MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR
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MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR

HISTOIRE DES JUIFS DU MAROC-CASABLANCA-RABAT-MAZAGAN-MOGADOR-AGADIR-FES-MEKNES-MARRAKECH-LARACHE-ALCAZARQUIVIR-KENITRA-TETOUAN-TANGER-ARCILA-IFRANE-OUARZAZAT-BENI MELLAL-OUEZANE
 
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 JE ME SOUVIENS

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MessageSujet: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeMer 31 Jan 2007 - 19:39

1960 oui je me souviens ( j'avais 13 ans ) a Tanger.....
ce soir là nous avions disposé mes freres et moi sur le sol des billes dans un triangle et nous nous appretions a faire une partie ...

Mon frere aine dormait deja ( il avait fait la bringue la veille )...Soudain nous apercevons l'ensemble des billes glisser sur le cote !lentement .....ensuite , le plancher se remit a niveau...

Les adultes avaient compris que quelque chose d'anormal se produisait
efectivement tout le quartier etait dehors et nous avons pris le chemin du Marshan ( les hauteurs de Tanger ) Apeures que nous etions !

mon frere continua a dormir et ne bougea pas de la maison.
Arrives chez la tante Gimol, elle nous administra un grand bol de Hrira .
et nous mis sur les epaules des couvertures en laine. Nous allumames le poste de radio pour savoir ce qui s'etait passe !

De retour mon frere continuait a dormir ! Il ne s'appercut de rien !
et nous etions a des centaines de kilometres de l'epicentre !
Les jours suivants , nous etions catastrophes ! Agadir etait raye de la carte ! des morts part milliers et des blesses par dizaine de milliers!

Agadir fut reconstruite ......L'amour de la vie plus fort que la mort !!
je me souviens j'avais 13 ans .........
Jacky (patatabuena)
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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeMer 31 Jan 2007 - 19:51

J'etais parmi les jeunes volontaires a casablanca qui ont recu les premiers rescapes juifs, du seisme a agadir. nous les avons recu a Talmud Torah,Avenue des regiments coloniaux.
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Anita Anidjar Ponte
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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeMer 31 Jan 2007 - 20:27

j'etais tres jeune et pourtant ce tremblement m'a boulverse, nous habitions Casablanca tres, tres loin d'Agadir, et pourtant la terre a tremble chez nous, pendant des mois je dormais avec mes parents pendant des anneesj'ai souffert j'etais sure que la terre va se mettre a trembler.................
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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeJeu 8 Fév 2007 - 20:29

ce tremblement de terre a agadir m'a marque pour la vie.
bien que j'ai habite a casa, je me souviens que la terre avait tremble meme a casa, nous etions tous sortis, et je me souviens que mon pere ne voulait aller nulle part, et la peur que j'avais senti a l'epoque me poursuit jusqu'a ces jours ci, il y'a eu queque tremblements de terre tres petits en israel, et personne ne comprend pourquoi je suis paniquee et je me comporte comme ca, mais c'est plus fort que moi.
il y'avait avec nous en classe des refugies d'agadir qui avaient tout perdu, et je me souviens combien ils etaient malheureux.
je me rapelle qu'on devait donner des vetements aux refugies, et j'avais une belle robe blanche que j'aimais beaucoup, et je l'avais donne a ma mere en lui disant, donne cette robe, elle aportera de la joie a une autre petite fille. j'avais 10 ans, et je n'ai jamais oublie.
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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeLun 12 Fév 2007 - 9:38

j'ai une trè belle chanson de samy elmaghribi qui raconte l'histoire du tremblement de terre a agadir je vais essayer de l'envoyer a soly mais avant je doit trouver un programme pour la couper en 2 et je suis sur que soly va la mettre ici
a bientot
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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeLun 12 Fév 2007 - 15:14

solly la terre a trembler au maroc ce matin rien de grave un peu de panique
donc on attend les info pour voir les autres villes cela atrembler aussi au portugal
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Soly Anidjar
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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeLun 19 Fév 2007 - 16:21


Je viens de découvrir le site Maroc Amitié. Au sujet des personnes
décédées au tremblement de terre d'Agadir, je voudrais ajouter Mme
Reine AKNINE et sa petite fille Renée ELKOUBI


Sa grand mère, Reine AKNINE, tenait un restaurant ou plutôt une
pension de famille où déjeunaient tous les célibataires qui
travaillaient à Agadir.

Mon épouse chérie Jacqueline ELKOUBI a vécu le tremblement de terre
d'Agadir, la catastrophe comme elle disait. Née en 1943, elle avait
17 ans. Elle a perdu sa grand mère, Reine AKNINE et sa soeur Renée
ELKOUBI. Puis sa famille a habité Marseille où je l'ai connue, aimée
et épousée. Jacqueline était " la mémoire d'Agadir ". Elle retraçait
Agadir rue par rue, immeuble par immeuble, elle avait une mémoire
exceptionnelle ! Nous avons eu la joie de participer à une réunion de
tous ses amis gadiris fin 2003 et début Janvier 2004 à l'hôtel de
Jacques OHAYON, c'était comme si elle était venue leur dire au revoir
avant de nous quitter le 7 décembre 2004.


Marc Cohen, le mari de Jacqueline Cohen née ELKOUBI.
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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeLun 19 Fév 2007 - 17:34

Merci beaucoup pour ce message ,Marc Cohen, le mari de Jacqueline,je recherche des personnes qui ont pu vivre cette tragédie, tu en connais d'autres?
bisous Soly
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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeMer 21 Mar 2007 - 20:41

ODYSSÉE DES SCOUTS DE MAZAGAN A PROPOS DU TREMBLEMENT DE TERRE
D'AGADIR DU 29 FÉVRIER 1960 - une triste TRAGÉDIE pour le MAROC.

