Le quartier Mâarif est situé au cœur du Grand Casablanca et dispose d'une facilite d'accès par des axes à flux importants. Son tracé régulier permet un repérage facile et une distribution claire aux équipements et aux multiples commerces qui composent le quartier. Cependant il est à révéler à première vue une cohabitation anarchique du piéton et du transport routier.
L'École supérieure d'architecture de Casablanca (EAC) a alors décidé d'intervenir pour améliorer ce fameux espace de la capitale économique.
En fin 2009, l'EAC a lancé une «charrette» sous le thème «Reformulation du quartier Mâarif de Casablanca». Cet événement a mobilisé les étudiants en dernière année du premier cycle et ceux du second cycle de l'Ecole.
«Notre première intervention a consisté à dédier un grand espace aux piétons sans pour autant les séparer des chemins carrossables», explique la direction de l'Ecole. Et de préciser que ces rues de différentes emprises et de traitements variés (chicanes, commerce sur double hauteur, cour sur rue...) seront composés d'activité thématisées à l'échelle de leurs usages et selon leur emplacement dans le quartier, créant ainsi un parcours dynamique. Les transports, quant à eux, disposeront de deux axes à flux moyen traversant le site de part et d'autre rendant les voies piétonnes bien desservies. Dans un esprit de continuité, des parkings seront dispatchés sur le site de façon à être à proximité d'équipements majeurs. Selon l'EAC, le but de cette opération est d'animer, d'affirmer et de régénérer un quartier au devenir prometteur.
Rappelons que les étudiants de l'EAC ont déjà proposé des idées de changement et une cure de jouvence pour ce quartier mythique de la capitale économique.
Les futurs architectes ont laissé libre cours à leur imagination et surtout à leur savoir-faire pour établir un nouveau Mâarif. Au cours du concours lancé par leur école, ils ont suggéré des maquettes de réhabilitation du quartier en question.
Les travaux, supervisés par les conférenciers et les invités d'honneur venant de différents horizons, ont été évalués à l'issue de la charrette par un jury composé, entre autres, d'enseignants, de responsables locaux et d'acteurs de la scène culturelle de la ville. Les travaux retenus par un jury d'enseignants et de professionnels constituent aujourd'hui une base de réflexion sur le sujet auprès des instances concernées.
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Questions à: Benabdeljalil Abdelmoumen • directeur général EAC
«La transformation du quartier n'est pas achevée et pose aujourd'hui de gros problèmes de circulation, de densité et de maîtrise des changements en cours»
• L'EAC a organisé une «charrette» pour la rénovation du quartier Maârif. Expliquez-nous ce concept ?
«Charette» est expression originaire des écoles des Beaux-arts à Paris, où les étudiants en architecture devaient transporter eux-mêmes leurs panneaux d'exposition de plans vers la salle des rendus. Être «charrette» voulait d'abord dire que le temps restant avant le rendu était compté. Par extension, cela signifiait que le projet auquel on était attelé doit être terminé dans un délai forcément trop court. Une «charrette» est donc une tâche devant être accomplie dans un temps mesuré. Les «charrettes» organisées par l'EAC mobilisent l'ensemble des étudiants de l'école durant une semaine pour faire la synthèse des connaissances acquises.
Ce travail est encadré par l'ensemble des enseignants de l'école et par des personnalités extérieures invitées, qui donnent à l'occasion un éclairage particulier sur la thématique abordée. Ce travail doit soulever un certain nombre d'interrogations. Le travail demandé consiste en l'élaboration d'une analyse urbaine abordant différents aspects (morphologiques, historiques…), une approche de la ville dans sa globalité, une réflexion sur l'urbanité-temporalité en situation métropolitaine et aussi une intervention architecturale dans des sites urbains en mutation…..
• Pourquoi avez-vous choisi ce quartier ?
Conçu au cours des années 20 pour le logement et l'activité artisanale et une population majoritairement européenne, le quartier Maârif a connu depuis les années 70 de grands changements. La transformation du quartier n'est pas achevée et pose aujourd'hui de gros problèmes de circulation, de densité et de maîtrise des changements en cours. D'où la problématique suivante : comment inscrire ce quartier dans la structure de la ville en devenir et le rendre fonctionnel tout en lui assurant une urbanité garante de son rayonnement au niveau de la métropole.
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