| | LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE | |
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trait d'union
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| Sujet: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE Lun 30 Nov 2009 - 19:16 | |
| Les soldats marocains qui ont occupé l’Autriche pendant l’été 1945 ont engendré, sans le savoir, des centaines d’enfants. Après une vie marquée par la discrimination, certains ont entrepris de se réconcilier avec leurs racines paternelles. Reconstitution d’un volet méconnu de notre histoire.
Maria, Georg, Karin ou Peter ont tous en mémoire une insulte lancée par un voisin ou un camarade d’école. “Poupée nègre”, “diable noir”, “sale Marocain”. Comme eux, 200 à 300 enfants nés dans le Vorarlberg en 1946, neuf mois après le bref séjour des troupes marocaines de l’armée française, n’ont pas eu de chance. Contrairement aux autres Kriegskinder (enfants de la guerre), comme les rejetons des soldats français, ils avaient le teint trop brun ou les cheveux trop frisés pour passer inaperçus. Dans une Autriche encore marquée par la propagande nazie, il n’en fallait pas plus pour être rejeté par la société. Dans cette région rurale et très catholique, avoir un enfant hors mariage a valu à ces mères autrichiennes injures et humiliations, au point que beaucoup d’entre elles ont refusé, jusqu’à la fin de leur vie, de parler de ce fameux été 1945. L’été des Marocains. Surnommés “hirondelles de la mort” par les Allemands, voilà deux ans que près de 30 000 jeunes tirailleurs, goumiers ou spahis se battent en première ligne de l’offensive alliée lancée en 1943 depuis l’Afrique du Nord. Ils ouvrent plus d’une voie difficile en remontant vers le fief des nazis : Tunisie, Sicile, Corse, Italie, Provence, Alpes, Vosges… Le 31 mars 1945, le sacrifice de plusieurs régiments marocains permet aux alliés de franchir le Rhin. Début mai, après les dernières batailles en Allemagne, les Français envoient une bonne partie des troupes marocaines occuper l’ouest de l’Autriche (le Vorarlberg). Dans ce petit paradis de forêts et de lacs, nous sommes loin des actes de cruauté rapportés en Allemagne, dictés par le désir de vengeance. L’occupation française est plutôt bien acceptée dans le Vorarlberg, y compris ses régiments “exotiques”. “En ces temps de pénurie, il n’était pas rare que des soldats marocains risquent des punitions disciplinaires pour avoir puisédans les stocks de l’armée française et donné des aliments aux habitants”, explique Hamid Lechhab, psychologue d’origine marocaine (et docteur en sciences de l’éducation) installé dans le Vorarlberg.
Chocolat et rixes Ces petits cadeaux de nourriture ajoutent au charme des soldats, aux yeux des femmes du pays. “Dès qu’il vous amène du chocolat / ça vous est égal, quelle couleur il a…”, dit l’une des chansons humoristiques qui circulaient à l’époque. Nul doute qu’elles étaient composées par des hommes autrichiens exaspérés par les flirts entre Marocains et Autrichiennes. Les jeunes soldats, issus en majorité de l’Atlas et rarement âgés de plus de 25 ans, écument les bals populaires et leur présence déclenche souvent des rixes avec les rivaux autrichiens. Leur succès auprès des femmes repose sur de multiples raisons. “Beaucoup de femmes étaient séparées de leur mari depuis longtemps, et parfois savaient qu’il ne reviendrait pas de la guerre, explique Hamid Lechhab. Certaines avaient eu des relations avec les soldats allemands et voulaient se racheter, puisque le vent venait de tourner. Pour la même raison, les soldats engagés dans l’armée nazie, quand ils revenaient, n’étaient pas en position de protester contre ces relations”. Les jeunes filles, elles, font ce que font les jeunes filles?: elles tombent amoureuses. “Même si on a signalé quelques viols, la plupart des relations entre les Autrichiennes et les Marocains étaient bien des flirts, voire d’authentiques histoires d’amour”, assure le chercheur, qui a publié en 2005 un roman inspiré des nombreux témoignages qu’il a recueillis : Mein Vater ist Marokkaner (mon père est un Marocain). Mais ces amours ne durent pas plus d’un été… Dès la mi-septembre, les hirondelles repartent. Le commandement français de l’armée procède au “blanchiment” de ses troupes d’occupation. Des raisons psychologiques sont invoquées : les régiments dits “de couleur” feraient peur à la population. Mais il s’agit probablement, avant tout, d’une décision politique destinée à “remettre les colonies à leur place”. Rapidement, tous les Marocains sont renvoyés dans le Sud de la France. Certains partent en Indochine ou à Madagascar, les autres rentrent au pays. La plupart de ceux qui ont engrossé une Autrichienne l’ignorent. Ceux qui reviennent font l’exception. “Je connais trois cas de pères marocains qui sont revenus. Deux d’entre eux se sont mariés et ont fait leur vie en Autriche”, confie Hamid Lechhab. Pour toutes les autres mères, le départ des pères marque le début d’un cauchemar. Beaucoup accouchent discrètement auprès des autorités militaires françaises et se voient offrir la possibilité de donner leur bébé en adoption en France. Celles qui gardent leur enfant vont le payer très cher. On les appelle généralement “putes de nègre” et parfois on leur interdit d’entrer à l’église. Toutes sont marquées pour la vie.
Enfants de l’amour ou enfants de la guerre ? Maria Gold se souviendra toujours de la réaction de sa mère quand, à 6 ans, elle lui a demandé pourquoi des enfants l’avaient appelée “la Marocaine” à l’école. “J’aurais pu te faire adopter !”, lui jette simplement sa mère. “Un jour, elle m’a aussi dit que je n’étais pas un enfant de l’amour, poursuit Maria, qui, comme tous les “enfants de la guerre”, a aujourd’hui 63 ans. Mes oncles et tantes m’avaient pourtant dit que mon père avait aimé ma mère. Mais elle a toujours refusé de m’en dire plus”. La mère de Maria finit par se marier en 1955. Celle de Georg Fritz n’a pas autant de chance, car elle vit dans une campagne reculée. “Au village, aucun homme ne voulait d’une femme avec un enfant de Marocain. Elle m’a élevé en restant toute sa vie auprès de ses parents, explique cet agriculteur, qui a repris la ferme familiale. J’ai beaucoup souffert d’avoir une mère célibataire, mais encore plus que les autres à cause de mon apparence”. A l’école, les prêtres interdisent aux autres enfants de jouer avec Georg. Alors, il joue tout seul dans les bois…et finit par devenir un spécialiste reconnu de la faune sylvestre. D’autres mères, pour étouffer le scandale et avoir une chance de se marier, confient l’enfant à leur famille et partent travailler là où personne ne les connaît. C’est ce qui est arrivé à Peter Mayer (il a choisi d’utiliser un pseudonyme, “car on ne peut pas changer la façon dont pensent les gens”). Sa mère a amèrement regretté cette nuit où elle a bu de l’alcool pour la première fois, puis s’est retrouvée dans le lit du soldat Mohamed Ben J. “Mon père a été gentil avec elle, il est même allé dire à mon grand-père qu’il voulait l’épouser et l’emmener au Maroc, raconte Peter. Mais c’était hors de question”. Un commandant mécontent expédie Mohamed dans le Tyrol, et la jeune fille de 19 ans veut se faire avorter. Mais ses parents, très catholiques, le lui interdisent et elle doit affronter le qu’en-dira-t-on. Quand Peter a 3 ans, elle choisit de partir travailler en Suisse, puis au Liechtenstein, où elle se marie. Son époux ne veut pas de Peter, qui reste avec ses grands-parents. Plus tard, le jeune homme, à son tour, se réfugie un temps en Suisse : “En Autriche, des nostalgiques du nazisme sont allés jusqu’à me lancer que ma place était dans les chambres à gaz. A Zurich, on ne m’a jamais insulté, je respirais enfin”.
Tabous et lettres brûlées Plus encore que des insultes, ces enfants ont souffert du mystère qui entoure leurs origines. Dans plus d’un cas, la famille a détruit toute trace du soldat venu perturber la généalogie. Ainsi, Karin Trappel se souvient avoir surpris sa grand-mère en train de brûler les lettres de son père, qui pendant 4 ans a continué à écrire d’Indochine : “Elle m’a mis un doigt sur la bouche et m’a dit que c’était mieux pour tout le monde. Elle voulait que ma mère s’entende bien avec mon beau-père, qui était très jaloux”. Du coup, certains enfants perdent de précieux documents. Les mères ne parlent jamais du passé, et il ne faut pas compter sur les familles pour combler les lacunes : le sujet est tabou. “Ma mère est morte sans m’avoir jamais rien dit de mon père, regrette ainsi Georg. Je ne sais toujours pas si c’était un viol ou de l’amour”. Alois Liebschick, justement, a une seule certitude, et elle est douloureuse : il est issu d’un viol. Il raconte avec émotion l’histoire de cette jeune femme de 22 ans, partie cueillir des baies en juin, et qui a eu l’imprudence de recevoir la visite de son fiancé dans une maison abandonnée. Un soldat marocain, qui a vu le jeune Autrichien s’en aller, la coince alors en lui disant : “Ce que tu fais avec lui, tu peux le faire avec moi”. La mère d’Alois ne parle du viol à personne et se marie en octobre comme prévu, enceinte de 4 mois. Le mari ne découvre la vérité que parce que son premier-né a la peau sombre et les cheveux bouclés. Pendant toute l’enfance de Alois, le voisinage peut lire son origine sur les traits de l’enfant, mais personne n’en parle. “Depuis tout petit, j’ai senti quelque chose de bizarre dans l’attitude des gens envers moi, et surtout de mon père, mais je ne comprenais pas ce que c’était, raconte Alois. Quand j’avais 15 ans, ma mère, malade d’un cancer, m’a dit la vérité. Après sa mort, je ne pouvais plus en parler à personne. J’ai été un adolescent très perturbé”. | |
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| Sujet: Re: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE Lun 30 Nov 2009 - 19:17 | |
| Soixante ans après, un voyage au Maroc Après tant d’années de silence et d’inhibitions, ces “enfants des Marocains” à l’âge mûr (et souvent à la mort de leur mère) sont partis à la recherche du père, ou du moins de son pays d’origine. Plusieurs le font à petits pas, se souciant encore d’éviter une exposition médiatique en Autriche. Hamid Lechhab, qui est entré en contact avec environ 70 d’entre eux, a organisé des réunions, puis un voyage au Maroc au printemps 2006. Soit 60 ans et 9 mois après l’été 1945. Pendant le voyage, une bonne partie des 14 participants fête son soixantième anniversaire. Si tous reviennent enchantés d’avoir découvert leur seconde patrie, quelques-uns, qui avaient des informations sur leur père, se disent déçus de ne pas avoir avancé dans leur recherche.?Surtout après l’espoir suscité par Heidi Braun, la seule Autrichienne à ce jour à avoir retrouvé sa famille paternelle. En 2004, elle avait fait le voyage jusqu’au village de son père près de Taounate. Il était malheureusement mort depuis 7 ans, mais ses frères et sœurs l’avaient reconnue et acceptée. Les participants au voyage de 2006 comptaient donc beaucoup sur la visite au Centre des anciens combattants de Casablanca, qui dépend de l’ambassade de France. Une rencontre forte en émotion, se souvient Bernard Paquelier, le directeur du Centre : “En entrant, ils ont vu des vétérans qui attendaient pour leurs soins ou leurs démarches de pensions et se sont mis à pleurer”. L’émoi est à son comble quand un des vieux explique qu’il sait parfaitement qu’il a laissé une fille en Allemagne, mais qu’il a perdu la trace de la mère depuis longtemps. Sur une table, des centaines de fiches avec des photos : ce sont les maigres archives du Centre, concernant uniquement les invalides pensionnés. Aucune chance d’y trouver les vétérans du Vorarlberg, mais les Autrichiens ne peuvent s’empêcher de se jeter dessus pour regarder les noms et les photos. “Pleine d’espoir, avant de partir, j’ai remis aux fonctionnaires les photos de mon père et les renseignements que j’avais, raconte Karin Trappel. Mais je n’ai jamais eu de réponse depuis”. Bernard Paquelier avoue volontiers qu’il n’a pas tout tenté pour résoudre le casse-tête des enfants de la guerre, rappelant que ce n’est pas son rôle : le Centre n’a pas vocation d’archives. Il faudrait plutôt s’adresser au Centre des archives militaires de Pau, en France. “Mais il y a un obstacle de taille, tellement cruel pour les Autrichiens que je n’ai pas osé le leur expliquer, reprend-il. Les données personnelles des anciens combattants ne peuvent être communiquées qu’à la famille. Or, justement, ils ne peuvent pas prouver de filiation avec leur père présumé”. A ce problème majeur s’ajoutent d’autres difficultés : beaucoup de soldats ont changé de patronyme dans les années 1950, lorsque les noms de famille ont été fixés par l’administration, et les dates de naissance étaient souvent trafiquées. Autrement dit, les chances de retrouver les pères sont très minces. | |
| | | trait d'union
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| Sujet: Re: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE Lun 30 Nov 2009 - 19:18 | |
| Armée. La légende des régiments marocains Todesschwalben (hirondelles de la mort) : c’est l’étrange surnom que l’armée de Hitler donnait aux soldats marocains. Pourtant, à l’origine, il était plutôt flatteur. L’expression est née chez les Allemands pendant la Première guerre mondiale, après plusieurs combats menés au printemps. Un poème écrit en 1915 par un officier évoque pour la première fois ces “hirondelles” qui annoncent, avec leurs capuches sombres, non pas le printemps, mais une mort certaine. Le surnom s’appliquait au départ à certains régiments particulièrement coriaces, comme le 1er régiment de tirailleurs marocains (1er RTM), avant de prendre le sens de “soldat nord-africain”. En plus des tirailleurs, les troupes marocaines comprennent des régiments d’infanterie, des spahis (cavaliers), et des tabors (unités auxiliaires composées de goumiers). Ces unités réputées ont pris part aux deux guerres mondiales, mais aussi à toutes les guerres coloniales. Ainsi, les soldats marocains sont largement utilisés par les Français dans la guerre d’Indochine (1946-1954). Beaucoup rejoignent alors les indépendantistes du Viet-Mihn et s’installent au Viet-Nam. Même après l’indépendance du Maroc, ils y sont vus comme des dissidents potentiels : Hassan II ne les autorisera à rentrer au pays qu’en 1972.
http://www.telquel-online.com/375/mag2_375.shtml | |
| | | ait ouch Invité
| Sujet: bebes de soldats marocains en autriche Jeu 10 Déc 2009 - 22:13 | |
| chers amis bonjour.depuis longtemps je cherchais maintenant j'ai trouve je pense que j'ai des freres (garcon ou fille) en autriche mon pere a sejourne en autriche a 4 reprises son etai ..mohamed ben el houssein...ne en 1915 a dour azerzou tribu guedmioua bureau amizmiz province de marrakech.je cherche toujour....ouchen1953@hotmail.com |
| | | aitouche Invité
| Sujet: bebes de soldats marocains nes en autriche Ven 11 Déc 2009 - 22:07 | |
| Sujet: bebes de soldats marocains en autriche Hier à 11:13 pm
-------------------------------------------------------------------------------- chers amis bonjour.depuis longtemps je cherchais maintenant j'ai trouve je pense que j'ai des freres (garcon ou fille) en autriche mon pere a sejourne en autriche a 4 reprises son etai ..mohamed ben el houssein...ne en 1915 a dour azerzou tribu guedmioua bureau amizmiz province de marrakech.je cherche toujours mais j'ai espoir .... ..................................... ouchen1953@hotmail.com |
| | | Soly Anidjar
Nombre de messages : 42588 Age : 72 Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: Re: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE Dim 13 Déc 2009 - 5:33 | |
| Née en 1946 dans les Alpes autrichiennes, Karin Trappel recherche toujours son père, Mohammed Bouchaïb, parti combattre en Indochine en 1945 (photo : Le Figaro).
L'isolement géographique et l'opacité des archives militaires empêchent ces Autrichiens nés en 1946 de retrouver les traces de leurs pères, anciens soldats des troupes coloniales françaises.
Ils s'appellent Georg, Karin, Margot ou Heidi et leurs traits ne laissent aucun doute quant à leurs origines nord-africaines. Ils font partie des 700 enfants nés en 1946 dans les Alpes autrichiennes, de l'union de soldats français, tirailleurs marocains pour la plupart, et de jeunes femmes du Vorarlberg. Aucun, ou presque, n'a jamais vu son père.
