Rabbi Haïm Pinto de Casablanca que l’on dénomme aussi Rabbi Haïm Pinto Hakatane (le petit) pour le distinguer de son Grand-Père, Rabbi Haïm Pinto Hagadol (le Grand), naquit à Essaouira en l’an 5625 (1855) et a quitté ce monde le 15 Hechvan 5698 (20.10.1937). Il est le fils de Rabbi Yéhouda Pinto et le petit-fils de Rabbi Haïm Pinto (Hagadol) qui est enterré à Mogador. La maison qu’il habitait à Casablanca, située au 36 de la rue du Commandant Provost, est devenue un lieu de pèlerinage pour les Juifs qui y viennent y allumer des cierges.
Les deux fils du saint, Rabbi Raphaël Pinto -intitulé Baba Raphaël- et Rabbi Meïr Pinto -intitulé Baba Meyer- jouissaient du prestige familial. Leur assassinat en 1980, frappa de stupeur la population et les fidèles de la famille.
Selon son habitude sacrée... il prélevait de l’argent aux gens pour le distribuer aux pauvres. Après avoir fini de répartir l’argent, il lavait le foulard qui servait à la collecte. Une fois, on lui demanda pourquoi il faisait cela et il répondit qu’il n’y avait rien de plus crasseux au monde que l’argent. - Je lave donc mon foulard pour le purifier de cette saleté ! Certes, il vivait de l’argent que nous donnions, mais il disait toujours : - l’argent c’est sale ! Il avait encore une autre habitude sacrée. Il rentrait chaque jour dans la demeure d’un pauvre et demandait : - Qu’avez vous préparé aujourd’hui à manger ? Je veux goûter à ce que vous avez cuisiné! On sait bien ce que mange un pauvre : des légumes, un bout de pain et c’est tout, ou bien du pain avec du thé et une salade de légumes. Le saint Pinto - qu’il repose en paix - s’asseyait avec eux, mangeait de leur pain, leur apportait de la joie et les quittait en les bénissant. Il n’aimait pas toujours manger à la table des riches. Il disait que la Chékhinah et la bénédiction règnent davantage sur la table des pauvres que sur celle des riches. Il disait que la crainte de D... s’acquiert justement dans l’indigence et la gêne et non dans la prospérité.
Il été réputé pour sa modestie et son don de prophétie comme en témoigne l’histoire suivante:
«Il y a près de soixante dix ans (vers 1924) Rabbi Haïm Pinto faisait la «bénédiction de la lune» (prière que l’on fait mensuellement en plein air, le soir de la pleine lune). Après la bénédiction, il dit à ceux qui l’accompagnaient :
- Qu’avons-nous dit à l’instant dans la bénédiction ? Kéchem Ché Anou Mérakdim... (extrait du rituel : de même que nous bondissons devant toi sans t’atteindre...) Je vous promets que certains d’entre vous mériteront de voir le jour où l’homme s’élèvera jusqu’à la lune et bondira sur elle !
Les fidèles présents lui demandèrent :
- Est-ce possible ?
Il leur répondit :
- Ceci se réalisera !
Sa Hilloula à lieu le 15 Hechvan (que son Mérite nous protège. Amen)