vidé les mellah ", me dit un membre important de la communauté en 1981.

Iligh était considérée comme éloignée du monde civilisé tant par les Juifs urbains que par l’Alliance. Sa communauté qui s’installa en Israël, entre la fin des années 1950 et le début des années 1960, n’était pas aussi éloignée du monde juif, comme les hommes de l’Alliance se l’imaginaient. Mais avant leur départ, les Juifs d’lligh ont enterré dans la vieille synagogue de leur localité une Geniza que j’ai fouillée en 1981. Malheureusement, presque tout son contenu était en décomposition à cause de l’humidité du sol. Il en restait quelques fragments datant de la période précédant le départ des Juifs. Des textes religieux, des livres de prières ainsi que des fragments de lettres et de livres de comptes en judéo-arabe. Certains fragments révélaient que quelques livres de prières en usage à lligh avaient été publiés en Pologne. Contrairement à l’idée prévalant en Israël, selon laquelle les Juifs de cette contrée étaient totalement ignorants du sionisme politique, la Geniza d’lligh nous a apporté la preuve de la diffusion de textes hébreux modernes et de pamphlets sionistes.

La recherche sur les Juifs vivant parmi les Berbères reste encore à faire et nous sommes conscients des lacunes qui restent à combler. Ce que j’ai essayé de montrer dans cette étude est que notre savoir sur les Juifs ruraux du Maroc reste largement tributaire des stéréotypes sur le Juif berbère, stéréotypes acceptés aussi bien par le colonisateur et que par les colonisés – reflétant les divisions internes existant au sein des communautés juives du Maroc sous le protectorat. Ces divisions ont été entretenues en Israël du fait de la pérennité des mythes concernant les Juifs berbères.
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FIN

NOTES

*1-Pour une carte préliminaire des communautés juives du sud marocain, voir l’étude ethnographique de Harvey E. Goldberg, " The Mellahs of Southern Morocco ", The Maghreb Review 8, 3-4,1983, pp. 61-69.
*2-On peut en citer des dizaines d’exemples. Voir notamment la distinction entre Juifs parlant le berbère et juifs parlant l’arabe faite par Léon Godard, Description et histoire du Maroc, Paris. C. Tanera, 1860, p.15. L’auteur se réfère aux tribus berbères pratiquant le judaïsme dans l’Oued Noun et parmi les Amazigh. Il semble croire qu’i1s vinrent de Palestine dans de temps ancien. Il note que l’Oued Noun était une région arabophone.
*3-Travels in Morocco, Londres. Charles J. Skeet. 1860. II. pp 7-10.
*4-Nous avons publié avec le regretté Paul Pascon un premier article sur la communauté juive d’Iligh. " Le cimetière juif d’Iligh, 1751-1955 : étude des épitaphes comme documents d’histoire sociale ", Revue de l’occident musulman et de la Méditerranée. 34, 2, 1982, pp. 39-62. Une autre version de cet article a aussi été publiée dans Paul Pascon. La Maison d’Iligh et l’histoire sociale du Tazerwalt, Rabat, SMER, 1984. pp. 113-140.
*5-Voir notre article " Orientalism and the Jews of the Mediterranean ", Journal of Mediterranean Studies, 4.2.1994, pp. 183-196.
*6-Nahum Slouschz, Travels in North Africa, Philadelphia, The Jewish Publication Society of America, 1927, p. 274 ; idem, Un voyage d’études juives en Afrique, Paris, Librairie C. Klincksieck, 1909, pp. 3-15. L’hypothèse de l’origine berbère des Juifs à l’intérieur du Maroc a été émise par Moise Nahon, " Les Israélites du Maroc ", Revue des études ethnographiques et sociologiques, 2. 1909, p. 259. Slouschz avait déjà commencé à publier certaines de ses recherches dans Archives Marocaines, en 1905, mais Nahon ne les cite pas.
*7-Voir, Abraham I Laredo, Berberes y hebreos en Marruecos, Madrid, Instituto de Estudios Africanos, 1954. Dans la période post-coloniale aussi, plusieurs chercheurs affirment que la plupart des Juifs indigènes de l’Afrique du Nord descendent des tribus berbères. Voir, par exemple, Gabriel Camps, Les Berbères : Mémoire et identité, Paris, Éditions Errance, 1995, p. 98.
*9-Sur Le Chatelier et la Mission scientifique du Maroc, voir Edmund Burke, III, " La Mission scientifique au Maroc ", in Actes de Durham : Recherches récentes sur le Maroc moderne, Rabat, Publication du Bulletin économique et social du Maroc, 1978, pp. 37-56 ; idem, " The First Crisis of orientalism, 1890-1914 ", in Contemporary North Africa, éditeur Halim Barakat, Sydney, Croom Helm, 1985, pp. 217-219.
Sur la mission de Slouschz, voir Daniel Schroeter et Joseph Chetrit " The Reform of Jewish Institutions in Morocco at the Beginning of the Colonial Government (1912-1919) ", (en hébreu), Miqqedem Umiyyam, 6, 1995, pp. 77-81; voir aussi Mohammed Kenbib, Juifs et Musulmans au Maroc : 1859-1948, Rabat, Université Mohammed V, Publications de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, 1994, p. 411.
*10-Slouschz Travels, p. ix.
*11-H. Z. Hirschberg, " The problems of the Judaized Berbers ", Journal 0f African History, 4, 1963. pp. 312-339. D’après Norman Roth, la judéité des tribus berbères pré-islamiques est douteuse à cause de la répression du judaïsme durant l’occupation byzantine en Afrique du Nord. " The Kahina : Legendary Material in the Accounts of the Jewish Berber Queen ", The Maghreb Review, vol. 7, 5-6, 1982, p. 124. Tout en acceptant l’essentiel de sa thèse, Hirschberg a été critiqué pour avoir minimisé l’importance de la conversion des Berbères au judaïsme, en raison de ses travers européens. Hirschberg mêle, à son objectivité d’historien et d’orientaliste érudit, une certaine subjectivité de Juif occidental resté fidèle à ses traditions religieuses qui découragent le prosélytisme, (André Chouraqui. Histoire des Juifs en Afrique du Nord, Paris, Hachette, 1986, p. 65.) Par ailleurs, dans une étude sur les groupes sanguins marocains, il a été constaté que les juifs étaient différents de leurs voisins musulmans : certains auteurs en virent la preuve que si les Berbères ont été largement judaïsés à l’époque pré-islamique, la plupart ont été islamisés par la suite, et seuls les " juifs d’origine " ont conservé leur judaïsme. D. Mechali, J. Levêque, et P. Faure, " Les groupes sanguins ABO et Rh des Juifs du Maroc ", Bulletin de la Société d’anthropologie de Paris, série 10, 9, 1957, pp. 354-370.
*12-The Non-Jewish Origins of the Sephardic Jews, Albany: State University of New York Press, 1996.
*13-Histoire des Berbères, 4 vols, Paris, 1925-1956, vol. I, pp. 208-209.
*14-D. Jacques-Meunié, Le Maroc saharien des origines au XVIe siècle, Paris, Librairie Klincksieck, 1982, pp. 173-188. Voir aussi Gabriel Camps, " Réflexions sur l’origine des Juifs des régions nord-sahariennes ", dans M. Abitbol, Communautés juives des marges sahariennes du Maghreb, Jérusalem, Institut Ben-Zvi, 1982, pp. 57-67.
*15-Voir Maya Shatzmiller, L’Historiographie mérinide : Ibn Khaldun et ses contemporains, Leiden. E. J. Brill, 1982, p. 115ff.
*16-Ibid, p. 188.
*17-Voir en particulier Germain Ayache, " La fonction d’arbitrage du Makhzen ", dans Études d’histoire marocaine, Rabat, SMFR, 1979, pp. 159-176. Sur l’évolution de la perception des rapports entre makhzan et siba, dans l’ethnologie française du Maroc. voir Edmund Burke III, " The Image of the Moroccan State in French Ethnological Literature : a New Look at the Origin of Lyautey’s Berber policy ", dans Ernest Gellner et Charles Micaud, Arabs and Berbers (eds), Londres, Duckworth, 1973, pp. 175-199.
*18-Reconnaissance au Maroc, 1883-1884, Paris, Challamel, p. 398.
*19-Travels, p. 483.
*20-John Davidson, Notes Taken during Travels in Africa, Londres, 1839, p. 165.
*21-Ibid., p. 188.
*22-Ibid., p. 192.
*23-Richardson, Travels, 11, pp. 8-9.
*24-Ibid, pp. 7-8.
*25-Voir à ce sujet, " Jewish Existence in a Berber Environment ", dans Jewish Societies in the Middle East, ed. par Shlomo Deshen et P. Zenner, Wasbington DC, University Press of America, 1982, p. 107.
*26-Archives d’Iligh. K3 et K10. Paul Pascon a examiné un choix d’extraits de ces livres de comptes d’Iligh, voir à ce sujet La Maison, pp. 80-81.
*27-AIU/Maroc III. B. 14. Mogador 24 avril 1874, Abraham Corcos à AIU.
*28-Ibid.
*29-Extrait du registre K3, Archives d’Iligh.
*30-Archives de l’Alliance israélite universelle (ci-après AIU)/Maroc III. C. 10 Mogador, le 19 juillet 1889, J de A Elmaleh à AIU ; Hamagid, 23 septembre 1889 ; " Yishaq b. Yais Halewi " dans Hasfirah 18, 1891: 573, 577. Le rapport du consul français ne mentionne pas les coups, mais suggère que les prêts constants qu’il était obligé de faire à Muhammad ont poussé Souissa à s’enfuir, Archives du Ministère des Affaires étrangères (Nantes), Tanger 95, Mogador, 23 août 1889, Lacoste.
*31-Reconnaissance au Maroc, p. 400. Voir à ce sujet Allan R. Meyers, " Patrongage and Protection : The Status of Jews in Precolonial Morocco ", dans Jewish Societies in the Middle East, ed. par Shlomo Deshen et P. Zenner, Washington DC, University Press of America, 1982, pp. 99-100.
*32-L. Justinard, Un petit royaume berbère : le Tazeroualt. Un saint berbère Sidi Ahmed ou Moussa, Paris, Maisonneuve, 1954, pp. 75-77 ; E. Gérenton, " Les expéditions de Moulay El Hassan dans le Sous, 1882-1886 ", Renseignements Coloniaux, (1924) : 265-286.
*33-Moharned Ennaji et Paul Pascon, Le Makhzen et le Sous al-Aqsa, Paris, CNRS, 1988, pp. 125-126.
*34-Ibid pp. 142, 169-170.
*35-Il fait également référence à al-ashura al-kabira et al-sghira.
*36-Voir Burke, " The Image of the Moroccan State ", pp. 193-194 et Kenneth Brown " The Impact of the Dahir Berbère in Salé ", dans Arabs and Berbers, op. cit., pp. 201-206.
*37-Nahum Slouschz, " Hébraeo-phéniciens et judéo-berbères. Introduction à l’histoire des Juifs et du judaïsme en Afrique ", Archives Marocaines, 14, 1908, pp. 450-452.
*38-Slouschz, Travels, p. 467.
*39-Pierre Flamand, Diaspora juive en terre d’Islam. Les communautés israélites du sud marocain ; essai de description et d’analyse de la vie juive en milieu berbère, Casablanca, 1959, pp. 215-216.
*40-Nahon, Les Israélites, p. 260.
*41-Pour un exposé sur les mellah de l’Atlas dans les années 1930, voir Y. D. Semach, " Les saints de l’Atlas ", Paix et Droit, n° 10, décembre 1937, pp. 10-11, n° 1 janvier 1938, pp. 7-8, n° 2, février 1938, pp. 10-11.
*42-Slouschz, Travels, pp. 377-379. Voir, par exemple, Manuel L. Ortega, Les Hebreos en Marruecos, Madrid. 1934, pp. 116-117 ; ces catégories, mutatis mutandis, sont reproduites intégralement par Michael M. Laskier, The Alliance Israélite universelle and the Jewish Communities of Morocco :1862-1962, Albany, State University of New York Press, 1983, pp. 20-21. Laskier s’appuie à ce sujet sur Nahon (Les Israélites, p. 260).
*43-Voir, par exemple Doris Bensimon-Dorath, Évolution du Judaïsme marocain sous le Protectorat français, 1912-1956, Paris, Mouton & Compagnie, 1968, p. 13. Laskier The Alliance, pp. 14-16 ; idem, " Aspects of Change and Modernisation the Jewish Communities of Morocco’s Bled ", dans Communautés juives des marges sahariennes du Maghreb, édité par M. Abitbol, Jérusalem, Institut Ben-Zvi, 1982, pp. 331-332.
*44-Cf. Flamand, Diaspora, pp 97-98.
*45-José Bénech, Essai d’explication d’un mellah, s.d., pp. 29-30.
*46-Diaspora, p. 306
*47-Ibid., p 269.
*48-Bénech, Essai, p. 11.
*49-Goldenberg, Expédition, p. 27.
*50-P. Galand-Pernet & Haïm Zafrani, Une version berbère de la Haggada de Pessah, Paris, Geuthner, 1970, p. 2.
*51-Goldenberg, Mellahs of Southern Morocco, pp. 62-63.
*52-Foucauld, Reconnaissance, p. 398.
*53-A. Goldenberg, " Expédition dans le Haut-Atlas marocain ", Les Cahiers de L’Alliance Israélite Universelle, septembre 1952, p. 27. Pour Akka, voir Vincent Monteil, " Choses et gens du Bani ", Hespéris, 33, 1946, p. 39.
*54-Adversaire notoire des Sabbatéens, Jacob Sasportas rapporte dans son ouvrage Zizat Nobbel Zvi, les rumeurs relatives aux dix tribus perdues circulant à Iligh : voir Hirschberg, The Problem, pp. 332-333.
*55-Voir à ce sujet James Riley, An Authentic Narrative 0f the Loss 0f the American Brig Commerce, 1846, pp. 134-135.
*56-Archibard Robbins, A Journal comprising an Account of the Loss of the American brig Commerce, 1851, pp. 213-214.
T*57-he narrative of Robert Adams, Londres, 1816, pp. 76-77, 150-152.
*58-Archives Nationales d’Outre Mer, Aix-en-Provence : F80 1589A, dossier de Delaporte, Notes sur l’Afrique.
*59-Public Record Office, F0 631/,4 avril 1816, Wiltshire ; Justinard, Un petit royaume, op. cit., pp. 64-67.
*60-André Goldenberg, " Les Juifs du Maroc et l’Alliance : les écoles de bled ". Les Cahiers de l’Alliance israélite universelle, nouvelle série, n° 5 juin 1993, p. 24.
*61-Elle comptait 42 élèves en 1954 : Flamand, Diaspora, p. 312. A la veille de l’Indépendance, l’Alliance était toujours intéressée par la perspective d’ouverture de nouvelles écoles dans les régions isolées du Sud. Voir Cochba Levy, " Notes de voyage dans l’extrême sud marocain ", Les Cahiers de l’Alliance Israélite Universelle, n° 83, mal 1954, pp. 26-32.
*62-Ibid., p. 314.
*63-Levy, Notes, pp. 31-32.




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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 13:28

Les Berbères
Des tribus juives des Aurès aux mellahs des villes côtières.

Les documents en notre possession permettent de penser que ce fut un judaïsme tribal, parfois sédentaire parfois nomade, ses fidèles furent nombreux parmi les tribus des Aurès, ils guerroyaient comme les autres tribus, et n’ont pas eu besoin de créer une langue judéo-berbère.




Les Juifs Berbères


L’histoire des Juifs Berbères se confond et se croise avec celle des Berbères, pour de multiples raisons que nous allons tenter de vous exposer d’après de nombreux travaux de recherche effectués par des spécialistes éminents. Les bases de cette étude passionnante repose essentiellement sur « Les Berbères » de Jean Servier, éditions PUF Que sais-je ? et sur l’admirable « Histoire des Juifs en Afrique du Nord » de André Chouraqui, éditions Hachette.

Les recherches les plus sérieuses penchent en faveur d’une origine Punique et Proche-Orientale des Berbères, de la Cyrénaïque (Lybie) au Maroc.

La langue proche du Cananéen (langue sémitique-nord), le culte plus proche des mazdéens d’Iran, les poteries et les habitats qui évoquent le Proche Orient. Le culte des saints propre au Maghreb berbère évoque également le rattachement aux lignées de prêtres et des familles sacerdotales. Rien semble-t-il , n’empêchait des populations parentes des Hébreux ou même des Juifs plus tard, de rejoindre et de s’apparenter aux populations autochtones installées dans les Aurès, ni les origines linguistiques, ni les origines culturelles. Tout ce qui touche à l’origine et à l’histoire des Berbères concerne aussi l’origine des populations juives d’Afrique du Nord, que nous sachions que des tribus berbères juives eurent existé en nombre, ne nous donne encore pas toutes les clés de compréhension de l’origine de leur existence, ni surtout de leur conversion hypothétiquement massive. Ce dont nous sommes assurés c’est qu’elles ont existé, résisté farouchement, parfois régné, et persisté sur toute l’Afrique du Nord, de la mer aux confins de l’Afrique, certains nomades, d’autres sédentaires, mais tous berbères.

Aux légendes et aux traditions orales recueillies qui s’attachent en particulier à Josué, coïncident des récits, des évocations qu’ils soient le fait du Talmud évoquant Rabbi Akiba parcourant le Maghreb et appelant à la révolte contre Rome, Hillel , ou Saint Jérôme et Saint Augustin polémiquant à propos du bon entendement de mots hébreux…etc.. André Chouraqui affirme que ce qui atteste de l’ancienneté de l’installation des Juifs en Afrique du Nord, c’est sans doute, « la persistance d’un milieu juif hébréophone, (…) Partis de la Palestine avant que l’araméen n’y supplante l’hébreu, les premiers colons juifs désormais installés en milieu punique conservaient l’usage de leur langue originelle, comprise par leurs nouveaux compatriotes. Subissant l’attirance du semblable (..)" [1] et ajoutons un accueil favorable de la population qui voyaient en eux des cousins proches.

« L’un des premiers documents qui attestent la présence des Juifs en Afrique du Nord se trouve dans la controverse de Josèphe contre Appion : Ptolémée, fils de Laghus (323-285 av. J.C.), aurait déporté cent mille juifs d’Israël en Egypte, d’où ils seraient passés en Cyrénaïque et de là, probablement, dans les autres pays du nord de l’Afrique." [2]

André Chouraqui rapporte que Saint Jérôme affirmait que les communautés juives formaient une chaîne ininterrompue depuis l’Inde jusqu’aux confins de l’Afrique.



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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 13:30

Parentés Cananéennes
1) Monuments et épigraphie : A noter, selon Jean Servier [3] , les similarités entre les monuments tumulaires d’Algérie (Djeddars, Tombeau de la « Chrétienne » ou Medghacen) avec le tombeau dit d’Hérode à Jérusalem ou avec les motifs ornementaux préislamiques gravés dans les pierres des villes nabatéennes du Néguev (Abda, Soubeita) et que l’on retrouve en Afrique du Nord.

2) Récits : Ibn Khaldoun, historien né à Tunis en mai 1332 (1er Ramadan 732) et mort le 16 mars 1406 (le 25 du Ramadan 808), constitue la source principale de connaissance de l’origine des Berbères [4] ; après avoir décrit une population diverse, composée de nomades éleveurs de moutons et de bœufs, parfois de chameaux, parmi ces nomades « la haute classe parcourt le pays la lance à la main ; elle s’occupe également à multiplier les troupeaux et à dévaliser les voyageurs. [5]. Après avoir rapporté toutes les légendes qui circulent à leur propos, il tranche ainsi : (…) « Maintenant le fait réel, fait qui nous dispense de toute hypothèse, est ceci : les Berbères sont les enfants de Canaan fils de Cham, fils de Noé…ils reçurent leur judaïsme de leurs puissants voisins, les Israélites de Syrie. [6]. Ainsi que nous l’avons déjà énoncé en traitant des grandes divisions de l’espèce humaine. Leur aïeul se nommait Mazigh, leurs frères étaient les Gergéséens (Agrikech) ; les Philistins, enfants de Casluhim, fils de Misraim, fils de Cham, leur était apparentés. Le roi chez eux, portait le titre de Goliath (Djalout). Il y eut en Syrie, entre les Philistins et les Israélites, des guerres rapportées par l’histoire, et pendant lesquelles les descendants de Canaan et les Gergéséens soutinrent les Philistins contre les enfants d’Israël. Cette dernière circonstance aura probablement induit en erreur celui qui a fait de Goliath un Berbère, alors qu’il faisait partie des Philistins, apparentés aux Berbères . On ne doit admettre aucune autre opinion que la nôtre ; elle est la seule qui soit vraie et de laquelle on ne peut s’écarter." [7] « Cependant, Gsell attribuait l’origine de cette légende à des clercs chrétiens. [8] M. Marcel Simon y voit plus justement une idée qui serait née et se serait développée dans la littérature hébraïque. Selon le Livre des Jubilés, Cham, fils de Noé, aurait partagé l’Afrique du Nord pour l’attribuer à ses enfants. [9] Ainsi, au premier siècle avant l’ère chrétienne, époque à laquelle fut probablement rédigé le Livre des Jubilés, la légende de l’origine cananéenne des Berbères avait déjà une large diffusion. Josèphe, plus catégorique, déclare que les indigènes d’Afrique du Nord sont mieux que des Chamites, des Sémites descendant directement d’Abraham par Médian, fils de Ketura, la seconde femme d’Abraham. [10] Par la suite, la littérature rabbinique se fera à maintes reprises l’écho de cette légende qui resserre si étroitement les liens entre les Berbères et Israël biblique. [11] Un texte talmudique, considéré comme ancien par la Tossephta du II°siècle, parle de la migration en Afrique des Guirgachéens, l’une des sept peuplades cananéennes au temps de Josué. « …Guirgachi s’en alla (de Palestine spontanément à la demande de Josué) et c’est pourquoi il lui fut donné pour pays un beau patrimoine :l’Afrique… » [12] Un autre texte de la Tossephta reprend le même thème : « Il n’y a pas de peuple plus honnête que les Amorrhéens. La tradition rapporte qu’ils eurent foi en Dieu et se retirèrent de plein gré en Afrique (lors de la conquête de Canaan par Josué)." [13]

« Au Moyen Age, la légende encore présente dans la littérature juive s’enrichit ; ce ne seraient pas seulement des Cananéens mais également des descendants d’Esaü qui auraient donné naissance aux populations du nord de l’Afrique. Le Yossiphon, en effet, prétend qu’un descendant d’Esaü s’échappa d’Egypte pour se réfugier à Carthage et y fonder un peuple. [14] Pour revenir à la littérature chrétienne antérieure, un texte de Saint Augustin est particulièrement révélateur : « Demandez à nos paysans ce qu’ils sont ; ils répondent : « Des Chenani. » Dans leur patois corrompu, une lettre est tombée. Il faut entendre des Cananéens." [15] André Chouraqui poursuit ainsi, « Tels sont les divers échos de cette antique tradition. Son importance est considérable pour notre objet puisqu’elle fait des Berbères des frères de race, de langue, et nous le verrons, de religion avec les Juifs. Rapportée à la fois par des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans, elle ne pouvait être purement et simplement rejetée.(…) La vérité de la légende c’est que, dès le VIII° siècle avant notre ère, l’Afrique du Nord subit ses premières influences sémitiques aux débuts de la colonisation phénicienne." [16]
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 13:32

« Notons, écrit Jean Servier [17] que le nom biblique de Goliath, transcrit en arabe par Djalout, paraît proche du berbère agellid - roi - dont l’origine serait, selon moi, la peau : selon les parlers, aigiu ou ailut. Peut-être la peau d’un animal déterminé porté d’une certaine façon était-elle un insigne de fonction. Pausanias dit que l’égide que portait Athéna était un vêtement des femmes libyennes, que son nom venait d’un mot libyque : pourquoi pas Aigios - égide en grec - Aigiu en berbère ? »

3) Deux groupes ethniques selon Ibn Khaldoun : Toujours selon Jean Servier, Ibn Khaldoun propose une division ethnique des Berbères en - Botr de qui descendraient les At Betroun , une confédération de la Grande Kabylie disparue après la répression de la révolte de 1871, - Branès de qui descendraient les Zénètes nomades puis sédentarisés dans les Aurès avec les Beni Snous à la frontière algéro-marocaine, au sud de Tlemcen.

Les deux grands peuples qui habitaient autrefois les Aurès auraient disparu : les Djarawa et les Harawa, dont il ne resterait que des monuments mégalithes près de Batna. On sait que les tribus juives ou judaisées étaient issues des Branès ou Baranès sédentarisées, dont les Djarawa sont une branche essentielle à laquelle appartenait la Kahéna, reine juive berbère qui opposa une résistance farouche aux conquérants arabes. « Les autres tribus juives étaient les Nefouça, Berbères de l’Ifrikya, Les Fendelaoua, les Mediouna, les Behlouda, les Ghratha et les Fazaz, Berbères du Maghreb el-Akça. On sait que c’est chez les Botr nomades que le prosélytisme juif eut le plus grand succès. Il existait des tribus entièrement juives, et des poches ou des clans juifs à l’intérieur d’autres tribus. A travers les patronymes juifs d’Afrique du Nord parfois déformés ou francisés , on retrouve encore aujourd’hui le nom de leur tribu d’origine (Médioni, Bénichou pour Aït Ichou, Darmon pour Djarmen..)

« Analysant les causes de l’expansion du judaïsme, Marcel Simon, en plus des caractères linguistiques et religieux (…), Depuis la guerre contre Rome et les massacres de Cyrénaïque les Juifs se détournent du monde romain et, dispersés dans le continent africain, se rapprochent des Berbères. De cette époque date la première rupture profonde du judaïsme africain avec les éléments hellénistes de la Diaspora. Autre cause relevée par M. Simon : le philosémitisme des Sévères, « dynastie d’origine africaine, et sémitique de culture et d’affinités ». Par eux, les influences juives se font plus réelles dans tout l’Empire. Cette bienveillance renforce ce particularisme né des événements de Cyrène, et accroît ainsi la solidarité judéo-berbère. (…) La colonisation romaine, avec les Sévères, refoule vers le désert les Berbères nomades, et confisque au bénéfice des colons leurs terrains de parcours. (…) Ainsi, deux des principales tribus Botr, dont les terrains de parcours s’étendaient entre les confins de la Tunisie et de la Tripolitaine, avaient été imprégnées d’influences juives. Toujours selon Ibn Khaldoun, on trouve des Juifs parmi les milieux berbères de Tamina (la Chaouïa actuelle) et du Tadla (sur l’Oum er-Rebia). Dans le Touat enfin, à l’extrême nord, au Gourara, entre Tamentit et Sba Guerrara, les historiens arabes nous rapportent l’existence d’un groupement juif, dans un pays où la langue et la race des Zenata berbères se sont conservées intactes jusqu’à nos jours. Ce « royaume » devait survivre au triomphe de l’Islam et se prolonger jusqu’au XVI° siècle. La recrudescence du sentiment religieux musulman après les grandes expulsions d’Espagne devait y mettre fin par un massacre général en 1492. L’existence des Juifs nomades, dont l’importance fut soulignée par Gauthier, expliquerait ainsi la diffusion du judaïsme au-delà des sphères d’influences carthaginoises, jusqu’aux tribus judaïsées du Maghreb el-Akça (Mediouna) que mentionne encore Ibn Khaldoun, et peut-être même jusqu’en Afrique noire ." [18]

La langue berbère
Soyons simples et directs, nous ignorons encore l’origine du Berbère. « Quelques mots dans Corippe, un poète latin du VI° siècle, et seize noms de figures géométriques dans un manuscrit hébreu du IX° siècle provenant sans doute du sud de l’Espagne et qui n’a jamais été publié, et comme le signale André Basset, [19] des phrases de Baidoq du XII° siècle. » Il reste encore à déchiffrer les inscriptions lybiques, dont deux bilingues (à Dougga), Jean Servier mentionne également les inscriptions martelées volontairement par de jeunes berbères en 1953, dans un souci d’effacer toute trace préislamique, hélas cette tendance se retrouve en Libye pour les inscriptions gravées en libyque. Mais aussi ailleurs dans le monde (Afghanistan pour les Buddhas détruits, sur le Mont du Temple à Jérusalem dans sa partie administrée par les musulmans, etc..)

