MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR

HISTOIRE DES JUIFS DU MAROC-CASABLANCA-RABAT-MAZAGAN-MOGADOR-AGADIR-FES-MEKNES-MARRAKECH-LARACHE-ALCAZARQUIVIR-KENITRA-TETOUAN-TANGER-ARCILA-IFRANE-OUARZAZAT-BENI MELLAL-OUEZANE
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

 

 GROSSESSES DES MERES ADOLESCENTES AU MAROC

Aller en bas 
AuteurMessage
Soly Anidjar
WEBMASTER
WEBMASTER
Soly Anidjar


Nombre de messages : 42588
Age : 72
Date d'inscription : 13/07/2006

GROSSESSES  DES  MERES ADOLESCENTES AU MAROC Empty
MessageSujet: GROSSESSES DES MERES ADOLESCENTES AU MAROC   GROSSESSES  DES  MERES ADOLESCENTES AU MAROC Icon_minitimeMer 21 Avr 2010 - 7:47

- Introduction

La grossesse chez l’adolescente est devenue un problème important de santé publique, aussi bien dans les pays en développement que dans les pays industrialisés, vu l’augmentation significative du taux de fécondité en dessous de 20 ans, et les risques importants, médicaux, psychologiques et sociaux, auxquels sont exposés à la fois la mère et l’enfant. Ces risques sont certes d’importance variable selon le contexte familial, culturel, socio-économique et religieux. Néanmoins, l’immaturité psychologique et psychoaffective liée à l’âge constitue un facteur en commun : « elles n’ont pas fini d’être filles qu’elles sont déjà mères » .Le but de ce travail est d’étudier auprès de jeunes mères les caractéristiques de la grossesse et de l’accouchement et leurs connaissances et attitudes vis-à-vis de la prise en charge naturelle de leurs enfants.

II - Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective menée auprès de 104 mères âgées de moins de 18 ans, qui ont accouché à la maternité du CHU Mohamed VI de Marrakech, entre le premier juillet et le 31 décembre 2000.
Le recueil des données s’est fait à l’aide de l’exploration du dossier obstétrical de la parturiente, l’entretien avec la mère et l’examen du bébé. Les paramètres étudiés ont concerné les caractéristiques socio-économiques, la situation familiale, le vécu et le déroulement de la grossesse, les modalités d’accouchement, et les compétences de ces jeunes mères à prendre en charge leurs enfants.


III - Résultats

A la maternité Ibn Tofail du CHU Mohammed VI, de tous les accouchements effectués durant l’année 2000, ceux des femmes âgées de moins de 18 ans ont représenté 7,16%. Au moment de l’accouchement, l’âge des mères variait entre 14 et 18 ans avec une moyenne de 16,9 ans.
L’âge au mariage de ces jeunes femmes était situé entre 10 et 17 ans, la moyenne était de 15,4 ans. 70% étaient analphabètes, les autres avaient quitté l’école avant le mariage. Elles étaient d’origine rurale dans 74% des cas, et seulement 22% habitaient en ville. L’eau potable et l’électricité n’ont été disponibles que chez 33%. 10% des filles étaient orphelines et 97% étaient mariées alors que deux femmes étaient célibataires et une divorcée.
L’intervalle entre le mariage et la grossesse ne dépassait pas 6 mois dans 73% des cas. 61% avaient affirmé n’avoir utilisé aucune contraception. Quand une contraception a été utilisée, il s’agissait de la pilule dans 95% des cas. La grossesse a été non désirée dans 19% des cas et le suivi médical a été absent dans 37% des cas. 72% de femmes habitaient chez leur famille et 4 seulement avaient une activité professionnelle. 82% des femmes avaient accouché par voie basse, 16,4% par césarienne et 1 cas par Forceps. Des complications liées à la grossesse ou à l’accouchement ont été observées chez 14 femmes (Tableau I).