Après le tremblement de terre, par ordre du Palais Royale, des patrouilles scouts de
differentes villes du Maroc se réunissent à Casablanca, pour partir aider les autorités
d'Agadir. De Mazagan nous étions quelques volontaires : Jojo Ruimy z'l. - Benjamin
Oiknine - Eleazar Ruimy et moi-même.
Nous avons embarqués à bord d'un croiseur de guerre italien " L'INDOMITO" qui
transportait, des vivres, des couvertures et de l'eau en direction d'Agadir.
Une foi à Agadir, le port, hélas, était endommagé, aussi c'était dans une péniche
de débarquement de l'armée Espagnole, que nous avons débarqués, dans une
ville morte d'où monte une odeur de chlorure de chaux insoutenable et une chaleur
étouffante. HEUREUSEMENT pour nous, SM HASSAN II, alors prince à cette
époque, donna l'ordre de nous évacuer vers Taroudant, que de rester à Agadir, ce
qui n'était pas convenable pour des jeunes.
Une fois à Taroudant, nous avons installer notre campement à côté d'une ferme et nous
avons commencé à aider les hopitaux.
La base aéro-navale Française, à 7 kms. d'Agadir, demeura intacte et opérationnelle
et puis le formidable travail de L'ARMÉE ROYALE ont contribués à aider tous les
gens d'Agadir.
Nous avons profiter pour visiter les petites communautés Juifs qui habitaient les
alentours et qui vivaient dans des conditions précaires.
Ces communautés de ces régions, dont l'origine remonterait, d'après certains
vieux rabbins, à l'époque de la déportation à Babylone.
Ces Juifs du sud ont vécu pendant de longs siècles en bonne entente avec les
berbères musulmans avant de partir pour Israèl.


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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeVen 7 Mar 2008 - 13:47

Voici pour vous, le témoignage bouleversant de Didier Vidal, second maître Radio dans l’Aéronavale, à la base aérienne française d’Agadir, rescapé, âgé de 32 ans à l’époque de la tragédie et habitant ces dernières années à Hyères en France.

Le 22 février 60, vers midi, j’étais dans la salle d’alerte en attente d’un décollage, lorsque je sentis le sol bouger sous ma chaise . Un mouvement rapide et léger pendant trois à quatre secondes, qui aurait pu faire penser au passage d’un camion à proximité du bâtiment. Je me précipitai dehors, mais rien ne bougeait . Au contraire, un calme impressionnant régnait sur le parking où les Beechcrafts et les Lancasters semblaient dormir sous la chaleur d’un soleil déjà très fort pour cette fin d’hiver. Dans la tour de contrôle qui surplombait le bâtiment, aucun signe de mouvement particulier.

Je revins à la salle d’alerte préparer mon équipement et me rendis aux appareils pour effectuer les essais radio avant vol. Mais cette secousse m’avait intrigué et perturbait mon travail de routine. Interrogés, très peu de mes camarades avaient ressenti ce frémissement, et l’affaire fut vite oubliée .

Un semaine plus tard, le 29, à peu près à la même heure, une seconde secousse plus importante fut cette fois, bien remarquée. Les vitres tremblèrent, des meubles se déplacèrent légèrement et des verres tintèrent dans les placards. Là, plus de doute, le sol avait bien bougé.

Les commentaires allèrent bon train, mais sans inquiétude particulière. Simplement, un petit fait divers à raconter à la famille dans une prochaine lettre. La journée s’acheva comme d’habitude .

Avant le dîner, nous allâmes faire notre petite promenade avec les enfants dans la colline derrière la maison. J’aimais ce moment précieux où je retrouvais ma petite famille .

Juste au coucher du soleil, c’était la période de ramadan, le muezzin appela les fidèles à la prière de sa voix gutturale portant très loin dans l’air calme du soir. Aucun bruit ne la troublait, sauf parfois, le bêlement d’une petite chèvre encore dehors et qu’un petit berger poussait devant lui. Les ombres s’allongèrent sur le sol, il était temps de rentrer dîner .

En cette période, beaucoup de marocains étaient descendus des villages avoisinants pour célébrer en famille cette grande fête musulmane. L’activité des rues réduite dans la journée, ne s’animait qu ‘après la prière du soir. Il en montait de bonnes odeurs de cuisine. Les enfants se gavaient de beignets au miel pendant que les femmes préparaient les mets les plus fins réservés pour cette période sainte et seulement après que le soleil se soit couché .

Les soirées se prolongeaient très tard pour les hommes, en longs palabres agrémentés de thé à la menthe, pendant que les femmes plus discrètes se retiraient dans un coin ou dans une autre pièce pour échanger les derniers potins, comme toutes les commères du monde .

Lundi 29 février 1960 , 23 heures 47 .

Le jour supplémentaire de cette année bissextile allait s’achever, lorsque dans un grondement monstrueux, inhumain, venant des entrailles de la terre, accompagné de secousses d’une violence inouïe, toute la maison craqua. Le sol allait et venait en secouant les murs, les meubles, notre lit. Les baies vitrées volèrent en éclats. Je me retrouvai jeté à terre sur le carrelage, incapable de me remettre debout. Je m’entendis hurler comme une bête, de terreur, comme je n’en avais jamais connu même aux pires moments des bombardements de la guerre. C’était l’effroi, cette peur qui vous glace le sang avec un sentiment d’impuissance devant une force énorme qui sort de la terre .

Des gravats tombèrent du plafond et des murs. J’entendis un fracas de matériaux comme si un bulldozer entrait dans la maison pour tout casser. Ce cauchemar ne s’arrêterait donc jamais ? Pendant quarante cinq longues secondes, les secousses continuèrent leur mouvement de destruction et nous laissèrent anéantis, paniqués, incapables de penser, d’esquisser le moindre geste de protection. Puis le grondement et les secousses diminuèrent d’amplitude puis enfin cessèrent. D’un coup, je réalisai la situation, le tremblement de la semaine passée, celui de midi, furent des avertissements que personne ne sut déchiffrer .

J’entendis Michelle me crier " Les enfants ". Je me levai d’un coup et cherchai l’interrupteur, me cognai dans des obstacles, trébuchai à chaque pas. L’interrupteur ne marchait pas, puis je réalisai que le courant devait être coupé. Dans quelle direction aller, j’étais perdu.

Finalement, je repérai la porte du couloir qui pendait de travers et tentai d’atteindre la chambre où dormaient Cathou et Robin qui pleuraient de peur . Le placard mural du couloir avait expulsé les vêtements, les étagères, les portes. Toutes les affaires encombraient le passage. Dans ma précipitation, je tombais, me redressais, entrais dans la salle de bain et compris mon erreur en sentant les odeurs de parfum dont les flacons devaient être brisés sur le sol.

J’arrivais enfin à la chambre des enfants, en pris un sous chaque bras et fis le chemin inverse pour sortir le plus rapidement de cette cage de béton .

Nous les installâmes dans la 2CV garée dans le jardin, et seulement après cela , nous commençâmes à reprendre nos esprits et nos sens habituels. Je m’aperçus alors, que depuis la secousse, des klaxons de voitures hurlaient lugubrement dans la nuit sans interruption, tout près de nous. Ils provenaient de plusieurs véhicules garés devant les immeubles marine dont la corniche supérieure s’étaient détachée, tombant sur eux écrasant les tôles et provoquant des courts circuits. Personne ne s’en préoccupait bien entendu, plus soucieux d’évacuer rapidement les bâtiments éventrés .

Petit à petit nous constatâmes les dégâts, car du haut de notre colline nous pouvions apercevoir presque l’ensemble de la ville en contrebas, sur laquelle des lueurs d’incendies rougeoyaient à travers un immense nuage de poussière s’élevant des immeubles et maisons effondrées. De temps à autre, une explosion secouait l’air. Vraisemblablement, provenant de bouteilles de gaz dans les locaux en feu.

Puis, des voix montèrent de ce fatras, des gens s’appelaient dans l’obscurité, cherchant un proche ou demandant de l’aide. Que faire ? Nous étions nous même désorientés, et les maisons autour de nous avaient l’air d’être debout . Il nous était impossible dans l’obscurité d’évaluer l’ampleur des dégâts en ville.

La famille Favre vint nous rejoindre avec les enfants que j’installais aussi dans la 2cv transformée en dortoir. La nuit étant fraîche, je décidais de retourner dans la maison chercher quelques vêtements et couvertures. Avec prudence, j’avançais dans les pièces et par chance retrouvais une lampe de poche qui fonctionnait. La lumière me fis entrevoir un désordre indescriptible. Le canapé-lit sur lequel nous dormions se retrouvait au milieu du séjour, ce qui nous évita certainement d’être blessé par des portions de cloison formant un tas à l’emplacement où était notre tête.

Des objets jonchaient le sol mélangés aux débris des vitres. Dans la cuisine, une odeur de vinasse montait des 10 litres de vin rentrés la veille , maintenant répandus et mélangés à tout le contenu du placard, sucre, sel, pâtes, riz etc... En tournant vers le couloir, je compris mon erreur d’aiguillage de la nuit en voyant les portes de la penderie arrachées de leur dormant coincées en travers du couloir formant une sorte de labyrinthe qui m’entraîna dans la salle de bain .

Tout ce spectacle de désolation était à pleurer, mais je n’avais pas le temps ni le désir de m’attarder à ranger. Je m’activais, la peur au ventre d’une nouvelle secousse , à trier quelques vêtements que j’empilai dans un sac ou une valise, je ne me souviens plus, et filai à l’extérieur vers la sécurité de la voûte céleste .

Vers trois heures du matin, une voiture monta la route vers nous. Chacun se précipita aux informations. Un officier marinier de service à la base venait prendre des nouvelles de sa famille. Il avait du traverser un parcours de destruction et de mort qu’il nous rapporta en quelques phrases . Les immeubles effondrés obstruant certains passages, des hommes cherchant dans les décombres, qui un parent, qui un ami. Impensable !

La base située à sept kilomètres de la ville, assez loin de l’épicentre, demeurait intacte et opérationnelle. Nous décidâmes avec Lucien Favre de regagner ce havre, puisqu’il n’était plus question de rentrer dans nos maisons, d’autant plus que de petites secousses telluriques continuaient de faire bouger le sol sous nos pieds .

Au fur et à mesure de notre progression, le récit de notre camarade s’avéra la triste réalité. Après maints détours pour trouver un passage, nous arrivâmes à la base où déjà de nombreux rescapés envahissaient les allées, pèle mêle, civils, militaires, femmes et enfants, marocains et français. Des marins canalisaient tant bien que mal ce flot hétéroclite vers un hangar où des lits " picots " dépliés à la hâte leur étaient offerts, ainsi que des boissons chaudes réconfortantes. Pour ma part, j’installais nos deux familles, pour y passer le restant de la nuit, dans un baraquement demi tonneau en tôle, servant de magasin matériel, me paraissant le plus sûr des abris en cas de nouveau séisme .

Mardi 1er Mars .

Vers sept heures, nous fûmes réveillés par les ronflements des turboréacteurs d’avions gros porteurs C 130 américains venus des bases de Nouasseur et de Port Lyautey apportant du matériel de sauvetage et des tentes pour les sans abri. La cafétéria du mess, qui venait d’ouvrir nous permit de faire un ravitaillement en café, pain et confiture, qui nous remis les esprits en ordre pour envisager un avenir immédiat pas très réjouissant.

Lucien et moi nous nous présentâmes à nos services respectifs afin de nous signaler en vie mais aussi pour nous rendre utile dans ces moments difficiles .

Lucien fut désigné pour faire le tri des blessés et des morts. Il participa également au déblaiement. Sale boulot s’il en est. Il eut le triste privilège de retrouver la famille Devaux, nos amis, lui, sa femme et leur bébé, tous les trois ensevelis sous les décombres de l’immeuble Bella vista. Nous leur avions donné quelques mois auparavant un petit chien magnifique de Tao notre chienne berger. Il est mort en leur compagnie.

Il fallut rassurer nos familles qui avaient dû entendre à la radio les informations sur ce drâme. Par l’intermédiaire des transmissions de la marine, nous pûmes envoyer une liste des rescapés qui fut retransmise sur les ondes de la radiodiffusion française. Nous sûmes plus tard que les messages avaient été reçus, soit par l’intermédiaire de voisins ou des parents les ayant entendu .

En fin de journée, je m’échappai pour retrouver ma petite famille. Tout allait bien apparemment, les enfants jouaient avec ceux des Favre, Christine et Dominique. Peut être un peu plus grognon que d’habitude.

Une note affichée au bureau d’information nous annonça qu’une évacuation possible des familles pourrait avoir lieu le lendemain par des avions de la 31 S, l’ escadrille de liaison ministérielle de la marine. Je m’empressai d’inscrire Michelle et les enfants, Lucien en fit autant pour sa famille. Dans cette perspective, nous retournâmes aux appartements chercher des vêtements et affaires personnelles pour ce voyage sans retour.

Par la même occasion, nous fîmes un tour de la ville pour voir ce qu’il en restait.

A partir du quartier industriel où se regroupaient les sardineries et la plus part des industries ou dépôts, l’horreur commença. D’Agadir, il ne restait rien que maisons détruites, lézardées, ou en bloc entier penché comme la tour de Pise. Passant devant l’immeuble Barault, je vis le côté de notre ancien studio effondré . Plus loin, sur la place du marché, c’est avec une peur rétrospective que je reconnu l’emplacement de l’immeuble Lali , dont il ne subsistait qu’un tas de gravats débordant sur la rue de trois ou quatre mètres de haut. Notre ancienne propriétaire, Madame Fromentin, qui y avait un appartement, se trouvait encore sous les décombres, mais je ne l’appris que plus tard à Hyères où j’eus la surprise de la retrouver. Elle resta ensevelie blessée aux jambes, plusieurs heures avant d’être extirpée de sa fâcheuse posture.

Je poussai jusqu’au Talbordj en faisant un détour par le front de mer, où du magnifique hôtel SAADA, plein des premiers touristes étrangers, on n’apercevait plus que l’enseigne de toit trônant sur les dalles de béton des quatre étages empilés les uns sur les autres. Des équipes de marins fouillaient les décombres un peu partout en ville, renforcées par les équipages des navires de guerre français en exercice près des côtes marocaines qui s’étaient détournés pour la cause.

Arrivé devant le quartier arabe, je dus reculer, dans l’impossibilité de poursuivre en voiture. Le Talbordj n’existait plus ! Seuls des tas de pierres sur lesquelles des marocains fouillaient à mains nues pour déblayer et retrouver leurs morts. Les constructions de pierres liées à la chaux et au sable s’étaient écroulées comme des châteaux de cartes ensevelissant leurs habitants en pleine festivité du Ramadan. On évaluera plus tard à plus de 15 000 le nombre des victimes en majorité musulmans et juifs de ce quartier.

Je ne suis pas monté jusqu’à la Kasba, mais je sus que les recherches de survivants quasiment impossibles, s’arrêtèrent très vite et le nivelage des ruines fut ordonné, servant de sépulture aux victimes . On peut encore voir la forteresse ainsi aujourd’hui. Seuls les remparts subsistent avec les stigmates du séismes dans ses pierres.

Après avoir récupéré dans la maison, le maximum de vêtements nécessaires pour Michelle et les enfants ainsi que pour moi et quelques objets personnels, je rentrai à la base avec dans les yeux la vision d’apocalypse, de toutes les misères de cette ville heureuse, belle et maintenant martyre.

Nos familles embarquèrent le lendemain dans un avion, pour la France où ils atterrirent au Bourget accueillis, en ce qui concerne Michelle et les enfants, par ma sœur Gisèle .

Mon affectation ne se terminant qu’en juillet suivant, je me retrouvai célibataire pour quelques mois. Ne voulant plus coucher dans des immeubles en dur, tout le monde logea dans des tentes de l’armée pour trente personnes. Les soirées se traînaient interminables en parties de pétanque et de cartes ou de lecture. En avril et en juin, les autorités organisèrent des vols vers la France qui nous permirent de faire des visites furtives à la famille. Je profitais de l’un d’eux pour rapatrier Tao dont je ne savais que faire à la base, à bord d’un Lancaster . De plus, elle était devenue agressive et avait mordu un officier qui passait trop près d’elle. La menace d’être abattue planait sur elle, il était temps de la faire partir. Elle retrouva son caractère doux en faisant de grandes promenades en compagnie des enfants qu’elle adorait et qui le lui rendaient bien .

Début juillet, je chargeai la 2cv jusqu’à ras bord et pris la route du nord, Casablanca, Port Lyautey, aujourd’hui Kénitra, où je fis une escale chez mon ami Carpentier , un rescapé de Dien Ben Phu qui faisait partie de mon équipage, puis Tanger la blanche, pour embarquer sur le ferry vers Gibraltar. Je traversai l’Espagne en touriste, au rythme de ma Gélinotte ( la 2cv ), c’est à dire à la vitesse moyenne de 60 à l’heure. Mais elle m’amena à bon port pour ce trajet de 8 jours et 3000 kms, au bout duquel je pus embrasser Michelle et les enfants .