Lorsque les troupes de montagne marocaines s'emparent aux premiers jours de mai 1945 des abords du lac de Constance, non loin du Liechtenstein et de la Suisse, elles n'ont guère le temps de profiter de ce petit paradis alpin. Trois mois plus tard, elles repartiront combattre en Indochine. De nombreux soldats s'embarquent pour l'Extrême-Orient sans savoir qu'ils laissent derrière eux un enfant à naître. Peu l'apprendront, beaucoup mourront dans les rizières. Presque aucun ne reviendra en Autriche.
Désormais sexagénaires, ces habitants du Vorarlberg (ouest) n'avaient jamais vraiment parlé de leurs origines. Des décennies durant, les Kriegskinder, les «enfants de la guerre», fruits d'unions coupables avec des soldats français des troupes d'occupation, musulmans de surcroît, ont subi l'opprobre de leurs compatriotes. Au point de décourager les plus téméraires dans leur quête d'identité.
Des archives dispersées
Même Karin Trappel, qui disposait d'une photo et d'une adresse en Indochine, d'où son père, Mohammed Bouchaïb, affecté au 3e bataillon des troupes françaises d'Extrême-Orient (TFEO), a écrit ses dernières lettres, jetées au feu par un beau-père ombrageux et jaloux. Est-il mort là-bas ? En désespoir de cause, Karin est partie arpenter les vieux cimetières militaires du Vietnam en 1999. En vain. Soixante-quatre ans après la fin de la guerre, les obstacles bureaucratiques pour Karin et ses amis restent nombreux. Dans certains cas, toute preuve exploitable a purement et simplement disparu. Dès le départ des tirailleurs marocains, les familles concernées ont détruit toute preuve embarrassante, afin d'éviter que la honte rejaillisse sur leur patronyme.
Lorsque les requérants commencent à s'organiser, il y a quelques années à peine, et sollicitent les autorités consulaires françaises, les portes se ferment. «Les Français craignent que les enfants ne leur demandent des comptes sur le plan financier», avance Margot Xander, dont le père se serait appelé André Colou. Comme les autres, elle s'est entendu dire que la loi Napoléon qui prescrit le gel des archives militaires pendant soixante-dix ans s'appliquait toujours.
«C'est totalement faux», s'insurge Laurent Veyssière, conservateur du patrimoine au ministère français de la Défense. Fixé en réalité à soixante ans depuis 1979, le délai de protection des données privées a été réduit à cinquante ans par la loi sur les archives du 15 juillet 2008. En principe. Car, malgré cette réforme, les démarches restent malaisées. «Nous rencontrons des difficultés énormes, déclare Jean-Jacques Delorme, président de l'association Cœurs sans frontières, qui défend les enfants franco-allemands issus de la guerre, dont le nombre avoisinerait les 200 000. Le problème en France est que les archives sont éclatées sur un certain nombre de sites, que se partagent cinq ministères». «Nous savons qu'il y a un problème et nous nous efforçons de le régler, renchérit Laurent Veyssière, qui reconnaît un encombrement manifeste au Bureau central des archives administratives militaires (Becaam) de Pau. Les demandes d'information relatives aux “enfants de la guerre” sont noyées dans le flot, et c'est pourquoi elles peinent à aboutir.» La situation devrait toutefois s'éclaircir : en 2012, les archives militaires seront réunifiées au sein du service historique de la Défense, au château de Vincennes.
Mais le temps presse. «C'est une course contre la montre, remarque le sociologue Clément Mutombo, auteur d'un ouvrage sur le sujet *. Les combattants passés par l'Autriche en 1945 ont plus de quatre-vingts ans aujourd'hui.» Et les chances pour Karin, Margot et les autres de retrouver leurs pères en vie s'amenuisent chaque jour un peu plus.