Concernant les bébés, 80% étaient nés à terme, 15% prématurés, 4 morts nés, 3 en post terme, 4 en asphyxie, 5 avec malformations et 1 cas d’infanticide a été observé. Le poids de naissance moyen est de 2 kg 900 et 14% des nouveau nés avaient un poids inférieur à 2 kg.
Après sa naissance, le bébé a été considéré désiré par sa mère dans 95% des cas, et 34% des mères qualifiaient cette naissance d’événement heureux. 75% des mères pensaient que cette naissance allait apporter un changement dans leur vie de couple. 1,2% seulement avaient exprimé l’apport d’un plus de responsabilité au niveau du couple, 3 mères avaient éprouvé une inquiétude vis à vis de cette responsabilité et 23% étaient restés indifférentes à ce sujet. 81% des mères interrogées avaient confirmé avoir besoin d’une tierce personne pour s’occuper du bébé. 44,2% des femmes avaient exprimé leur ignorance des modalités d’allaitement et de la façon d’agir en cas de maladie. L’utilité de la courbe du poids a été reconnue par 42% des mères. Les connaissances des mères en matière de vaccination de l’enfant étaient très insuffisantes avec 57,7% des adolescentes qui ne connaissaient aucun vaccin nécessaire au bas âge.
Les vaccins contre la rougeole et le tétanos ont été les mieux connus avec respectivement 29 et 23 femmes, les moins connus ont été le BCG, la diphtérie et l’hépatite B. 58% des adolescentes connaissaient l’âge de la diversification alimentaire et 50% optaient pour un sevrage brutal. 42% préconisaient l’allaitement au sein au delà d’1 an.
La majorité des mères avaient des connaissances insuffisantes pour la surveillance du développement psychomoteur de leur bébé et 70% pensaient recouvrir à la médecine traditionnelle en cas de problème de santé du bébé. Enfin 81% souhaitaient pratiquer une contraception après l’accouchement et 82% des mères avaient montré une préférence pour la pilule.

IV - Discussion :

La maternité précoce est devenue un phénomène de santé important dans de nombreux pays. En effet, les statistiques menées au cours des vingt dernières années montrent une augmentation significative des taux de grossesse parmi les adolescentes. Ainsi, dans le monde en développement, en moyenne, 40% des femmes accouchent avant l’âge de 20 ans, ces chiffres varient de 8% en Asie de l’Est à 56% en Afrique de l’Ouest. En Amérique latine, le nombre des grossesses chez les adolescentes est très élevé et ce phénomène est considéré comme un problème de santé publique avec une augmentation du pourcentage des adolescentes parmi les mères et qui est passé de 14,1% en 1978/79 à 17,5% en 1994 au BrésiL. Aux Etats Unis d’Amérique, le nombre de grossesses chez les adolescentes est nettement plus élevé : 20% de jeunes femmes accouchent de leur premier enfant avant l’âge de 20 ans. Au Canada entre 1980 et 1985, le taux annuel de grossesses pendant l’adolescence est passé de 21,4 à 23,4% et 2000 grossesses de plus en 1990 par rapport à trois ans auparavant ont été signalées avec le taux le plus élevé chez les adolescentes de 18 et 19 ans. En Europe, la situation est presque similaire, en Grande Bretagne par exemple, le taux de natalité d’enfants de mères âgées de 16 ans et moins est passé entre 1975 et 1985 de 6,8 à 8,7%. Le taux de fécondité des moins de 20 ans a eu une légère augmentation. (3,5). On déduit ainsi que même dans les pays industrialisés la fécondité des adolescentes reste importante. La grossesse de l’adolescente est classiquement considérée comme une grossesse à haut risque pour la mère et pour le bébé.

Selon l’organisation mondiale de la santé , la fécondité en dessous de l’âge de 18 ans devait être l’objet d’une attention particulière, puisque cette grossesse accroît les risques médicaux, psychologiques et sociaux à la fois pour la mère et l’enfant (6). Les risques médicaux sont essentiellement l’anémie, la toxémie gravidique, la menace d’accouchement prématuré, l’accouchement traumatique, la prématurité et/ou l’hypotrophie (7,8) et la mortalité infantile plus élevée.

Une intervention précoce spécifique auprès de ses jeunes mères a démontré son effet sur la réduction de la prématurité et du faible poids de naissance, la durée d’hospitalisation et de ré-hospitalisation chez l’enfant par rapport à un groupe d’adolescentes suivie par un programme de santé publique traditionnel. C’est le contexte dans lequel survient cette grossesse et les conditions de vie qui semblent à prendre en considération pour le pronostic à long terme. La grossesse chez l’adolescente est un « problème social à conséquences médicales ».
En effet, le risque de maternité précoce est étroitement lié au bas niveau socio-économique et familial, l’analphabétisme, l’échec scolaire et l’absence d’activité professionnelle. Dans notre étude, l’origine rurale est retrouvée dans 74%, 70% de femmes jeunes sont analphabètes et 4 seulement ont une activité professionnelle.
Dans la majorité des cas, il y a absence de soins et d’accompagnement de qualité. Le risque obstétrical chez les jeunes de moins de 15 ans semble être lié aux facteurs émotionnels et socio-comportementaux qu’aux éventuels facteurs biomaturitifs.
Le contexte culturel est aussi à prendre en compte. Il est important de distinguer 2 situations différentes, celle des femmes jeunes mariées dont le déroulement de la grossesse est normal, comparable à celui des autres mères plus âgées, et celle des adolescentes célibataires, en difficulté, rupture avec la famille, échec scolaires, avec parfois un contexte de violence sexuelle. La grossesse est parfois très désirée par la jeune fille qui dans un contexte de carence affective ou sociale, elle lui permet de se révolter, provoquer et s’affirmer vis à vis de son entourage.

