Rabbi Avraham Azoulay est né dans la ville de Fès au Maroc en 5330 (1569). Son père Rabbi Mordékhai descendait d'une grande lignée de juifs parmi les Sages d'Espagne. La famille Azoulay était l'une des familles les plus dignes et honorables d'Espagne.
Le Gaon Rabbi Avraham Azoulay, l'ancien, se trouvait parmi les juifs expulsés. Il s'embarqua avec toute sa famille vers le Maroc.Tous les habitants de la ville de Fès, juifs et non juifs, le vénéraient non seulement pour sa grande érudition dans la Torah dévoilée et ésotérique, mais aussi pour sa réputation de faiseur de miracles qui suivaient toujours ses bénédictions.
En 5360 (1599), la situation des juifs du Maroc se détériora, Rabbi Avraham était âgé alors de trente ans. La ville de Fès où il demeurait et qui connu des jours paisibles et calmes, se transforma en ville de destruction. De plus, la famine et la peste ajoutées aux guerres civiles, avaient fait de nombreux ravages parmi les juifs. Face à toutes ces souffrances, Rabbi Avraham décida de quitter le Maroc et de s'installer en Israël.
Rabbi Avraham arriva en terre d'Israël en 5370 (1609) et s'installa à Hévron. Il aspirait à vivre en paix, mais le ciel en avait décidé autrement. A peine arrivé à Hévron, une épidémie se déclara et Rabbi Avraham était obligé de quitter la ville et de s'installer à Jérusalem, puis à Gaza. Dans l'introduction de son livre "H'essed Leavraham" il décrit ses malheurs et ses errances.
Un mystère entoure la mort du Tsaddik et voici ce que l'on raconte :
Un jour le grand vizir de Constantinople décida de venir pèleriner à Méarat Hamakhpéla, à Hévron, connue aussi pour être un lieu saint pour les musulmans. Lorsque le vizir arriva à l'entrée de la grotte, il s'agenouilla et son épée tomba au fond de la frotte. Il ordonna à l'un de ses serviteurs d'entrer dans la grotte et de lui ramener son épée. On attacha le serviteur à une corde et on le fit descendre ; lorsqu'on hissa la corde, pour le remonter, il n'était plus en vie. Le vizir ordonna à un autre serviteur de descendre; l'un et l'autre furent remontés morts. Le vizir furieux décida d'appeler le rabbin de Hévron, Rabbi Eliezer Artha et lui dit : "Je te donne vingt quatre heures pour récupérer mon épée au fond de la grotte et si elle ne m'est pas rendue, j'ordonnerai l'execution de tous les juifs de la ville".
Tous les juifs de la ville, se rassemblèrent dans les synagogues et récitèrent des prières de pénitence et de lamentation, suppliant le Créateur du Monde de les sauver de ce malheur. Rabbi Eliezer décida de faire un tirage au sort et celui qui sera choisi descendra dans la grotte des Patriarches pour rapporter l'épée du vizir...
Aussitôt après les prières du matin, Rabbi Eliezer procéda au tirage au sort devant toute la communauté, et le nom de Rabbi Avraham Azoulay apparut.
Rabbi Avraham se prépara immédiatement dans un grand et profond respect. il se trempa dans le Mikvé, revêtit des vêtements blancs, et se mit à étudier les secrets de la Torah. Dans les synagogues de hévron, les juifs se réunirent et des prières, des cris et des plaintes déchirèrent le ciel.
On fit descendre Rabbi Avraham Azoulay avec une corde, quelques minutes après l'épée du vizir surgit attachée à la corde mais pas Rabbi Avraham Azoulay. Plusieurs heures s'écoulèrent, puis on entendit la voix de Rabbi Avraham. On le fit monter de la grotte, son visage rayonnant d'une joie extrême. "J'ai rencontré les Patriarches" murmura t-il tout ému à ses proches et il ajouta aussi, qu'on lui avait dévoilé que son heure de quitter ce monde était venue et le lendemain il devra rendre son âme à son Créateur.
Rabbi Avraham rendit l'âme la veille de Chabbat 24 Hechvan de l'an 5404 (1643).
Rabbi Avraham laissa après lui un fils et deux filles. Son fils qui fut aussi un grand maître de la génération était le père du Gaon Rabbi Haïm Yossef David Azoulay, auteur du Chem haGuedolim et célèbre sous le nom du H'ida.
Dans son livre, le H'ida évoque son grand-père, Rabbi Avraham avec beaucoup de crainte et de respect. Jusqu'à nos jours, le nom de Rabbi Avraham Azoulay est gliorifié par tous ceux qui ont le mérite de goûter à la délicate saveur qui se dégage de ses saints livres.