« Depuis longtemps des linguistes ont cherché à les rapprocher (les parlers berbères) des langues qui l’entourent géographiquement : l’égyptien et les langues sémitiques. Il faut mentionner les tentatives de Bertholon selon qui le berbère viendrait du grec. Un grand latiniste, Schuchardt, s’est demandé si le basque n’était pas le résidu de l’ibère. Dans ce cas, basque et berbère viendraient de la même souche. Le basque étant considéré comme le résidu d’un vaste groupe pré-indo-européen s’étendant jusqu’au Caucase, des linguistes allemands [20] ont envisagé une comparaison directe du caucasique et du berbère. " [21]

Chacun en effet peut être surpris de quelques similarités dans les racines basques et berbères comme celle de Aït, que l’on trouve dans les patronymes ou noms de lieux (par exemple : Aït Ichou en berbère, fils de Joseph, qui a donné le patronyme Bénichou.) Et que dire de cette confusion des esprits à propos de la terminologie employée par exemple dans « La chanson de Roland », lorsqu’il s’agit des barbaresques qui attaquent, sont-ils des basques, des berbères, ou des barbares ? tous ne formant peut-être qu’un seul ?

Cependant, le berbère est classé dans la famille des langues chamito-sémitique- nord qui incluent le cananéen, l’araméen, l’hébreu et semble-t-il le libyque. Le sémitique-sud reprend à son compte le syriaque d’où émerge l’arabe.

Mais pour André Chouraqui, nul doute que les Berbères parlèrent encore plusieurs siècles après la chute de Carthage (-813/-146 av. è.c.), le punique. Il rapporte que d’après Gsell, les autochtones du Maghreb, « par leur langue et par leurs mœurs, étaient devenus des Phéniciens ». (…) Chouraqui précise que les documents puniques les plus anciens connus, datent des IV -II° siècles avant è.c, et proviennent de Malte, de Sicile, de Sardaigne, mais il poursuit ainsi : « Saint Augustin, dans ses sermons, recourt volontiers au punique, manifestement familier à ses auditeurs, pour expliquer les termes hébraïques ou araméens de l’Ecriture. M. Simon verse au débat une nouvelle précision. Saint Augustin signale que les Circoncellions appelaient les gourdins dont ils se servaient pour convertir de force les populations au christianisme du nom d’Israël. Les redoutables sectaires appelaient ainsi les armes de leur propagande d’un nom qui signifie en hébreu « Dieu combat ». De ce détail, M. Simon induit que probablement : « Les Circoncellions et avec eux vraisemblablement de larges masses de la population rurale lisaient et comprenaient la Bible dans sa langue originelle. En cela sans doute réside l’essentiel : l’étroite parenté de l’hébreu et du punique devait, dès les origines, assurer, inévitablement, une profonde interpénétration des Juifs et des Berbères dans le Maghreb. Saint Jérôme, dont l’autorité à elle seule pourrait en la matière emporter la conviction, suivi par Priscien, insiste déjà sur les similitudes des deux langues sœurs. La science moderne confirme l’antique tradition en affirmant l’étroite parenté du punique et de l’hébreu. [22] Ces similitudes, sur lesquelles nul ne saurait trop insister, expliquent l’extraordinaire diffusion d’idées juives en Afrique du Nord préparant la voie au christianisme, puis à l’Islam." [23]

La langue berbère épouse une organisation sociale dans laquelle domine un clan restreint, celui du village, du quartier dans le village, de la famille. Elle ne sera jamais une langue de civilisation, et faute de support écrit favorisant une diffusion homogène, elle se subdivise en une infinité de dialectes (3000 à 5000 selon André Basset [24] ), qui se croisent et s’entremêlent favorisant sa disparition en faveur de l’arabe imposée par une élite citadine. »

Jean Servier note citant André Basset : « Certes, ces parlers, comme bien d’autres langues à l’origine, conviennent à des pasteurs, des arboriculteurs, des cultivateurs. Ils forment une langue concrète (..) d’autant plus fourmillante de mots pour les questions qui les préoccupent qu’ils ont une perception très aiguë des moindres nuances (..), André Basset donnant cet exemple : « un targui emploie deux verbes différents, selon qu’une bête s’accroupit pattes antérieures en avant ou repliées ». Cependant cette appréciation semble réductrice en regard des langues anciennes qui expriment aujourd’hui encore, les concepts du monde moderne (l’hébreu, le grec, le latin, l’arabe..)

La population berbère
Au Maroc, la population est d’origine tamazight - berbère - L’arabe comme langue officielle puis vernaculaire s’est imposée au moment de la conquête par les troupes arabes. Toutefois, deux groupes linguistiques se sont formés, les Irifyen, habitants du Rif dont le territoire s’étend le long de la Méditerranée sur 60 km à l’intérieur des terres et les Imazighen dont les Braber qui habitent les zones montagneuses au centre du Maroc et la partie orientale des chaînes du Haut Atlas, les Shlöh ou Ishelyen qui habitent la partie occidentale du Haut Atlas et la région du Sous, ainsi qu’un territoire limité par Demnat et Mogador, Les Drawa, à l’extrême sud du Maroc, et le dernier groupe regroupant diverses tribus dans les alentours d’Oujda.

Entre les Irifyen et les Imazighen, on ne se comprend pas, il y a une infinité de dialectes à l’intérieur de chaque groupe, due à l’absence d’une langue écrite mais également l’absence de relations sociales entre elles dit Jean Servier.

En Algérie, « une carte de répartition des parlers berbères permet de distinguer environ sept groupes, (…) » qui se sont éteints petit à petit, sur la frontière algéro-marocaine, chez les Beni Snous où en 1954, quelques hommes parlaient encore le Zénète à Beni Zidaz. Disparu aussi celui qui se situait dans la région de Marnia/Tlemcen, alors qu’il était signalé en 1863. A l’est, sur les massifs du Zakkar et de l’Ouarsenis, de la mer à la vallée du Chélif et jusqu’à Miliana, les berbérophones dits Ishenouiyen sont bilingues. Tous les groupes se comprennent. Jean Servier constate l’extinction du Berbère dans les zones isolées ou dans celles dont l’économie dépend des échanges commerciaux avec les villes arabophones, en revanche le maintien du Berbère uniquement en Kabylie en Algérie, « dans les zones de diffusion sur une grande étendue, capables de vivre sur elles mêmes, dont les échanges commerciaux se font avec des villes berbérophones . »

C’est dans la région de la Kabylie Soummam, ou petite Kabylie, au-delà de Bougie, après le Cap Carbon jusqu’au Cap Aokas, sur la côte, une région largement ouverte que le sahara, « qu’autrefois habitaient deux puissantes tribus Zenaga : les Jarawa et les Harawa et les divers groupes jadis convertis au judaïsme comme les Ouläd ‘Aziz ou arabes - venus plus tardivement - comme les Ouläd Ziyan. Ces derniers se sont fixés, venant du sahara où ils nomadisaient. »

En Tunisie, « André Basset a recensé douze villages, six chez les Matmata, (..) caractérisés par leur habitat : des grottes souterraines dans des falaises, un village perché, Tazrit, et cinq villages dans l’île de Djerba. » dans lesquels on parlait le Zénète. Quant au parler de Djerba, disparu de l’île, se retrouverait dans les rues commerçantes de Paris.

« En Libye, les premiers habitants étaient sans doute de souche berbère (..). »
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 13:33

L’opposition berbère aux conquérants


D’une manière générale les citadins en bordure de la côte sont davantage favorables aux conquérants qu’ils furent romains ou arabes, ils apportent stabilité et sécurité, en opposition avec les tribus berbères des massifs montagneux ou en bordure du sahara qui voient leurs activités de pillage et leur indépendance menacées. Lorsque le pouvoir romain s’imposa vers 509 av è.c jusqu’à la conquête vandale en 430, il transforma les propriétés des Puniques et des Berbères en propriété précaire du sol moyennant un tribut des vaincus, le Stipendium. Rome ne se préoccupa pas ni du droit coutumier ni de l’organisation sociale des paysans berbères. Jusqu’en 238, la domination romaine ne fut jamais remise en cause bien que des révoltes éclatèrent vite réprimées, bien qu’un chef berbère Tacfarinas, tint tête aux armées romaines durant sept années (d’après Tacite), c’était en 117 de note ère, sous Tibère). Le sénat romain n’envisagea jamais de centraliser le pouvoir localement et s’appuya sur les igelliden, chefs désignés de village pour une courte durée par le droit coutumier, qui devint un substrat de roi et parfois un chef de guerre. Selon Jean Servier, « la colonisation romaine inaugura tous les systèmes coloniaux que devait connaître l’Algérie( ..). Un problème vint se poser pour la première fois aux Romains, la rencontre de la propriété de colonisation nettement délimitée et individuelle et du terrain de parcours collectif des nomades. La solution devait servir de modèle à toutes les erreurs de l’avenir : l’expropriation des nomades ; Septime Sévère, berbère sédentaire, organisa la lutte ouverte contre le nomadisme. Certains ne se résignèrent pas à la misère sédentaire car, déjà, s’ouvrait le problème des bidonvilles : ceux-là furent rejetés, misérables, aigris et prêts à la révolte, vers le Sahara. » Une insurrection en 253, s’étendit de la Numidie à la Mauritanie césarienne, les terres furent razziées, les villages chrétiens rançonnés, la crise dura dix ans ; les tribus conservèrent alors le « goût de la dissidence ».

C’est un peuple de 80 000 personnes dirigé par Genséric, composé d’Alains, de Vandales et de Goths, dont 15 000 soldats, qui fit irruption en 429, dans l’histoire de l’Afrique du Nord. Il trouva des berbères en révolte, des garnisons romaines en décomposition. On peut s’étonner qu’alors le christianisme ne se fut pas imposé à toute la berbérie, et qu’au moment de la conquête arabe en 642, les troupes trouvèrent des tribus juives d’une certaine importance numérique.

« Les Berbères ont toujours su opposer à leurs conquérants des schismes ou des idéologies issues de la pensée même des vainqueurs. Convertis depuis peu à l’Islam, et après avoir, nous dit Ibn Khaldoun, apostasié douze fois en soixante dix ans, ils n’eurent pas d’autre arme contre l’Islam, que l’Islam lui-même, aussi purent-ils dissimuler la révolte sous le couvert d’un idéal religieux : ce fut le Kharidjisme. » écrit Jean Servier. Au X° siècle, un Imam élu fut placé à la tête du royaume de Tahert qui s’étendait du djebel Nefouça à Tiaret, opposa aux conquérants « un idéal d’ascèse et de dépouillement à une civilisation matérielle trop riche , et considérer l’enrichissement des vainqueurs comme une spoliation, même s’il provient d’une supériorité technique ou d’une organisation sociale plus cohérente. » (…) « Dans l’Aurès au sein des tribus Berghouata. Un de leurs chefs, Salih, revendiquant le titre de Prophète, composa un Coran berbère et édicta une sorte de code religieux. Les historiens arabes ont pieusement passé sous silence ces tentatives sur lesquels nous avons finalement peu de renseignements." [25]

La dynastie Abbasside règne à Bagdad, au Maroc, les Idrissides sont reconnus par toutes les tribus Zénètes de Tanger au Chétif, et de la vallée de la Soummam à Tripoli, règne la dynastie Aghlabide. « En 893, les confédérations de la vallée de la Soummam envoyèrent à La Mecque des délégués pour y étudier l’Islam », ils revinrent accompagnés d’un homme pieux qui se fera leur instructeur, Obaïd-Allah, qui appartenait à une société initiatique chi’ite. « Ainsi, arriva dans les montagnes berbères la croyance de l’Imam caché - la Maître de l’Heure - Le Mahdi, qui devait persister jusqu’à nos jours." [26] Il prit en 910 le titre de Mahdi et de Commandeur des croyants, il fonda sa capitale au sud de Monastir, Mahdiya et la dynastie des Fatimides. La prospérité et la paix régnant, cela déplut, l’austérité étant plus en rapport avec l’idéal berbère développé par un Khardjite intransigeant, qui exhortait à chasser les Fatimides et élire un gouvernement. « Les bandes d’Abou Yazid se montrèrent impitoyables pour les citadins et les propriétaires, essayant de soulever les nomades pour les entraîner à l’assaut des villes. » Fait prisonnier, il mourut en 947.

C’est sous les Zirides issus des Fatimides, qu’un retour à l’orthodoxie apparut, au XI° siècle, et jusqu’en 1602 ils firent face à l’avancée des nomades, ils donnèrent à l’Algérie son cadre citadin et moderne, fondant et développant trois villes : Alger, Miliana et Médéa. Puis de retournement en retournement, venant du Khalife du Caire qui lança les Beni Hillal, terribles tribus nomades sur les villes d’Ifriqiya qu’ils saccagèrent, puis s’insinuèrent parmi les tribus berbères formant des îlots éliminant et supplantant les tribus berbères par les Beni Slyem près de Dellys, les Beni Hosain dans la région de Zekri-Rouma et disparurent les Berbères d’Azeffoun à la Tunisie, le long de la mer. Ce fut le règne des Almoravides, tribu nomade du Sahara, qui étendit son pouvoir jusqu’à l’Espagne, dans un mode de pensée proche du Malékisme absolu. A nouveau, dit Jean Servier, une prospérité matérielle engendra la décadence de l’Islam, et la Berbérie voulut rétablir son ordre premier. Le Mahdi vint de Nedroma, qui finit par écraser les Hillaliens, le pouvoir Almoravide tomba laissant la place aux Almohades.

Les tentatives du Comte normand Roger II de prendre pied en Ifriquya, pour régner sur le commerce maritime échouèrent, il avait mis fin au règne des Zirides. Sur les ruines de l’empire Ziride, une dynastie nouvelle naquit avec les Zenata, avec pour capitale Tlemcen, tout près de la Pomaria romaine. Tlemcen sut résister à tous les sièges.

Les Espagnols occupaient certains ports et en faisaient des places fortes. Alger était un port de corsaires, avec la chute de Grenade en 1492, un afflux de population maure se faisait sentir. En 1513, un corsaire turc, Baba Arroudj, fut appelé à la rescousse, pour les sortir les musulmans des griffes espagnoles. Mais rapidement, les Algérois constatèrent que les turcs n’avaient pas d’état d’âme, la pression fiscale se faisait plus dure encore.

Baba Arroudj se fait proclamé sultan par ses soldats. Les espagnols poursuivent leurs affrontements et s’allient aux Beni Amer de Aïn-Témouchent , « la Source des chacals » et infligent à Arroudj une cinglante défaite, il fut tué en 1518 à Aïn-Témouchent. Barberousse succède à Arroudj, à qui est conféré le titre de pacha et celui de Beylerbey. Seule la Kabylie lui inflige un échec, l’obligeant à abandonner Alger. En 1542, le Turc Hassan Pacha conquiert la région et repousse les Beni Amer vers l’oued Senane, où ils tentent de contenir les tribus provenant du Maroc.

Le pays sombra frappé par la peste, les famines et les pressions turques. « Au cours de l’été 1817, il mourait, à Alger 500 personnes par jour et, au début du XIX° siècle, la population de la ville était inférieure à 30 000 habitants.

La lutte entre la France et l’Angleterre fit envisager à Napoléon de revenir à la politique de Louis XIV. Il commanda au commandant du Génie Boutin des études, sur place, qui aboutirent à un rapport : documentation de base du corps expéditionnaire français envoyé en 1830. (..) Quels qu’en aient été les prétextes, il s’est agi pour la France de mettre fin à la piraterie turque en Méditerranée et de devancer l’Angleterre qui aurait pu le faire et en nourrissait le dessein." [27]
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 13:34

La pensée berbère [28]


Le judaïsme fortement présent dans tout le Maghreb est à remettre dans le contexte sociologique et religieux que connaît toute la région berbère, afin de mieux appréhender les influences berbères sur les coutumes du judaïsme d’Afrique du Nord. Certaines de ces coutumes ou « croyances » subsistent encore, bien qu’elles soient battues en brêche par un judaïsme plus conforme à l’orthodoxie générale qui revient en force. Importées en Israël, le culte des saints reprend vitalité dans certaines couches de la population sépharade, cependant qu’on peut penser qu’il a toujours existé peu ou prou dans la tradition juive ancestrale. La fête de Mimouna qui clôt les huit jours de Pessah, la pâque juive, est un bel exemple de la tradition sépharade, qui trouve son origine très probable au Maroc, qui s’est importée et institutionnalisée en Israël. Qui n’a pas en souvenir des pratiques, des gestes, des postures et des paroles, mais aussi des tombeaux de saints, des pèlerinages, et des recettes de cuisine qui prennent leur racine dans la culture berbère ? la culture juive berbère. Une certaine nostalgie des origines anime cet article. Une certaine volonté de montrer combien les juifs, partout dans le monde, fraternisaient sans se fondre, fusionnaient sans s’effacer. Idéaliser l’histoire, ce n’est pas la rendre fade, mais lui restituer une humanité.

Jean Servier nous dit ceci, à propos des invariants de la pensée berbère avec lesquels les différents groupes qui s’installèrent dans le Maghreb, durent composer : « Dans la pensée méditerranéenne, les morts et les vivants sont tellement mêlés dans la vie quotidienne, associés aux mêmes gestes et aux mêmes rites, qu’il est difficile de dire si les morts sont encore liés à leurs clans terrestres, ou si les vivants participent encore ou déjà au plan des choses de l’Invisible. Les rites de passage marquent les saisons de la vie de l’homme et, comme les rites agraires, sont empreints d’un caractère funéraire venu de la volonté des vivants d’associer les morts au rythme de la vie terrestre. Le deuil, pendant longtemps, n’a pas été une manifestation de tristesse subjective, mais une attitude rituelle prescrite pour que le groupe des vivants rejoigne par la pensée ceux que les paysans appellent les gens de l’Autre vie - At Lakhert Il est impossible d’étudier un seul aspect de la vie des paysans du Maghreb, sans se référer à ce monde des morts toujours présent dans leur pensée, à ces croyances nouées autour des stèles de pierre ou de bois, auxquelles les religions révélées qui se sont implantées çà et là, comme le judaïsme, puis le christianisme avant l’Islam, ont dû, l’une après l’autre se soumettre. Les hommes cramponnés à leurs terres, autour de l’Ancêtre, suzerain invisible, protecteur, n’ont accepté les idées nouvelles que dans la mesure où elles faisaient une place aux mêmes tombeaux. Saint Augustin s’exclamant : « Notre Afrique n’est-elle pas toute semée des corps des saints martyrs » (Epist., LXXVIII, 269), reconnaissait l’existence de ces tombeaux blancs, immuables gardiens des cols, des sommets, des marchés, des villages, qui plus tard devaient devenir, pour la même raison, les saints reconnus de l’Islam maghrébin. Le christianisme a adopté les tombeaux et les hauts lieux comme ailleurs, les pierres, certains arbres et les sources ; le rigide judaïsme puis l’Islam ont accepté les morts comme intermédiaires entre les hommes et l’Invisible, leur ajoutant une couronne de pieuses vertus et de miracles, monotones dans leur répétition. »

Les traditions populaires ont montré leur force tranquille, les tombeaux ont traversé les millénaires, tandis que les différentes civilisations conquérantes sont passées. « Les paysans ont demandé aux morts, à leurs saints protecteurs la fécondité des champs, des étables et des maisons, parce que c’est leur rôle dans l’harmonie de l’univers ; les morts donnent cette fécondité parce qu’ils la doivent aux vivants, leurs alliés par la viande partagée des sacrifices et les repas pris en commun. Ainsi s’équilibrent, dans la pensée méditerranéenne la vie et la mort nécessaires l’une à l’autre. Il n’y a pas de prêtre à cette religion, il ne peut y en avoir. Chaque chef de famille, chaque maîtresse de maison ont seuls le pouvoir d’accomplir - selon leur sexe - les rites particuliers qui affermissent sur la terre, le groupe humain dont ils ont la charge. Les manifestations de ce culte ont pu, pendant longtemps s’accommoder de toutes les religions révélées. » et réciproquement.

« (…) Cette pensée est dualiste (…). Dans les conceptions du nord de l’Afrique, le corps humain à l’image de l’univers est formé de couples. Le mot qui désigne la « personne » avec le sens réfléchi est dans les parlers berbères un masculin pluriel iman. Il est habité par deux âmes : une âme végétative nefs et une âme subtile, ou souffle rruh [29] . A l’âme végétative correspondent les passions et le comportement émotionnel, elle est portée par le sang, son siège est dans le foie. A l’âme subtile ou souffle correspond la volonté, elle circule dans les os, son siège est dans le cœur. De nombreux proverbes illustrent cette conception profondément enracinée dans l’esprit des paysans :

Quand le foie tremble, l’œil pleure Là où le cœur arrive, le pied marche.
Nefs, l’âme végétative est le principe venu de la mère ; erruh l’âme subtile, vient de l’Invisible. Dans l’union sexuelle, l’homme accomplit un acte de possession, analogue à celui du laboureur qui prend possession d’un champ, par le tracé du premier sillon. La terre fournit la matière nécessaire, mais la graine déposée porte en elle la mystérieuse fécondité venue de l’Invisible qui la fait germer, au lieu de pourrir. De là, par exemple, une conséquence importante dans les institutions : la femme ne peut prendre possession de la terre. Elle ne peut labourer ; en conséquence, pendant longtemps, elle n’a pu prétendre à un héritage foncier, ceci à l’encontre des différentes interprétations du droit musulman, aux termes desquelles la femme peut hériter d’une part égale à la moitié, au tiers, ou au quart de la part d’un héritier mâle. (…) Il n’y a à la base, aucun « mépris » pour la femme, simplement la conséquence d’une certaine conception du monde et de la place de l’homme dans le monde. »

« (…). Le rite essentiel du culte des saints est le pèlerinage qui, suivant l’importance de la tombe vénérée, groupe les habitants d’un quartier, les membres d’une tribu ou rassemble une foule de dévots venus par trains spéciaux de tous les coins du Maghreb. L’essentiel du pèlerinage est un sacrifice accompli près du tombeau, suivi d’un repas communiel unissant les vivants entre eux et le groupe des vivants à l’Invisible au nom de l’Intercesseur. Cette alliance peut être rappelée aux moments critiques de l’année agraire ou de la vie humaine. Lorsque le sacrifice a été accompli, le repas terminé, les fidèles emportent avec eux des signes tangibles de la protection du saint : feuilles de l’arbre sacré, poignée de semoule du repas communiel ou de terre prise près du sanctuaire. Des jeux funéraires viennent disperser l’ambiance sacrée : jeux de balle, tir à la cible, jeux équestres. De tous ces jeux se dégage la notion d’agôn, de lutte entre les deux principes sècheresse et humidité - ce qui confère à l’issue de ces jeux une valeur oraculaire : la réponse du Protecteur à ses fidèles. Une particularité s’ajoute à ce contexte musulman : l’autorité morale, spirituelle, des descendants vrais ou supposés - au terme de généalogies impossibles à vérifier - de ces saints personnages sur tout un groupe, parfois très étendu. » donnant naissance à des confréries, ou à des fondateurs de villages, en caste. »
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 13:39

Comment les Juifs s’inscrivent-ils dans l’histoire des Berbères ?


C’est le Judaïsme pour la pensée et le monothéisme selon Jean Servier, et plus tard le Christianisme, fortement présents parmi ces populations des Aurès, qui ont préparé le terrain à l’accueil de l’Islam, qu’il se soit imposé par la force ou par la persuasion, les esprits étaient déjà emprunts de l’Unicité et de l’abstraction de Dieu. L’histoire de la conquête arabe a fait le reste.

1) Comment aborder la judaïsation des Berbères ? a) Une influence juive, première certitude : Selon Marcel Simon les Juifs d’Afrique du Nord qui avaient reflué vers le sud et qui avaient retrouvé une vie patriarcale, exercèrent une influence profonde sur des populations sédentaires qui pratiquèrent un syncrétisme judéo-punique. [30] « Les Abeloniens et les Caelicoles que nous connaissons par ce que nous en disent saint Augustin et le Code théodosien sont des sectes composées de Juifs échappant à l’orthodoxie palestinienne, et de païens judaïsants recrutés principalement parmi les Sémites et, plus spécialement, les Phéniciens. [31] Familiers avec la Bible, ces judéo-puniques pratiquent la circoncision et se situent, selon la remarque de M. Simon, « sur les confins indistincts du judaïsme, du christianisme et paganisme sémitique [32] ». Cependant, les Chrétiens et les Romains sont d’accord pour les considérer comme des Juifs (…) [33] . André Chouraqui observe que la tendance au syncrétisme constitue « un des invariants de l’histoire juive en Afrique du Nord », et Marcel Simon relève que « le judaïsme n’avait, au contraire (du prestige d’un Empire), d’autre moyen que les armes immatérielles de la prédication. » « Ces armes sont l’idée monothéiste, le loi morale, les beautés d’une liturgie tout entière inspirée de la Bible [34] . Et les Berbères, largement sémitisés par des siècles d’influences carthaginoises, auront tendance à délaisser leurs fétiches pour accroître le nombre des fidèles ou des sympathisants de la synagogue. Tertullien, au III° siècle, nous rapporte comment les Berbères observaient le shabbat, les jours de fête et de jeûne, les lois alimentaires juives. Commodien, toujours au III° siècle, combat déjà ces païens hésitants qui n’adhèrent pleinement ni au christianisme ni au judaïsme. Enfin, un témoignage épigraphique confirme encore les traces de l’influence juive sur les populations berbères : dans la nécropole de l’ancienne Hadrumète, on a retrouvé, datant le l’époque romaine, une tablette de plomb qui contenait une invocation au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob pour que se rapprochent deux êtres séparés. Exorcisme, peut-être, confirmant l’invincible goût berbère pour les pratiques magiques, mais révélateur surtout de la place qu’avait prise dans la vie du pays l’influence de la prédication juive . » [35]

b) Les hypothèses à propos de la judaïsation des Berbères : Deux postulats d’historiens s’affrontent, celui de Hirschberg et celui de Marcel Simon.

« Pour Hirschberg, la judaïsation des Berbères de l’Afrique du Nord et des Soudanais de l’Afrique noire (…) repose sur des hypothèses fragiles. [36] (…) et appuie sa thèse sur deux faits principaux : le silence que les historiens arabes gardent à ce sujet jusqu’au XII° siècle et l’absence de tout témoignage écrit dans les sources juives d’Afrique du Nord, d’Espagne ou de Babylonie. Il est difficile d’admettre - toujours selon Hirschberg - que ce phénomène ait eu lieu à l’époque byzantine ou aux premiers siècles de la conquête arabe, à l’apogée de l’islamisation intensive des Berbères, c’est-à-dire à partir des X° et XI° siècles. Théoriquement, cette période de la judaïsation en masse des Berbères, dont parle Ibn Khaldoun, se limiterait à un laps de temps de deux ou de trois cents ans, entre la défaite de la chrétienneté byzantine et l’affermissement de l’Islam, c’est-à-dire du VIII° au X° siècle. A cette époque les docteurs de Babylonie ; il paraît impossible, prétend Hirschberg, que ce phénomène extraordinaire de judaïsation des Berbères n’ait laissé aucune trace chez les auteurs juifs, chez les poètes, ou les auteurs de midraschim postérieurs, pas plus que dans la littérature des Responsa. De même le silence gardé à ce sujet par les historiens arabes durant les premiers siècles de la conquête et de l’islamisation de l’Afrique du Nord serait tout aussi inexplicable. On ne saurait les accuser d’un mutisme voulu puisqu’ils relatent avec beaucoup de détails la judaïsation des tribus du Hmyer au sud de l’Arabie. Un autre argument de Hirschberg est l’absence de toute influence culturelle ou linguistique berbère dans la littérature rabbinique de l’Afrique du Nord. Hirschberg admet cependant les traditions des Berbères et des Soudanais judaïsés : elles convergent de diverses sources, de plusieurs lieux et de différentes époques (…). Aussi essaye-t-il d’expliquer l’existence de ces traditions et de « certains » éléments ethniques berbères parmi les Juifs ». (…) La grande dispersion des communautés juives, …du désert et de l’Afrique noire jusqu’au Niger, le long des voies commerciales, aurait favorisé la transmission de traditions parmi les groupements juifs éloignés. L’intégration ethnique et religieuse des Juifs, dans la population musulmane, de gré ou sous la menace de mort, aurait donné naissance à des légendes sur des prosélytes juifs qui seraient revenus à l’Islam. Il se pourrait, admet pourtant Hirschberg, qu’une influence juive se soit exercée sur des Berbères pendant la période préislamique et durant les premiers siècles de la conquête arabe, avant que la population autochtone et soudanaise n’embrasse la foi musulmane ; cette influence aurait pu aller jusqu’à la judaïsation de certains de leurs groupements. Ces conversions auraient manqué d’ampleur (…) car la mentalité berbère n’est pas favorable aux étrangers . » [37] Sauf à penser que les groupements juifs n’étaient précisément pas exogènes aux Berbères ! Toutefois, Hirschberg attribue aux « séquelles ethniques » une incidence des mariages mixtes davantage qu’à un prosélytisme organisé. Mentionnons également les résultats d’une exploration anthropologique rapportée par André Chouraqui, et « entreprise par Briggs, pendant les années 1954 à 1961, parmi les Juifs de Ghardaïa, au Mzab, dans le sud algérien, selon laquelle les Juifs du Mzab algérien semblent appartenir, du point de vue de la race, à la grande famille méditerranéenne, dans sa forme archaïque, qui conserve les traits sémiologiques des Berbères des régions septentrionales du Maroc et de l’Algérie, fort différents des populations du Sahara ou des autres groupements juifs [38] . »

Hirschberg fort d’un judaïsme traditionnellement peu enclin à convertir, demeure persuadé que la judaïsation massive des Berbères fut improbable. Quant à André Chouraqui dont l’expérience de l’Afrique du Nord n’est pas à démontrer, dit combien les Juifs d’Afrique du Nord offraient un panel très contrasté par « leurs noms et leurs prénoms, leurs dialectes, leurs accents, leurs coutumes, leurs habillements, leurs traditions familiales », j’ajouterais par leurs recettes de cuisine et leurs rivalités. Cela malgré la pratique d’une religion commune. Chouraqui met l’accent avec justesse sur la valeur des traditions orales et coutumières dans ces contrées où l’écrit se fait rare. Notamment, il évoque le récit selon lequel « un groupe d’au moins sept rabbis seraient venus de la Terre Sainte à une époque très ancienne pour judaïser la population berbère. I. Ben Ami situe cette époque aux premiers siècles de l’ère chrétienne, alors que le prosélytisme juif était en pleine expansion en Afrique du Nord, ce qui avait suscité les réactions des Pères de l’Eglise. Citons parmi ces saints vénérés par les Juifs et par les Musulmans, Moulay Inrid à Aït -Tamazer, Moulay Tamaran à Aït-Bouzo, Moul el-Bit à Aït-Chouaïb et rabbi Ihya el-Hlou à Ksar el-Souk »

Si ce récit est avéré, cela suppose une forte demande provoquée par un nombre important de candidats à la conversion, et un besoin de renfort compétent. C’est après le 1er siècle de notre ère, que les candidats doivent répondre à des « épreuves » difficiles, pour pouvoir rejoindre la communauté juive.

Chouraqui évoque également l’attrait particulier qu’exerce sur les païens la science des rabbis, notamment dans l’Empire romain dans lequel les aristocrates ont recours à l’utilisation de talismans , et aux incantations, ils ont aussi recours aux rabbis pour l’utilisation de « noms sacrés » hébreux, comme dans les talismans grecs parmi les chrétiens, les Coptes ou les païens. Une pratique contre laquelle saint Augustin s’élève. « Rabbi Hochaya, un docteur cité dans le Talmud de Jérusalem, contemporain des Sévères, demande si les prosélytes libyens doivent être soumis à un délai de trois générations avant d’être intégrés au sein d’Israël, comme l’exige la loi mosaïque pour le prosélyte égyptien ou iduméen (Deut. XXIII-9). [39] »

Ces récits de sources juives, romaines et chrétiennes, plaident en faveur d’un prosélytisme juif qui concerna particulièrement les sédentaires puniques et libyens, d’après Chouraqui, qui rapporte encore « une consultation de la communauté de Sgelmesse concerne la consommation de sauterelles mortes. D’autres questions relèvent du droit des conjoints, du mode de vie nomade, qui n’est pas toujours compatible avec les prescriptions religieuses de la vie sédentaire.

Le deuxième point de vue plaide en faveur d’un processus de conversion continu, massif mais néanmoins en harmonie culturelle, conséquence naturelle « d’une cohabitation séculaire avec les Hébreux. »Le retentissement limité s’expliquerait par la dispersion des groupements nomades, alors qu’il existe déjà peu de traces écrites des groupements sédentaires. Les questions parvenues aux centres de Babylonie révèlent des pratiques étrangères au judaïsme, et un savoir rudimentaire. Le niveau des questions ne nécessitant pas qu’elles paraissent en jurisprudence, ou bien a-t-il suscité le dédain de « l’aristocratie sacerdotale » de l’époque, pour qu’il soit futile de les mentionner ? ou bien encore, par égard pour les prosélytes et afin de ne pas les diminuer dans leur approche du judaïsme, n’est-il pas fait mention de leur existence.

Enfin, « La force des croyances ancestrales et des usages est telle qu’elle résiste aux mutations religieuses du groupe. L’absence des documents sur l’expansion de l’hébraïsme en milieu berbère s’explique amplement par le fait que nous sommes en milieu de tradition orale. La culture berbère, imprégnée elle-même d’influences sémitiques, depuis la domination carthaginoise, était pauvre (contes, légendes, proverbes, poèmes) ; mais les Juifs berbérophones des pays « Schleuh » et « amazig » avaient en plus de leurs dialectes vivants et de leur folklore une littérature orale et religieuse dont il ne s’est malheureusement conservé que des vestiges. [40] » Chouraqui rapporte que les recherches de Zafrani sur l’enseignement traditionnel juif au Maroc, lui font observer que « parmi les groupes berbérphones l’hébreu reste pour tous la langue principale de la liturgie et de l’enseignement traditionnel. Le berbère est utilisé comme langue d’explication et de traduction des textes sacrés, au même titre que les autres communautés ont recours au judéo-arabe, au judéo-espagnol ou au yiddish. Certaines prières dont les bénédictions de la Torah étaient récitées uniquement en berbère. Hirschberg semble ignorer l’existence de cette littérature juive berbère comprenant des commentaires et des traductions des textes sacrés qui se transmettaient oralement. Zafrani a étudié récemment une version berbère de la Haggadah de Pessah.

Remarquons enfin que le terme de langue judéo-berbère n’existe pas au contraire du judéo-arabe ou du judéo-espagnol, parlés par les Juifs d’Afrique du Nord. Cela ne prouverait-il pas que les Berbères judaïsés ont continué de parler leur dialectes sans éprouver le besoin d’y ajouter un vocabulaire hébreu ?" [41]

Mentionnons pour finir, El-Idrissi, auteur arabe du XII° siècle, originaire de Ceuta, qui signale la présence, au Soudan, de groupements juifs où règnent l’ignorance et l’incroyance et qui se tatouent le visage contrairement aux commandements de la Torah. D’un autre au Soudan occidental, où règne la confusion et l’instabilité de leurs croyances. Quant à Ibn Abi-Zrâ’, chroniqueur des dynasties maghrébines des origines au premier quart du XIV° siècle, rapporte qu’à l’époque d’Idriss, fondateur de Fès, à la fin du VIII° siècle, deux tribus berbères, des Zenata, comprenaient parmi elles des Musulmans, des Chrétiens, des Juifs et des païens. Il signale également la présence aux X° et XI° siècles au Soudan occidental, de tribus noires, de foi juive, qui guerroyaient avec leurs voisins, des Berbères islamisés. L’histoire, encore controversée, de la Kahéna, cette reine que les conquérants arabes eurent tant de mal à vaincre, a été rapportée par l’historien arabe El-Waqdi [42] (mort en 822), par Abd el-Hekam (803-871) et enfin par Ibn Khaldoun (mort en 1406)…

Valentin Fernandès, au début du XVI° siècle, signale également au Soudan occidental une présence de Juifs noirs qui ne savaient rien de la vie des synagogues et n’avaient aucun rapport avec les autres Juifs. Il note encore qu’à Walata vivaient des Juifs riches, persécutés par les musulmans, Léon l’Africain nous rapporte qu’il y avait des Africains juifs qui avaient adhéré au christianisme avant d’embrasser la foi mahométane ? David Ha-Réoubéni nous raconte que pendant son séjour au Portugal, pendant les années 1526-1527, il avait reçu une lettre du roi du Maghreb - probablement le chérif Mohamed el-Cheikh - le priant de le renseigner sur le destin des prisonniers arabes, capturés par des tribus juives de l’Atlas. Il est intéressant de signaler que dans les annales des rois portugais on a trouvé une lettre datant de la même année 1527 envoyée par Yehouda ben Zamero, neveu d’Abraham ben Zamero [43] , à sa famille d’Azemmour ou de Mazagan. Cette lettre relate qu’aux dires d’une caravane, « deux cavaliers, émissaires du chérif, au Sahara, avaient perdu leur route au désert et trouvé refuge dans un grand campement de Juifs nomades. Ceux-ci étaient des riches guerriers, si fiers de leur indépendance qu’ils n’entretenaient aucun rapport avec le monde musulman. Leur roi habitait une tente de soie, sur le mât de laquelle flottait un étendard rouge. Les gens de la tribu s’attendrirent et pleurèrent quand les deux cavaliers leur racontèrent la situation misérable des Juifs, vivant sous le joug musulman…Ces Juifs ne permirent à leurs hôtes de poursuivre leur chemin que le lendemains, après leur avoir démontré leur héroïsme en attaquant une ville. Ils munirent ensuite les deux cavaliers de provisions et d’une lettre destinée au chérif. Ce dernier la fit lire par une certain juif, Ben Cabessa… » On ne peut guère nier un lien entre ces deux lettres, de sources différentes et de la même date, Hirschberg le reconnaît bien. » [44]
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On peut encore citer les récits sur les Juifs de Tombouctou gouvernés par sept princes, avant 1497, vivant d’agriculture, qui prétendaient être de la descendance du roi David. Chaque prince était à la tête de douze mille cavaliers. [45] Il y a encore le récit du roi Ben Meshal des environs de Taza assassiné par El-Rashid (1666-1672) fondateur de la dynastie alaouïte, qui avait réussi à imposer son pouvoir aux musulmans qui lui payaient des impôts. La fête des Tolbos célébrée encore à Fès, (‘Id el-Tolab), témoigne de cet épisode. [46] Et le témoignage du XIX° siècle encore, « des Juifs de Sétif affirmant l’existence de Juifs guerriers, parmi les tribus de la Kabylie, et que les Arabes nomment Beni Moshe (fils de Moïse). Binyamin II rapporte que plusieurs de ces Juifs combattant les français, aux côtés des Arabes, sont tombés à la bataille de Laghouat. Le rabbin G . Netter, qui visita ces lieux à cette époque, signala la présence de ces Juifs dans le département de Constantine et attira l’attention des Juifs de France sur le danger d’apostasie qu’ils encouraients. Ils sont nommés Bouhoussim (vivant en dehors) par leurs frères sédentaires, et Yahoud el-Arab (Juifs des Arabes) par les musulmans. Au début de ce siècle, nous voyons leurs descendants dispersés en Kabylie, mais la majorité préfère déjà les grandes villes. Sloush en a rencontré dans plusieurs villes de Tunisie et d’Algérie [47] . »

André Chouraqui rapporte le témoignage écrit de Shlomo Abitbol, un rabbin de Sefrou, qui adressa en 1792 une lettre au rabbin Mordekhaï Abitbol de Dadès, celui-ci s’émeut et s’enthousiasme d’apprendre que « des Juifs guerriers combattent vaillamment par l’épée et la lance.. » .. « Quant à nous, nous vivions parmi eux, pauvres et humiliés…tremblant sans cesse…Quelle joie…d’apprendre la bonne nouvelle…J’ai également lu dans l’introduction du Perah Lebanon que les descendants de la famille Peres avaient traversé la mer…acheté un emplacement nommé Dadès…et bâti une ville..Ils ne se marient pas avec d’autres familles…et détiennent un livre généalogique (qui remonte à Peres, fils de Yehouda, fils de Yaacoub. [48] » Pour Chouraqui, « il s’agit de juifs expulsés d’Espagne, qui sont arrivés au Maroc entre 1391 et 1492, et qui ont acheté, à prix d’or, le territoire de Dadès où ils battirent une ville. Les guerriers juifs concerneraient sans doute, des prosélytes berbères ou des Berbères judaïsés par ceux qui se seraient joints aux nouveaux arrivants. »

2) Vestiges et vie juiveLes vestiges témoignent d’un Judaïsme d’une grande vitalité, et cela malgré la Guerre des Juifs contre Rome aux 1er et II° siècles menée jusqu’à épuisement des forces, de la Palestine jusqu’en Afrique du Nord, puis la Pax Romana revenue, les Romains imposeront une organisation du Judaïsme « qui préfigure celle de l’Eglise, avec son chef suprême, le patriarche ou Nassi, chef spirituel et temporel, résidant en Terre sainte, sa hiérarchie composée de primats à la tête de chacune des provinces et de délégués locaux, présents au sein de chaque communauté. » « (…) La synagogue de Naro, découverte en 1883 sur la plage d’Hammam-Lif [49] avec la richesse de ses décorations [50] , la nécropole juive de Gamart près de Carthage [51] donnent, parmi d’autres sources, les plus précieuses indications sur l’organisation locale du judaïsme africain. Chaque communauté avait à sa tête une assemblée culturelle à laquelle participaient également les Juifs de naissance, les prosélytes et les judaïsants, une assemblée administrative dont les membres, parfois a nombre de neuf, étaient désignés par la communauté. Des inscriptions retrouvées permettent de constater la présence de quelques femmes au sein de ce Conseil. Le Conseil des anciens assure la vie administrative de la communauté. Il gère les finances, veille sur l’organisation religieuse de la cité, représente les intérêts de la communauté en justice et devant les autorités. Il distribue les secours, prend les décisions relatives à la construction des synagogues, des écoles, des bibliothèques. Le Conseil présidé par le gérousiarque, nomme les administrateurs ou achontes. Le secrétaire (grammateus) veille à l’établissement des procès verbaux des réunions et à la conservation des archives. Le rabbin, ou archisynagogue, jouissant d’une large indépendance à l’égard du Conseil, assure le culte divin, la prédication et l’enseignement de la Loi. A ses côtés, nous trouvons ses assistants classiques : les lecteurs, les traducteurs, les chamashim ou sacristains ." [52]
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3) Sous l’Empire de Rome

« Selon J.Juster [53] , l’Empire romain, sur un total de 80 millions d’habitants, pouvait comprendre 6 à 7 millions de Juifs, soit une proportion de 7 pour 100. Ce chiffre ne comprend évidemment pas les prosélytes dont le nombre serait par ailleurs impossible à déterminer, encore moins les « sympathisants », ceux qui iront dans les synagogues cueillir quelques idées ou quelques pratiques nouvelles qui s’intégreront tant bien que mal à leurs croyances païennes ." [54]

Toutes les Communautés juives de l’Empire de Rome jouissaient d’un même statut juridique, « (…) les Africains du Nord, Juifs y compris, purent accéder aux plus hautes charges. Pour ces derniers, une législation libérale devait les dispenser de toutes les obligations civiques du culte païen, incompatibles avec leur foi religieuse. Rome établissait là une distinction très nette entre le temporel et le spirituel, admettant qu’un citoyen romain appartienne civiquement sans aucune restriction, à l’Etat romain, et spirituellement à la « nation juive ». A ce titre, les Juifs furent dispensés du devoir (…) d’honorer les dieux protecteurs de la Cité. En ce qui concerne le culte rendu à l’empereur, ils devaient employer les formules usitées par les Romains mais ne pouvaient omettre les qualités et les attributs divins qui lui étaient reconnus ; le jour de la fête impériale et des fêtes nationales, ils devaient, au lieur de se rendre au temple païen, se réunir dans leur synagogue pour implorer la faveur du Dieu sur César. (…) L’observance du shabbat était quasi officielle, puisqu’on ne pouvait obliger le Juif à comparaître en Justice, ni à accomplir aucune corvée, ..ils étaient régis par la même loi pénale…et pouvaient conclure des contrats commerciaux… » [55] C’est avec Antonin le Pieux (138-165) que la Pax Romana rétablit la liberté de culte et la pratique religieuse (Sous Trajan et Hadrien, même la circoncision fut interdite). Ce sont les disciples de Rabbi Akiba qui reconstituent un premier centre spirituel à Uscha, en Galilée, et restaurent le Sanhédrin. Rome en signe d’apaisement, reconnaît l’autorité de l’ethnarque, chef spirituel, qui préside le Sanhédrin, et dont le pouvoir s’étend sur tous les Juifs de l’Empire et dont le siège se situait en Palestine, à Beth-Shearim, au nord-ouest du mont Thabor.

Réflexions et Conclusion
On ne peut pas comprendre comment de nombreuses tribus Berbères furent juives, regroupant des milliers d’individus, pratiquant des dialectes un peu différents, répartis sur le territoire de la Libye au Maroc, et tenant compte des innombrables difficultés inhérentes à la conversion au Judaïsme, sans imaginer un contexte favorable, ou une expérience pré- existante du Judaïsme soit datant de l’époque Cananéenne, au moment où les Philistins quittent Canaan, soit datant de l’époque du 1er Temple à la faveur des comptoirs Phéniciens qui viennent fonder Carthage aux environ de 814-813 av èc, soit de l’époque du second Temple, soit dans le cadre des politiques de peuplement de l’Ifriqia, par l’Empire de Rome (distribution de terres) dans lequel vit une nombreuse population juive ou judéenne dont de nombreux mercenaires, ainsi que cette période préislamique qui va du VIII° au X° siècle favorable au développement d’une influence juive chez les Berbères. Autant d’ époques et de faits historiques qui rendent plausible l’installation de groupes de peuplement juifs en Afrique du Nord, en concomitance avec une judaïsation des populations déjà sensibilisées directement ou indirectement. On peut constater à la lecture des documents que les Berbères ne manifestèrent jamais d’hostilité envers les Juifs, au titre d’ennemis conquérants, et si les Juifs purent se joindre à eux, à différentes époques, s’ils se laissèrent judaïser pour certains, c’est que le Judaïsme ne leur était pas étranger, et les Juifs ne constituaient pas une force menaçante, mais une force morale qu’ils respectaient.

Au moment de la conquête arabe (640), les tribus juives de l’Arabie à la Libye furent soit anéanties soit converties (Médine, Quaibar), quelques groupes épars purent-ils rejoindre ceux des Aurès pour résister ou tout au moins s’y réfugier ? c’est probable. N’oublions pas que les zones montagneuses concernées sont largement ouvertes sur le Sahara, vers le sud, à l’abri des conquérants venant de la mer ou des zones côtières. N’oublions pas que les informations se véhiculent avec les caravanes traversant de grands espaces, et que les Juifs forment une partie essentielle des caravaniers ; ils ne s’ignorent pas d’une contrée à l’autre, ils ont noué des liens, ils se déplacent toujours d’un point à l’autre sachant où trouver et chez qui trouver le gîte et le couvert en conformité avec les lois juives. Ce n’est pas l’effet du hasard si l’on trouve le long des routes caravanières des traces juives (pièces de monnaie, de poteries, parchemins) et de foyers installés, de l’Afrique noire à l’Asie (Chine).

André Chouraqui dans son « Histoire des Juifs en Afrique du Nord" [56], décrit longuement le vêtement porté par ses ancêtres dans lequel se conjuguent toutes les influences espagnoles, turques, algériennes : « (..) ample saroual aux mille plis savamment ordonnés, ceinture d’hidalgo, faite pour renforcer la taille et fortifier l’assise du corps, gilet moulant avantageusement le buste, brodé et fermé par des dizaines de boutons délicatement ornés, boléro visiblement hérité des traditions hispaniques, artistement coupé dans de fortes et nobles étoffes, aux couleurs nuancées, et par surcroît brodées. Surmontant le tout, une coiffure, en forme de chéchia, rouge, fortement serrée dans un turban couleur or, (…) »

Toute l’histoire des Juifs en Afrique du Nord est dans leur vêtement toute résumée : Une formidable présence fusionnelle avec les autochtones et une capacité à persister face à tous les bouleversements historiques.
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EN SAVOIR PLUS : André Chouraqui cite les chercheurs dont les travaux comptent parmi les meilleurs : Georges Vajda, H.Z. Hirschberg, Doris Bensimon-Donath, David Corcos, Paul Sebbag, Robert Attal, J.D.Abbou, H. Elkaïm, Paul Flamand, Haïm Zafrani, A. Zagouri, Issakhar Ben Ami…


[1] .Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette. »

[2] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette

[3] "Les Berbères" de Jean Servier, éd. PUF coll. Que sais-je ?

[4] "L’histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique septentrionale." de Ibn Khaldoun.

[5] Id., op. cit t.I, p. 167.

[6] "Marcel Simon, dans sa magistrale étude "Judaïsme berbère en Afrique ancienne", souligne un certain flottement d’Ibn Khaldoun qui s’élève, quelques pages plus loin, "contre l’idée d’une migration" et considère les Berbères comme des autochtones de l’Afrique, en parlant toutefois des démêlés de leurs ancêtres cananéens en Israël." notes de André Chouraqui dans "Histoire des Juifs en Afrique du Nord", éd. Hachette.

[7] Ibn Khaldoun, op. cit., P. 184.

[8] Gsell : "Histoire ancienne de l’Afrique du Nord, t.I, p 341, n3.

[9] Jubilés, IX,I.

[10] Flavius Josèphe : Antiquités Judaïques, 1, 15,

[11] "Selon Sloush (…) d’anciens textes égyptiens attestent que sous la XIX° dynastie des Pharaons, donc avant l’établissement des Juifs en Palestine, des Hyksos vaincus par les Pharaons émigrèrent au Maghreb, Sloush attribue au Juifs de Cyrène la naissance de l’idée de l’origine cananéenne des Berbères." notes de André Chouraqui..

[12] Midrash Lévitique Rabba, XVII. Cf. Talmud de Jérusalem, Sukkah, 5a, 23 a (…). Notes de André Chouraqui, Histoire des Juifs en Afrique du Nord, éd. Hachette

[13] Tossephta Shabbat, VII, VIII, 25. Sloush : Judéo-Héllènes, p.59. Les Amorrhéens sont encore l’une des tribus cananéennes. Les variations, Guirgachéen, Amorrhéens, confirment l’idée générale d’une origine cananéenne des peuples de l’Afrique. Une chronique chrétienne anonyme datant du II° siècle (Migne : P.L. 3,665) étend cette légende aux habitants des Baléares qui seraient également à l’origine issus des Cananéens en fuite devant "ce bandit de Josué, fils de Noun" pour reprendre l’irrévérencieuse expression transmise par Procope. Cf. Talmud de Jérusalem, Shabbat, VI, 36. Voir Paul Monceaux : " Les colonies juives dans l’Afrique romaines", dans R.E.J., t. XLIV,Paris, 1902, et The Jewish Encyclopedia, t.I. p.225." notes de André Chouraqui.

[14] "Yossiphon, I, 2. Ibn Khaldoun se rattache évidemment à la tradition rapportée par Josèphe et voit dans les Berbères les descendants d’Abraham. (…)"

[15] Saint Augustin : Epistolae ad Romanos inchoata expositio, 13 (P.L. 34, 2096) (…).

[16] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p.49,50.

[17] ("Les Berbères", éd. Puf)

[18] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p.62.

[19] "Le Berbère à l’école nationale des Langues Orientales vivantes" Paris, Imprimerie Nationale de France, 1948, p. 250.

[20] "Ces travaux ont paru en 1893 : Baskisch und Berberisch (in Travaux de l’Académie Royale des Sciences de Prusse, t. XXI, p. 591.613), et Die Verwandtschaft des Baskichen mit der Berbersprachen (Brunschweig, 1894)."

[21] "Les Berbères" de Jean Servier, éd. Puf, p.33.

[22] "E. Renan : Histoire générale des langues sémitiques, Paris, 1878, p. 148. Nahum Sloush (Civilisation hébraïque et phénicienne à Carthage, Tunis, 1911, p.16) fidèle à sa manière, affirme que les seules différences entre l’hébreu et le punique relèvent de l’orthographe et de la prononciation". Notes de André Chouraqui.

[23] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p.50.51.

[24] id., op.cit., p.252.

[25] "Les Berbères" de Jean Servier, éd. Puf coll Que sais-je ?, p 57.58.

[26] Jean Servier "Les Berbères".

[27] Jean Servier, Les Berbères, ed. Puf.

[28] Jean Servier, "Les Berbères", éd. Puf, p70

[29] L’équivalent en hébreu se dit rruah

[30] Marcel Simon : Op. Cit., p. 131. Notes de André Chouraqui dans Histoire des Juifs en Afrique du Nord.

[31] Voir "Le Judaïsme berbère en Afrique ancienne, de Marcel Simon. Notes de André Chouraqui.

[32] M. Simon, p. 109. Les Coelicoles se donnent eux-mêmes le nom de Juifs. Code Théodosien, 16.8.19. Sur les liens entre Coelicoles et adorateurs de Regina Coelestis, cf. Marcel Simon, pp. 111-114. Sur les Abeloniens et les Coelicoles, cf. Mesnage, op cit. p. 537, Mièses, op. cit. P. 146.

[33] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p.63.

[34] "Une inscription découverte à l’ouest de Kairouan, à Henchir-Djouana en Tunisie centrale (cf. Monceaux : "Païens judaïsants. Essai d’explication d’une inscription africaine", dans Revue Africaine, 1902, pp. 208.226), permet de connaître cette influence biblique très précise parmi les païens judaïsants qui, au III° siècle encore, peuvent accéder directement, nous l’avons vu, à la Bible hébraïque. Cf. F. Cumont : " Un fragment de sarcophage judéo-païen", dans Revue archéologique, 1916, II, p.9, n°4 ? QUI analyse une inscription authentiquement juive." notes de André Chouraqui dans "Histoire des Juifs en Afrique du Nord.

[35] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette.

[36] Op. cit., vol. II, p.35..

[37] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette.

[38] L.C. Briggs : " Aperçu préliminaire sur l’anthropologie des Juifs du Mzab", dans Bulletin de la Société d’histoire naturelle de l’Afrique du Nord, t. XLVI, 1955, pp. 135-154 ; L.C.Briggs et N.L.Guede : No more for ever, Cambridge, Mass., 1964. Notes de André Chouraqui.

[39] Cf. Talmud de Jérusalem, Kilaïm, 8, 3. Notes de A. Chouraqui.

[40] Zafrani déplore que ces vestiges n’aient pas été recueillis car tous les mellahs berbères ont disparu après le grand exode des années 1950. Cf. Galand-Pernet et Zafrani : Op. cit., vol I, p.1.

[41] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p.67.

[42] El-Waqdi, "considéré par Hirschberg comme un historien sérieux qui mesure ses propos."

[43] "Abraham ben Zamero était rabbin, médecin et homme politique. Les membres de cette famille avaient rempli au XVI° siècle un rôle important, dans leurs communautés, exerçant des fonctions politiques et diplomatiques dans les comptoirs portugais de la côte atlantique du Maghreb." notes de A. Chouraqui.

[44] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette, p 67.68.

[45] Cf. Hirschberg : Op., cit., tII, pp. 26.27 ; cf. aussi Houdas et Delafosse : Tarikh al-Fettach de Mahmoud Kati, 1913, pp. 62.64 ; 119-123..

[46] Cf. P. de Cenivol : " La légende du Juif Ibn Mechol et la fête du sultan des Tolba à Fez", dans Hespéris, t.V, pp. 137-218 ; Shlomo Hacohen : Chroniques de Debdou dans Vayahel Shlomo (en hébreu), Casablanca, 1929, pp. 2b-3a ; Hirschberg : Op., cit, t.II, p. 28.

