S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE

Sujet: S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE Lun 30 Nov 2009 - 18:37

Qu’ils aient attendu l’édition du 23 juillet ou dégainé avant tout le monde, marquer la première décennie du roi était pour la presse étrangère un parcours obligé. Florilège.

A lire l’un après l’autre les articles des journaux, des agences de presse et des sites d’information étrangers qui marquent les dix ans de règne de Mohammed VI, on éprouve la même sensation que peut avoir un professeur qui corrige un paquet de copies. Certaines sont très mauvaises, quelques-unes se distinguent par un souci d’originalité,
mais toutes se ressemblent un peu. Cette similitude donne l’impression que beaucoup de journalistes ont fait le bilan de la dernière décennie marocaine comme on fait ses devoirs : parce qu’il faut le faire (sans parler de ceux qui ont copié sur leur camarade). Bravement, ils ont consulté leurs fiches sur le roi. Honnêtement, ils ont rédigé un tableau plus ou moins complet des points forts et des points faibles de son règne.

Vive les réformes
Passons rapidement sur un ovni médiatique, le texte dithyrambique publié le 23 juillet par Le Figaro en avant-dernière page, en plus de l’article plus objectif en Une. Signé Jean-Yves de Cara, Frédéric Rouvillois et Charles Saint-Prot, auteurs de Le Maroc en marche (CNRS), il est rédigé dans un style sans nuances qui rappelle celui du Matin du Sahara. Au point qu’il n’a pas tardé à être repris par la MAP.
En général, l’article-type de la presse étrangère mélange habilement un portrait“psychologique” de Mohammed VI avec ses réalisations les plus connues. Le tiercé gagnant, dans l’ordre : la Moudawana, le développement des infrastructures et l’IER (Instance équité et réconciliation). Mais rares sont les analyses critiques des résultats de ces réformes. Dominique Lagarde, par exemple, donne dans L’Express une vision idéalisée de l’IER, sans évoquer les critiques actuelles des militants sur l’application de ses recommandations. De même, pour la journaliste, la Moudawana est“la plus belle réforme du règne, qui institue l’égalité entre le mari et la femme”, et elle ne s’attarde pas sur les réserves émises par les féministes face à ce vœu pieux. Encore plus rares sont ceux qui adoptent un ton ferme, comme Baudoin Loos dans l’éditorial de Le Soir de Belgique, qui s’interroge, à propos de l’IER :“Pourquoi fallait-il assombrir cette catharsis des années de plomb par l’octroi choquant d’une totale impunité aux bourreaux de tous grades ?”
Des“points noirs” du règne sont bien sûr évoqués, mais de façon très standardisée. Que ce soit à l’AFP, dans le Petit Journal ou sur le site de RFI, la tendance est d’égrener la même liste bien rodée de“problèmes marocains” : non-indépendance de la justice, persistance (voire aggravation) de la corruption, et surtout maintien des inégalités sociales. Ce dernier point a fait l’objet d’un reportage de Florence Beaugé, pour Le Monde, qui met l’accent sur le fossé entre les quartiers aisés de Anfa et le bidonville de Sidi Moumen à Casablanca, tandis que Le Figaro s’est livré au même exercice à Rabat.