Je suis revenu à Agadir, que le roi avait promis de reconstruire plus belle qu’avant, mais ce n’est plus le petit paradis que j’ai connu jusqu’au 29 février 1960 à 23 heures 46. Elle est devenue aujourd’hui, une usine à touristes qui ne connaîtront jamais le charme exotique de l’hôtel du Sous au Talbordj, près du souk aux légumes !
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Florence Amiel




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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeLun 11 Jan 2010 - 16:24

Bonjour,

Je suis né à agadir en 1957 .
Mes parents ont quitté la ville en 1959 . Ils étaient fonctionnaires ( dans l'enseignement et les douanes)Ils habitaient rue de Londres près de la "goutte d'eau" .
Je suis donc en quelque sorte un rescapé!
je suis en train d'écrire un roman ( une fiction ) dont les premiers chapitres se passent à agadir juste avant le tremblement de terre .

j'aurais besoin d'entrer en contact avec des personnes qui y ont vécu assez longtemps pour avoir un tableau de la vie quotidienne dans cette ville à cette époque. J'ai besoin de m'imprégner de l'ambiance.
Des détails sur la vie culturelle , sportive , les commerces, les lieux populaires,les quartiers ( leur descriptif , les communautés européennes, arabes,juives etc...qui y habitaient)la plage, la vie nocturne, les détails pittoresques de toutes sortes , les anecdotes,les relations interpersonnelles, sociales , économiques etc.. .
En bref L'aspect "documentaire" sous forme de vécus et de souvenirs personnels pour pouvoir situer mes personnages .

J'habite dans le nord du vaucluse.
mail :dan.sab@orange.fr

l'idéal serait que je puisse communiquer par téléphone .
Peut être aussi que les personnes qui ont connu la vie à Agadir à cette époque seront contentes d'en parler .

lors d'un voyage à agadir il y a quelque années j'ai pu obtenir auprès des services de la mairie un plan de la ville d'avant le tremblement de terre .

merci de votre aide .si des personnes sont intéressées , contactez-moi .
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Soly Anidjar
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Soly Anidjar


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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeSam 12 Jan 2013 - 20:49

ce témoignage très émouvant:

Je m'appelle Albert Ohayon, à l'âge de 11 ans et demi le séisme frappe ma petite ville. Mes parents tenaient un bain maure, une petite synagogue et des appartements qu'ils louaient, tout cela faisait partie de ma maison a Talborjt. Notre maison se trouvait au numéro 17 rue Karachi au Talborjt, juste en face de la Kasbah d'où on avait la vue de Founty et du port. J'étudiais à l'Alliance Israélite d'Agadir. Mon père travaillait à la SATAS ( société anonyme des transports automobiles du Souss). Le récit que je vous envoie fait partie du livre sur ma vie avant et après le tremblement de terre.

Soudainement, le 29 février 1960 vers minuit, la terre commence à trembler. Je suis dans mon lit et je rêve que le jour d'après je vais à la pêche. D'un coup j'aperçois que les tapis qui étaient accrochés sur les murs me tombent dessus et je vois des grosses pierres tomber dans ma direction, puis un bruit de tonnerre qui ne s'arrête pas. La terre continue a trembler et le grondement ne cesse pas. Je me demande si je rêve encore, mais lorsque je rêvais je me préparais pour la pêche, maintenant ce sont les murs de ma chambre qui tombent. Le plafond est déjà parti parce que je commence à voir de la poussière et plus tard les étoiles. Le ciel d'Agadir était toujours bleu de journée et très noir de nuit.

D'un seul coup tout s'arrête, pas un bruit, rien ne bouge. Je me trouve coincé entre le tapis et les grosses pierres, je n'arrive pas à bouger. Je sens que j'ai reçu des coups sur le visage mais je ne les ai pas senti pendant le grondement. Peut-être que je pensais que ce était qu'un rêve et dans les rêves on ne sent pas la douleur. Par contre je sentais la grande peur de me réveiller et de voir que je ne rêvais plus. Toujours coincé, j'essaie de bouger mes mains, mes pieds, ma tête. J'essaye de parler, mais je n'arrive pas. Il y a trop de poussière et ma gorge est sèche.

Je commence à appeler mon père et ma mère, mais c'est ma petite soeur Thérèse qui me répond. Elle me dit qu'elle aussi est coincée et ne peut pas bouger. Pendant longtemps on attend et finalement mes parents arrivent et commencent à nous parler. Jusqu'à présent, je n'avais aucune idée que ma petite ville venait d'être entièrement détruite. Mes parents, je les entendais, mais j'étais loin sous les décombres. Je leur dis que j'avais des bougies pas loin de moi, mais que je ne pouvais pas bouger. Ma mère commence à me dire que tout le monde est vivant dans la maison, sauf Maurice, mon frère qui était allé voir un film de Gozilla en Ville Nouvelle. Lui on ne sait pas se qui lui est arrivé. Sylvia, elle, se lève de son lit sans égratignure. Rosa était un peu coincée, mais vite libérée. Jacques, lui était dans une chambre d'où il a pu s'échapper sans dommages.

Finalement, mes parents avec l'aide de quelques voisins réussirent à nous sortir des décombres. Il faisait encore nuit et après le long silence qui suivait le tremblement, maintenant c'était le grand chaos, les cris de gens qui souffraient sous les immeubles effondrés, les feux qui brûlaient. Les gens qui courraient dans la rue en cherchant les leurs. On s'était réuni au bord du ravin en face de chez nous. On demandait à tous les passants s'ils n'avaient pas vu notre frère Maurice. Personne ne l'avait vu. Comme j'étais bien placé, je ne reconnaissais plus la rue Karrachi, notre maison qui avait 2 étages ne ressemblait maintenant qu'à un tas de pierres, il n'y avait plus ce grand portail à côté où il y avait le Garage de Paris, plus loin à droite un immeuble de trois étages où habitaient nos voisins les Tardis, rien ne restait de l'immeuble. A gauche où habitaient les Liamani , rien ne restait.

