Le protectorat espagnol au Maroc était la partie du Maroc sous un régime de protectorat de l'Espagne, établi par le traité franco-espagnol de Madrid du 27 novembre 1912, faisant notamment suite au traité franco-marocain de Fès du 30 mars 1912 instituant le protectorat français au Maroc (d'autres « tractations » surtout occidentales, parfois secrètes, y ayant mené, tout comme pour le protectorat français au Maroc).
Le protectorat se composait de deux domaines actuels du Maroc, géographiquement disjoints : la région du nord du Maroc, qui comprend les régions du Rif et du Jebala, ainsi que l'actuelle ville de Tarfaya et ses alentours, en bordure de l'ancienne colonie espagnole du Sahara espagnol, au sud-ouest et au nord Drâa fleuve comme frontière. Huit mois avant l'accord, la France avait établi son protectorat sur la plus grande partie de l'actuel Maroc, concédant à l'Espagne plus une zone d'influence qu'un réel protectorat et faisant d'elle un « sous-locataire de la France », expression méprisante de journaux français de l'époque. Toutefois, une administration de l'Espagne sur sa zone nord d'influence a pu mieux s'organiser suite à la fin de la guerre du Rif (1921-1926), lorsque la région fut « pacifiée ».
Le protectorat espagnol a duré jusqu'au 7 avril 1956, date à laquelle l'indépendance du Maroc fut reconnue, peu après la France, par l'Espagne ; cependant, la zone sud de ce protectorat (« zone de Tarfaya ») ne fut libérée qu'en 1958.