MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR
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MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR

HISTOIRE DES JUIFS DU MAROC-CASABLANCA-RABAT-MAZAGAN-MOGADOR-AGADIR-FES-MEKNES-MARRAKECH-LARACHE-ALCAZARQUIVIR-KENITRA-TETOUAN-TANGER-ARCILA-IFRANE-OUARZAZAT-BENI MELLAL-OUEZANE
 
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 LES MELLAHS A RABAT

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Roland Benzaken
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Roland Benzaken


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MessageSujet: LES MELLAHS A RABAT   LES MELLAHS A RABAT Icon_minitimeLun 2 Fév 2009 - 21:02

Architecture Civile et Sacrée
L'architecture des quartiers juifs est naturellement, pour l'essentiel, celle des quartiers traditionnels. Plan des maisons, configuration des ruelles etc... sont les mêmes au Mellah qu'ailleurs et dépendent du climat, des matériaux, de la tradition locale, du style régional. C'est visible dans les Ksours du Sud, dans la forme des porches dans les villes de la côte... A Immouzer, la synagogue occupait une grotte ... Pourtant une différence saute aux yeux : si les maisons musulmanes offrent aux regards des façades aux ouvertures parcimonieuses, celles des mellahs exhibent fenêtres et balcons aux balustrades de bois peint et ferronneries aux motifs marocains. C'est que la femme juive n'était tenue de cacher, traditionnellement, que ses cheveux, et aimait à jouir du spectacle de la rue.
Les mellahs et quartiers juifs étaient exigus. La surpopulation était la règle : même à Casablanca elle atteignait 2150 habitants par hectare (923 à la même époque pour les quartiers musulmans, y compris les bidonvilles). A Sefrou elle atteignait le record de 4158 hab/hectare. Le terrain manquait, surtout lorsque les limites des murailles imposaient un rationnement de fait. Aussi occupait-on l'espace aérien. Selon la tradition, on achetait le droit de surélévation (hwa) d'une maison contigüe et l'on construisait deux, voire trois étages supplémentaires, en rognant sur les escaliers. Mais, avant tout on utilisait l'espace souterrain par des caves, auxquelles on donnait le nom espagnol de sotano.

Quant aux synagogues traditionnelles, du moins celles qui ne sont pas de simples habitations aménagées, on y retrouve des éléments d'architecture et surtout de décoration nationales (stucs, vitraux) aux côtés de pièces spécifiques d'ébénisterie (hekhal, armoire pour les rouleaux de la loi, teba tribune de l'officiant) de broderie (khfara ou mappa qui revêt les rouleaux de la loi, nappes de la teba) d'orfèvrerie (tappohim qui ornent les rouleaux) certes les modes ont changé, sous l'impulsion d'un modernisme qui s'est imposé dans certaines synagogues de Casablanca. Mais certaines vieilles synagogues désaffectées présentent un intérêt historique ou artistique (Slat es-Saba, Slat el Fasiyin, Synagogues Danan, Mansano, à Fès, par exemple) Mais propriétés privées, elles ont souvent été vendues et transformées.

De même, de nombreuses pièces de mobilier et de décoration (nappes brodées, lampes à huile) ont fait les bonnes affaires des brocanteurs. Des dinandiers avisés se sont même mis à fabriquer des hanouca et autres objets de culte pour le marché touristique. Il est vrai que ce genre de commerce a abouti à la dispersion de pièces archéologiques et artistiques touchant l'ensemble du patrimoine national marocain.

Les juifs marocains ont construit des quartiers entiers, Mellahs ou autres. Ils ont baptisé leurs rues à leur façon. La population de ces quartiers a changé depuis. Est-ce une raison pour débaptiser ces rues et quartiers ? Leur histoire est ce qu'elle est, partie intégrante de l'histoire de chaque cité.


C'est le domaine du minhag (tradition locale, variété au sein du rite) et de la cada (coutume familiale ou régionale relative aux fêtes et autres actes de la vie sociale) Ces variantes sont infinies, même au sein d'une même famille la cada du père n'annulait pas toujours celle de la lignée maternelle, concernant tel ou tel usage culinaire, tel ou tel interdit superstitieux. Et dans ce domaine ethnologique, le substrat et les interférences du terroir ont joué un rôle évident ou masqué.
La synagogue et les pratiques religieuses - circoncision, tfellim (majorité religieuse), mariage, rites de deuil de même que les fêtes religieuses célébrées en famille étaient et demeurent le creuset de fusion entre culte judaïque et culture marocaine. Les mélodies qui accompagnent les prières et les poèmes réservés aux diverses circonstances (piyyutim) sont pour une large part, inspirées directement du patrimoine national marocain et andalou : ala, tarab, el gharnati, melhun, et aussi musiques régionales. D'autres airs, plus spécifiques, découlent des mêmes modes musicaux, (qinot, «lamentations», par exemple). D'autres mélodies liturgiques, au rythme andalou évident, mais inconnues du répertoire classique, pourraient bien être des vestiges de noubât perdues.

