| | Les fables de la Fontaine. | |
| | Auteur | Message |
---|
rebecca bitton
Nombre de messages : 402 Age : 74 Date d'inscription : 27/01/2008
| | | | rebecca bitton
Nombre de messages : 402 Age : 74 Date d'inscription : 27/01/2008
| Sujet: Re: Les fables de la Fontaine. Dim 7 Juin 2009 - 3:52 | |
| LE CORBEAU ET LE RENARD.
Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage. Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : " Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau, Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. " A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s'en saisit, et dit : " Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute : Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. " Le Corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus. | |
| | | rebecca bitton
Nombre de messages : 402 Age : 74 Date d'inscription : 27/01/2008
| Sujet: Re: Les fables de la Fontaine. Dim 7 Juin 2009 - 3:59 | |
|
LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE BOEUF.
Une grenouille vit un Bœuf. Qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille, Pour égaler l'animal en grosseur, Disant : " Regardez bien, ma sœur ; Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ? Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. M'y voilà ? - Vous n'en approchez point. " La chétive pécore S'enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont plus sages : Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages. | |
| | | rebecca bitton
Nombre de messages : 402 Age : 74 Date d'inscription : 27/01/2008
| Sujet: Re: Les fables de la Fontaine. Dim 7 Juin 2009 - 4:00 | |
|
LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE BOEUF.
Une grenouille vit un Bœuf. Qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille, Pour égaler l'animal en grosseur, Disant : " Regardez bien, ma sœur ; Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore ? Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. M'y voilà ? - Vous n'en approchez point. " La chétive pécore S'enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont plus sages : Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages. | |
| | | rebecca bitton
Nombre de messages : 402 Age : 74 Date d'inscription : 27/01/2008
| Sujet: Re: Les fables de la Fontaine. Dim 7 Juin 2009 - 4:05 | |
| LE CHÊNE ET LE ROSEAU.
Le chêne un jour dit au roseau : " Vous avez bien sujet d'accuser la nature ; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ; Le moindre vent, qui d'aventure Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baisser la tête, Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête. Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr. Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir : Je vous défendrais de l'orage ; Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent. La nature envers vous me semble bien injuste. - Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci : Les vents me sont moins qu'à vous redoutables ; Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin. " Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. L'arbre tient bon ; le roseau plie. Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine, Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts. | |
| | | rebecca bitton
Nombre de messages : 402 Age : 74 Date d'inscription : 27/01/2008
| Sujet: Re: Les fables de la Fontaine. Dim 7 Juin 2009 - 4:14 | |
| LA LAITIERE ET LE POT AU LAIT.Perrette sur sa tête ayant un Pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue elle allait à grands pas ; Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple, et souliers plats. Notre laitière ainsi troussée Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l'argent, Achetait un cent d'oeufs, faisait triple couvée ; La chose allait à bien par son soin diligent. Il m'est, disait-elle, facile, D'élever des poulets autour de ma maison : Le Renard sera bien habile, S'il ne m'en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s'engraisser coûtera peu de son ; Il était quand je l'eus de grosseur raisonnable : J'aurai le revendant de l'argent bel et bon. Et qui m'empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? Perrette là-dessus saute aussi, transportée. Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ; La dame de ces biens, quittant d'un oeil marri Sa fortune ainsi répandue, Va s'excuser à son mari En grand danger d'être battue. Le récit en farce en fut fait ; On l'appela le Pot au lait.
Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ? Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous, Autant les sages que les fous ? Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux : Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes : Tout le bien du monde est à nous, Tous les honneurs, toutes les femmes. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi ; On m'élit roi, mon peuple m'aime ; Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant : Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ; Je suis gros Jean comme devant. | |
| | | rebecca bitton
Nombre de messages : 402 Age : 74 Date d'inscription : 27/01/2008
| Sujet: Re: Les fables de la Fontaine. Dim 7 Juin 2009 - 4:22 | |
| L'AVARE QUI A PERDU SON TRÉSOR.L'usage seulement fait la possession. Je demande à ces gens de qui la passion Est d'entasser toujours, mettre somme sur somme, Quel avantage ils ont que n'ait pas un autre homme. Diogène là-bas est aussi riche qu'eux, Et l'avare ici-haut comme lui vit en gueux. L'homme au trésor caché qu'Ésope nous propose, Servira d'exemple à la chose.
Ce malheureux attendait, Pour jouir de son bien, une seconde vie ; Ne possédait pas l'or, mais l'or le possédait. Il avait dans la terre une somme enfouie, Son cœur avec, n'ayant autre déduit Que d'y ruminer jour et nuit, Et rendre sa chevance à lui-même sacrée. Qu'il allât ou qu'il vînt, qu'il bût ou qu'il mangeât, On l'eût pris de bien court, à moins qu'il ne songeât A l'endroit où gisait cette somme enterrée. Il y fit tant de tours qu'un fossoyeur le vit, Se douta du dépôt, l'enleva sans rien dire. Notre avare, un beau jour, ne trouva que le nid. Voilà mon homme aux pleurs : il gémit, il soupire, Il se tourmente, il se déchire. Un passant lui demande à quel sujet ses cris. " C'est mon trésor que l'on m'a pris. - Votre trésor ? où pris ? - Tout joignant cette pierre. - Eh ! sommes-nous en temps de guerre Pour l'apporter si loin ? N'eussiez-vous pas mieux fait De le laisser chez vous en votre cabinet, Que de le changer de demeure ? Vous auriez pu sans peine y puiser à toute heure. - A toute heure, bons Dieux ! ne tient-il qu'à cela ? L'argent vient-il comme il s'en va ? Je n'y touchais jamais. - Dites-moi donc, de grâce, Reprit l'autre, pourquoi vous vous affligez tant, Puisque vous ne touchiez jamais à cet argent, Mettez une pierre à la place, Elle vous vaudra tout autant. " | |
| | | mimich
Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 10/11/2008
| Sujet: fables de LA FONTAINE Lun 8 Juin 2009 - 14:49 | |
| Quel plaisir de retomber dans notre enfance....Qui n'a pas appris par coeur les fables de LAFONTAINE si bien que jusqu'a ce jour nous ne les avons pas oubliees....Dommage qu'aujourd'hui l'enseigneement est different... | |
| | | rebecca bitton
Nombre de messages : 402 Age : 74 Date d'inscription : 27/01/2008
| Sujet: Re: Les fables de la Fontaine. Dim 14 Juin 2009 - 0:45 | |
| LE LOUP ET L'AGNEAU. La raison du plus fort est toujours la meilleure : Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un agneau se désaltérait Dans le courant d'une onde pure. Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure, Et que la faim en ces lieux attirait. " Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? Dit cet animal plein de rage : Tu seras châtié de ta témérité. Sire, répond l'Agneau, que Votre Majesté Ne se mette pas en colère ; Mais plutôt qu'elle considère Que je me vas désaltérant Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'Elle ; Et que par conséquent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson. - Tu la troubles, reprit cette bête cruelle ; Et je sais que de moi tu médis l'an passé. - Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? Reprit l'agneau ; je tète encor ma mère. - Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. - Je n'en ai point. - C'est donc quelqu'un des tiens ; Car vous ne m'épargnez guère, Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge. " Là-dessus, au fond des forêts Le loup l'emporte, et puis le mange, Sans autre forme de procès. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Les fables de la Fontaine. | |
| |
| | | | Les fables de la Fontaine. | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |