MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR
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MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR

HISTOIRE DES JUIFS DU MAROC-CASABLANCA-RABAT-MAZAGAN-MOGADOR-AGADIR-FES-MEKNES-MARRAKECH-LARACHE-ALCAZARQUIVIR-KENITRA-TETOUAN-TANGER-ARCILA-IFRANE-OUARZAZAT-BENI MELLAL-OUEZANE
 
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 FAMILLE BRAUNSCHVIG DE TANGER

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Soly Anidjar
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MessageSujet: FAMILLE BRAUNSCHVIG DE TANGER   FAMILLE BRAUNSCHVIG DE TANGER Icon_minitimeSam 10 Avr 2010 - 22:40


Originaire de la région de Colmar, Benjamin Braunschvig, après des études rabbiniques à Metz, s’était fixé à Lyon dans les années 1860. Le négoce des soieries l’amena à s’intéresser au développement des relations commerciales avec le Maroc, et il s’installa lui-même à Tanger en 1890, après y avoir fondé une affaire d’import-export. Son fils Georges, né en 1870, vint seconder son père et développa considérablement la maison Braunschvig, tout en apportant son concours au développement de la colonisation française. Il épousa en 1904 Laure Simon, née en 1877 dans une famille d’industriels juifs d’origine allemande, installée à Sainte-Marie-aux-Mines, sur le versant alsacien des Vosges, alors annexé par l’empire allemand. De ce mariage naquirent deux enfants, Paul en 1905, et Jules en 1908.

2 La petite enfance de Jules se déroule entre deux mondes, le Maroc et la France, mais à la déclaration de guerre, en 1914, la famille se fixe à Lyon. La mère, Laure Braunschvig, décède en 1916 de la grippe espagnole et la famille se replie à Paris, près du grand-père Benjamin. C’est la sœur de Georges, Fanny, qui assume désormais le rôle maternel. À son contact, Jules renforce ses aptitudes artistiques héritées de sa mère, et se découvre un lien, qui ira en s’approfondissant, avec le judaïsme. C’est également au cours de ces années d’enfance que Jules Braunschvig devient un bilingue parfait, grâce à la présence d’une gouvernante anglaise, Miss Arthur. Cette compétence, peu courante dans la bourgeoisie juive francophone, lui donnera les moyens de concrétiser plus tard ses qualités innées de diplomate.

3 Ses études se déroulent au lycée Jeanson-de-Sailly, où il se lie avec des camarades qui le marqueront fortement. Ainsi en est-il, par exemple, de son amitié pour Jacques Bingen, futur martyr de la France libre, Jacques Lindon, qui sera plus tard l’un des présidents de la Cour de cassation, ou encore Guillaume Guindey, l’un des futurs hauts fonctionnaires de la Quatrième République. Jules Braunschvig entreprend ensuite une licence à la Faculté de droit de Paris ainsi qu’un diplôme à l’École libre des sciences politiques. C’est au cours de ces études que son père Georges décède, début 1928. Âgés respectivement de 20 et 23 ans, les deux frères reprennent la gestion de l’entreprise familiale, et malgré toutes les difficultés, notamment leur jeunesse et leur inexpérience, réussissent à poursuivre le développement de « l’empire économique » de la maison Braunschvig à Casablanca, faisant la navette entre le Maroc et Paris. En cette fin des années vingt l’intérêt de Jules Braunschvig pour le judaïsme s’accroît, et son rôle d’homme d’affaires ne l’empêche pas de commencer à militer concrètement à partir de 1932. À cette date, en effet, il est coopté au comité central de l’Alliance que préside alors l’orientaliste Sylvain Lévi et où son père avait siégé avant lui. Rapidement, il devient la cheville ouvrière de trois domaines d’activité de l’Alliance : il représente celle-ci au Maroc, s’occupe activement de la commission des écoles, et s’investit dans la question de l’accueil des réfugiés. Parallèlement, il crée un cercle d’étude du judaïsme intitulé Yavné, qui réunit dans son bureau, une fois par mois, quelques dizaines d’intellectuels juifs. Parmi ceux-ci Marcus Kohn, avec qui il participe à la création de l’école Maïmonide à Boulogne en 1935, première école secondaire juive créée en France depuis la Révolution.
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MessageSujet: Re: FAMILLE BRAUNSCHVIG DE TANGER   FAMILLE BRAUNSCHVIG DE TANGER Icon_minitimeSam 10 Avr 2010 - 22:41

Son intérêt pour la lutte contre l’antisémitisme et son rôle dans l’accueil des Juifs d’Allemagne amènent Jules Braunschvig a participer au Comité de vigilance, puis au Comité de la rue du Cirque, créés à l’instigation du baron Robert de Rothschild. C’est grâce à ces contacts qu’il contribue pour une part déterminante au sauvetage des 947 réfugiés du Saint-Louis, un bateau dérivant en mai 1939 à travers l’Atlantique sans pouvoir trouver une terre d’accueil pour les Juifs d’Allemagne qui se trouvent à bord.

