La névralgie pudendale
La névralgie pudendale est une affection neurologique touchant un nerf qui se trouve dans la région profonde du bassin. Pouvant à tort être confondue avec des troubles gynécologiques ou urologiques, cette névralgie provoque des douleurs parfois insupportables, dans différentes régions du bassin. Avec Doctissimo, le point sur cette atteinte neurologique relativement rare.
À l'origine de la névralgie pudendale ou algie pudendale, l'atteinte d'un nerf situé dans le bassin. Les douleurs sont les premiers symptômes ressentis par les personnes touchées par ce trouble. Avec le Dr De Bisschop, ancien attaché d'électrophysiologie des hôpitaux de Marseille, Doctissimo décrypte cette affection et ses traitements.
La douleur, principal symptôme de l'algie pudendale
La névralgie pudendale affecte environ 3 % de la population, avec une légère prédilection pour les femmes. Elle se déclare surtout entre 30 et 60 ans, mais peut également toucher les enfants. Cette affection se caractérise toujours par des douleurs, souvent intenses, dues à l'irritation d'un nerf présent dans le bassin : le nerf pudendal. Cette irritation est en partie causée par une inflammation des tissus conjonctifs qui entourent le nerf.
Les patients ressentent des douleurs, brûlures ou décharges électriques. Ces douleurs, parfois insupportables, apparaissent dans la journée et sont exacerbées par la position assise. Ce qui pousse les patients à rester debout pour soulager ces douleurs.
Comme le nerf pudendal innerve différentes zones intimes du corps (voies urinaires, anus, rectum, périnée et organes génitaux), les douleurs sont localisées différemment selon les individus. Ainsi, les femmes peuvent par exemple croire à tort à une affection gynécologique lorsqu'elles ressentent des douleurs à la vulve ou au clitoris. D'où l'importance d'un bon diagnostic, afin de traiter au plus vite cette affection qui finit souvent par perturber la vie sociale et professionnelle.
Névralgie pudendale : l'importance d'un bon diagnostic
En cas de douleurs, la première démarche consiste à aller voir son médecin traitant. En fonction de la localisation de ces douleurs, celui-ci aiguillera le patient vers un spécialiste (gynécologue, urologue ou proctologue). Si le spécialiste ne trouve pas la cause de ces douleurs, des examens complémentaires devront être fait. "Seul un électromyogramme des réflexes sacrés étagés, complété d'un écho-doppler et d'une échographie, permet de confirmer le diagnostic d'une névralgie pudendale", explique le Dr De Bisschop. "Il est indispensable que cet examen soit fait par un électrophysiologiste spécialisé dans le syndrome périnéal, ou périnéologue", insiste le médecin.
"Beaucoup de personnes attendent plusieurs mois, voire même des années, avant d'être fixées et de mettre un nom sur leurs douleurs. C'est alors un véritable parcours du combattant", regrette Agnès Julien, la présidente de l'Association des malades d'algies pudendale (AMAP). En effet, comme la maladie est méconnue et peut facilement se confondre avec d'autres troubles, il arrive que les patients soient dans une véritable errance diagnostique. D'où l'intérêt de suivre un bon parcours diagnostique. Les patients peuvent aussi contacter les associations de malades qui pourront les conseiller, les soutenir et les aider dans leurs démarches.