Egalement appelée maladie du légionnaire, cette maladie tire son nom du fait qu’elle ait été découverte pour la première fois chez les membres d’un congrès d’anciens combattants de l’American Legion. Cette pneumopathie est due à une bactérie, Legionella pneumophila.
Qu’est-ce que c’est ?
La légionellose est une maladie infectieuse bactérienne connue depuis 1976 où elle a été découverte chez des combattants de l’American Legion réunis en congrès à Philadelphie. L’infection par la bactérie Legionella pneumophila cause divers symptômes proches d’une pneumonie – toux sévère, difficultés respiratoires, fièvre élevée – avec des manifestations digestives et neurologiques en plus.
Il existe plusieurs espèces de Legionella, mais la pneumophila est en cause dans 90% à 98% des cas. La bactérie en question est hydrophile, c’est-à-dire qu’elle vit dans des milieux aqueux. Elle se développe particulièrement dans l’eau de condensation des systèmes de climatisation, dans l’eau très chaude, entre 37°C et 50°C, et dans les eaux stagnantes.
En 2003, 1 044 cas ont été déclarés à l’Institut de veille sanitaire (InVS).
Quels sont les modes de contamination ?
La Legionella n’est pas transmissible d’homme à homme. Un malade n’est donc pas contagieux et ne doit pas subir d’isolement particulier. La seule voir de contamination démontrée à ce jour reste l’inhalation, que ce soit l’air respiré dans une salle climatisée ou les gouttelettes de vapeur lors d’une douche chaude.
Quels sont les symptômes ?
La période d’incubation se situe en général entre 2 et 10 jours, phase plus ou moins asymptomatique. Les signes et symptômes qui accompagnent la maladie du légionnaire sont proches de ceux de la pneumonie à pneumocoque. Ils peuvent être plus ou moins graves selon le type de bactérieet l’âge du patient. Ainsi, après la phse d’incubation, la maladie s’exprime par :
- Céphalées.
- Douleurs musculaires et abdominales.
- Diarrhée.
- Toux sèche.
- Fatigue et malaise générale.
- Forte fièvre (jusque 41°C).
En quelques jours, la fièvre s’intensifie, les douleurs musculaires s’exacerbent tandis qu’apparaissent les premiers symptômes respiratoires :
- Difficulté à respirer.
- Toux avec peu d’expectoration.
En l’absence de traitement, la maladie peut vite dégénerer, les symptômes s’aggravant très vite, jusqu’à causer la mort du malade, surtout chez les sujets à risque.
Y a-t-il des facteurs de risque ?
Oui, il y en a plusieurs :
- L’âge : les personnes soit très jeunes soit très âgées ont de plus de risques de développer une pneumonie que les personnes d’âge moyen.
- Le sexe : les hommes sont plus atteints de la maladie que les femmes.
- Le tabagisme.
- L’alcoolisme.
- Le diabète.
- Les malades chroniques, essentiellement cardiaques ou respiratoires.
- Le VIH ou toute autre condition qui affaiblit le système immunitaire.
- La grossesse.
Est-il possible de prévenir ?
L’entretien régulier et, au besoin, la désinfection des installations de climatisation, de distribution d’eau potable et des tours aéroréfrigérantes sont nécessaires pour limiter le développement des légionelles.
Qui consulter ?
Un médecin généraliste puis un pneumologue et/ou un infectiologue.
Comment faire le diagnostic ?
Le médecin commencera tout d’abord par un interrogatoire et une auscultation du malade qui lui suggéreront une pneumopathie. Pour confirmer ce diagnostic, il pratiquera différents examens :
- Analyse d’expectoration ou du liquide recueilli par endoscopie bronchique.
- Antigènurie : recherche de l’antigène spécifique de la Legionella dans les urines.
- Radiographie pulmonaire (qui révèle un foyer infectieux qui apparaît sous forme de tache blanche).
Quels sont les traitements ?
Tout dépend du délai entre la contamination et le diagnostic. Si ce délai est court, un traitement par antibiotique ou antibiothérapie, est préconisée par voie intraveineuse, ce qui assure généralement une guérison assez rapide. Même si les symptômes ont disparu et qu le malade assure aller mieux, il est primordial de mener le traitement à son terme. Si le délai est plus long, certaines fonctions vitales peuvent être en danger, nécessitant parfois une assistance respiratoire pour le malade.