Au fur et à mesure que le jour se levait, on commençait à voir la dévastation de notre petit quartier du Talborjt, rien ne tenait debout, tout était écroulé. Les gens commençaient à retirer les survivants et les morts commençaient à être mis dehors, des fois couverts des fois sans rien du tout. Jusqu'à ce jour-là, je n'avais encore jamais vu une personne morte. Je ne comprenais pas pourquoi cela était arrivé et si on était les seuls sur la terre entière où le tremblement avait fait ce ravage. Je m'étais dit que peut être c'était la fin du monde et qu'on n'était pas les seuls avec ce malheur. On avait décidé d'aller voir si nos voisins et cousins étaient encore en vie. Toute la famille de notre voisin Liamani était morte, sauf le mari qui ne faisait que prononcer des mots coraniques, "Achadou Lilah, Mohamed Rassou Lilah". Il pleurait comme un enfant. Dans ces moments horribles, on ne peut rien faire.

Il y a juste quelques heures toute la ville dormait tranquillement et d'un coup tout est bouleversé. Pour certain, c'était la mort, pour d'autre un chemin très long à remonter. Je me posais la question , pourquoi Agadir et pas une autre ville dans un pays très lointain? Qu'est-ce qu'on avait fait pour mériter ce sort? Je me souviens que des marins français étaient venus retirer les gens des décombres, mais il y avait tellement de gens a sauver qu'ils ne pouvaient pas tout faire. Il fallait des grosses machines pour essayer de bouger ces tonnes et tonnes de débris. Quelle catastrophe! Avec mes parents, on continuait a essayer de retrouver la rue où mes cousins habitaient.

La Grand-mère Freha, la petite cousine Thérèse et ma tante Blida étaient mortes. Albert, le petit cousin qu'on appelle Tito, avait reçu des pierres sur son crâne et on le croyait mort. On l'a tout de suite envoyé a Casablanca avec son frère Baba, qui avait reçu de graves blessures sur ses reins. Baba a succombé, mais Albert a survécu. Haim, leur frère, était au cinéma avec mon frère Maurice et notre autre cousin Maurice Abitbol, on ne connaissait pas encore leur sort Chez mes autres cousins, les Abitbol, une famille de huit personnes, un seul a survécu: Maurice qui a eu la chance d'aller au cinéma cette nuit-là... De mes copains, ils sont tous morts à part quelques uns qui eux ont perdu leur famille entière. La situation devenait intolérable, plus le temps passait plus l'agonie montait. Les gens désespéraient. Ceux qui étaient encore ensevelis n'avaient pas de chance de s'en sortir vivants. Je passais devant le cinéma Rex de Talborjt et là je reconnais un vendeur de bonbons avec pas loin son étalage, avec des bonbons partout, il y avait même des paquets intacts de cacahouètes trempées au sucre. Le café Rex était fréquenté par les joueurs de poker et comme c'était le mois du Ramadan, il y avait une centaine de personnes ensevelies sous le bâtiment. Plus loin dans la même rue, je passais devant un bijoutier et dans la vitrine, il y avait encore des bijoux. Plus tard j'ai appris que des voleurs étaient venus voler les gens. J'ai même entendu que certains voleurs coupaient les doigts des gens pour leur enlever leurs bijoux. Apparemment l'armée a commencé à leur tirer dessus.

Dans tout ce chaos, on se met à marcher vers l'aéroport, qui était l'endroit où les vivres devaient arriver et comme c'était la plaine, il y avait moins de danger en cas d'un autre tremblement. Car la terre continuera à trembler de temps à autre, ce qui rendait la situation encore plus dangereuse. Je me souviens qu'on portait un petit garçon enveloppé dans un drap. Il était mort, et ses parents attendaient le moment pour l'enterrer. Je dormais a quelques mètres de lui et j'étais tenté de voir qui était ce pauvre petit gars.

Soudainement, mon frère Maurice apparaît, il nous dit :" j'ai pensé que vous étiez tous morts, après avoir vu l'état de notre maison". On devait être la seule famille qui n'avait pas perdu un seul des siens. Mais la perte de tous nos cousins et nos amis nous avait beaucoup frappé. Le jour après la catastrophe, il n'y avait rien a faire que de rester ensemble et écouter ce que nos parents allaient faire pour nous. Je ne me souviens même pas si il y avait à manger. De toute façon, on oublie la faim, le froid, la chaleur, et les blessures; on essaye de comprendre l'amplitude de ce qu'on vit. Il n'y a vraiment rien à comprendre. On ne sait même pas ce qui se passe autour de nous Une chose était certaine, c'est qu'il y avait des avions qui atterrissaient et décollaient pendant toute la semaine pour apporter de l'aide et des vivres, des médicaments et rapatrier les blessés.

Je ne m'attendais pas à ce bouleversement de ma vie. C'est une chose, si je faisais partie des morts, mais non, il va falloir se refaire sa vie.

Personne ne savait encore combien de personnes étaient mortes. Certains disaient 10.000, d'autres 15.000, mais en fin de compte personne ne saura jamais. J'apprendrai plus tard que sur 800 jeunes juifs qui étudiaient a notre Yeshivah (école hébraïque), seulement une douzaine d'eux survivront, ils seront tous enterrés dans une fosse commune dans le cimetière juif à Yahchach. Tous les quartiers avaient été touchés, Talborjt et Yachach étaient l'épicentre. La Kasbah, Founti et Anza eux étaient rasés parce qu'ils étaient construits sur les collines, tout avait dégringolé: maisons sur maisons, on ne reconnaissait plus rien. La ville nouvelle était touchée, mais comme les structures étaient mieux bâties, il y eut moins de dégâts, sauf pour les immeubles de plus de 3 étages. Il y a en avait un de 7 étages qui était effondré comme si un géant était assis sur le toit et l'aplatissait comme une galette de Pâques. Plus loin, le quartier industriel n'avait pas eu beaucoup de dommages. Plus on s'éloignait de l'épicentre, moins les dommages étaient importants. Les écoles n'avaient pas eu de dégâts, mais comme le tremblement s'est passé a minuit, tous les étudiants étaient chez eux. Si cela était arrivé a midi, il y aurait eu des milliers d'écoliers vivants.

