REPORTAGE DE SOLY ANIDJAR LES JUIFS DE FRANCE
Le premier Juif célèbre ayant vécu en Gaule serait Hérode Archélaos, fils d’Hérode le Grand, exilé par Auguste à Vienne en l’an 6, Divers vestiges, retrouvés pour la plupart dans la vallée du Rhône, attestent de la présence juive au Ier siècle, parmi lesquels une lampe à huile ornée du chandelier à sept branches découverte en 1967 à Orgon.La Vita Sancti Hilarii rapporte que des Juifs assistent en 449 aux obsèques de l'archevêque d'Arles Saint-Hilaire, y récitant en pleurant des élégies hébraïques. Lorsque la ville d'Arles, possession des Wisigoths, est assiégée en 508 par les Francs et les Burgondes, une partie des murailles est confiée aux Juifs selon la Vita Cesarii Episcopi.
À la fin du VIe siècle, les Juifs peuvent connaître des situations très diverses : Grégoire de Tours raconte qu'en 576 une émeute détruit la synagogue de Clermont de fond en comble, à la suite de quoi les Juifs de la ville acceptent le baptême.
Inversement, le Juif de Paris Priscus, conseiller du roi Chilpéric Ier, refuse la conversion, sans dommage pour lui mais ensuite le roi exige la conversion de tous les Juifs parisiens.
Les Juifs disposent d'un statut relativement favorable sous le règne de Charlemagne. Ils accèdent à de hautes fonctions.
L'Empire carolingien comptait de nombreuses communautés juives, qui disposaient de leurs propres écoles et jouissaient de la protection de l'empereur.
Louis le Pieux (814-833) est fidèle aux principes de son père et accorde une stricte protection aux Juifs en raison de leurs activités de négociants.
Au VIIIe siècle, le commerce entre l'Occident et l'Orient ne se fait plus que par les négociants juifs, seuls liens entre l'islam et la chrétienté après la conquête de l'Espagne par les Arabes.
Il est permis de penser que les marchands juifs sont ces Juifs dits radhanites, grands voyageurs, hommes de profonde culture et parlant de nombreuses langues, qui maintiennent le contact entre l'Orient et l'Occident (Les Radhanites ou Radanites), sont des marchands juifs du Haut Moyen Âge. Ils semblent jouer un rôle important dans les échanges commerciaux de produits de luxe entre les mondes chrétien et musulman principalement au IXe siècle de l'ère chrétienne, Leurs itinéraires couvrent une grande partie de l'Europe, de l'Afrique du Nord, du Moyen-Orient, de l'Asie centrale et s'étendent jusqu'à l'Inde et la Chine.
Les Juifs de France sont répartis en de multiples groupes reflétant la diversité du judaïsme actuel. On peut citer les juifs harédis, représentés dans quelques yechivot, les Loubavitch, qui revivifient la pratique religieuse en mettant en place un grand nombre d'institutions éducatives, les orthodoxes (synagogues de la rue Montevideo, de la rue pavée, Adath Israel, à Paris…), les Juifs consistoriaux peut-être les plus nombreux parmi ceux qui sont membres d'une communauté et dont le rabbinat est proche de l'orthodoxie après avoir été beaucoup plus attiré par la réforme au début du XXe siècle, le Mouvement Massorti, dont la figure marquante est le rabbin Rivon Krygier et qui dispose de synagogues à Paris, Aix-en-Provence, Marseille et Nice, Des Juifs noirs, De nombreuses autres associations culturelles ou caritatives existent, Surtout, plus nombreux encore sont ceux qui ne pratiquent qu'épisodiquement le judaïsme et ne se réclament d'aucune obédience. Par exemple le Consistoire de Paris regroupe environ 30 000 membres, alors que la population juive de la région parisienne est estimée à 300 000 personnes
un important degré d'assimilation dans une partie notable de la communauté, dont un autre symptôme est l'augmentation des taux de mariages mixtes (40 % parmi les moins de 30 ans) et de non-fréquentation des synagogues (49 %).si le grand-rabbin de France représente le judaïsme vis-à-vis des autorités en ce qui concerne la religion, c'est le CRIF,
L'histoire des Juifs en France, semble remonter au Ier siècle de l’ère commune et se poursuit jusqu’à nos jours, ce qui en fait l’une des plus anciennes communautés juives d’Europe occidentale. Arrivés en Gaule peu après sa conquête par Rome, les Juifs s’y maintiennent sous les Mérovingiens et connaissent une période de prospérité sous les Carolingiens.Au XIe siècle, la France devient un pôle florissant de la culture juive, abritant dans la moitié nord les communautés ashkénazes parmi lesquelles fleurit en Champagne l'école de Rachi et de ses continuateurs, et, au sud, les Juifs de Provence et du Languedoc.
Rabbi Chlomo ben Itzhak HaTzarfati, Rabbi Salomon fils d'Isaac le Français, plus connu sous les noms de Rachi, né à Troyes en France vers 1040 et mort dans la même ville le 13 juillet 1105, a été pour sa communauté juive troyenne un grand rabbin respecté de tous.
Principalement connu de nos jours pour ses commentaires sur la quasi-totalité de la Bible hébraïque et du Talmud de Babylone, il est l’une des principales autorités rabbiniques du Moyen Âge et compte parmi les figures les plus influentes du judaïsme.
Peu de faits historiques sûrs et avérés nous restent concernant la vie de Rachi., seuls, la date de sa mort, le jeudi 13 juillet 1105, est connue avec précision car elle apparait dans plusieurs manuscrits médiévaux. Un manuscrit du XIIIe siècle conservé à la Bibliothèque nationale de France comporte ainsi une partie du texte de la Torah (les trois derniers livres), suivi du commentaire de Rachi. Il se termine par : « L'illustre rabbi Salomon fils du saint Isaac le Français est mort en l'an 4868, le 29 Tammouz, cinquième jour [jeudi], à l'âge de 65 ans.Si les noms de sa mère et de sa femme sont inconnus, on connait les noms de ses trois filles. Il leur enseigna son savoir, ce qui dénotait une ouverture d'esprit exceptionnelle au Moyen Âge. Il les maria avec ses meilleurs élèves qui reprirent le flambeau de la transmission et du commentaire. Myriam, sa fille aînée, épousa rabbi Judah ben Nathan (le Rivan), qui eut l'honneur d'achever le commentaire du traité talmudique Makkot sur lequel travaillait Rachi avant sa mort. Yokheved épousa Meïr ben Samuel, et donna naissance à de nombreux enfants, dont trois commentateurs célèbres qui laissèrent leur trace dans l'histoire : le Rashbam, Rabbénou Tam et le Rivam. Leur fille Hanna écrivit une responsa sur les lois de l'allumage des bougies à Shabbat. Elle épousa Samuel ben Simha de Vitry et fut la mère d'Isaac ben Samuel de Dampierre (surnommé le Ri haZaqen). Rachel (Belleassez) épousa et divorça de Rabbi Eliézer ben Shemiah.
Rabbénou Tam, Yaaqov ben Meïr (1100-1171), le petit-fils de Rachi. Né à Ramerupt, petite ville en Champagne, il est le fils de Meïr ben Samuel et de Yokheved, une des filles de Rachi. Il fut surnommé Rabbénou Tam, en référence au patriarche Yaaqov qui était tam, c'est-à-dire parfait, integer.
Un grave incident marqua la vie de Rabbénou Tam : il fut violemment molesté dans son village par des croisés lors de la Deuxième Croisade. Un chroniqueur juif, Ephraïm ben Yaaqov de Bonn, en fait le récit et rapporte que le nom du Maître était si prestigieux que les agresseurs lui dirent :
Tu es le plus grand d’Israël. C'est pourquoi nous vengeons sur toi la vengeance du Pendu [Jésus] et nous te blessons par cinq blessures comme vous avez blessé notre dieu.
Il n’eut la vie sauve que par l’intervention d’un noble auquel il promit le versement d'une somme importante et qui jura de le convertir. Il semble qu'il se réfugia alors à Troyes. Son neveu, Isaac ben Samuel (le Ri), raconte que Rabbenou Tam, qui avait quitté Ramerupt pour Troyes, y revint pour récupérer ses livres et ses meubles.
En mai 1171, à Blois, un valet-servant chrétien prétendit avoir vu un Juif jeter le corps d'un enfant dans la Loire. Aucun cadavre ne fut retrouvé, mais la quarantaine de juifs résidant dans la ville furent jetés en prison. La plupart des juifs, dont Polcelina, une juive liée au comte Thibault de Champagne, à qui on offrait le choix de se faire baptiser, préféra mourir. Le 20 Sivan (26 mai) 1171, 38 juifs, dont 17 femmes, périrent sur le bûcher. C'était là le parfait canevas de la première accusation de crime rituel en Europe occidentale Cette accusation en entraîna d'autres à Pontoise, Joinville et Loches. Le martyr de Blois fit une impression considérable sur les contemporains. Outre deux récits en prose des événements, des Selihot furent composées. Apprenant les tragiques événements de Blois, Rabbénou Jabob Tam déclara le 20 Sivan jour de jeûne pour les juifs de France, de Grande-Bretagne et d'Allemagne. Très affecté par les événements de Blois, Rabbenou Tam décéda deux semaines plus tard, le 4 Tammouz, au cours d'une visite à Ramerupt. Environ un siècle après l’expulsion des Juifs de la péninsule ibérique, des crypto-Juifs originaires du Portugal s’installent à Bordeaux et Bayonne. Au XVIIe siècle, les Juifs d’Alsace et de Lorraine se retrouvent eux aussi sous la juridiction de la France, à la suite des traités de Westphalie.
Les écoles juives mêlant les deux cursus profanes et religieux sont apparues en France au XIXe siècle mais sont restées très marginales, les Juifs de France choisissant en général de se fondre dans la république et de limiter l'enseignement religieux à quelques heures par semaine à la synagogue. L'exception est l'école normale fondée, en 1868, par l'Alliance israélite universelle et appelée, à partir de 1880, École normale israélite orientale (ENIO), dont la mission est de former les maîtres des écoles de l'Alliance, dans tout le bassin méditerranéen.
Après la seconde guerre mondiale, une école juive secondaire, l'École Aquiba, est créée à Strasbourg pour former de nouveaux cadres pour la communauté juive éprouvée par la Shoah.
La même année l'École Yavné est fondée à Paris. En 1954, le rabbin David Feuerwerker introduit l'hébreu comme option au baccalauréat.
C'est surtout après l'arrivée des Juifs rapatriés d'Afrique du Nord et la guerre des Six Jours, à partir des années 1970, que l'école juive se développe en France. On peut y voir deux raisons : un renouveau identitaire lié à un plus grand respect de la religion par les Juifs d'Afrique du Nord que par les Ashkénazes et aussi un début d'antisémitisme dans certains lycées. Dans les années 2000, on estime à 30 000 le nombre d'élèves dans les écoles juives. Les principaux réseaux d'éducation sont ceux historiques comme les écoles de l'Alliance israélite universelle ou de l'ORT.
e réseau Ozar Hatorah, les écoles orthodoxes comme celles des Loubavitch. On trouve aussi un grand nombre d'écoles indépendantes (école Yavné à Paris, lycée École Maïmonide de Boulogne-Billancourt…). La grande majorité de ces écoles est sous contrat d'association avec l'État.Il existe aussi quelques yechivot comme la yechiva d'Aix-les-Bains, et la yeshiva Hazon Baroukh au Raincy. Enfin, le Séminaire israélite de France est chargé de la formation des rabbins.
Les Juifs de France sont les premiers à jouir de l’émancipation que la France leur accorde au début de la Révolution française, tant dans la métropole que dans les colonies. Cependant, au « franco-judaïsme » s'inscrivant dans le cadre de la laïcité en France répond un « antisémitisme à la française » qui s’exacerbe notamment lors de l’affaire Dreyfus et sous le régime de Vichy. Brutalement isolés du reste de la population et poursuivis avec un zèle particulier par la Milice et la Police aux questions juives (PQJ), 75 000 Juifs meurent au cours de l’Occupation, majoritairement des réfugiés d’Europe de l’Est ou d’Allemagne, mais aussi 24 000 Juifs français (~10 % des Juifs français de Métropole). La France demeure cependant le choix naturel pour nombre de Juifs contraints de quitter l’Égypte et l’Afrique du Nord dans les années 1950 et 1960.
La communauté juive de France, jusqu’alors essentiellement ashkénaze et assimilée, devient majoritairement séfarade et attachée aux traditions. Elle est, de nos jours, la plus importante d’Europe et comprend environ 478 000 personnes qui habitent principalement Paris et la région parisienne, Lyon, Marseille, Toulouse, Strasbourg et Nice.
Apres la tuerie de Toulouse et la prise d'otages du magasin cachère de la porte de Vincennes puis lors de l'élection présidentielles de 2017, par la montée des extrêmes qui y suscite une forte inquietude.
Les juifs de France quittent la France:
Les attentats qui ont ensanglanté la France, la tuerie de Toulouse, la prise d'otages de la porte de Vincennes, le meurtre de Sarah Halimi, le 4 avril 2017, et le silence médiatique qui s'ensuit,redoublé par le meurtre de Mireille Knoll le 23 mars 2018, marquent un tournant dans la vie quotidienne des Juifs fréquentant les synagogues, les écoles ou les manifestations culturelles de la communauté : alors qu'ils étaient certes habitués depuis de nombreuses années à des synagogues ou à des bâtiments protégés par des barrières et à la présence de forces de police ou de gendarmerie, ils croisent maintenant des militaires en armes assurant leur protection.
La France devient alors le premier pays contributeur à l'alya:
7231 personnes en 2014
7900 personnes en 2015
5 000 personnes en 2016
3424 personnes en 2017
des centaines de personnes en 2018
en tout quelques 45 000 juifs francais ont fait leur Alya Durant ces dix dernieres annees, voir ces juifs de France, emus, en larmes, descender de l'avion avec enfants bebes, et drapeaux israeliens, et embrasser le sol, d'Israel, quelle emotion, de voir ces juifs qui retournent a la terre promise, la terre d'Avraham, Isaac et Jacob, en mettant fin a un exil plusieurs fois millenaire.
Bienvenue chers freres, Soly Anidjar