A vieillir, on entend souvent moins bien. La faute à la presbyacousie, qui toucherait un tiers des personnes de plus de 65 ans. Lorsqu’elle est vraiment prononcée, cette pathologie peut contraindre sa victime au port de prothèses auditives.
Qu’est-ce que c’est ?
La presbyacousie, c’est l’équivalent de la presbytie pour les yeux. Elle désigne un vieillissement de l’oreille qui engendre une moins bonne audition. Les cellules neurosensorielles, qui transforment les vibrations en influx nerveux transmis au cerveau, se dégradent.
Dans le même temps, le tympan et les osselets, qui transmettent les sons de l’extérieur jusqu’à ces fameuses cellules neurosensorielles, deviennent moins souples et transmettent donc les informations avec moins de précision. Résultat: l’audition baisse. La presbyacousie est la première cause de surdité en France.
Quels sont les symptômes ?
Au départ, la personne atteinte de presbyacousie ressent une gêne à converser dans des endroits bruyants. Souvent, elle a conscience d’entendre des sons, mais son cerveau ne parvient pas à les interpréter. Petit à petit, elle aura également du mal à comprendre quand on lui parle au téléphone, n’entendra plus toujours la sonnette de la porte d’entrée, etc. En général, les sons aigus disparaissent en premier. Parallèlement, les sons forts deviennent très désagréables pour l’oreille.
Quelles sont les causes ?
La presbyacousie est une maladie de la vieillesse. L’âge est donc un facteur déterminant. Elle apparaît généralement autour de la soixantaine.
On sait toutefois que certains comportements, dès notre enfance, peuvent favoriser une détérioration des divers éléments de l’oreille. Ecouter de la musique trop fort dans son baladeur, se mettre trop près des haut-parleurs dans un concert ou dans une boîte de nuit, travailler en permanence dans un environnement bruyant... Tous ces comportements, violents pour les oreilles, sont considérés comme nocifs.
Il pourrait également y avoir une prédisposition génétique à la presbyacousie mais rien n’a encore été démontré.
Comment établit-on le diagnostic ?
Pour mesurer le degré et la nature de la surdité, on pratique un test d’audiométrie.
Quelle est l’évolution ?
En l’absence de traitement, la presbyacousie peut conduire à une surdité de plus en plus grave, pour arriver à une surdité profonde. Cette évolution peut cependant prendre des années. Théoriquement, l’oreille humaine perçoit les sons entre 0 et 120 décibels. Lorsque la surdité progresse, on commence par ne plus entendre les sons les plus faibles (entre 0 et 20), puis ceux un peu plus forts (entre 20 et 40), etc.
Quels sont les traitements disponibles ?
Il n’est pas possible de soigner la presbyacousie. En revanche, des solutions sont aujourd’hui disponibles et très efficaces pour améliorer l’audition et rendre une vie sociale aux personnes atteintes : ce sont les prothèses auditives.
Plusieurs types de prothèses coexistent. Intra-auriculaires ou contours d’oreille sont les modèles les plus classiques et les plus simples à prescrire car ils ne nécessitent pas de chirurgie. Ils se composent d’un microphone extérieur et d’un écouteur placé dans le conduit auditif. Ces prothèses fonctionnent avec des piles qui doivent être changées régulièrement et nécessitent des réglages qui peuvent être assez longs avant de trouver un niveau d’audition correct.
Certains dispositifs semi-implantables vont court-circuiter le tympan pour aller stimuler directement les osselets, qui transmettent les vibrations aux cellules neurosensorielles. Enfin, des prothèses totalement implantables existent également aujourd’hui. L’implant est alors invisible, contrairement aux autres méthodes.
Qui consulter ?
- Le médecin traitant.
- Un oto-rhino-laryngologiste (ORL).