Au Maroc, surtout en milieu rural, la tendance à la fécondité précoce est volontaire et considérée comme un moyen de renforcement des liens du couple et de la stabilité des jeunes mariés. Cette série permet de confirmer cela vu que la majorité des adolescentes sont mariées et que la grossesse est désirée. Dans le même sens les grossesses rapprochées sont préconisées dans les milieux traditionnels. Le problème dans ce contexte est que les grossesses sont généralement mal suivies aboutissant à des complications et des situations d’urgence. Chez les adolescentes célibataires dans des conditions difficiles le risque d’infanticide est important et témoigne d’une véritable peur, panique et d’un regret de l’enfant qui vient de naître. Le risque de mortalité infantile précoce par maltraitance et par infection est multiplié par 5 chez ces adolescentes, avec une augmentation de la mort subite du nourrisson.
De ce fait, il est essentiel d’insister sur l’intérêt d’une bonne prise en charge de ces grossesses y compris, les soins prénatals, un accompagnement de bonne qualité, une éducation des jeunes mères en matière d’allaitement, d’hygiène et santé de leur bébé. Des efforts particuliers doivent être faits pour la surveillance de la contraception de ces jeunes mères ainsi que la promotion de moyens contraceptifs de longue action vu le risque de récidives des grossesses après le premier accouchement.

Tableau N°I : Complications liées à la grossesse ou à l’accouchement.

Complication
Nombre
Pourcentage

Toxémie gravidique 07
6.7

Hémorragie de délivrance 04
3.8

Fausses couches 02
1.9

Grossesse extra-utérine 01
0.96


Tableau N°II : Problèmes rencontrés chez le nouveau né

Problème Nombre
Pourcentage

Prématurité 16
15

Malformation 05 4.8
Souffrance néonatale 04 3.8
Post terme 03 2.8
Infanticide 01 1



V - Résumé :

La maternité précoce pose plusieurs problèmes obstétricaux et s’occuper d’un enfant quand on est encore un enfant n’est pas évident. Nous avons réalisé ce travail prospectif pour étudier les circonstances socio-économiques, le vécu de la grossesse et les connaissances des mères pour la prise en charge de leur enfant.

Du 1er juillet au 31 décembre 2000, 104 mères âgées de moins de 18 ans ont accouché dans notre structure. 70% sont analphabètes et 74% sont originaires de la compagne.
L’âge au mariage varie de 10 à 17 ans et la moyenne est de 15,6 ans. Seules trois mères ne sont pas mariées. 61% n’ont pas utilisé de contraception . La grossesse a été non désirée dans 19% des cas. L’accouchement s’est fait par voie basse dans 82%, 12% par césarienne, et Forceps 1%. 16 nouveaux nés sont prématurés, 3 post terme, 4 morts nés, 4 en asphyxie et 5 avec un syndrome malformatif. 14 mères ont présenté des complications après l’accouchement. 81% des mères ont confirmé avoir besoin d’une tierce personne pour s’occuper du bébé, 42% connaissent l’utilité de la courbe de poids pour la surveillance de la croissance.

La majorité des adolescentes ne connaissent pas les vaccins nécessaires au bas âge, 58% connaissent l’âge de la diversification alimentaire et 50% comptent faire un sevrage brutal. La majorité des mères ont des connaissances insuffisantes pour la surveillance du développement psycho-affectif de leur bébé et 70% d’entre elles pensent recourir à la médecine traditionnelle en cas de problème de santé de leur bébé.
Ce travail discute la prise en charge de la grossesse chez l’adolescente et son éducation pour la sécurité de la santé et du développement de son enfant. Les particularités culturelles de l’adolescente enceinte seront abordées.
Mots clés : adolescente, grossesse, connaissances, nouveau né.
Revenir en haut Aller en bas
https://solyanidjar.superforum.fr
 
GROSSESSES DES MERES ADOLESCENTES AU MAROC
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR :: MAROC :: LE MAROC-
Sauter vers:  
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit