MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR
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MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR

HISTOIRE DES JUIFS DU MAROC-CASABLANCA-RABAT-MAZAGAN-MOGADOR-AGADIR-FES-MEKNES-MARRAKECH-LARACHE-ALCAZARQUIVIR-KENITRA-TETOUAN-TANGER-ARCILA-IFRANE-OUARZAZAT-BENI MELLAL-OUEZANE
 
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 ESCLAVES D'AFRIQUE

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MessageSujet: ESCLAVES D'AFRIQUE   ESCLAVES D'AFRIQUE Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 7:51

L'esclavage en Afrique est une constante de l'histoire du continent. Il fut pratiqué par diverses civilisations depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui. Il donna lieu à un important trafic d'hommes, la traite négrière et marqua profondément la géographie et les sociétés africaines.
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MessageSujet: Re: ESCLAVES D'AFRIQUE   ESCLAVES D'AFRIQUE Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 7:52

Si les spécialistes s'accordent pour dire que l'esclavage, tel qu'il se pratiqua dans la Grèce antique, n'a pas existé en Égypte avant la période ptolémaïque, c'est-à-dire, avant l'invasion grecque, certaines formes de servitudes existaient néanmoins dans la civilisation égyptienne : la corvée était imposée à tous pour les grands travaux tels que l'entretien des canaux d'irrigation ou la construction de grands monuments. Les condamnations de droit commun se traduisaient dans certains cas par des travaux forcés. Outre le fait que le régime quotidien était moins dur que dans d'autres civilisations, les serviteurs avaient une personnalité juridique et pouvaient posséder un capital. Les ouvriers qui travaillaient sur les chantiers des pyramides étaient des hommes soumis, mais libres et respectés.

Les Romains conquirent l'Afrique du Nord à la fin de la République et au début de l'empire ; ils imposèrent l'esclavage dans ces régions. Au cours du Bas-Empire, l'esclavage devient moins important car il est relayé par le système du colonat. Saint Augustin, évêque d'Hippone d'origine berbère apporte au début du Ve siècle une justification théologique à l'esclavage : on est ou devient esclave en raison de ses péchés, ou à défaut en raison du péché originel.

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MessageSujet: Re: ESCLAVES D'AFRIQUE   ESCLAVES D'AFRIQUE Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 7:55

L'Égypte islamique a largement fait usage des esclaves soldats, les Mamelouks, capturés ou achetés parmi les chrétiens et les tribus païennes, puis instruits au métier des armes et affranchis. En 1260, leur chef Baybars prit le pouvoir. Les Mamelouks le conservèrent jusqu'à la conquête par les Turcs en 1516-1520. Il faut remarquer que même lorsqu'ils furent les maîtres de l'Égypte, les mamelouks conservèrent leur mode de recrutement, à partir d'esclaves.

L'Empire ottoman qui domine le nord de l'Afrique à partir du XVIe siècle continue la pratique de l'esclavage. Les esclaves venaient des régions slaves et d’Afrique. Ils étaient employés dans l’armée, la marine, les harems. Certains étaient domestiques ou artisans. Les Ottomans ont créé à partir du XVe siècle des unités d'élites avec des esclaves chrétiens, les janissaires. Ces esclaves étaient encasernés très jeunes, entraînés et convertis à l'Islam.

Jusqu'au XIXe siècle, les corsaires nord-africains capturent des esclaves sur les côtes des pays européens et les navires européens. Entre 1530 et 1780, au moins 1,2 million d'Européens furent emmenés en esclavage en Afrique du Nord (seul le nombre d'hommes est à peu près quantifiable, tandis que le nombre de femmes victimes de cette traite est très difficile à quantifier et généralement largement sous-estimé).

Aujourd'hui, l'esclavage en Mauritanie continue d'exister bien qu'il ait été aboli en 1981. Il concerne les descendants des noirs asservis il y a des générations; ils travaillent en partie encore comme esclaves pour les "maures blancs". On ne connait pas exactement le nombre des esclaves dans ce pays, mais on estime qu'ils sont des centaines de milliers. L'experte de l'esclavage moderne Kevin Bales estime que la proportion d'esclaves dans la population totale est la plus haute du monde. Il y a des organisations en Mauritanie comme El Hor et SOS Esclaves qui luttent contre l'esclavage. Le 8 août 2007 le Parlement du pays a adopté une loi criminalisant l'esclavage, puni de dix ans d'emprisonnemen.
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MessageSujet: Re: ESCLAVES D'AFRIQUE   ESCLAVES D'AFRIQUE Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 7:57

L'esclavage était une institution établie de longue date dans les sociétés noires africaines : il permettait, comme le mariage, d'augmenter la richesse du groupe. Il s'agissait d'une pratique courante. D'autre part, la traite transatlantique de l'époque moderne n'aurait pas été possible sans la participation de négriers africains : lorsqu'ils débarquaient sur les côtes occidentales de l'Afrique, les marchands européens achetaient ou troquaient les esclaves noirs capturés à l'intérieur des terres. Sur le littoral de l'Afrique de l'est, les marchands arabes, indiens, malais et même chinois venaient s'approvisionner auprès des intermédiaires noirs.

Les principaux royaumes négriers furent :
Traite transatlantique : Ashanti
Dahomey
états Yorouba
congo
Traite zanzibarite : Zanzibar


Estimation de la proportion d'esclaves dans la population :
de Zanzibar au XIXe siècle : 65 à 90 % ; voir aussi l'article Tippo Tip
de la côte kenyane : 90 %
de Madagascar : 50 %
de l’Empire de Sokoto (Nigeria actuel) au XIXe siècle : 50 %
du sultanat des Foundjis (Soudan actuel) : 1/3 à 2/3
du Ouidah (Bénin actuel) au XIXe siècle : 50 %
du Royaume du Kanem-Bornou : 1/3 à 40 %
de la Sénégambie (1300-1900) : 1/3
de la Sierra Leone au XIXe siècle : 50 %
des Ashanti et des Yoruba : 1/3
des Doualas (actuel Cameroun) : 50 %
de l'Empire Kongo : 50 %

Au début du XIXe siècle, l'Empire zoulou réduisit de nombreuses personnes en esclavage à l'occasion de son expansion9. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le cardinal Charles Martial Lavigerie dénonce l'esclavage en Afrique.
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MessageSujet: Re: ESCLAVES D'AFRIQUE   ESCLAVES D'AFRIQUE Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 7:59

Avec l'avancée de l'islam, l'esclavage se développe. Dès le VIIe siècle, sans parler de conquêtes, les premiers raids arabes dans le Sahara approvisionnent les marchés aux esclaves. Dès le VIIIe siècle, des marchands soninkés échangent des esclaves contre du sel, du cuivre ou des tissus. Au XIe siècle, le trafic caravanier augmente et les chefs de tribus africaines se convertissent.

En Afrique occidentale, les trois plus importants empires du Moyen Âge, l'Empire du Ghana (IXe - XIe siècles), l'Empire du Mali (XIIIe - XVe siècles) et l'Empire songhai (XVe - XVIe siècles) ont tous pratiqué l'esclavage à des degrés divers. Il y avait de nombreux esclaves noirs, mais aussi des blancs achetés aux marchands arabes qui circulaient à travers le Sahara ou qui étaient implantés en Afrique occidentale. Au XIe siècle, le géographe andalou El-Békri évoque des esclaves blancs et noirs dans le royaume d'Aoudaghost. Dans l'Empire de Ghana, l'or était extrait par des esclaves. D'autres étaient employés comme gardes de l'empereur. Dans la capitale Koumbi Saleh, la population était répartie par quartiers en fonction de leur ethnie, de leur clan ou de leurs activités : le quartier des blancs étaient réservés aux Arabes. La majorité des habitants de l'Empire était animiste, mais la minorité musulmane était tolérée.
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MessageSujet: Re: ESCLAVES D'AFRIQUE   ESCLAVES D'AFRIQUE Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 8:00