[47] M. Eisenbeth : Le Judaïsme nord-africain, Paris, 1931, Pp. 34640. N. Sloush : Travels in North Africa, Philadelphia, 1927, pp. 295-305 ; Hirschberg : Op. Cit., t.II, pp. 29-30.

[48] Sarid ou Palit, premier recueil, Tel-Aviv, 1945, pp. 30-32. notes de A. Chouraqui.

[49] Cf. Héron de Villefosse : Bull. des Antiquités de France, 1895, p.150. Les inscriptions de la synagogue de Naro sont conservées dans les très riches collections du musée du Bardo. Les mosaïques en sont conservées au musée de Toulouse. notes de A. Chouraqui.

[50] "A côté des chandeliers à sept branches, les éléments figuratifs cependant prohibés par le plus formel commandement de la Bible y sont nombreux, comme d’ailleurs dans les synagogues contemporaines découvertes en Israël : on y trouve des lions, des hyènes, des perdrix, des pintades, des canards, des poissons, des fruits, des arbres, des figures humaines, etc.. Notes de A.Chouraqui. A noter que la synagogue de Doura-Europos en Syrie et Beth Alpha en Israël datées du III° siècle, présentent également des motifs figuratifs.

[51] "Trop peu connue du public, aux portes de Tunis, est l’une des sources les plus précieuses pour la connaissance du judaïsme à Carthage. P. Monceaux : "Les colonies juives dans l’Afrique romaine", dans R.E.J, 1902, t. XLIV, p.16. Pour la description détaillée de la nécropole, voir P. Delattre : La Nécropole juive de Carthage, Lyon, 1895. Cf. A.L. Delattre : l’Epigraphie funéraire chrétienne à Carthage, Tunis 1926. Du même : La Nécropole des Rabs, prêtres et prêtresses de Carthage, Paris, 1905. Id., Paris, 1906. Du même : Une visite à la Nécropole des Rabs, Palerme, 1906." notes de A. Chouraqui.

[52] Histoire des Juifs en Afrique du Nord, de André Chouraqui, éd. Hachette.

[53] Op. cit., I, p. 180.209.

[54] Notes de A. Chouraqui dans Histoire des Juifs en Afrique du Nord, éd.Hachette.

[55] Idem.

[56] Editions Hachette, p.19.

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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 14:25

La famille Knafo a joué un grand rôle dans la vie intellectuelle des Juifs de Mogador. Quelles étaient ses racines ?

La famille Knafo est originaire de la localité d’Oufrane dans l’Anti-Atlas. Lorsqu’Asher Knafo – l’arrière petit-fils de R. Yossef Knafo - visita Oufrane, un vieil homme lui affirma que les Juifs étaient établis dans cette localité cinq siècles avant l’arrivée des Arabes. Selon d’autres sources, le nom d’Oufrane viendrait d’Ephraïm car les fondateurs de la ville auraient appartenu à la tribu d’Éphraïm. D’autres encore soutiennent que le terme Oufrane serait relié au mot arabe ferane (four) ou au mot hébreu éfér (cendre), faisant allusion aux martyrs qui furent mis au bûcher dans cette localité vers la fin du XVIIIé siècle.

Par ailleurs, dans son ouvrage d’histoire Ner Hamaarav, le rabbin Tolédano rapporte que, du temps des Byzantins, il y eut 50 martyrs juifs à Oufrane. Il y a à Oufrane des tombes vieilles de mille ans et un cimetière qu’on appelle parfois le cimetière des incinérés (Méarat hanisrafim) en souvenir des 50 martyrs d’Oufrane. Personne n’est autorisé à y pénétrer. Selon Joseph Kadoch, natif d’Oufrane, la communauté juive avait acquis le terrain du cimetière en échange d’un « col de chameau » cousu plein d’or et la source d’eau destinée aux ablutions rituelles fut achetée en échange d’une calotte remplie d’or.

En 1775, la communauté d’Oufrane était dirigée par le rabbin Yehouda Afriat. À cette époque, le gouverneur local du nom de Bou Halissa décida de s’en prendre cruellement aux Juifs, jusqu’à les acculer à l’ultimatum suivant : la conversion à l’Islam ou la condamnation au bûcher au bout de 8 jours. Moshé Knafo naquit le jour même du décret et sa circoncision eut lieu peu avant que 50 Juifs ne soient envoyés au bûcher. Sa jeune mère décida de se sauver à travers les champs avec son nourrisson et se rendit à Mogador. Elle trouva refuge auprès de la famille Corcos. Son fils Moïse eut trois enfants : Makhlouf qui tua un railleur musulman et s’enfuit au Brésil, Yossef qui devint rabbin et Moïse, né peu après la mort de son père.

Yossef Knafo vécut au XIXe siècle. Il a marqué sa génération et continue d’émerveiller les générations suivantes car les nombreux livres qu’il écrivit sont imprégnés d’érudition et de sagesse. De son temps, sa femme Zohra était connue pour son empressement à venir en aide aux autres et pour ses connaissances sur les plantes médicinales. Après la mort de son mari, elle décida de se rendre en Terre Sainte à Jérusalem. Elle est enterrée au Mont des Oliviers.

Le rabbin Yossef Knafo vécut au Mellah

Oui. Il y avait 15 synagogues au Mellah et 5 à la Kasba entre 1891 et 1892. R. Yossef Knafo fut l’élève de R. Abraham Coriat. Il passa également un certain nombre d’années à Marrakech auprès de R. Jacob Édaoudi avant de retourner à Mogador et de se consacrer à l’étude et à l’enseignement de la Torah de même qu’à la publication de ses livres. Il enseignait à la synagogue Slat Elkahal, synagogue qui fut érigée à même les dons de la communauté. C’est dans cette même synagogue qu’officieront plus tard sont fils David et son petit-fils Shlomo.

Quelle fut son œuvre ?

L’érudition de R. Yossef Knafo est impressionnante et les auteurs et ouvrages auxquels il se réfère témoignent d’une connaissance profonde de la philosophie et de la mystique juive. Il cite souvent R. Ari, le Hida, Hayim Vital, Shalom Shérabi et Hayim Benattar auteur du commentaire Or Hahayim. R. Yossef Knafo a visé à populariser la mystique juive, qu’il considérait intégrale à la foi et la pratique religieuse. Il fut le premier traducteur des contes hassidiques du Baal Chemtov en Occident, contes qu’il rendit en judéo-arabe. Ancré dans la tradition sépharade, R. Yossef Knafo a su assumer les écoles de pensée sépharade et ashkénaze. En outre, il fut ouvert aux influences européennes qui se sont fait ressentir à Mogador au XIXé siècle.

Pour l’essentiel, ses œuvres revêtent un caractère didactique. Il y en eut 19. Six d’entre elles ne sont connues que par leur nom et six autres sont encore à l’état de manuscrit. Le reste fut imprimé à Livourne en Italie. Paru en 1874, son premier ouvrage Zevah Pessah est un commentaire de la Hagada et des Maximes des pères (Pirqé Avoth). Cet ouvrage sera scindé par la suite en deux autres : Yéfé Enaïm et Tov Roi. L’ouvrage Or Brit Kodesh est un traité sur la foi et la morale. Hassadim Tovim est un commentaire de différents passages de la Bible partiellement écrit en judéo-arabe. Shomer Shabbat traite des rituels et prières du Shabbat et Minhat Erev de la prière quotidienne de l’après-midi. Ce dernier ouvrage fut réimprimé en 1996 à la mémoire de son petit-fils Shlomo, qui, de son vivant, avait réimprimé l’ouvrage Zakh Venaki en Israël.

La famille Knafo détient d’autres manuscrits : Badé Aharone renferme des propos et des réflexions sur l’œuvre de Haïm Vital, Yossef bessétér traite de la Kabbale, Méat Tsori traite du Shabbat et des fêtes juives ; Méat Mayim est un livre de commentaires variés et Kol Zimra, une exégèse du Pentateuque.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 14:27

Dans son anthologie des rabbins du Maroc Malké Rabaname, R. Yossef Ben Naïm mentionne d’autres manuscrits : Zéir Shem, Hout Shel Hassed, Mikanaf Haarvets, Meat Dvash, Raglé Hakissé et Tehilot Israel. L’association familiale d’Or Brit Kodesh a réédité les ouvrages Zakh Venaki, Minhat Erev, Tov Roi, Zevah Pessah et Yefé Enaïm. Quant au manuscrit l’ouvrage Or Brit Kodesh, il a été reproduit sous forme de photocopies par les éditions Copy Corner de Brooklyn, New York.

Quels étaient ses principes pédagogiques ?

L’œuvre de R. Yossef Knafo est avant tout pédagogique. À preuve, ses synthèses en judéo-arabe en fins de chapitres. L'écriture des livres de judaïsme est une mitsva (un accomplissement religieux) d’actualité car les livres imprimés ont une longue vie et leur popularité les rend plus accessibles qu'un rouleau de la Thora manuscrit. L’auditoire qu’il vise n’est pas celui des érudits mais bien plutôt un auditoire populaire. Son penchant pour l’hassidisme pourrait s’expliquer du fait que ce mouvement cible les gens du peuple et non les érudits.

La crainte de l'Éternel doit constituer l'alpha et l'oméga de l'étude. Pour ce qui est de l'étude, le terme hébraïque labeur dans le verset: l'homme est né pour le labeur (Job 2-7) est l'acrostiche de ‘‘étudier en vue d'enseigner’’, l'enseignement constituant une valeur suprême. Le but même de la Thora est d'influencer les autres par la compréhension et par la propagation de ses valeurs.

La motivation de R. Yossef Knafo reposait sur les besoins de clarifier ses connaissances et de se perfectionner d’une part, et sur la volonté de faire de même à l’endroit de la communauté en visant une audience populaire de l’autre. Son style simple et humble ne vise pas la prétention. Il cite couramment le Shoulhane Aroukh, la Mishna, le Talmud, le Midrash, Maïmonide, le cabaliste R. Ari et ses disciples. Lorsqu’il innove, il le précise avec grande humilité. Il commente un verset de la Torah, le relie à d’autres passages de la Bible, analyse la structure du mot pour en expliciter le sens. Ses commentaires des Écritures sont tout à fait originaux et viennent étayer son discours. R. Yossef Knafo a également composé des poésies liturgiques (Piyoutim).

L'hébreu de R. Yossef Knafo est la langue sacrée, la langue traditionnelle qui a prévalu avant la renaissance de l'hébreu moderne. Toutefois, son style tranche par rapport à celui des écrits de son temps qui s’inscrivent dans le giron de l’hébreu biblique. Tout comme R. David Elkayam, R. Yossef Knafo innove sur le plan de la langue qui, sous sa plume, prend des accents de modernité. Il se présente toujours avec des expressions de profonde humilité et a recours à des expressions en propre. Il se plaît à analyser la syntaxe des textes sacrés, à en décortiquer les mots et y trouver des acrostiches, à faire des permutations de lettres, voire même à procéder à des ajouts de lettres. Ses analogies passent parfois par le biais de la gematria simple ou complexe, des jeux de mots et parfois à des rimes.

Ci-suivent quelques échantillons de commentaires. Le premier passage commenté est généralement attribué à Rabbi Yéhouda (selon d’autres à Rabbi Yohanan) :

Heureux qui se consacre à l’étude et plaît à son Créateur

Se consacrer à l’étude est une chose, plaire au Créateur en est une seconde. En effet, l’étude pour l’amour du créateur doit transcender l’étude pour l’étude.

R. Yossef Knafo reprend l’adage de la Gemara (Massekhet Avot 10) où Rav Hannina dit :

J’ai étudié beaucoup de Thora avec mes maîtres.

J’en ai encore plus appris avec mes amis.

J’ai appris de mes élèves plus que de tout autre.

R. Yossef Knafo explique ce passage en se référant au Proverbe (5,15) : Bois l’eau de ta citerne et l’onde qui coule de ta fontaine. L’élève est la citerne et la transmission de valeurs à l’élève est elle-même une source d’enrichissements.



R. Yossef Knafo réinterprète ainsi les paroles de Rabbi Yohanan Ben Zakaï qui disait (Pirqé Aboth, 2-9):

«Sortez et regardez quelle est la voie juste que l’homme doit suivre…

Sortez et regardez quelle est la mauvaise voie dont l’homme doit s’éloigner…»

« Que signifie «Sortez et regardez» ? Dans leur tour d’ivoire, les grands saints sont préoccupés par les explorations intellectuelles de la Thora, ses secrets, ses significations et ses commentaires au point de se désintéresser de ce qui les entoure plutôt que de comprendre ce qu’est une bonne voie et une mauvaise voie. Car leur esprit est obnubilé par leurs interprétations à tel point que leur mauvais instinct en devient un bon et qu’ils ne perçoivent plus qu’elle est la notion du mal. Il y a donc lieu de sortir de l’étude exhaustive de la Thora et de viser plutôt à l’appliquer afin d’améliorer la condition des personnes qui constituent la grande masse du peuple d’Israël. Il s’agit donc de trouver la voie que «l’homme» doit suivre, l’homme commun qui constitue le peuple d’Israël, et c’est de la sorte l’on contribuera au bien-être général.»


Quelles étaient les qualités morales qu’il appréciait le plus ?


Dans ses écrits, R. Yossef Knafo traite de sujets allant de fêtes juives à la morale, de l’étude à la prière, de la condition humaine à l’humilité et du repentir à la délivrance. L’étude de la Torah, la charité et l’humilité sont des valeurs soulignées par R. Yossef Knafo. Elles se rapportent à la relation de l’homme envers la Providence, autrui et soi-même. Ces valeurs ne sont pas dissociées. L’enseignement de la Torah est également une forme de charité. Quant à la qualité d’humilité, elle renfermerait toutes les autres. Il n’y a aucun mal à ce que l’érudit soit également commerçant de son état.



L’homme se doit d’être transparent en ce sens que l’image qu’il projette doit être aussi pure que son intériorité. La vie et l’œuvre de R. Yossef Knafo témoignent de ce qu’il a vécu selon ces valeurs : son enseignement didactique, les témoignages recueillis en regard de sa charité et son humilité nous montrent qu’il a vraiment su vivre selon les principes par lui prônés.