Le roi du Maroc, Mohamed V et ses fils, D. les bénisse, sont venus tout de suite voir ce séisme pour nous réconforter et nous assurer que la ville serait reconstruite. Tout cela c'était bien, mais pour l'instant, on ne savait que faire. Il fallait à tout prix retrouver un sens à la nouvelle vie. Où aller? Quoi faire? Et l'école? Les leçons d'hébreux? Et Mohamed, notre employé, où est -il?

Personne ne s'attendait a cette calamité, donc personne n'avait rien prévu. C'était une situation grave, et dans ma petite tête, je ne voyais pas comment les choses allaient se dérouler. Combien de temps va-t-il falloir pour se retrouver dans un chez soi? Reconstruire toute une ville, combien de temps cela va prendre, et combien de temps pour construire une école ? Oui, on peut tout reconstruire mais mes cousins qui sont morts, comment les revoir? Est-ce que on aura au moins une de leurs photos? Je ne pensais pas à quoi tout cela aboutirait, des milliers de questions passaient par ma tête. J'écoutais les grands parler, j'essayais de voir le moment où on allait tous être regroupés, pour enfin aller quelque part et faire semblant de se refaire une vie. D'un côté, c'était une grande occasion pour ne pas être à école, mais je savais au fond de moi-même que ce sujet allait me passer par la tête. J'aurais préfèré être en cours d'hébreux à réciter mes cours tous les jours au lieu d'être dans cette situation sans issue. Pendant très longtemps dans ma vie je me poserai la même question : S'il n'y avait pas eu de tremblement de terre à Agadir, quel aurait été mon destin ? Et le destins de tant d'autres Gadiris? J'apprendrai au fur et a mesure, qu'on ne choisit pas son destin, que c'est écrit, et qu'il faut s'adapter à ce que nous réserve la vie.

Je serai toujours reconnaissant aux jeunes soldats marocains et aux marins français qui ont tellement contribué à aider tous les gens d'Agadir.

Albert Ohayon
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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeSam 12 Jan 2013 - 21:01

je me souviens tres bien j'avais 10 ans et ce jour la il faisait une chaleur anormal pour un jour d'hiver , on est sorti faire un tour sur la corniche habille en tricot a manches courtes il faisait tres tres chaud et lourd, et ma grand mere mama Sol a dit a mon grand-pere: cette chaleur me fait peur elle n'est pas naturelle, et dans la nuit il y a eu le tremblement de terre a Agadir, a Casablanca on a senti la terre trembler, nos parents sont sortis dehors et je me souviens que mon oncle est venu nous chercher en pleine nuit et nous a depose sur la plage avec des couvertures, sur la plage il y avait tout Casa.
Je n'oublierais jamais ce jour.

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MessageSujet: Re: JE ME SOUVIENS   JE ME SOUVIENS Icon_minitimeSam 12 Jan 2013 - 21:47




El terremoto en Agadir en 1960. Ayuda española a Marruecos


La noche del 29 de febrero de 1960 sentimos en Marrakech que la tierra temblaba. Ya teníamos una experiencia cercana sobre los terremotos en Melilla donde habíamos pasado, no hacía mucho, otro que provocó el pánico. Una casa de la calle Abd-el Kader, que ya estaba apuntalada, se vino abajo, circunstancia que ayudó a crear un clímax de miedo que, quienes no hayan pasado por esta experiencia, posiblemente no entiendan.
Estábamos destinados en Marrakech como asesores de las Fuerzas Armadas Reales de Marruecos en un regimiento de Artillería Real, sobre el que la REVISTA ATENEA publicó un artículo en su número 32.

Al día siguiente llegó la noticia: "Agadir ha sido destruido". Agadir está en la costa, a unos 300 kilómetros de Marrakech y había sido borrada del mapa. Se nos ordenó preparar camiones, equipos sanitarios, picos, palas. y enviar allí al mayor número posible de artilleros para las tareas de desescombro, enterrar muertos y buscar supervivientes. De los españoles, sólo marchó el teniente Marcial Vallespir en una primera expedición, pero aquella misma tarde salió otra, y en ella fuimos los tenientes Núñez García y el que suscribe.

Llegamos a Agadir al atardecer del día siguiente. Cuando

desde lo alto de una cuesta vimos la ciudad, nos impresionó el espectáculo de la flota de guerra más numerosa que habíamos visto jamás: buques alemanes, franceses, ingleses, italianos, norteamericanos, canadienses y españoles; ninguno del bloque soviético. Agadir nos daba la falsa idea de que las destrucciones eran mínimas, pero barrios como la Kasbah, habían desaparecido. Los norteamericanos abrían una carretera para llegar a él, aunque al ver el panorama y rescatar a los pocos supervivientes, pasaron los bulldozers por las ruinas y las cubrieron de cal para evitar epidemias. El barrio popular de Yasir, construido en la falda de una colina, había provocado una avalancha de cascotes y una gran mortandad.
En el centro de la ciudad, moderno y europeo, prácticamente todos los edificios estaban dañados o en ruinas, provocando numerosas víctimas. También sufrieron daños los barrios residenciales de chalets. En uno de ellos se encontraba el Consulado Español que estaba rodeado por una grieta que recorría todo el perímetro de su jardín.

Entierros

Cuando llegamos, se estaban enterrando los miles de cadáveres con una celeridad increíble para evitar olores y epidemias; apenas se les identificaba; se les enterraba observando sus características étnicas y religiosas; los cementerios quedaron saturados muy pronto. Muchas víctimas europeas fueron enterradas en unas zanjas abiertas por excavadoras en las cunetas del camino al cementerio cristiano, en el que ya tenía el cartel de "completo".
En unas grandes hojas cuadriculadas se anotaban datos del fallecido, y si no había posibilidad de identificación más completa, se ponía una cruz en la columna correspondiente: musulmán, cristiano o judío. En Agadir hubo unos 10.000 o 12.000 muertos, porque víctimas hubo muchas más.
Tropas de las FAR organizaron un cordón alrededor de la ciudad, impidiendo el paso a quien no llevara autorización. Al entrar o salir, nos metían unas pequeñas mangueras por la cintura del pantalón y embolaban unos polvos que olían a rayos.

