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| LES FABLES DE JEAN DE LA FONTAINE EN ARGOT | |
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Soly Anidjar
Nombre de messages : 42588 Age : 72 Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: LES FABLES DE JEAN DE LA FONTAINE EN ARGOT Mar 25 Oct 2011 - 6:51 | |
| La cigale et la fourmi en argot par Pierre Perret
La Cigale reine du hit-parade Gazouilla durant tout l'été Mais un jour ce fut la panade Et elle n'eut plus rien à becqueter. Quand se pointa l'horrible hiver Elle n'avait pas même un sandwich, A faire la manche dans l'courant d'air La pauvre se caillait les miches. La Fourmi qui était sa voisine Avait de tout, même du caviar. Malheureusement cette radine Lui offrit même pas un carambar. - Je vous paierai, dit la Cigale, J'ai du blé sur un compte en Suisse. L’autre lui dit : Z'aurez peau d'balle, Tout en grignotant une saucisse. - Que faisiez-vous l'été dernier ? - Je chantais sans penser au pèze. - Vous chantiez gratos, pauvre niaise Eh bien guinchez maintenant !
Moralité : Si tu veux vivre de chansons Avec moins de bas que de hauts N'oublie jamais cette leçon : Il vaut mieux être imprésario !
La cigale et la fourmi de Jean de La Fontaine
La Cigale, ayant chanté Tout l’Été, Se trouva fort dépourvue Quand la Bise fut venue. Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu’à la saison nouvelle. « Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l’Août, foi d’animal, Intérêt et principal. » La Fourmi n’est pas prêteuse : C’est là son moindre défaut. « Que faisiez-vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse. — Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. — Vous chantiez ? j’en suis fort aise : Eh bien ! dansez maintenant. »
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| | | Soly Anidjar
Nombre de messages : 42588 Age : 72 Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: Re: LES FABLES DE JEAN DE LA FONTAINE EN ARGOT Mar 25 Oct 2011 - 6:55 | |
| La laitière et le pot au lait en argot par Pierre Perret
Perrette, une belle enfant, sur la route fleurie Allait un gros bidon sur son p'tit caberlot Proposer son lolo aux bouseux du pays. Ses tresses violettes, Sa jupe d'un beau vert Sa jolie trottinette Jetaient un jus d'enfer. Elle gambergeait déjà que son lolo vendu Lui paie dix douzaines d'oeufs et sans doute un peu plus Pourquoi pas des poulets, se disait la donzelle Et même si le renard m'étouffe deeeux trois chapons En vendant ceux qui restent j'achèterai un cochon Ca becquette trois fois rien, ça fait un tas de lard J'aurais, le revendant, du blé plein mes tiroirs. Et qui qui va s'payer avec tout cet artiche Une vache et puis son veau Que j'entends gazouiller déjà dans mon enclos ? Cherchez pas, c'est bibiche. Là-dessus, la môme Perrette S'emmêle la trottinette V'là tout le jus d'loloches Qui se fait la valoche... L'histoire fit marrer les pecquenots On l'appela la môme Lolo.
Moralité: Ca n'est pas de rêver dont il faut se méfier Les cochons, les couvées sont pas bien dangereux Non, quand tu prends la route, faut toujours vérifier S'y a pas un con en face et la pression des pneus !
La laitière et le pot au lait de Jean de La Fontaine
Perrette sur sa tête ayant un Pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue elle allait à grands pas ; Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile Cotillon simple, et souliers plats. Notre Laitière ainsi troussée Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l’argent, Achetait un cent d’œufs, faisait triple couvée ; La chose allait à bien par son soin diligent. « Il m’est, disait-elle, facile D’élever des poulets autour de ma maison : Le Renard sera bien habile, S’il ne m’en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ; Il était quand je l’eus de grosseur raisonnable ; J’aurai le revendant de l’argent bel et bon ; Et qui m’empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? » Perrette là-dessus saute aussi, transportée. Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ; La Dame de ces biens, quittant d’un œil marri Sa fortune ainsi répandue, Va s’excuser à son mari En grand danger d’être battue. Le récit en farce en fut fait ; On l’appela le Pot au lait.
Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ? Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous, Autant les sages que les fous ? Chacun songe en veillant, il n’est rien de plus doux : Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes : Tout le bien du monde est à nous, Tous les honneurs, toutes les femmes. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; Je m’écarte, je vais détrôner le Sophi ; On m’élit roi, mon peuple m’aime ; Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant : Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ; Je suis gros Jean comme devant. | |
| | | Soly Anidjar
Nombre de messages : 42588 Age : 72 Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: Re: LES FABLES DE JEAN DE LA FONTAINE EN ARGOT Mar 25 Oct 2011 - 6:57 | |
| Le corbeau et le renard en argot par Pierre Perret
Maître Corbeau sur un chêne mastard Tenait un from'ton dans le clapoir. Maître Renard reniflant qu'au balcon Quelque sombre zonard débouchait les flacons Lui dit: "Salut Corbac, c'est vous que je cherchais. A côté du costard que vous portez, mon cher, La robe du soir du Paon est une serpillière. De plus, quand vous chantez, il paraîtrait sans charre Que les merles du coin en ont tous des cauchemars." A ces mots le Corbeau plus fier que sa crémière, Ouvrit grand comme un four son piège à ver de terre. Et entonnant "Rigoletto" il laissa choir son calendo. Le Renard le lui pique et dit: "Apprends mon gars Que si tu ne veux point tomber dans la panade N'esgourde point celui qui te passe la pommade ..."
Moralité:
On doit reconnaître en tout cas Que grâce à Monsieur La Fontaine Très peu de chanteurs d'opéra Chantent aujourd'hui la bouche pleine.
Le corbeau et le renard de Jean de La Fontaine
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l’odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau. Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie : Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s’en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute. Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute." Le Corbeau honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
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