Les populations soumises étaient réduites en esclavage : c'est par exemple le cas lorsque les Sossos s'emparent du Ghana15. Au XIIIe siècle, l'Empire du Mali est fondé et étend sa souveraineté sur une partie de l'Afrique occidentale. Le premier empereur, Soundiata Keïta décide de réglementer l'esclavage (Charte du Manden). La charte de Kouroukan Fouga prescrit de ne pas maltraiter les esclaves ; mais ses dispositions sont remises en cause après sa mort16 et l'esclavage se développa au XVe siècle. L'islamisation de l'Empire du Mali limite en principe l'esclavage aux non-musulmans. L'Empire poursuit les échanges avec les états d'Afrique du Nord et l'on rencontre des marchands arabes et juifs dans les villes. En 1324, l'empereur Kankou Moussa part en pèlerinage à La Mecque en 1324 accompagné de 1000 à 2000 personnes, dont de nombreux esclaves. Selon l'auteur égyptien Al-Omary, l'empereur acheta des esclaves pendant son séjour au Caire, notamment des mamelouks et des femmes blanches, musulmanes et chrétiennes.

Aux XVe et XVIe siècle, l'Empire songhaï domine l'Afrique de l'Ouest. Son empereur (askia) possède un harem de femmes musulmanes et européennes achetées en Afrique du Nord.

Au XVIe siècle, les expéditions menées par les gouverneurs d'Alger se multiplient dans le Sahara central. L'effondrement de l'empire songhaï entraîne une chasse aux esclaves dans les pays du Niger. La traite atlantique est approvisionnée par les guerres entre rois et clans africains. La traite transsaharienne décline.
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MessageSujet: Re: ESCLAVES D'AFRIQUE   ESCLAVES D'AFRIQUE Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 8:00

Dès le VIIe siècle, plusieurs expéditions musulmanes montent vers la Nubie, en suivant le Nil. Les vainqueurs exigent des esclaves comme tribut : en 642, le roi de Nubie Kalidurat doit livrer 360 esclaves par an aux musulmans. Selon le même processus, une série de raids musulmans menacent l'Abyssinie chrétienne. Les Arabes traversent la Mer Rouge et s'installent sur la côte éthiopienne, en fondant d'abord quelques comptoirs de traite négrière (archipel des Dahlaks, Aydab et Souakim par exemple). Les marchands arabes y échangent les produits apportés par des marchands asiatiques contre des esclaves noirs. En effet, des inscriptions javanaises et des textes arabes montrent qu'aux IXe et Xe siècles Java entretenait des échanges commerciaux avec la côte est de l'Afrique, qui incluaient l'achat d'esclaves "jenggi", c'est-à-dire originaires du "Zenj", nom que les Arabes de l'époque donnaient à la côte est de l'Afrique.

Puis les Arabes pénètrent davantage dans les terres et finissent par installer de petits sultanats autonomes en Éthiopie : celui d'Adal par exemple exportait les esclaves du pays. Ces sultanats disparurent au XVe siècle. Au XVIe siècle, les raids viennent à nouveau d'Égypte où les Turcs s'installent. Le négus d'Éthiopie appelle les chrétiens d'Occident à l'aide. L'Espagne, l'Italie et le Portugal envoient des hommes. Les Portugais voulant contrôler la route des Indes orientales attaquent les comptoirs arabes : en 1517, ils incendient le comptoir arabe de Zeilah. Christophe de Gama mène une expédition en Abyssinie vers 1542-1543. Les renforts portugais repoussent les Turcs vers le nord de l'Abyssinie.
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MessageSujet: Re: ESCLAVES D'AFRIQUE   ESCLAVES D'AFRIQUE Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 8:08

L'esclavage a été aboli au Maroc en 1922.
Article très interressant sur l'esclavage au Maroc écrit par M. Michaux-Bellaire en 1907 (ne pas oublier de remettre dans le contexte de l'époque)

L'Esclavage au Maroc en 1907.

Consulté sur la question de l'esclavage au Maroc, M. Michaux-Bellaire répondait, en 1907, à un correspondant espagnol la lettre suivante:

Vous avez bien voulu me demander des renseignements sur l'esclavage au Maroc ; c'est bien simple : malgré les quelques vœux assez timides émis par la diplomatie européenne, l'esclavage fonctionne encore au Maroc librement et publiquement. Sans doute dans les villes du bord de la mer, comme à Tanger, là où les Européens sont nombreux, à Fès même, depuis quelques années les ventes d'esclaves ne sont pas faites en public, et les marchés d'esclaves n'existent plus ; mais le principe de l'esclavage n'a été atteint en rien, et les ventes d'esclaves, pour avoir revêtu une forme clandestine, n'en sont pas moins parfaitement licites et légitimes, et personne ne pourrait s'opposer à ce qu'elles se fissent en public, en vertu d'un droit quelconque. Si on dissimule ces ventes aux yeux des Européens, c'est par une sorte de sentiment de courtoisie, d'une part, et d'autre part surtout pour éviter des interventions possibles de nature à causer au gouvernement du pays l'ennui d'explications, de pourparlers ; mais il ne faut pas perdre de vue qu'une intervention de ce genre ne pourrait, jusqu'à présent, s'appuyer sur aucun droit réel d'intervenir.
Le principe de l'esclavage, c'est-à-dire de la propriété d'un être humain par un autre être humain, est absolument admis par les lois comme par la mentalité marocaines et ne soulève aucune idée de réprobation ni de pitié chez les indigènes. Les esclaves eux-mêmes ne sentent aucun sentiment de révolte contre leur état. Il arrive parfois qu'ils s'échappent, mais non pas pour essayer de sortir de l'esclavage, et simplement parce qu'ils sont mal où ils se trouvent et qu'ils espèrent, dans un changement, trouver un meilleur maître. D'autre part, il est fréquent que des esclaves affranchis restent dans la maison de leur maître, incapables qu'ils sont de supporter la responsabilité de leur propre existence, trop lourde pour eux.
Le principe de l'esclavage au Maroc est antérieur à l'arrivée de la religion musulmane dans ce pays. Il ne faut pas oublier d'ailleurs que le principe de l'esclavage a été le premier pas des hommes dans la voie de la civilisation. L'homme à l'état sauvage tue ses prisonniers, et parfois les mange ; il ne les asservit pas. Réduire les prisonniers en esclavage et mettre à profit leur-travail, c'est-à-dire l'exploitation du plus faible par le plus fort, a été le point de départ de toutes les sociétés, et a continué à travers les siècles jusqu'à nos jours, où la force est représentée par le capital. 11 n'est donc pas surprenant que dans un pays comme le Maroc, où l'organisation même de la société est à peine ébauchée, cette société ait conservé l'esclavage qui en était la base primitive, et que l'esclavage social n'y ait pas remplacé encore l'esclavage proprement dit.

J'avais été frappé par ce fait qu'au Maroc les esclaves sont musulmans, et je m'étais demandé s'il était conforme au Coran qu'un Musulman ou une Musulmane pût être vendu comme une marchandise même à un autre Musulman.

J'avais espéré trouver là un moyen de lutter contre l'esclavage au Maroc, en établissant qu'il était contraire à la loi du Prophète de vendre un Musulman aux enchères ou de gré à gré.

Malheureusement, d'après le Coran lui-même, il est parfaitement admis qu'un Musulman soit l'esclave d'un autre Musulman, et je cite : Coran, traduction Kazimirski, page 32, chapitre II, verset 220 : « N'épousez pas les femmes idolâtres tant qu'elles n'auront pas cru, une esclave croyante (c'est-à-dire musulmane) vaut mieux qu'une femme libre idolâtre... un esclave croyant vaut mieux qu'un individu libre, etc.. >
Le Prophète admet donc qu'un Musulman ou qu'une Musulmane puisse être esclave d'un autre Musulman.

Il admet également les eunuques, ainsi qu'on le voit au chap. XXIV, verset 32, page 282 : « Commandez aux femmes qui croient de baisser leurs yeux, etc., de ne montrer leurs ornements qu'à leurs maris ou à leurs pères, etc., etc., ou à leurs esclaves mâles qui n'ont pas besoin de femmes... »
Dans le même chapitre, au verset 33, on trouve ceci : « Ne forcez point vos esclaves à se prostituer pour vous procurer des biens passagers de ce monde, si elles désirent garder leur pudicité. » Il semble résulter de cette prescription qu'au temps de Mohammed, on se servait des femmes esclaves comme de moyens de rapport, même de force ; le Prophète défend de le faire dans ces conditions, mais il parait autoriser cette source de revenus si l'esclave est consentante.
Le Coran admet donc l'esclavage entre Musulmans et avec ses pires conséquences.
Au Maroc, les esclaves mâles sont généralement employés aux travaux des champs et leur situation n'est pas plus mauvaise que celle des domestiques libres employés aux mêmes travaux. Elle est même souvent meilleure. Par le fait que l'esclave est son bien et sa chose, le maître a souvent dans un esclave intelligent beaucoup plus de confiance que dans un homme libre, et certains esclaves arrivent ainsi à la situation de véritables intendants et ont des hommes libres sous leurs ordres. Le fait d'être esclave n'empêche pas d'ailleurs d'arriver aux plus hautes situations, et l'illustre grand-vizir Si Ahmed ben Moussa ben Ahmed, vulgairement connu sous le nom de " Ba Ahmed ", qui était régent de l'empire après la mort de Moulay El Hassan pendant la minorité du Sultan actuel, était esclave, comme son père et son grand-père, qui étaient comme lui grands-vizirs. 11 est vrai qu'ils étaient esclaves du Sultan, mais ils n'en étaient pas moins en état d'esclavage. Le nègre " Faradji ", gouverneur de Fès El Djedid sous Sidi Mohammed, était esclave également, et bien d'autres.
Tous les esclaves grands seigneurs restent la propriété du Sultan leur maître, qui peut, selon sa fantaisie, les dépouiller complètement et les mettre en vente. Il est juste d'ajouter qu'il peut en faire autant pour tout fonctionnaire marocain libre, sauf que dans ce cas la vente est remplacée par la prison. De sorte qu'à tout prendre, la situation d'homme libre au Maroc n'est guère plus enviable que celle d'esclave, et qu'elle en diffère bien peu.
Les esclaves femmes, beaucoup plus nombreuses que les esclaves hommes, comprennent également plusieurs catégories. A la campagne, elles font les mêmes travaux que les femmes libres et vivent exactement de la même vie.
Dans les villes, ou bien elles font les travaux de la maison comme des domestiques, ou bien, si elles sont distinguées par le 'maître, elles arrivent souvent à être les véritables maîtresses de la maison.
Une esclave enceinte des œuvres de son maître est libre par le fait même et ne peut plus être vendue. Son enfant est dans la maison sur le même pied que les enfants légitimes et hérite de son père dans les mêmes proportions.
Tous les gens riches des villes, ou les fonctionnaires du Makhzen, qui, pour leurs affaires ou pour leurs fonctions, doivent se déplacer pour un certain temps, laissent chez eux leur ou leurs femmes légitimes et emmènent avec eux, suivant leur fortune, une ou plusieurs négresses esclaves, ou esclaves qui ne sont pas toujours négresses. Il arrive souvent, en effet, particulièrement à Fès, à Marrakech, à Méquinès, et dans certaines grandes villes, que le commerce des esclaves femmes s'étend aux femmes blanches ou presque blanches. Ce genre d'esclaves ne se trouve guère que chez les hauts fonctionnaires du Makhzen ou chez les riches négociants. Ce sont généralement des femmes berbères vendues par leurs parents, quelquefois par leurs maris, ou des femmes volées. On trouve aussi quelques Circassiennes, mais elles sont très rares. La mère du Sultan actuel « Nour Ech Chems » (Rayon de soleil) que l'on a appelée au Maroc « Lalla Rekia», était une Circassienne achetée à Constantinople.
L'idée de l'esclavage est tout à fait dans les mœurs marocaines et les populations berbères des montagnes ont toutes dans chaque tribu, presque dans chaque village, des ballerines, danseuses et prostituées, qui sont rarement la propriété d'un seul, mais bien d'un groupe de gens qui se sont cotisés pour l'acheter. Ces danseuses sont généralement des femmes volées dans une ville ou dans une autre tribu. Une femme d'une tribu ne peut être vendue ni achetée dans sa propre tribu. Les gens des montagnes volent également des enfants mâles pour un usage analogue.