* Les Damnés innocents du Vorarlberg. Parianisme envers les enfants historiques (1946), Peter Lang 2007.
http://www.lefigaro.fr/international/2009/05/07/01003-20090507ARTFIG00319-autriche-les-enfants-perdus-de-l-armee-francaise-.php | |
| | | Soly Anidjar
Nombre de messages : 42588 Age : 72 Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: Re: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE Dim 13 Déc 2009 - 5:40 | |
| A tous ceux qui m'ont ecrit sur Message Prive, vous pouvez contacter le Bureau des archives de l'occupation française en Allemagne et en Autriche (Ministère des Affaires étrangères). Ce service détient des dossiers d'enfants de mère allemande ou autrichienne et de père étranger (marocains) nés en zone française d'occupation. Les dossiers sont classés par arrondissements (Kreis) et par nom de naissance de l'enfant (en général, nom de la mère car le père n'avait pas reconnu l'enfant). Pour pouvoir faire une recherche, il faudrait donc au moins que vous puissiez indiquer la ville de naissance de la personne que vous recherchez et la date de naissance plus ou moins de cet enfant qui est votre frere, votre soeur, votre neveu, votre niece votre cousin...ou simplement votre enfant.
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| | | Soly Anidjar
Nombre de messages : 42588 Age : 72 Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: Re: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE Dim 13 Déc 2009 - 5:52 | |
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Les « enfants de la guerre ». Ils s’appellent Georg, Margot, Antonia ou Heidi et leurs traits révèlent parfois d’indubitables origines nord-africaines. Ils font partie des sept cents enfants, nés en 1946 dans les Alpes autrichiennes, de l’union de soldats français, issus pour la plupart des unités de tirailleurs marocains, et de jeunes femmes autrichiennes. Aucun, ou presque, n’a jamais connu son père. Troupes d’assaut de l’armée française, les régiments de tirailleurs marocains avaient libéré la province du Vorarlberg aux premiers jours de mai 1945, après s’être couverts de gloire durant les campagnes d’Italie et d’Alsace. Vouées à combattre, ces unités furent renvoyées sans délai vers l’Indochine, dès le mois de septembre. Et de nombreux soldats s’embarquèrent pour l’extrême-Orient, sans savoir qu’ils laissaient derrière eux un enfant à naître. Peu l’ont su, beaucoup sont morts. Presque aucun n’est jamais revenu dans cette vallée perdue des Alpes, aux confins du Liechtenstein, de la Suisse et de la Bavière.
Désormais sexagénaires, ces habitants du Vorarlberg (ouest) n’avaient jamais vraiment parlé de leurs origines. Ces « Kriegskinder » ont des décennies durant subi l’opprobre de leurs compatriotes, coupables aux yeux de la population locale d’incarner cette fraternisation interdite avec des soldats alliés considérés comme des « occupants », et l’indifférence des autorités, françaises comme autrichiennes, embarrassées par ces unions que la morale réprouvait. Le manque d’informations sur leurs pères, le refus de coopérer des autorités marocaines et françaises, avaient fini par décourager les plus téméraires. Seule une femme, Heidi Braun, a pu aller au bout de sa quête, grâce à un heureux concours de circonstances. Epaulée par un journaliste autrichien de l’ORF, Thomas Matzek, elle a pu retrouver sa « seconde famille » au Maroc, soixante ans plus tard. Pour apprendre que son père biologique, quinze ans dans l’armée française, de toutes les campagnes de l’Italie à l’Indochine, était décédé il y a déjà longtemps.
Soixante-quatre ans après la fin de la guerre, ces drames intimes pourraient connaître un heureux dénouement. La loi sur les archives françaises, qui préconisait un gel de soixante ans pour la mise à disposition d’informations personnelles, a été assouplie en juillet 2008 et la durée de protection de la vie privée abaissée à cinquante ans. Les enfants perdus du Vorarlberg pourraient en théorie retrouver leur parent, moyennant un dossier aussi complet que possible à l’attention des archives militaires françaises, qui conservent précieusement la mémoire des soldats du passé.
En théorie, seulement. Car si la longue quête pourrait aboutir pour certains d’entre eux disposant d’éléments concrets attestant de l’identité de leur père, qu’il s’agisse de photos ou de lettres de l’époque, pour les autres, ce fol espoir risque de n’être qu’une désillusion de plus.
Primo, il n’y pas toujours de souvenirs. Sans nom, pas de recherche. Les familles ont tout étouffé. Dans certains cas, ce sont les beaux-pères jaloux, qui ont détruit toute preuve de l’existence du rival. Victimes d’un ostracisme général, traités de « sales arabes » ou de « marocains », les « enfants de la guerre » ont longtemps dû vivre sous les quolibets de leurs congénères, courber l’échine sous les moqueries. « Le curé interdisait aux autres enfants de jouer avec nous », se rappelle Georg Fritz, dont la voix trahit encore aujourd’hui une sourde colère. A l’église, leurs mères sont placées sur un banc à part, pour bien marquer leur statut de citoyennes de seconde zone.
Dans le Vorarlberg ultra-conservateur de 1946, on ne plaisante avec les unions hors-mariage, a fortiori lorsqu’il s’agit d’occupants d’origine musulmane. Les enfants concernés seront même parfois rebaptisés « Mischling », un terme péjoratif qui métis en allemand mais désigne aussi dans le Vorarlberg un fromage extrêmement odorant.
Antonia Wolf, une fille de « Français », a réussi à découvrir le nom de ce père disparu - Claude – et sa ville d’origine - Lyon. Rien de plus. Pour elle, les chances d’aboutir sont infimes. « Des photos il y en a eues, souffle cette femme qui a appris la véritable identité de son père à l’âge de dix ans. Mais mon beau-père les a déchirées et complètement détruites ».
Deuxio, il y a le manque de communication. Longtemps, ces enfants de la guerre ont cru que jamais rien ne bougerait avec les autorités françaises, seules à même de fournir les précieux renseignements espérés. Une attitude héritée de vieilles croyances dans les familles du Vorarlberg, qui redoutent que les enfants, s’ils étaient reconnus, ne soient enlevés par les Français. En 1946, une rumeur agite les vallées des Alpes où étaient stationnées les troupes françaises d’occupation : « Mieux vaut ne rien dire. Sin
on les Français vont emmener les enfants. Certains enfants ont été remis au couvent de Mehrerau, ont ensuite été embarqués dans un bus et emmenés en France ». Ce que confirme un fonctionnaire du ministère français de la Défense : « il y a eu des pouponneries, mais la France n’a jamais été chercher des enfants manu militari ». On le croira sur parole.
Un voyage de groupe au Maroc a confirmé cet état de fait : les « enfants de la guerre » se sont fait refouler par les autorités consulaires françaises, s’entendant dire que la « Loi Napoléon », qui prescrivait un gel des archives pour soixante-dix ans, s’appliquait toujours. Pour Margot Xander, dont le père se serait appelé André Colou, cette frilosité s’explique facilement : « les Français craignaient que les enfants ne leur demandent des comptes sur le plan financier », des dédommagements au titre des souffrances endurées pendant soixante ans d’omerta.
« C’est totalement faux, s’insurge Laurent Veyssière, conservateur du patrimoine au ministère de la défense. La situation a changé, depuis bien longtemps. Si une personne a des informations sur son père supposé, alors on peut le retrouver ». Fixé en réalité à soixante ans depuis 1979, le délai de protection des archives a été révisé à cinquante ans par la loi sur les archives du 15 juillet 2008.
Tertio, la situation avec les archives n’est pas simple. Malgré cette réforme, la situation avec les archives militaires n’est pas simple. « Nous rencontrons des difficultés énormes, explique Jean-Jacques Delorme, président de l’association Cœurs sans frontières, qui s’occupe des enfants franco-allemands issus de la guerre et propose aux « enfants perdus » du Vorarlberg de s’occuper de leurs dossiers. Le problème en France est que les archives sont éclatées sur un certain nombre de sites et cinq ministères, et qu’il vaut mieux y aller soi-même, plutôt que d’envoyer une requête écrite ». « Nous savons qu’il y a un problème et nous nous efforçons de le régler », renchérit Laurent Veyssiere, qui reconnaît un encombrement manifeste au Bureau central d’archives administratives militaires (BECAAM) de Pau, où affluent quotidiennement plus d’un millier de démarches individuelles. « Les demandes d’information relatives aux « enfants de la guerre » sont noyées dans le flot, et c’est pourquoi elles peinent à aboutir, mais nous travaillons pour que cela s’améliore vite ».
Reste un espoir. En 2012, les archives militaires devraient être réunifiées au sein du Service Historique de la Défense (SHD), basé au château de Vincennes, dans le cadre d’un plan d’action et de modernisation des archives. Il sera alors possible, assure Laurent Veyssière, de s’adresser à un interlocuteur unique et formé aux tâches d’archiviste.
Pour ces enfants de soldats, une course contre la montre est engagée. « Il faut agir vite, avant que ne disparaisse le dernier des 80 000 anciens combattants (coloniaux),Tous ces gens, s’ils sont encore en vie, ont plus de 80 ans, et le nombre de ceux passés par l’Autriche de l’ouest au printemps de 1945 s’amenuise chaque jour un peu plus.
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| | | Soly Anidjar
Nombre de messages : 42588 Age : 72 Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: Re: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE Dim 13 Déc 2009 - 5:53 | |
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Pour Karin Trappel, le bouleversement est important. Cette femme est allée jusqu’au Vietnam pour retrouver son père, dont elle conserve encore précieusement le souvenir grâce à une photo en tenue militaire et une adresse postale manuscrite au verso d’une lettre. Mohamed Bouchaïb, 3e bataillon des Troupes françaises d’Extrême-Orient (TFEO), a quitté le Vorarlberg avec son unité en 1945 pour s’embarquer pour l’Indochine. Il apprendra plus tard qu’il a laissé un enfant derrière lui. Pour la naissance de la petite Karin, il envoie une serviette brodée aux couleurs de son unité. Elle finira au feu, comme les autres preuves de son existence, par la volonté de la famille. La dernière lettre de Mohammed, dit « Mimi », arrivera dans le Vorarlberg quatre ans plus tard, juste avant le remariage de la mère de Karin. La grand-mère, qui n’aime guère son nouveau gendre, a pris soin de conserver une photo, où l’on aperçoit un beau jeune homme aux yeux de braise, et un revers de lettre, où le tirailleur a écrit son adresse en Indochine. En 1999, n’y tenant plus, Karin s’embarque pour le Vietnam, où elle écume les vieux cimetières militaires français. Cette quête désespérée, désordonnée, restera vaine.
Peut-elle désormais aboutir ? « C’est la première bonne nouvelle depuis longtemps », avoue Trappel, la voix étranglée, soutenue au téléphone par son fils. Alors elle enverra son dossier, elle confiera la photo si précieusement conservée de ce jeune tirailleur marocain au regard si doux, parti un jour pour les rizières d’Indochine et disparu dans la tourmente. Et si, et si … Et si Mohamed Bouchaïb était encore vivant ?
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| | | bouchaie Invité
| Sujet: Re: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE Dim 13 Déc 2009 - 6:02 | |
| si vous avez ses informations sur votre pere, c'est deja beaucoup.
Nom: Nom marital: Prénoms: Commune de naissance: Pays de naissance: Matricule au corps: Recrutement: Date de décès: Lieu de décès: Grade: Corps: bataillon: Lieu de transcription: |
| | | Soly Anidjar
Nombre de messages : 42588 Age : 72 Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: Re: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE Dim 13 Déc 2009 - 6:09 | |
| est ce qu il ya une association d'aide pour retrouver des membres de familles(bebes marocains nes en autriche 1945) ouchen1953@hotmail.com
Adresse e-mail de l'expéditeur: ouchen1953@hotmail.com
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| | | Soly Anidjar
Nombre de messages : 42588 Age : 72 Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: Re: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE Dim 13 Déc 2009 - 6:18 | |
| Les soldats marocains qui ont occupé l’Autriche pendant l’été 1945 ont engendré, sans le savoir, des centaines d’enfants. Après une vie marquée par la discrimination, certains ont entrepris de se réconcilier avec leurs racines paternelles. Reconstitution d’un volet méconnu de notre histoire.
Je mets a la disposition de tous ses enfants, le site maroc-amitie, pour laisser des messages ou des photos, des 2 cotes, du cote marocain et du cote autrichien, ne sachant pas l'allemand, je ne pourrais malheureusement pas traduire le contenu de cette rubrique. Je souhaite bonne chance a ceux qui cherchent leur pere biologique. Soly Anidjar | |
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| Sujet: Re: LES BEBES DES SOLDATS MAROCAINS NES EN AUTRICHE | |
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