Réplicas y rescates nocturnos

Por la noche organizábamos pequeñas patrullas por las ruinas para oír, en el silencio, a algún superviviente. Nosotros no salvamos a nadie, pero hubo rescates casi milagrosos. Una niña fue rescatada a los siete u ocho días; un viejo fue sacado de las ruinas pataleando en la pala de un bulldozer que estuvo a punto de trocearlo; había nacido tres veces.

Una noche la tierra volvió a temblar; nos agarrábamos a la litera esperando que acabara la terrible danza. Al día siguiente observamos sus efectos, una falla, lo suficientemente importante como para derribar las grúas del puerto.
Pero lo que verdaderamente nos sobrecogió fue el alarido, prolongado y terrible, de los artilleros, que dormían directamente sobre el suelo porque sintieron en su corazón, en sus costillas y en sus tripas el temblor de la tierra y la ronca voz de la Naturaleza. Si alguien se ríe de estos comentarios, es que nunca ha pasado por este trance.
Otra noche percibimos un leve golpeteo rítmico dentro de un edificio milagrosamente en pie.


Dije a mis hombres que esperaran, que iba a aproximarme para oír mejor. "Tenga cuidado, mi teniente -me dijo un sargento que había pertenecido, como casi todos los nuestros, a Regulares-, que ya es la hora del terremoto". Y es que había temblores cada doce horas". Como yo creía que los terremotos no tienen por qué ser puntuales, trepé por los escombros, y entonces llegó una réplica, y tuve que hacer de tripas corazón. Me quedé pegado al muro y esperé rezando a que acabara, sin más consecuencias que el susto y el polvo que me cayó encima. Entré y comprobé que los golpes procedían de una puerta que movía el aire. La sujeté y salí procurando dar una sensación de fría tranquilidad. Nunca olvidaré aquella travesía eterna por un pasillo cubierto de escombros. Cuando llegué junto a mis hombres, pese al frío de la noche, estaba sudando.

Otra réplica nocturna nos sorprendió en el puerto, cuando se estaban descargando víveres desde una gabarra de la Armada Española que hacía de lanzadera entre el puerto y los barcos. El temblor fue muy violento y el efecto sobre nuestros hombres, los que descargaban las cajas, fulminante: tiraron las cajas y echaron a correr hacia el interior de los muelles.

Francia había cedido a los diferentes Consulados unos espacios en su Base Aeronaval en Agadir. Allí conocimos a nuestro Cónsul, que nos dijo: "Mi mujer ha sufrido un ataque de nervios por causa del terremoto y me la voy a llevar a Rabat, háganse ustedes cargo de esta zona . hasta mi vuelta". Y de esta forma tan original, dos tenientes españoles nos convertimos en cónsules durante un mes, porque al Cónsul no le vimos más.

Ayuda española

Nuestra principal misión era ejercer de enlaces con la ayuda española, que era abundante y variada: mantas, medicinas, conservas y naranjas. De haberse organizado antes este "consulado campamental", no habría regresado a Canarias un equipo quirúrgico que, con el desconcierto de las primeras horas, nadie supo acoger o utilizar. Nuestra estancia se animó con un grupo de enfermeras en espera de que les asignaran una misión, y otro de alegres jóvenes, voluntarios de la Cruz Roja.

Un sacerdote médico, un abnegado misionero español que había montado su hospital sin apenas medios, al ver las mantas dijo: "¡Todas para mí!", y se las llevó en un camión.

La llegada de unos periodistas españoles animó el "consulado" y todavía más dos periodistas rusos a quienes las naranjas y las latas de sardinas parecían ejercer una atracción especial.



También hacíamos de enlace con el Ala de Transporte del Ejército del Aire español que había organizado un puente aéreo para traer víveres y evacuar supervivientes, especialmente españoles. Este puente aéreo se mantuvo cuando ya muchos otros países habían retirado los suyos.

Pasado un mes, cerramos el "consulado" y regresamos a Marrakech, cruzándonos con el teniente Vallespir que iba a hacerse cargo de una sección de la oficina (una tienda de campaña) para ayudar a los supervivientes. Poco después relevamos a Vallespir y pudimos ejercer su misión: controlar y ayudar a los supervivientes que querían recoger los restos de sus enseres. Se les autorizaba a entrar en Agadir con los vehículos necesarios y se les añadía una escolta. A nuestras órdenes estaban los componentes de un escuadrón de Caballería de las FAR que procedía, íntegramente, de Regulares de Larache, la única unidad del Ejército marroquí que todavía conservaba las Órdenes del Día escritas en español.

No podemos terminar este trabajo sin comentar la actitud de los supervivientes que formaban cola ante la oficina. Nos asombraba el buen humor y hasta las risas, cuando pensábamos que esta tragedia sólo debería provocar lágrimas. Lo comentamos con un médico apellidado Gautier. Era un señor mayor, de pelo y bigotes blancos, con un traje de chaqueta blanco increíblemente arrugado. Su mujer murió aplastada junto a él, que se salvó por milagro. El doctor vino a decirme lo siguiente: "Nos queda una vida por delante que hemos de vivirla y tenemos la obligación de seguir adelante, . no tenemos derecho a considerarnos muertos cuando Dios quiso que no lo fuéramos en aquella terrible noche".

Con los años, Agadir se reconstruyó a unos kilómetros de su antiguo emplazamiento. No hemos vuelto por allí pero no la hemos olvidado.

Jesús Flores
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