Le commerce des femmes blanches est certainement dû en très grande partie aux difficultés qu'éprouve aujourd'hui le Maroc à se procurer des négresses. Depuis l'occupation du Soudan par la France et plus particulièrement depuis l'occupation du Touat, la chasse aux esclaves est devenue plus difficile, d'une part, et le passage des caravanes de cette marchandise est à peu près impossible. Le Maroc en est donc réduit à vivre sur ses propres produits. Il y a bien dans certaines régions de véritables entreprises d'élevage de négresses, pour la reproduction et pour la vente, et il se rencontre même des maîtres qui n'hésitent pas à vendre les enfants qu'ils ont eus eux-mêmes avec des négresses, mais tout cela est insuffisant à suppléer aux anciens arrivages du Soudan.
Il arrive parfois que non seulement sont achetées comme esclaves des personnes de condition libre, mais parfois des femmes de noble origine. C'est ainsi qu'on racontait à Fès, il y a quelques années, l'histoire d'une jeune femme provenant d'une razzia ou d'un vol et qui avait été vendue à je ne sais quel vizir. Elle protestait énergiquement contre la situation qui lui était faite, en déclarant qu'elle était chéri/a, c'est-à-dire descendante du Prophète, que sa famille était connue et qu'elle se faisait forte de prouver ce qu'elle avançait. Ce n'est qu'à force de coups que l'on serait arrivé, paraît-il, à la faire revenir sur sa déclaration et à l'obliger à reconnaître qu'elle était effectivement esclave.
Comme partout et comme dans tous les temps, les esclaves marocains sont vicieux et corrompus ; ils ne le sont d'ailleurs pas plus que leurs maîtres. Ce sont surtout les esclaves femmes des villes qui réunissent tous les vices de l'esclavage.
Elles servent généralement à leurs maîtresses pour tromper et pour voler leurs maris. Le but de toute esclave est de devenir la complice de sa maîtresse ; la complicité étant forcément réciproque, il en résulte un rapprochement et presque une égalité complète entre les deux complices, maîtresse et esclave.
Les esclaves nègres des deux sexes amenés du Soudan ont apporté avec eux leurs pratiques religieuses de la confrérie des Guenaoua qui a pour fondateur présumé Sidna Bilal, l'esclave du Prophète, et pour patron apparent le fameux cheikh de Baghdad, Moulay Abdelqader Ed Djilani, mais qui est, en réalité, une confrérie où l'intervention des démons joue un rôle beaucoup plus considérable que les saints.
Le Sultan Semharrodj, Sidi Ibrahim, Sidi Mimoun, Sidi Hammou, Lalla Mira, une diablesse, et d'autres, sont les agents invoqués des divinités souterraines. Des inextricables complications des rites diaboliques de cette véritable religion devenue une confrérie musulmane, se dégage tout un système de possession par les couleurs et par la musique. Les femmes surtout en subissent l'influence, et à Fès, par exemple, il y a peu de femmes des plus grandes maisons qui ne soient affiliées aux Guenaoua et qui, du fait même, ne se trouvent sous la dépendance de leurs négresses. Les pratiques rituelles du guenaouïsme marchant de pair avec celles de Lesbos, très répandues non seulement dans toutes les villes du Maroc, mais également dans les tribus des montagnes, font qu'il y a peu de femmes au Maroc qui ne soient possédées par un diable quelconque.
En résumé, on arrive à ce résultat : que, pour étudier à fond l'esclavage au Maroc, il faudrait étudier à fond le Maroc lui-même, tant l'un fait étroitement partie de l'autre.
L'esclavage est une monstruosité, et l'on ne saurait faire trop d'efforts ni trop de sacrifices pour en débarrasser le monde ; mais, d'autre part, il semble qu'avant de chercher à rendre aux esclaves du Maroc la liberté, il faudrait donner aux gens libres de ce pays des garanties d'existence qu'ils n'ont pas, à tel point qu'ils sont bien près d'être des esclaves eux-mêmes. Ici, comme partout où l'esclavage a existé, il n'est pas une simple verrue que l'on peut extirper sans toucher à l'organisme lui-même ; il fait au contraire partie intégrante de cet organisme. Pour faire œuvre utile au Maroc, je ne crois pas qu'il 'suffise d'obtenir du Sultan une décision supprimant l'esclavage dans son empire ; elle risquerait de rester purement platonique et d'augmenter encore la mauvaise humeur de son peuple contre lui et contre la chrétienté. La loi musulmane autorise les esclaves maltraités à se réfugier chez le qadt, qui a le droit d'obliger le maître injuste ou cruel à vendre son esclave. Que l'on obtienne, dans la mesure du possible, la stricte application de cette loi de garantie pour les esclaves, cela sera déjà un grand pas de fait. Le reste se fera petit à petit, en suivant la marche inéluctable des choses. Je ne dis pas qu'il faille laisser aller ; au contraire, il faut pousser, mais dans une juste mesure, et ne pas tomber dans une précipitation qui risquerait de compromettre le résultat et de le retarder.
En attendant que l'on puisse supprimer l'esclavage, il faut surtout', je crois, chercher à l'adoucir et se préoccuper de faire œuvre de charité plutôt que de révolution sociale.
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MessageSujet: Re: ESCLAVES D'AFRIQUE   ESCLAVES D'AFRIQUE Icon_minitimeMar 6 Nov 2012 - 8:18