Dans le domaine religieux, le judaïsme marocain a produit de nombreux textes et poésies, en hébreu et judéo-arabe. Le veine n'est d'ailleurs pas tarie ...Certains comités de célébration d'une hilloula éditent des opuscules contenant des textes appropriés où tradition et création voisinent. A Casablanca, les disciples du célèbre paytan (chantre) Bouzaglo continuent la tradition par des séances de «baqqashot» qui ont leur public assidu.

Certains communautés conservent des commémorations annuelles spécifiques d'action de grâce pour un événement heureux de leur histoire. Ce sont les Pûrim spéciaux. Tanger et Tétouan célèbrent toujours, depuis 1578, l'anniversaire - selon le calendrier hébraïque- de la victoire de Oued El Makhazine : (Purim Edom ou Purim de los cristianos, ou encore Purim Sébastiano). Pour le 400ème anniversaire de l'événement, le Conseil des Communautés Israélites du Maroc a publié un texte commémoratif en judéo-arabe, lu dans toutes les Communautés. Tanger a connu Purim de las bombas et Fès, un Purim del kor, encore célébré ces dernières années par la corporation des orfèvres, en un joyeux banquet.


Quant au Purim d'Esther, le seul canonique, il connaissait naguère dans les Mellahs une débauche de jeux de hasards et de confiseries.

Les Communautés marocaines ont également crée, à une date immémoriale, une fête qui leur est propre : Lilt et Mimuna (qui précédait naguère la fête champêtre de la Mimuna).

Le dernier soir de Pessah devient ainsi une sorte de «Nouvel an» profane : tout le monde se reçoit et l'on multiple les symboles de prospérité (el fäl) : épis de blé, douceurs et poisson. Lilt el Mimuna est également une occasion traditionnelle pour les familles juives de recevoir leurs amis musulmans.

Une autre coutume sympathique a disparu celle de chabucot (Pentecôte). Les enfants pouvaient à cette occasion arroser à loisir les passants au moyen d'une seringue en fer blanc (appelée, à Fès, batuto). En pays chleuh il était admis que le caid de la tribu soit aussi arrosé.Les enfants musulmans le font encore pour cAchoura.

Le culte des saints est un trait de croyance populaire commun à l'Islam et au judaïsme marocain. Il donne lieu à des fêtes similaires : moussem et hillutot (sing. Hillula). Plusieurs saints sont révérés par des fidèles des deux religions (Sidi Yahya Bel Younes, Ouled Benzemerro et tant d'autres.Dans certains cas, on retrouve en arrière plan, des croyances archaïques telles que le culte des grottes (Mul el Jbel à Sefrou). Mais le plus souvent il s'agit du tombeau, réel ou supposé, d'un saint personnage connu.


Le « bon roi » pour les juifs

Un grand hôtel de Rabat. Comme tous les matins, le manager consulte le listing de la journée. Du placard, il sort les drapeaux à mettre à l'honneur en fonction des nationalités des clients attendus. Ce matin, un groupe de touristes israéliens vient passer la nuit. La police est avisée depuis la veille, le service de sécurité interne est renforcé, les fournitures casher arrivent sous peu. Question étendard, impossible et impensable de mettre en vedette le drapeau bleu étoilé, la maison, d'ailleurs, n'en possède pas.

L'astuce : accrocher le grand portrait de Mohammed V. Les Israéliens, sans nul doute, apprécieront. Le séjour se fera sous la protection de celui-là même qui, toute sa vie, a veillé à ce que ses « sujets » et ses « enfants » de confession israélite jouissent du même traitement que les « fidèles ». Auprès des Israéliens en effet, que l'on soit ashkénaze ou séfarade, le sultan du Maroc jouit d'un prestige presque biblique. Les juifs d'origine marocaine en tirent une certaine fierté. Une famille sur deux, dit-on, garde soigneusement son portrait.

L'idylle entre Mohammed V et les juifs marocains relève de la tradition ancestrale. Elle est ancrée dans la mémoire collective juive. Les rois chérifiens ont de tout temps œuvré pour la protection de leurs sujets israélites, tâche qu'ils considéraient comme inhérente aux obligations de l'imamat. Contraints de développer le commerce avec le monde extérieur, les sultans firent appel au savoir-faire de quelques notables juifs installés dans les ports. Une nouvelle caste était née : « les tujjar sultan ». Grâce aux liens tissés avec le capital européen, ils servent d'agents de liaison entre le palais royal et le monde des affaires.

La fonction devait se maintenir jusqu'à nos jours. L'intronisation de Mohammed V fut ressentie comme un coup de génie du Résident Steeg. Le petit peuple juif y fut particulièrement sensible. Dans ses mémoires intitulées « Regard d'un juif marocain sur l'histoire contemporaine de son pays », Jacques Dahan (Secrétaire général du Conseil des communautés israélites marocaines de 1947 à 1956) décrivit l'avènement ainsi : « L'époque des gros investissements et des grands travaux pouvait alors commencer ». Le nouveau sultan gagna très vite la sympathie des gens des mellahs. Plusieurs petites histoires circulaient dans les rues juives. On disait de lui qu'il était particulièrement attentif aux doléances de ses sujets israélites, favorisait la main-d'œuvre juive du palais, payait comptant ses achats...

Effets positifs dans les mellahs

La guerre scella le pacte entre les juifs marocains et le sultan. L'ensemble de la population marocaine ressentit la débâcle de la France comme une catastrophe, les juifs particulièrement la concevaient comme une malédiction divine. Les Français du Maroc, administration et colons, allaient en grande majorité donner libre cours à des sentiments d'antisémitisme longtemps refoulés. Pire que l'angoisse d'être exclus de la vie publique, les juifs redoutaient l'épreuve de l'extradition vers des cieux haineux.

Le sultan, usant des prérogatives de garant de la souveraineté nationale, refusa net de souscrire aux lois de Vichy. Il somma le Résident général de ne mettre à exécution aucune mesure de discrimination collective visant les juifs. L'attitude bienveillante de Sidna eut des effets positifs dans les mellahs. Une anecdote y circulait. Au Résident qui venait l'informer de la décision de faire porter l'étoile jaune aux juifs qui étaient au nombre de 200 000, Sidi Mohammed lui demanda d'en commander une vingtaine de plus. Contrarié, Noguès en demanda la raison. Le sultan lui répondit sans broncher « Pour moi-même et ma famille ». Le sultan, conscient de la gravité de la situation, convoqua en grand secret les représentants des communautés. Lors d'une audience peu ordinaire, il réaffirma sa résolution de les protéger et de faire de son mieux pour que l'épreuve soit de l'ordre du moindre mal.

Reconnaissants, les juifs du monde entier devaient, et pour toujours, élever le sultan du Maroc au rang de prophète.
Mohammed V était profondément attaché à ses sujets israélites. Il avait très tôt pris conscience des méfaits de l'action sioniste au Maroc et ne cessa de rappeler à ses interlocuteurs que le pays avait besoin de tous ses enfants pour aller de l'avant. Sa Majesté se montra ferme lors de la première guerre arabo-israélienne, appela le peuple à la retenue et avoua son opposition au sionisme.

Il alla même jusqu'à interdire que des bateaux israéliens accostent dans les ports du royaume.
De retour d'exil, il s'empressa de recevoir une délégation composée de représentants des communautés juives. Il fit la promesse d'accorder aux citoyens juifs les mêmes droits que ceux dont bénéficient les musulmans. Dans son premier discours à la nation prononcé le jour de la Fête du trône, il prit l'engagement de garantir à tous les Marocains, musulmans et juifs, égalité et quiétude.

Une bénédiction à l 'exode

Un ministre juif (Léon Benzaquen) fit partie du premier gouvernement Bekkai, plusieurs cadres israélites intégrèrent la fonction publique. Il oeuvra pour la promotion du Wifak, une association judéo-musulmane, et appela les institutions communautaires juives à intégrer la Promotion Nationale. Il finit, non sans regret, par approuver le principe de la libre circulation et le droit de quitter le pays. L'exode des juifs vers la Palestine allait crescendo. Néanmoins, jamais il ne donna sa bénédiction au choix de ses compatriotes. Au fond de lui-même, il considérait leur départ comme un signe de lâcheté.

A un émissaire du Congrès Juif Mondial qui était venu négocier le départ des juifs, le sultan expliqua : « ...les juifs vivent sur cette terre bénie du Maghreb depuis plusieurs millénaires, bien avant l'arrivée de l'Islam. Ils ont prospéré et vécu parmi nous et continueront à occuper une place respectable et honorable dans notre société ... Même établis dans des pays lointains, les juifs du Maroc demeurent nos sujets et nous leur devons notre protection. Nous les accompagnons dans leur départ avec sollicitude et inquiétude pour leur sort. Que Dieu les protège et pardonne leurs erreurs... Croyez-moi, cher monsieur, notre accord est donné à contre-cœur.

C'est contraire à nos convictions ». La mort du sultan s'avéra un prétexte au départ des juifs restés fidèles à la patrie. Tout comme les musulmans, les juifs ont pleuré leur roi en toute sincérité. Ceux installés en Israël et partout dans le monde, n'ont cessé de le porter dans leur cœur. Pour eux, il fut un roi juste
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