5 En septembre 1939, Jules Braunschvig, qui est officier de réserve, se retrouve sous-lieutenant d’intendance sur le front de Lorraine. Son courage pendant la débâcle de mai 1940 lui vaut une citation, mais il est fait prisonnier et se retrouve dans un oflag en compagnie de plusieurs Juifs, dont son ami Marcus Kohn. Autour de ce dernier se crée une véritable petite université du judaïsme, dont Jules est l’un des étudiants les plus assidus. La dernière année de captivité se passe dans un camp de représailles dans le nord de l’Allemagne, où il retrouve son frère Paul. C’est en sa compagnie qu’il réussit, au moment de la Libération, à gagner le camp de Bergen-Belsen pour y apporter des médicaments. Il y découvre l’ampleur de la Shoah.

6 Rentré à Paris en 1945, il décide de s’installer au Maroc, et de consacrer son énergie et son temps au sauvetage du judaïsme. Son activité devient alors véritablement multiple, et peut se résumer de la manière suivante :

7 Dès mai 1945, il reprend sa place au comité central de l’Alliance, présidé alors par René Cassin, le futur prix Nobel de la Paix. Il reçoit presque aussitôt une délégation spéciale pour le Maroc, puis devient vice-président de ce comité en 1946. En 1960, il prend en outre la présidence de la commission des écoles, puis devient, en 1973, président délégué. Il succède à René Cassin en 1976, après le décès de celui-ci. Il exerce ses fonctions de président jusqu’en 1985, date à laquelle il fait appel à Adolphe Steg pour lui succéder. Nommé président d’honneur, il reste également président de Kyach, la délégation de l’Alliance en Israël.

8 De 1945 à 1955, année de l’indépendance du Maroc, Jules Braunschvig se consacre au développement de l’éducation juive dans ce pays. Il parvient ainsi à porter le nombre des élèves fréquentant les écoles de l’Alliance de 12 000 à 32 000. Il fonde également, en 1946, avec le rabbin Rouche et son équipe, l’École normale hébraïque de Casablanca, qui continue à former des enseignants de qualité jusqu’à ce jour. Après l’indépendance, les frères Braunschvig devront liquider peu à peu leurs affaires au Maroc.

9 Dans les années 1960 et 1970, son action en faveur de l’éducation juive prend des formes multiples. C’est le cas en France même, où Jules Braunschvig est, entre autres, président du conseil d’administration de l’École normale israélite orientale (ENIO), et travaille en étroite collaboration avec son directeur, le philosophe Emmanuel Levinas. De même un peu partout à travers le monde, mais plus particulièrement en Israël. Il faut signaler en particulier la création de l’Institut Kerem à Jérusalem, fondé avec Marcus Kohn en 1973 et destiné à former des enseignants dans l’esprit d’une rencontre entre la tradition juive et l’humanisme.
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MessageSujet: Re: FAMILLE BRAUNSCHVIG DE TANGER   FAMILLE BRAUNSCHVIG DE TANGER Icon_minitimeSam 10 Avr 2010 - 22:42

Ces différentes actions sont appuyées par un travail diplomatique exceptionnel, qui ne se contente pas des liens traditionnels avec la diplomatie française ou le Joint. Il crée dès 1946 l’association des Amis américains de l’Alliance, et, la même année, devient vice-président du Comité consultatif des organisations juives (CCJO), une ONG accréditée auprès des commissions et agences des Nations Unies. Membre du conseil d’administration de la Conférence des réparations pour les dommages matériels causés aux Juifs par l’Allemagne nazie (la Claims Conference), il participe également à la Memorial Fondation for Jewish Culture qui en est le prolongement. Il devient aussi, dans les années soixante, vice-président du conseil d’administration de la Jewish Colonization Association (ICA).

11 Jules Braunschvig a épousé en 1947 Gladys Tolédano, issue d’une vieille famille de Tanger, installée depuis une génération aux États-Unis. Celle-ci a été associée étroitement à toutes les entreprises de son mari. Ils ont eu trois enfants : Daniel, ingénieur et homme d’affaires, qui vit à Jérusalem et préside actuellement Kyach, l’Alliance en Israël ; Myriam, philosophe et artiste, et David, avocat, qui vivent tous deux aux États-Unis. Malgré ses nombreuses occupations, Jules Braunschvig a continué, à travers toutes les années, à exprimer sa sensibilité artistique à travers la peinture. Lauréat en dessin du Concours général en 1925, ayant suivi les leçons de Paul Allizard, son style est influencé profondément par l’impressionnisme, ainsi que par un optimisme qui transparaît dans chacune de ses toiles.

12 Ses multiples activités lui ont valu un certain nombre de distinctions : chevalier de la Légion d’honneur en 1951, il sera élevé au grade d’officier en 1966, puis de commandeur en 1984. Docteur honoris causa du Jewish Theological Seminar de New York en 1978, il a été fait Yakir Yeroushalayim (citoyen d’honneur de Jérusalem) en mai 1988. C’est en effet dans cette ville, chère à son cœur de Juif militant et de sioniste, qu’il s’est installé après sa démission de la présidence de l’Alliance en 1985. C’est là qu’il s’est éteint, au soir d’une vie tout entière consacrée au renforcement du judaïsme.
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