Dans le cadre d’une rencontre consacrée à l’étude de l’esclavage en Méditerranée, il était difficile de laisser sous silence une des pages les plus méconnues, mais peut aussi l’une des plus importantes qui a affecté les relations entre les rives de cette mer et l’Afrique sahélienne. On reste sur les retranchements d’un tabou pour une histoire qui débute avec la conquête arabe et ne s’achève officiellement que dans un tardif XIXe siècle.

2Il n’est pas question dans ce bref article d’innover sur la base de nouvelles recherches en archives, mais simplement de dresser un bilan historiographique. L’impulsion donnée depuis une dizaine d’année par l’UNESCO aux recherches sur l’esclavage s’est heurtée à une fin de non recevoir pour ce qui concernait ce sujet. Aussi n’en trouve-t-on que des bribes éparses dans une somme de publications dont cette communication tente de reprendre l’essentiel.

3La présence d’esclaves noirs est attestée dès la plus haute antiquité sur les rives de la Méditerranée, et lorsque s’achève l’époque moderne ils sont encore légions sur l’ensemble des rivages du monde musulman. Or cette constante de l’histoire méditerranéenne n’a laissé que des traces aussi ténues qu’éparses dans les sources, d’où la difficulté de cerner avec précision son ampleur et les mécanismes de son fonctionnement

4Paradoxalement les sources médiévales sont beaucoup plus abondantes, surtout grâce aux chroniques des empires du Mali, édifiés sur le bassin du Niger à partir de la pénétration musulmane au sud du Sahara. Le Tarikh el-Fettach et le Tarikh el-Soudan, en particulier, renseignent abondamment sur les captures, sur les ventes et sur la traite transsaharienne à partir de Djenné ou de Tombouctou1. Cependant l’historiographie semble encore balbutier dans une enfance très ignorante de l’arabe et du turc, car, semble-t-il, de nombreux manuscrits dorment encore dans les archives des pays qui ont relevé de la mouvance de l’ancien empire turc.


5Il semble également qu’un certain tabou relatif à ce sujet n’encourage pas particulièrement les recherches. Cependant quelques auteurs commencent à s’y aventurer certes avec prudence, mais aussi avec une liberté d’esprit qui ne peut qu’encourager les nouvelles générations d’historiens2. En revanche si les sources occidentales ont été beaucoup plus sollicitées, les chercheurs ont plutôt centré leur problématique générale de l’esclavage dans le monde méditerranéen, ne travaillant que par incidence sur la spécificité sub-saharienne.

6Pendant longtemps on a évacué le problème en considérant qu’à partir du XVIe siècle, la traite atlantique avait tari le flux médiéval transsaharien. Cette thèse, présentée comme un axiome, arrangeait l’école historique de tendance tiers-mondiste qui la répétait à longueur d’ouvrages sans se poser plus de problème sur cette vision des choses érigée en dogme. Il est donc intéressant de s’interroger sur la réalité de la présence de ces Noirs qui s’inscrit en continu sur les rivages méditerranéens depuis la fin du XVe siècle, alors que les caravelles d’Henri le navigateur débarquèrent leurs premières victimes sur les marchés du Portugal, jusqu’au XIXe siècle marqué par l’abolition de la traite en 1815.




7Là encore, sans preuve scientifique, on a longtemps admis que cette abolition avait réactivé les courants caravaniers de la traite transsaharienne. Mais c’est entrer dans une nouvelle problématique qui dépasse les limites chronologiques de cette étude centrée sur la période moderne.
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