Son épitaphe est célèbre



L’on attribue à R. David Elkayam l’épitaphe de R. Yossef Knafo (1827-1902). On y retrouve des expressions bibliques, talmudiques, midrashiques et cabalistiques. Les acrostiches forment le nom du défunt ainsi que des formules appropriées. Les dix strophes décrivent la détresse du poète, les qualités du défunt, le nom du défunt ainsi que des mots d’adieu et de consolation avant de conclure sur la réalisation amère de son départ. Entre autres images, R. Yossef Knafo est coiffé des qualités d’innocence du patriarche Jacob et le texte fait allusion au Pardes (Jardin) et au Sod (Secret) car R. Yossef Knafo était versé dans les études cabalistiques. Les qualités spécifiques du R. Yossef Knafo relevées dans l’épitaphe sont : la voie juste, la disponibilité à venir en aide fut-ce par lui seul, la capacité d’écoute, la qualité de sa plume et l’humilité.



R. Yossef Knafo fit partie des rabbins d'antan qui furent de grands humanistes et des grands penseurs, dévoués envers les membres et les nécessiteux de leur communauté. Ils ont su trouver le ton juste et inspirer la sérénité alors que les conditions de vie étaient loin d'être aussi confortables que celles que nous connaissons. Ils sont les parangons et les mentors qui ont motivé leur génération et continuent d'inspirer les suivantes. Le flambeau de leur sagesse continue de nous éclairer.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 14:37

Les Trouaregs Berbères nomades et semi-nomades, habitant le sahara de l'afrique du nord, le sahel, le mali, le niger et le burkina-fasso. Leur présence en Agadez au niger est très remarquée et sont actifs dans tous les secteurs: artisanat,commerce, elevage etcc. Ils prefèrent etre appelé par IMAJAGHEN prononcez IMAZIGHEN, parle le Tamasheq et utilisent le tifinagh. Leur société etait très hierarchisée:
Imajaghen = les nobles
Imard = les vassales
Ineslemen = les marabouts ou musulmans
Imaden = les forgerons
Irawellan = les captifs
Iklan, Bella et Bouzous = divers esclaves
Pendant le mariage c'est la famille de l'epouse qui fournit la tente et son mobilier et
donc en cas de divorce elle met le mari dehors ce qui est tout a fait normal et logique.
et voila l'information insolite mais vraie:

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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 14:41

Les Touareg (au singulier un Targui) ou, sous sa forme francisée, les Touaregs (au singulier un Touareg) ou encore Kel Tamasheq sont un peuple de Berbères de Sanhadja et de Zénètes[1] nomades Luwata et aussi d’origine des Banou Ifren[2] vivant dans le Sahara central, l’Algérie, la Libye et sur les bordures du Sahel, Niger, Mali, et Burkina Faso. Leur langue est le Tamajaq ou Tamasheq ou encore Tamahaq selon les régions. Ils utilisent un alphabet appelé tifinagh (prononcé tifinar).

Les Touareg sont parfois appelés les « hommes bleus », d’après la couleur de leur chèche. Teinte avec de l’indigo, elle décolore sur la peau avec le temps. Aujourd’hui, certains Touareg sont métissés avec les populations noires d’Afrique sub-saharienne. Ces populations sont confrontées à des formes d’assimilation culturelle et linguistique, à une marginalisation économique et politique qui les ont conduites à la lutte armée dans les années 1990. Beaucoup ont abandonné le nomadisme pour se fixer dans les grandes villes en bordure du Sahara, comme Tamanrasset en Algérie ou Agadez au Niger.

L’origine de ce nom est inconnu. Certains pensent qu’il provient d’un mot arabe qui signifie « abandonnés », d’autres qu’il dérive du nom d’une région libyenne appelée encore à ce jour Targa (« rigole » ou « vallée »). C’est la région de Oubari, dans le Fezzan. La dénomination d’origine Aw-Targa (fils de Targa) en berbère atargi, à l’origine du nom pour certains, tandis que d’autres retiennent que depuis le milieu du XIXe siècle, les chroniqueurs médiévaux arabes les appelaient tawwareq. À l’époque coloniale, les Français ont utilisé et popularisé le mot Touareg comme le pluriel de Targui en français (féminin Targuia, pluriel Twareg). Cette distinction est souvent abandonnée et l’on accorde parfois le mot comme en français (un Touareg, des Touaregs et touareg(s) pour l’adjectif avec quelquefois touarègue(s) au féminin).

Les Touareg préfèrent d’ailleurs se désigner eux-mêmes par Imajaghan ou Imuhagh (noble et libre) ou par Kel Tamajaq (les gens de Tamajaq). Tamahaq, Tamajaq et Tamachaq sont toutes les trois des déformations de Tamazight dues à une altération par les accents du sud.

Divisés en plusieurs confédérations et tribus, un million et demi de Touareg vivent sur cinq pays du continent africain (barrières pour un peuple sans frontière). À l’intérieur de ce territoire, les Kel Tamasheq se sont longtemps joués des limites des états. Ceux-ci ont pourtant réussi à leur inculquer les normes de la douane et des passeports.

Ce territoire, appelé tinariwen (les déserts), est comme son nom l’indique découpé en plusieurs terres. De ces nombreux déserts, il y a le désert proprement dit : le Ténéré. Les autres terres sont plus ou moins arides, plates et montagneuses, parmi lesquels on peut citer celles qui font l’objet d’un article : Adrar, Azawagh, Hoggar, Tadmait, Tanezruft, Tassili n'Ajjer, Tawat (Touat), Tadmaït, le Désert Libyque ou encore Tibesti.

Des villes et villages touareg font l’objet d’un article. Elles sont listées ci-dessous, avec en italique la transcription de l’équivalent en berbère :

Abalagh ;
Agadez ;
Aguel'hoc ;
Essouk ;
Djanet ;
Illizi (Alezi) ;
Gao (Gawa) ;
Ghat ;
Tchin-Tabaraden (In Tibaraden) ;
Keita ;
Kidal ;
Tamanrasset (Tamanghasat) ;
Tessalit ;
Tombouctou (Tin Bektu).
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 14:43

La société touareg était très hiérarchisée, on peut rapidement classer les individus dans les catégories suivantes :

Imajaghan : tribus nobles ;
Imrad : tribus vassales ;
Ineslemen : tribus maraboutiques (au singulier ineslem signifie « musulman ») ;
Inaden : forgerons noirs ;
Irawellan : anciens captifs touareg ;
Iklan : esclaves noirs (au singulier akli signifie « noir ») ;
Bellas : esclaves libérés de langue Songhaï ;
Bouzou : esclaves libérés de langue haoussa.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 14:44

Tribus touareg :

Ait Awari
Awraghan
Alwalitan
Ashsharifan
Dabbakar
Itaguane
Daw Sahak
Idnan
Ibarogan
Ifughas
Iherherane
Igdalan
Igoran
Ihaggaran
Ijawanjawatan
Ikanawan
Ilabakkan
Imanghasatan
Imannan
Imaqqarghasan
Ikanawan
Irawalan
Ishadanharan
Izawitan
Illisawan
Kel Aghlal
Kel Assuk
Kel Away
Kel Faday
Kel Ferwan
Kel Ghala
Kel Ansar
Kel Nan
Kel Tadaley
Kel Tafidat
Kel Takriza
Kel Tin Alkum
Kel Ghat
Taitoq
Teggermet
Tellem Edes
Udalan
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 14:45

Les Touareg sont monogames, même si sous l’influence de l’Islam quelques individus prennent plusieurs femmes. Le futur marié doit apporter une dot composée de dromadaires et de bœufs à la famille de la mariée. La tente et son ameublement est fournie au couple par la famille de la mariée, cette dernière en gardera la propriété en cas de divorce, laissant son ex-mari sans toit. Les mariés appartiennent presque toujours à la même caste.

Les Touareg portent traditionnellement une sorte de long vêtement souvent nommé « boubou » (en étoffe de coton nommé « bazin ») et un chèche, appelé aussi taguelmoust (tagelmust en berbère) ou encore « turban ». Le chèche est une sorte de turban d’environ quatre-cinq mètres de long qui s’enroule sur la tête pour se protéger du soleil, du vent, de la pluie, du sable, du froid…
Traditionnellement, l’homme ne quitte jamais son turban. Il peut être de différentes couleurs, telles que rouge, jaune, vert, mais deux couleurs ont une signification spéciale. Le blanc est porté pour montrer un signe de respect, un jour particulier. Le chèche indigo est fait à partir de lin, souvent avec un tissage complexe. Il est porté les jours de fête (et les jours de froid car il est plus chaud que le chèche en coton). Sa teinture tend à déteindre sur la peau, donnant au targui le surnom d’« homme bleu ».
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 14:46

L’origine exacte des Touareg reste inconnue ; ils sont vraisemblablement descendants des tribus zénète et Lemta de la confédération berbère sanhadja. Il est certain qu’ils sont de culture berbère, l’usage du même alphabet, le tifinagh, et de la même base linguistique le tamasheq sont là pour l’attester.

Le cérémonial du thé est une manière de montrer l’hospitalité et un prétexte pour discuter avec le visiteur de passage. Le thé a été introduit au début du XXe siècle au travers de l’influence arabo-musulmane. Il n’est pas très poli de refuser un thé ou de ne pas boire les trois thés. En effet les mêmes feuilles de thé vert sont utilisées pour confectionner trois services à la suite. Cependant, l’adage « Le premier thé est amer comme la vie, le second est fort comme l’amour et le dernier est doux comme la mort » est à attribuer au peuple Sahraoui, résidant dans tout l’Ouest du Sahara.

Chaque année, en janvier, a lieu le festival du désert à Essakane, près de Tombouctou au Mali, ainsi que celui d’Essouk, près de Kidal. Plusieurs autres festivals ont lieu à travers le pays Touareg, manifestations qui offrent une vraie occasion pour découvrir la culture touareg : la cure salée à In-Gall, près d’Agadez. Les fêtes traditionnelles de Gani et Bianou à Agadez.

Depuis les années 1990 la musique touareg s’est enrichie d’un nouveau courant : le blues touareg avec notamment le groupe Tinariwen ou bien Toumast. Les festivals de tourisme de Ghat et Ghadames en Libye. La fête de Sabiba à Djanet en Algérie.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 14:47

Jusqu’aux années 1900, le monde touareg était organisé en confédérations ayant chacune sont propre ettabel (tambour) symbole de la chefferie et un Amenokal (pluriel Imenokalan), chef traditionnel élu par les sages à l’issu des palabres.

Les principaux groupes confédérés sont :

Kel Ajjer dans la région du Tassili N'Ajjer, entre Ghat et Djanet ;
Kel Ahaggar, dans les montagnes du Ahaggar ;
Kel Adagh dans l’adrar des Ifoghas au nord du Mali ;
Kel Antessar dans la région de Tin Bektu (Tombouctou) ;
Ioullemiden Kel Ataram (ceux de l’ouest) avec pour centre Ménaka ;
Ioullemiden Kel Denneg (ceux de l’est, appelés aussi Targeigareit (le centre). Le fief des Kel Denneg se trouve dans la région de Azawagh, vers Tchin-Tabaraden, Tahoua et Abalagh ;
Kel Gress, dans le Damergou (Tanut) ;
Kel Aïr, dans les montagnes de l’Aïr, dont les grandes villes sont Agadez, Timia et Iférouane.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 14:49

Les Touaregs nous ont toujours donné une image particulière de la liberté. Ces hommes sont des Berbères, n' appartenant ni à une nation, ni à une race, mais à un ensemble culturel bien spécifique , puisqu' ils ont des usages, des coutumes, et une langue bien à eux: Une moitié des Touaregs se trouve au Niger, et leur langue fait partie des langues nationales reconnues.

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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 16:41

la Beauté des Femmes Berbères et Chleuh





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Our history millennium testifies. The amazigh people cannot be domesticated nor docilisé by force, dread and the repression. In spite of the marginalization which it endured, it always refused to be allowed to deceive by the lie of the illuminated clairvoyants, demagogy and the manipulation... Notre histoire millénaire témoigne. Le peuple amazigh ne peut être domestiqué ni docilisé par la contrainte, le terreur et la repression. En dépit de la marginalisation qu'il a endurée, il a toujours refusé de se laisser berner par le mensonge des prophètes illuminés, la démagogie et la manipulation idéologique. Il aspire à être guidé par l'exemple et l'équité. les traces laissées dans l'histoire par sa volonté inébranlable de continuer à vivre debout sont éloquentes.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 17:09

Rares sont les peuples comme les Berbères dont les origines ont été recherchées avec autant de constance et d’imagination. Dès la plus haute Antiquité, des récits circulaient dans les milieux savants et chez les mythographes sur les origines des habitants de l’Afrique.

En fait il n’y a aujourd’hui ni une langue berbère, dans le sens où celle-ci serait le reflet d’une communauté ayant conscience de son unité, ni un peuple berbère et encore moins une race berbère. Sur ces aspects négatifs tous les spécialistes sont d’accord… et cependant les Berbères existent.
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MessageSujet: Re: DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC   DYNASTIE ET PHOTOS BERBERES, AU SUD DU MAROC Icon_minitimeVen 13 Juin 2008 - 17:09

Légendes médiévales sur les origines des Berbères

Les historiens du Moyen Age, par de nombreux traits, conservent cette mode de pensée antique et, en Orientaux étroitement asservis au système patriarcal, sont particulièrement friands de généalogies interminables aussi ont-ils donné ou répété de nombreuses légendes sur les origines des Berbères. lbn Khaldoun, le plus grand d’entre eux, a consacré un chapitre entier de sa volumineuse Histoire des Berbères aux multiples généalogies que des écrivains de langue arabe, qui étaient souvent d’origine berbère, ont présentées avant lui. Tous donnent une origine orientale aux différentes fractions. La plus courante se rattache à celle déjà relatée par Procope. El Bekri les fait chasser de Syrie-Palestine par les Juifs, après la mort de Goliath. Il s’accorde avec El Masoudi pour les faire séjourner très peu de temps en Égypte. Selon d’autres, les Berbères seraient les descendants de Goliath (Djolouta). Or il n’est pas sans intérêt de noter que Goliath et Aguelid, qui veut dire roi dans les dialectes berbères du Nord, sont deux noms de la même famille. Ifricos, fils de Goliath, les aurait conduits en Afrique qui lui doit son nom (Ifrîqiya).
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