La fête et le jet-ski
Pour ce qui est de la personnalité du roi, certes le point le plus ardu à cerner, plusieurs journalistes étrangers n’hésitent pas à puiser dans leur album-photo pour ressortir les clichés habituels. Mohammed VI est presque toujours comparé à son père, comme dans le quotidien espagnol El Periodico, qui titre“A l’ombre de Hassan”. Un roi“mystérieux”,“discret”, voire“timide”, peu visible sur la scène internationale mais“qui veut être aimé” : voilà l’image qui ressort le plus souvent. Notamment dans les journaux germanophones, chez qui la tendance est à la légèreté. En effet, quatre quotidiens ont commandé un article au même journaliste (Ralph Schultze), qui se concentre sur l’aspect“people” et laisse de côté toute analyse politique. Résultat : que ce soit dans le Tagesspiegel et le Frankfurter Rundschau (Allemagne), le Salzburger Nachrichten (Autriche) ou le Tagblatt (Suisse), on retrouve peu ou prou le même article. Des titres différents mais les mêmes images d’Epinal. Tout en évoquant un“culte de la personnalité qui n’a rien à envier à celui de son père”, le journaliste tartine sur le“roi fêtard” et son surnom supposé,“Majetski”. L’une des versions de l’article a même un titre qui met sur le même plan loisirs du roi et réformes au Palais :“Avec le jet-ski, sans le harem”.
Les anglophones n’ont pas fait mieux. La dizaine de sites d’information qui ont décidé de marquer le coup ont presque tous repris la même dépêche, rédigée en anglais par le directeur de l’AFP à Rabat, Hervé Guilbaud. C’est une resucée de sa dépêche en français, allégée“pour les dummies”, avec davantage d’allusions aux goûts du roi. Un“King Cool” qui aime le rappeur P. Diddy et Johnny Halliday, voilà ce que les lecteurs du Dailystar (Liban) ou du Kuwaït Times retiendront du souverain marocain. Pour compléter le tableau, l’article ne contient qu’une seule citation, celle de Nabil Mouline, spécialiste de l’histoire marocaine à Sciences Po Paris :“Le roi est présent pratiquement partout, omnipotent, rassurant la population. C’est un retour à la tradition séculaire du sultanat marocain qui remonte au XVIème siècle”. Du coup, le site du Cape Times (Afrique du Sud) a titré cet article :“Le Maroc n’est toujours pas à la page, malgré le‘Roi Cool’”.

“Mohammed VI est le Père Noël”
Dans la presse française, il faut noter la place particulière de Jeune Afrique, qui a consacré deux couvertures au dixième anniversaire de l’intronisation de Mohammed VI. Pour François Soudan, l’auteur du premier article,“si Hassan II était le Père fouettard, Mohammed VI est le Père Noël”. Dans un texte qui ne froissera personne, plutôt que d’évoquer les éventuelles désillusions des Marocains, il parle de celles du roi lui-même, comme“sa déception vis-à-vis de chefs de parti qui lui ont fait défaut à chaque décision cruciale de son règne”.
Quelques publications toutefois osent des analyses politiques. Marianne le premier, sous la plume de Martine Gozlan, peint un tableau réaliste du paysage politique marocain et ne prend pas de gants avec la classe politique :“L’omniprésence généreuse du monarque relègue dans l’ombre un gouvernement passif sans projets d’envergure”, écrit la journaliste. L’Express et El Pais évoquent la concentration des pouvoirs, en titrant tous les deux :“Mohammed VI règne et gouverne”. Le Monde - peu audacieux par ailleurs - et El Pais s’attaquent à la thématique du pouvoir royal via la plume de Aboubakr Jamaï. A côté de l’article de l’ancien directeur du Journal hebdomadaire, intitulé“L’immense pouvoir de Mohammed VI”, le journaliste espagnol Ignacio Cembrero renchérit :“Depuis qu’il a accédé au trône, le chef de l’Etat du Maroc a renforcé ses pouvoirs”. Plus loin :“Les partis politiques et le parlement n’ont jamais été un contre-pouvoir. Le monarque a fustigé dans ses discours leur faiblesse, mais cela ne les a pas aidés à relever la tête”. Il donne aussi son importance à l’irruption du Parti authenticité et modernité (PAM) dans la vie politique, un PAM qualifié par Télérama de“parti fécondé in vitro au palais royal”. Au rayon politique internationale, il est amusant de noter que les Français éludent totalement les relations Maroc-France, alors que les Espagnols abordent fréquemment leurs propres relations avec le royaume. El Pais ainsi que La Voz de Galicia y consacrent des articles pareillement intitulés“Un roi bien disposé envers l’Espagne”.

