L'Histoire de la Broderie
Les broderies les plus anciennes ont été retrouvées dans des tombeaux égyptiens ainsi que dans les tombes des oasis de la route de la soie, comme celles de l'oasis de Toufan ramenées par l'explorateur Yves Lecoq. Ces toiles de soie noire ou bleue foncée sont brodées de motifs géométriques.
Beaucoup d'autres pays eurent des brodeurs remarquables sur le pourtour de méditerranée : à Bône en Algérie, Fès, Meknès, Rabat, Salé, Tétouan, Checaouen et Azemour au Maroc.
Les broderies marocaines sont d'origine hispano-mauresque.
Celles de Tétouan en sont les meilleurs exemples. Cette origine s'explique par le fait qu'à sa destruction en 1401 par le roi de Castille Henri III, ses habitants furent exilés en Espagne.
Après la chute de Grenade en 1492, les réfugiés de Cadiz, Baeza, Almeria dont les tissages étaient célèbres, se réinstallèrent à Tétouan, enmenant avec eux la tradition des broderies hispano-mauresques aux origines coptes et orientales. A Tétouan, il faut adjoindre Fès et Salé. Fès, capitale intellectuelle et raffinée produisit des broderies en soie monochromes sur des tissus fins exécutées à points comptés sur métier. Ces broderies ont une grande similitude, et pour cause, avec celles d'Andalousie. Quant à Salé, elle offre des broderies raffinées. Ce sont des ouvrages à fils comptés, sans envers monochrome ou à deux ou trois tons.