Et la démocratie ?
Rares sont les auteurs qui évoquent la situation des droits humains, comme le Belge Baudouin Loos, pour qui“on a pu écrire que la torture avait disparu, avant de constater son retour en force”. La majorité élude le sujet, tandis que l’AFP le balaye du revers de la main en parlant des militants des droits de l’homme comme de trouble-fêtes :“Quelques voix discordantes viennent cependant flétrir cette image un peu idyllique. Ainsi, l’Association marocaine des droits humains ne se prive pas de mettre en cause l’indépendance de la justice, et affirme que torture et détentions arbitraires continuent”.
Par contre, et c’est bien naturel, la situation de la liberté d’expression interpelle beaucoup les journalistes étrangers. Pour L’Express, décidément optimiste,“il y a aujourd’hui une presse indépendante qui enquête, commente, critique et défend vigoureusement sa liberté”. Mais la plupart des titres insistent sur les fameuses“lignes rouges”, comme le site d’information Slate.fr qui tente une audacieuse métaphore. Pierre Malet y écrit que le métier de journaliste au Maroc est“un art presque aussi compliqué que si le roi faisait du jet-ski au milieu d’une piscine municipale bondée d’enfants”.
Finalement, la grande question autour de laquelle toute la presse étrangère tourne sans avoir l’air d’y toucher reste : le Maroc actuel est-il une démocratie ? Certains la posent directement, et parfois y répondent. Pour le site des télés allemandes ARD, il reste “encore un long chemin vers la démocratie”. Pour sa part L’Express tranche : le régime est “l’un des plus ouverts du monde arabe. Mais pas une démocratie pour autant”.

Sujet: Re: S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE Lun 30 Nov 2009 - 18:38

Repères. Quelles sont leurs références ?
Lorsque les journalistes étrangers ont voulu (ou dû) rédiger un bilan du règne de Mohammed VI, vers qui se sont-ils tournés ? Sur les 27 publications et dépêches épluchées (13 en français, 6 en allemand, 5 en espagnol et 3 en anglais), 15 citent des personnalités marocaines (sans compter les anonymes). Trois d’entre elles leur ouvrent même leurs colonnes. Ali Amar, par exemple, cité soit en personne, soit via son livre Le Grand Malentendu. Aboubakr Jamaï aussi, très demandé, auteur d’une tribune dans Le Monde et d’une autre dans El Pais. Le politologue Mohamed Tozy, qui accorde une interview à L’Express, est entre autres cité par Le Figaro, El Pais et EFE. Les éditos de Ahmed R. Benchemsi sont une référence pour L’Express ainsi que plusieurs articles allemands. Quant au militant Fouad Abdelmoumni, il est consulté à la fois par Le Monde et L’Express. Du côté des “experts” internationaux, les journalistes ont abondamment pioché dans le concept de “transition inachevée” du livre éponyme de l’historien Pierre Vermeren. Et le 23 juillet, le site de El Pais a demandé à Ferran Sales, auteur de la biographie Le prince qui ne voulait pas être roi, de répondre en direct aux questions des internautes.

http://www.telquel-online.com/386/actu_maroc1_386.shtml

Sujet: Re: S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE Lun 30 Nov 2009 - 18:42

Mohammed VI a très tôt su se servir de son statut de Commandeur des croyants. Sa légitimité religieuse lui a à la fois permis de faire passer des réformes d’envergure et de s’ériger en rempart contre l’extrémisme religieux. Véritable pilier de la monarchie, son autorité religieuse a aussi contribué à renforcer son pouvoir temporel.

Sujet: Re: S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE Lun 30 Nov 2009 - 18:46

Sujet: Re: S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE Lun 30 Nov 2009 - 18:50

Sujet: Re: S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE Lun 30 Nov 2009 - 18:51

Sujet: Re: S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE Lun 30 Nov 2009 - 18:55

Sujet: Re: S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE Lun 30 Nov 2009 - 18:57

Sujet: Re: S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE Lun 30 Nov 2009 - 18:58

Sujet: Re: S.M. MOHAMED VI 10 ANS DE REGNE Lun 30 Nov 2009 - 19:03

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S.M. le Roi lance la mise en service du projet de relevage des eaux
usées d'Al Hoceïma ,Premier village de construction de éco-ville de
bidonville d'Al Hoceïma, Tout les politique posible en écologie pour
leurs donner des moyenne pour atteindre l'autosuffisance D'Al Hoceïma,
Eau, Déchet , Solaire Photovoltaïque, éolien, Etc...

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