MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR
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MAROC PAYS QUI M'A VU NAITRE PAR SOLY ANIDJAR

HISTOIRE DES JUIFS DU MAROC-CASABLANCA-RABAT-MAZAGAN-MOGADOR-AGADIR-FES-MEKNES-MARRAKECH-LARACHE-ALCAZARQUIVIR-KENITRA-TETOUAN-TANGER-ARCILA-IFRANE-OUARZAZAT-BENI MELLAL-OUEZANE
 
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 YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar

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MessageSujet: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 28 Avr 2008 - 22:03

Rappel du premier message :

YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 29215310

YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS
Le Jour du Souvenir des Martyrs et des Héros de la Shoa est un jour national de commémoration en Israël pendant lequel la mémoire des six millions de Juifs assassinés durant la Shoah est honorée.


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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Avr 2009 - 7:03

On appelle Troisième Reich l'État allemand dirigé par Adolf Hitler lorsqu'il fut parvenu au pouvoir et l'eut monopolisé.

Hitler était chef du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP). Le mot nazisme est un acronyme représentant la doctrine définie par Hitler et le régime politique qu'il dirigea ; il est tiré de lettres du nom de cette doctrine, devenu nom du parti : nationalsozialismus.

Ce régime dura douze ans, de la nomination de Hitler comme chancelier le 30 janvier 1933 à la capitulation sans condition du Reich vaincu le 8 mai 1945, suivie de l'arrestation le 23 mai du dernier gouvernement nazi de Karl Dönitz. La Propagande nazie destinait le Troisième Reich ou « Grand Reich allemand » (Großdeutschland) à durer « mille ans ». Il en dura douze, la République de Weimar n'ayant d'ailleurs jamais été formellement abrogée par les nazis.

État policier et de type totalitaire, reposant avant tout sur le « pouvoir charismatique » absolu exercé par son Führer Adolf Hitler, le Troisième Reich est responsable du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en Europe, pendant laquelle il perpétra, entre autres crimes de masse, le génocide des Juifs (Shoah) et des Tziganes (Porajmos) d'Europe.


http://fr.wikipedia.org/wiki/Troisi%C3%A8me_Reich
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Avr 2009 - 7:10

Le MONSTRE Adolf Hitler, l'homme le plus cruel et le plus sadiste de la planete (que son nom et sa memoire soient effaces du monde) (yma chemo ve chem zikhro)né le 20 avril 1889 à Braunau am Inn en Autriche (alors en Autriche-Hongrie) et mort par suicide le 30 avril 1945 à Berlin, etait un homme politique allemand d’origine autrichienne, fondateur et figure centrale du nazisme, instaurateur de la dictature totalitaire du Troisième Reich.

Porté à la tête de l’Allemagne par le NSDAP qu’il reprit en 1921, il est chancelier du Reich le 30 janvier 1933, puis se fait plébisciter en 1934 comme président, titre qu’il délaissa pour celui de Führer (« guide »). Sa politique expansionniste fut à l'origine du volet européen de la Seconde Guerre mondiale, pendant lequel il fit perpétrer de très nombreux crimes contre l’humanité, dont le génocide des Juifs d’Europe occupée reste le plus marquant. À la postérité, l’ampleur sans précédent des destructions, des pillages et des crimes de masse dont il fut le responsable, tout comme le racisme radical singularisant sa doctrine et l'inhumanité exceptionnelle des traitements infligés à ses victimes, lui ont valu d'être considéré de manière particulièrement négative par l'historiographie, par la mémoire collective et par la culture populaire en général. Son nom et sa personne font figure de symboles répulsifs.
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Avr 2009 - 7:14

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YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Coeur-bougies

A la memoire des 6 millions de juifs
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Avr 2009 - 7:26

YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Bougiesblchesnoeud2tyYOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 PsapphireYOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Bougiesblchesnoeud2ty


aujourd'hui et tant que je vivrais
je ne vous oublierais jamais

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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Avr 2009 - 19:59

Une journee de rappel a l'Holocauste


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" יהי זכרם ברוך "


Michel
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Avr 2009 - 20:27

A l’approche du jour de la shoah unissons nous avec nos freres qui ont souffert avec les nazis avec une chanson qui a ete ecrite a l’epoque et que j’ai traduite en hebreu.

Felix Abenhaim

La neige tombe

La neige tombe au seuil d'une synagogue
La est assise une enfant d'Israël,
Elle reste la malgre le froid , la bise
Elle reste la malgre la fin du jour.

Vient a passer une petite troupe
Ou elle reconnut l'uniforme Allemand
Elle refusa l'aumone qu'on lui offre
A l'ennemi elle dit severement

Gardez votre offre, je garde mes souffrances
Soldats prussiens, passez votre chemin
Car moi je suis une enfant d'Israël
A l'ennemi, je ne tends pas la main

Tout en priant au seuil d'une synagogue
Ma mere est morte sous ses murs ecroules
Blessee a mort par une de vos balles
Blessee a mort par un de vos boulets


Mon pere est mort sur le champ de bataille
Je ne sais ou l'endroit de son cercueil
Ce que je sais, c'est que votre mitraille
M'as fait porter cette robe de deuil.

Vous avez eu l'Alsace et la Lorraine,
Vous avez eu des milliers d'etrangers
Vous avez pu germaniser la plaine,
Mais ISRAEL, vous ne l'aurez JAMAIS!!



שלג יורד

מילים בעברית של פליקס אבן-חיים



שלג יורד על סף בית הכנסת

ושם יושבת ילדה בת ישראל

היא שם נשארת למרות הקור והרוח

היא שם נשארת למרות שליל רד



פתאום עוברת קבוצה של חיילים

היא מזהה מדים של גרמנים

וכשניסו לתת לה נדבה

מיד סירבה ולאויב אמרה

כשהם ניסו לתת לה נדבה

מיד סירבה ולאויב אמרה



איני רוצה כסף די לי בסבל

סורו ממני ופנו לדרככם

כי אני בת של ישראל לעד

ולאויב איני מושיטה יד



כשהיא מתפללת בבית הכנסת

אמי נפלה תחת הריסותיו

יריתם בה בנשק חם למוות

יריתם בה למוות בדם קר



אבי הלך בשדה הקרב אל מותו

איני יודעת מקום קבורתו

מה שעשיתם כבר כולם יודעים

גרם לי ללבוש בגד אבלים



כבשתם את אלזאס וגם לורן

וגם השמדתם רבבות בתבל

הפכתם את כל העמק גרמניה

אך ישראל לא תשמידו אותה

הפכתם את כל העמק גרמניה

אך עם ישראל חי הללויה



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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 7:58

Patrick Desbois, né en 1955 à Chalon-sur-Saône est un prêtre de l'Église catholique romaine. Directeur du Service national des évêques de France pour les relations avec le Judaïsme et consultant auprès du Vatican ; il est également président de l'association Yahad-In Unum, qui mène des recherches en Ukraine sur les victimes juives des Einsatzgruppen pendant la Seconde Guerre mondiale.

Patrick Desbois vit à Chalon-sur-Saône avec sa famille, et notamment son grand-père, qui fut déporté à Rawa Ruska, en Ukraine, dans la zone de l'opération Reinhardt. A la fin des années 1970, il enseigne les mathématiques au lycée de Dedougou, au Burkina Faso.

Patrick Desbois entre au grand séminaire du Prado à Lyon quelques années plus tard. Il est ordonné prêtre en 1986 avant d'être nommé curé au Creusot (Saône-et-Loire). En 1992, il devient secrétaire du cardinal Albert Decourtray pour les relations avec les communautés juives, et en 1999 il est nommé secrétaire du Comité épiscopal des évêques de France pour les relations avec le judaïsme.

En 2004,Yahad In Unum est créée en janvier 2004 par les cardinaux Jean-Marie Lustiger, Philippe Barbarin et Jean-Pierre Ricard, le rabbin Israel Singer et Serge Cwajgenbaum. La direction a été confiée à Patrick Desbois. La tâche de Yahad–In Unum est de rassembler plus d'informations sur la Shoah en Ukraine, par les Einsatzgruppen et d'autres unités allemandes, entre 1941 et 1944. Des témoins contemporains ukrainiens sont interrogés par Patrick Desbois et son équipe sur les fusillades massives qui se sont déroulées à côté de chez eux et les fosses communes sont localisées. Desbois estime qu'il n'y a pas moins d'un million de victimes enterrées dans 1 200 fosses en Ukraine. La localisation exacte de presque toutes les fosses est inconnue des historiens de la Shoah.

Patrick Desbois raconte son expérience dans le livre Porteur de mémoires (Michel Lafon, 2007) et dans l'émission de télévision de France 3 Pièces à conviction, intitulée Shoah par balles : l'Histoire oubliée et diffusée le 12 mars 2008.

Le 1er mai 2007, l'American Jewish Committee lui a remis son « Prix Jan Karski » pour ses « efforts à identifier les fosses communes des victimes juives de la Shoah » et « son engagement à approfondir la compréhension entre Chrétiens et Juifs ». Le 12 juin 2008, le père Patrick Desbois a été fait Chevalier de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy. Cette nouvelle distinction lui a été attribuée pour ses recherches sur la Shoah.
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 8:01

I

Patrick Desbois a décidé de trouver en Ukraine toutes les fosses communes dans lesquelles les Nazis ont jeté les Juifs ukrainiens. Depuis deux ans, il fait parler les vieux des villages et des villes et avec leur aide il a déjà retrouvé plus de 400 fosses. L’homme qui a accompli cette tâche immense n’est pas juif, mais un prêtre catholique de France.

Le nom de Patrick Desbois ne dit pas grand chose au public israélien ni au public de France, pays où il est né. Le prêtre préférant rester loin des projecteurs. Le père Desbois s’occupe actuellement d’un travail sacré peu ordinaire : depuis plus de deux ans, ce prêtre actif et une équipe de chercheurs vont en Ukraine tous les deux mois pour trouver les fosses communes dans lesquelles ont été enterrées à travers tout le pays, les victimes juives du projet d’extermination des Nazis, il y a plus de 60 ans. De village en village et de ville en ville, Desbois et ses auxiliaires se déplacent, avec une seule question en tête : où sont enterrés les juifs ?
Selon les estimations des spécialistes, plus d’un million et demi de Juifs sont morts et ont été jetés dans d’immenses fosses par les Nazis, sur les terres conquises à l’URSS. Le prêtre, de petite taille, a pris sur lui le projet de trouver les victimes dont le lieu d’ensevelissement est resté secret de longues années, et d’y élever un monument.

Desbois, né dans la ville de Châlon-sur Saône, en Bourgogne, a des yeux bruns rieurs et un regard doux qui ne livre pas du tout les difficultés avec lesquelles il s’affronte. Il n’explique pas et ne raconte pas facilement le projet qui l’occupe jour et nuit. Desbois, 50 ans, les cheveux noirs et sa taille fine, semble plus jeune que son âge. Il fuit le plus possible la publicité. C’est la première fois que les médias israéliens entrent dans le secret. Il a reculé devant le fait d’être dévoilé, par peur que la publication ne nuise à la réussite du projet.

« Quand j’étais jeune » raconte-t-il « mes parents m’ont toujours dit qu’il y avait deux sortes de gens : ceux qui veulent être reconnus, et ceux qui veulent faire quelque chose. J’espère de tout mon cœur que mes actes parleront pour moi ». Mais il comprend aussi que sans publicité, il aura du mal à trouver l’argent nécessaire pour terminer les recherches.

Au premier abord, le projet semble presque impossible : trouver tous les lieux où sont enterrés des Juifs que les Nazis et leurs aides ont assassinés en Ukraine. L’ampleur est inconcevable, presque imaginaire. Le père Desbois estime qu’il n’y a pas moins d’un million de victimes dans 1200 fosses, dont les lieux précis ne sont connus d’aucun spécialiste de la Shoa dans le monde. A Yad va Shem, on a été impressionné « de façon très positive par l’homme et par son implication personnelle » et l’on confirme que « c’est la première fois que de façon méthodique on essaye de trouver sur place les lieux d’assassinat des Juifs. »

Le prêtre Desbois a compris que les seuls qui pourraient l’aider à trouver les fosses, sont les personnes âgées ukrainiennes, témoins oculaires ou auditifs de ces années-là, et il dirige depuis deux ans une course contre le temps en essayant de les faire parler. Il s’adresse aux prêtres du lieu, et leur demande de se servir de leur influence sur les gens et de les persuader de dire ce qu’ils savent. Lui-même, habillé en prêtre, les attend dans la cour de l’église avec une camera et un microphone. « J’utilise vraiment ma position de prêtre », en s’excusant presque de l’exploitation qu’il fait de sa position religieuse. « Je demande aux prêtres d’annoncer à la fin de la messe du dimanche que nous attendons dehors et que nous sommes intéressés à entendre des témoignages de personnes qui étaient là pendant la guerre. Les anciens, la plupart très religieux, répondent généralement aux questions sans opposition, comme s’ils n’attendaient que cela pour libérer leur cœur d’un poids de longues années. Quand ils se posent devant la camera, nous leur demandons toujours la même chose : « Où sont les morts juifs ? » Et eux, intimidés, nous amènent droit aux lieux de la mort ».
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 8:01

II

Comment cherche-t-on des fosses communes ?

Ce n’est pas du tout quelque chose de facile. Pour être sûr que ce que nous savons est juste, nous nous sommes forgé avec le temps quelques critères internes. Dans un premier temps, pour décider où commencer la recherche, nous nous basons sur la description des Allemands qui ont dressé des listes journalières dans lesquelles sont détaillé les lieux des massacres ainsi que le nombre de victimes. Dans un deuxième temps, nous recherchons dans les registres régionaux que les Russes ont faits pendant la guerre et dans lesquels est inscrit le nombre de morts de chaque village. La troisième étape est de trouver au moins trois témoins différents qui ne se connaissent pas et qui confirment ce que nous savons. C’est seulement quand ces trois conditions sont remplies et correspondent aux découvertes sur le terrain que nous marquons l’endroit comme « fosse officielle ».

La météorologie

En juin 1942, les Nazis ont décidé de détruire les preuves de leurs crimes, les fosses ont été ouvertes et les corps brûlés. « Dans beaucoup de cas il n’y a plus rien sous la terre, rien que de la terre et des cendres », dit Desbois. « Dans ces cas-là, nous sommes obligés de nous fier aux descriptions des nazis pour connaître le nombre des victimes. Avec le temps et l’expérience, nous avons découvert que les rapports envoyés à Berlin décrivant l’innocente météorologie journalière étaient codés : le nombre de nuages remplaçait le nombre de fosses et la quantité de pluie correspondait au nombre de victimes. »

Les Juifs religieux sont au courant de cette recherche ?

« Bien sûr. Parce que je connais la sensibilité de la tradition juive sur le sujet, la première chose que j’ai faite au début des recherches, a été de m’adresser au Grand Rabbin de la ville de Kiev, Yacov Blaich. J’ai passé un sabbat chez lui, je lui ai expliqué exactement ce que j’avais l’intention de faire, et non seulement il m’a donné sa bénédiction et la permission de le faire, mais il m’a même remercié de prendre sur moi cette mission importante. Tout cela après avoir convenu clairement que nous ne toucherions pas aux corps eux-mêmes. Cela, nous le laissons pour plus tard, quand nous retournerons accompagnés de Juifs religieux. »

« Il est important de comprendre que l’habit de prêtre aide pour la rencontre avec les habitants. Parfois, quand quelqu’un hésite, ceux qui l’entourent l’encouragent par ces mots : ‘C’est bon, il est prêtre, tu peux lui raconter sans soupçon.’ En toute humilité, je ne pense pas qu’un rabbin juif aurait obtenu des résultats semblables. »

Vous n’avez jamais eu de refus ?

Jusqu’aujourd’hui, je n’ai rencontré qu’une personne qui ait refusé de collaborer, et à mon avis à cause de sa honte d’avoir assisté les Allemands à cette époque. Il faut se rappeler que les Nazis ont obligé beaucoup d’hommes à creuser les fosses ou à les recouvrir après. Je leur explique que je ne suis pas venu les juger ou les punir. Ce qui m’intéresse, c’est une seule chose : découvrir les fosses communes. Dès que je termine avec un village, il n’existe plus pour moi. Nous ne pouvons pas nous payer le luxe de perdre du temps. Déjà de nombreuses années précieuses ont été perdues pendant la période communiste. Nous devons trouver ceux qui sont encore en vie, et la collaboration des habitants est notre seule chance ».

Pour la plus grande partie du coût de « l’opération Ukraine », c’est le Fond français pour la Mémoire de la Shoa qui pourvoit. Il y a cinq ans, c’est le président français, Jacques Chirac, qui l’a fondé pour utiliser l’argent que les familles juives dont tous les membres ont disparu avaient déposé dans les banques. Après de nombreuses années pendant lesquelles l’argent n’a pas été réclamé, on a ouvert une enquête officielle en France, suite à la tempête mondiale que les rescapés juifs américains ont fait contre les banques suisses.
Après cinq années de travail, les personnes de la commission dont le président de la République avait ordonné la création ont renoncé et annoncé qu’ils ne pouvaient arriver à une conclusion ferme. Pour sortir de cette impasse, un accord a été trouvé entre le gouvernement français et les associations juives : des spécialistes évalueront les sommes et elles seront transmises à un fonds spécial pour l’héritage. C’est ainsi qu’en 2000 est née l’organisation à la tête de laquelle se trouve l’ancienne ministre de la Santé, Simone Weil, rescapée des camps. Le Fonds a reçu la somme de 393 millions d’Euros.

La forêt de l’enfer

Les bureaux du Fonds sont situés dans un superbe immeuble à belle façade, avec un gardien à l’étage de l’entrée, dans le 8ème arrondissement de Paris, derrière l’église Saint-Augustin. C’est un des quartiers chics de la ville et le voisin de dessous est l’un des bureaux d’avocats privés du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy. En fait, le Fonds ne peut se servir que de l’intérêt que donne l’argent placé dans les banques. Même ainsi s’amoncellent sous l’autorité d’Anne-Marie Ravkolvsky, la directrice générale du Fonds, des sommes non négligeables : pour cette seule année, il a distribué près de 20 millions d’Euros à près de 400 projets différents à travers le monde. Parmi les plus importants, il y a eu la restauration de la rampe d’Auschwitz sur laquelle se tenait Joseph Mengele lorsqu’il faisait la sélection de ceux qui vivraient et de ceux qui mourraient ; des travaux et l’agrandissement du musée français de la Shoa (qui a été inauguré officiellement au début de 2005 par le président Chirac), l’érection d’un mur du souvenir dans la cour du musée et sur lequel sont gravés les noms des 76000 Juifs français qui sont morts pendant la Shoah.

Le musée de Yad-va Shem en Israël aussi a été aidé financièrement par le Fonds ; il a reçu l’an dernier plus d’un million d’Euros. Ravkolvsky, une femme d’une cinquantaine d’années, avec des lunettes sur ses yeux bleus, a un regard scrutateur et une voix autoritaire. Mais quand elle parle du voyage auquel Desbois l’a invitée, sa voix s’adoucit et ses yeux clignent. Sa famille est d’origine ukrainienne et elle s’est émue aux larmes lors de cette visite lorsqu’elle a découvert, gravé sur le monument élevé près de la fosse, le nom du frère de son père.
A ses yeux le prêtre est un vrai juste et sa personnalité, d’un esprit supérieur rare, à tel point qu’elle a du mal à trouver les mots en français pour le définir et qu’elle s’aide alors du Yiddish : « Patrick, c’est un vrai Mentsch »

Ça ne vous surprend pas que justement un prêtre prenne sur lui ce projet si juif ?

« Desbois et moi nous sommes beaucoup rapprochés ces dernières années et il nous est arrivé de discuter beaucoup du sujet. Quand il a commencé à chercher la vérité sur ce qui s’était passé en Ukraine, lui-même ne savait pas pourquoi il se lançait dans cette aventure. Selon lui, il voulait seulement vérifier les histoires qu’il avait entendus de son-grand père comme enfant et personne ne mesurait ce qu’il découvrirait. C’est important aussi de savoir , qu’il a servi de longues années comme médiateur entre l’Eglise catholique de France et la communauté juive, et qu’il travaille aujourd’hui avec le cardinal Jean Marie Lustiger, qui est né juif d’une famille qui a péri dans la Shoah. Cela fait des années qu’il est proche du Judaïsme et qu’il vient souvent en Israël. »

« En plus de cela, il m’a raconté une fois que pour lui, il est tout d’abord un être humain et seulement après un prêtre. Ce qui le pousse à agir, c’est la justice historique avec les victimes juives. Pour moi, il a tout simplement un accord spécial avec Dieu ». Ravkolvsky baisse la voix comme pour livrer un secret : « Comme cela, il Le sert de la façon la plus élevée. »
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 8:02

III

Vous étiez là-bas à côté de lui, attirée par ses idées, vous avez participé aux recherches, comment avez-vous été impressionnée ?

« Il a une capacité extraordinaire à parler aux gens. Il n’y a personne au monde qui pourrait résister à sa volonté quand il a décidé d’ouvrir le cœur fermé de quelqu’un qui a peur de parler. Ce qui m’a étonnée surtout, c’est la façon dont il se sert des jeunes, qui contrairement aux anciens n’ont aucun sentiment de culpabilité, et veulent savoir ce qui s’est passé. Parfois, quand les vieux refusent de parler, ce sont les jeunes qui les poussent : « Pourquoi ne lui racontez vous pas ce que vous m’avez raconté quand j’étais petit ? ». Et même, bien que cela nous semble horrible, dans de nombreux endroits, les histoires de cette époque sont devenues des légendes locales, au point qu’à côté du village il y a « le bois de l’enfer » ou « la forêt des Juifs », qui sont devenus avec le temps les mots ordinaires dans la bouche de chacun. Quand on entend les noms, il est facile de deviner ce qui est enfoui dessous. »

Avez-vous pensé quoi faire, avec toutes ces découvertes ?

« Dès la fin du projet nous pensons éditer un livre avec les images et les témoignages qui ont été accumulés. Puis on présentera une exposition ambulante dans tout le monde qui racontera l’histoire du massacre des Juifs d’Europe de l’Est et on fera un film sur les recherches. Pour les fosses elles mêmes, malheureusement, rien ne pourra être fait sans la participation des autorités locales. Il est trop tôt actuellement pour savoir comment elles réagiront. Pour l’instant, nous préférons nous contenter des preuves qui permettent à Desbois de travailler et ne pas soulever de difficultés particulières. Il s’est déjà adressé à moi et m’a prévenue qu’il veut continuer ses recherches dans les pays Baltes. Le problème c’est que nous n’avons pas nous-mêmes l’argent à fournir pour ces recherches. Jusqu’aujourd’hui, nous avons dépensé pour cela près de 150 000 Euros et le moment arrive où d’autres associations doivent se joindre à l’effort. Personnellement je pense que puisque nous travaillons pour une œuvre du passé du continent, l’Union Européenne doit participer au financement.

Encore 100 fosses

Il y a aussi là-dessous une raison personnelle pour cette énorme opération que dirige le père Desbois, et celle-ci, il en parle encore moins. Son aimé grand-père a été envoyé au camp de prisonniers « Revarosca » en Ukraine, comme 25000 soldats français qui étaient considérés comme personnes dangereuses par l’occupant Allemand. Dans ce camp, le grand-père s’est lié avec des prisonniers juifs qui ont disparu s les uns après les autres du camp. Aucun d’entre eux n’est jamais revenu. Il a lui-même entendu pendant des années son grand père, qui était revenu en France, dire que ce qu’il avait supporté n’était rien en comparaison des « autres ». C’est seulement après de nombreuses années qu’il a appris que les « autres » étaient les Juifs.

Après son ordination sacerdotale, le cardinal Decourtray l’a nommé secrétaire pour les relations avec les Juifs dans la ville de Lyon. Dans le cadre de son travail, il a organisé des voyages vers les camps d’extermination pour des gens d’Eglise, et a donné des séminaires sur la Shoa, jusqu’à ce qu’un jour tous les éléments se rejoignent. Après la journée du souvenir qui a eu lieu en 1997 dans le camp où son grand-père avait été prisonnier, il a demandé au maire de la ville voisine de Revarosca où étaient les fosses des Juifs de la ville, mais il n’a pas eu de réponse claire. Le fait que 15 000 Juifs du lieu aient été assassinés a troublé ses nuits. Beaucoup d’entre eux, de la ville et des environs, ainsi que leurs corps, avaient disparu sans laisser de traces. Lors de ses visites suivantes, année après année, il a continué à s’entêter jusqu’au point que sa vie a pris un tournant ».

« Pendant trois ans je me suis entêté, jusqu’au jour où le maire, âgé, a pris sa retraite. Son successeur, Yeroslav Nadic, jeune homme moderne qui connaissait l’importun qui venait chaque année de France pour la cérémonie du souvenir, m’a pris par la main et m’a dit : « Viens, je veux te montrer quelque chose ». Il avait rassemblé 110 personnes qui, sous ses ordres, avaient déraciné un bois entier, et découvert une énorme fosse commune. C’est un moment que je n’oublierai pas de ma vie. J’ai pris ma tête entre mes deux mains et je me suis dit : mon Dieu, s’il y a ici une fosse, alors je vais retourner chaque pierre de cette terre maudite jusqu’à ce que je les trouve toutes. »

« Le même jour cela m’a frappé. Il y a des gens qui savent ce qui s’est passé ici, ils ont tout vu et il faut simplement les faire parler. Les Nazis n’ont pas empêché les gens, y compris des enfants, de voir ce qui se passait. Quand j’ai demandé aux habitants pourquoi ils n’avaient rien raconté à personne, ils ont baissé les yeux honteusement et m’ont dit que tout simplement personne ne le leur avait demandé jusqu’à maintenant. A cet instant, j’ai su que je n’irais nulle part jusqu’à ce que je termine cette affaire. »
« Je ne serais arrivé à rien sans Nadic. Quand ce cher homme a vu comment la découverte avait agi sur moi, il m’a annoncé qu’il me montrerait encore 100 fosses. Nous avons passé ensemble un long moment et j’ai compris que j’étais tombé sur l’homme de la situation. En Ukraine, il faut savoir comment et à qui demander, mais il faut aussi que l’homme de la situation soit de ton côté, et alors tu peux faire des merveilles. » Le maire de Revarosca a accompagné Desbois pendant plus d’un an, utilisant ses connaissances et sa position. Il a aussi eu l’idée de demander l’aide des prêtres, qui ont ouvert la voie à la participation importante des habitants. « Jusqu’aujourd’hui je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle il s’est attelé à cette affaire avec ce dévouement », dit Desbois « mais en Ukraine j’ai appris qu’il est interdit de poser trop de questions. Si quelqu’un accepte de t’aider, tu reçois l’aide en remerciant en silence. Pendant toute cette période, il a refusé toute compensation pour ses efforts et nous parlons ici de nuits comme de jours pendant lesquels il m’a accompagné de village en village. »

Finalement Desbois a eu la possibilité de le remercier son aide. La femme de Nadic souffrait d’une grave maladie et grâce à ses liens avec Israël, le prêtre l’a aidé à aller dans les bains thérapeutiques de la Mer Morte.
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 8:03

IV

Une famille divisée

Pour descendre aux racines de l’alliance courageuse entre Patrick Desbois et le peuple juif, il faut revenir à l’année 1991. Il a alors été nommé l’aide du Docteur Charles Fabre, psychiatre et conseiller spécial pour les affaires juives du cardinal de la ville de Lyon, Albert Decourtray. Leur action commune est née du résultat d’un événement traumatisant qui est lié indirectement au régime nazi. Cette année là, des hommes cagoulés ont attaqué le docteur Fabre parce qu’il refusait de leur donner ce qu’ils demandaient. Ils l’ont battu presque à mort pendant près de deux heures. Les inconnus, dont on ignore l’identité, voulaient le dossier que le cardinal, avec l’aide de Fabre, avait préparé contre Paul Touvier, qui pendant la période de l’occupation allemande, était chef des renseignements du gouvernement de Vichy. Après qu’il ait été condamné en 1973 pour les crimes qu’il avait commis alors, où des Juifs avaient été tués, Touvier s’était enfui mais il fut repris en 1989, alors qu’il se cachait dans un couvent catholique à Nice. Il a de nouveau été jugé, cette fois pour crimes contre l’humanité, en 1991 il a été relâché temporairement. Ce n’est qu’en 1994 qu’il a été condamné à la prison à perpétuité. Il est mort en prison deux ans après.

A la suite de cette agression, le docteur Fabre est devenu grand handicapé. Il a demandé au cardinal de lui nommer un jeune auxiliaire, ayant une base de connaissance sur le judaïsme, de préférence un prêtre. Le psychiatre connu, qui avait été élève de l’homme politique Jean Monnet, a demandé de lui trouver un successeur. Monnet avait la réputation d’être un artiste dans la discussion diplomatique et le conseiller du cardinal réalisa ce qu’il avait appris de lui, pour établir des ponts entre le judaïsme et le christianisme dans le but de lutter contre l’antisémitisme. Aujourd’hui, Fabre est vice-président de l’association de l’amitié judéo- chrétienne de France.

Après une longue recherche, quand tous les espoirs de trouver la personne qui convienne à cette fonction s’étaient révélés vains, le nom de Patrick Desbois a comme surgi de nulle part. Fabre, 77 ans, se souvient très bien de leur première rencontre. « Il est venu à mon bureau pour une première rencontre formelle qui devait durer seulement quelques minutes. Après sept heures de discussion passionnantes, il a dû quitter pour ne pas manquer son dernier train. Ce jour-là, j’ai senti que le destin m’avait fait rencontrer un homme sortant de l’ordinaire. Pour ma plus grande joie, je peux dire aujourd’hui que je ne me suis pas trompé. Patrick s’est montré un homme brillant, aux vues larges et avec une soif de savoir peu ordinaire. De plus, malgré son jeune âge, il a déjà montré une maturité et une capacité intellectuelle étonnante, et aujourd’hui je dois reconnaître que l’élève dépasse son maître. »

Comment expliquez-vous son attirance pour le judaïsme ?

« Nous en avons souvent parlé et nous nous sommes découvert un point commun. Nous avons grandi dans des familles catholiques qui ont aidé des Juifs à se cacher des allemands quand c’était encore possible. L’éducation chez nos parents était que le nazisme était le mal personnifié et qu’il fallait tout faire pour le faire échouer. Quand tu grandis et es éduqué avec l’idéal de l’égalité et de la charité, tu ne peux pas rester indifférent quand tu comprends que les Juifs ont été exterminés seulement à cause de leur religion. Nos efforts de rapprochement entre catholiques et Juifs pour lutter contre l’antisémitisme sont en quelque sorte notre réponse à cette époque sombre de l’histoire de l’Europe et de la France. »

Desbois dit que Fabre est son professeur et son maître et qu’il est l’homme qui a façonné sa personnalité de façon déterminante. Quand Fabre entend cela, il a du mal à cacher son contentement et il rend le compliment. « Patrick pour moi, est un combattant courageux, chrétien fervent et un véritable ami des Juifs » dit-il. « C’est pour moi un honneur d’être reconnu comme le maître spirituel d’un tel homme ». Fabre a lui-même une plaque pour son aide au peuple juif au musée du kibboutz « Lohamei ha Guétaot » (Les combattants des ghettos) tout comme sa femme Denise, qui a travaillé jusqu’à sa mort en 1984 pour aider les prisonniers de Sion en Russie, et aussi le cardinal Decourtray, pour son soutien comme jeune prêtre, à des Juifs qui ont été chassés de France pendant l’occupation nazie.

Vous avez payé personnellement pour votre soutien envers Israël et le judaïsme ?

Fabre se recroqueville quand il entend la question. « A cause du chemin que j’ai choisi, j’ai coupé presque tous mes liens avec ma famille », raconte-t-il la voix tremblante. « Malgré l’éducation que nous avons reçue à la maison, ma sœur, chair de ma chair, a épousé quelqu’un qui hait les Juifs. A cause de cela, nous ne nous parlons plus depuis de longues années et ma famille élargie est coupée en deux camps avec un fossé entre les deux. »

« Quand ma femme est morte, j’ai décidé de faire une cérémonie judéo-chrétienne, à cause de son lien avec le peuple d’Israël. Dans la famille, certains s’y sont opposés farouchement, ont retardé volontairement l’enterrement de 15 jours, et vous connaissez bien sûr l’interdiction de la religion juive sur cette question. » Il se fige soudain, puis rapidement ajoute qu’il ne regrette rien. « Je suis fier des choix que j’ai faits durant toute ma vie et conscient des dangers que j’ai courus. Si des personnes comme Desbois et comme moi ne prenaient pas sur elles d’être un pont entre les religions, la situation serait dix fois pire. »
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 8:04

V

Pour renforcer les bases du pont dont parle le psychiatre Fabre, le père Desbois a beaucoup travaillé. Quand il n’étudie pas l’Evangile, il est assidu à l’étude de la langue hébraïque. Aujourd’hui, des années après qu’il ait commencé à étudier, il est capable de lire les journaux israéliens et même de remplacer un mot français par un mot hébreu. Desbois suit ce qui se passe en Israël, il y a de nombreux amis et il dit que lors de ses nombreuses visites en Israël, il s’y sent « comme à la maison ».

A Paris, il habite et travaille dans un bâtiment pas très reluisant, avec le plâtre qui s’écaille et une grille rouillée qui s’ouvre en grinçant, situé dans un quartier populaire du 11ème arrondissement. Son bureau est aussi assez spartiate ; une simple table, un vieil ordinateur, une petite bibliothèque et une carte du monde sur le mur.

La façade simple est trompeuse ; le prêtre souriant qui reçoit le visiteur est un homme religieux qui a une position importante dans le monde chrétien. Desbois coiffe quatre chapeaux en même temps : il est le secrétaire des évêques pour les relations avec les Juifs, l’aide personnel du cardinal Lustiger, il a toujours le poste de conseiller du cardinal-archevêque de Lyon, et dernièrement, il a été nommé conseiller du Vatican pour la religion juive.

Le père Desbois est des plus occupés et, pour obtenir cette interview, il a fallu attendre longtemps. Pendant la rencontre, il avait les yeux rouges à cause du manque de sommeil et il disait que, l’avant-veille, il était rentré d’un séjour de 15 jours aux USA. Malgré cela, il refera sa valise d’ici peu, car, dès le début de la semaine prochaine, il s’envole, envoyé par le Vatican, pour l’Amérique du sud. Et si cela ne suffit pas, il est actif avec le cardinal Lustiger dans l’association « yahad » (ensemble) qui a été fondée à la suite de la collaboration qui s’est tissée entre Lustiger et le président du congrès juif mondial, Israël Singer. Le but de cette association commune est de créer pour la première fois un cadre dans lequel Juifs et Chrétiens pourront aider les nécessiteux dans le monde entier. Quelques projets sont déjà nés, parmi lesquels des centres d’aide à ceux qui, en Argentine, ont été touchés par la crise économique, la distribution de médicaments pour les malades du Sida en Afrique, et bien sûr, la recherche des fosses en Ukraine. A la direction de « Yahad » on découvre que la recherche des fosses communes est le « baby » personnel de Desbois, au point qu’il s’est tellement investi dans ce travail que même le cardinal Lustiger, dit-on, lui a demandé de ralentir.

Comment tient-on psychologiquement ?

Desbois regarde par la fenêtre la vue sur Paris. « Il n’y a pas de doute, c’est difficile », répond-il finalement. « C’est la raison, par exemple, pour laquelle je suis le seul dans l’équipe qui ait participé jusqu’à maintenant à toutes les recherches. Les autres n’ont pas résisté. Je pense que l’expérience que j’ai acquise m’aide, et le fait d’être religieux aussi. Je crois de tout mon cœur que malgré l’horreur, il y a une main divine qui dirige l’histoire, et nous, les mortels, ne sommes pas toujours capable de comprendre. »

Que ressent-on quand on découvre une nouvelle fosse ?

« C’est étrange, d’un côté de la satisfaction du fait que les recherches et les efforts n’étaient pas vains, d’un autre côté, tu trouves d’autres corps. Je pense que quelque part c’est la principale difficulté : quand finalement tu arrives au but, au lieu de te réjouir, tu éprouves un malaise. De toutes façons, nous ne restons pas longtemps sur place. L’historien de l’équipe fait une petite ouverture d’un mètre sur deux, pour être sûr que c’est bien une fosse, il introduit dans le GPS le point de référence et il referme vite. »

Que craint-on ?

« Il ne faut pas oublier que même aujourd’hui les violeurs de tombes sont répandus en Europe de l’Est. C’est la raison pour laquelle nous ne laissons aucun signe extérieur sur le terrain. Personnellement je prends soin chaque fois de faire le vœu de revenir très vite pour compléter le travail : faire un vrai monument pour que les victimes puissent reposer en paix ».

Jusqu’à maintenant, l’équipe de Desbois a trouvé 400 fosses dans la partie ouest de l’Ukraine. Certaines sont très petites, les grandes contiennent de nombreux corps. Chaque fois, une équipe de 6 personnes l’accompagne : un historien, un traducteur, un photographe, un enregistreur, un spécialiste de la balistique et un chauffeur qui est aussi agent de sécurité. Quand l’historien évalue d’après les dimensions de la fosse le nombre de corps, le spécialiste de la balistique collectionne les restes laissés sur place par les Allemands, pour prouver qu’il s’agit bien sans aucun doute de victimes de l’époque de la seconde guerre mondiale. En plus de son équipe sur le terrain, le père Desbois a une équipe d’étudiants juifs allemands et ukrainiens, qui font pour lui la recherche dans les archives de l’époque nazie qui ont été conservées. Ils comparent ensuite la correspondance qui a eu lieu entre les compagnies de soldats qui ont effectué les tueries à celle des chefs à Berlin et ils essaient de rapprocher les noms de lieux avec les sites des massacres. Jusqu’aujourd’hui, ils ont déjà couvert le tiers de la surface de l’Ukraine et il évalue à au moins deux années supplémentaires le temps nécessaire pour terminer le travail.

Qu’est ce qui motive un homme à se consacrer entièrement à cette tâche si exigeante ?

« Ce qui me motive est la volonté de faire un dernier acte de miséricorde envers les victimes, à ces Juifs qui ont été assassinés comme des souris à travers toute l’Europe. Pour moi, on a commis envers eux un double crime, du fait que, jusqu’à maintenant, ils sont plongés dans le brouillard. Le grand public ne connaît pas suffisamment la destruction qui a eu lieu ici, de sang froid. Il y a tant de témoignages qui n’ont pas été publiés. Par exemple, l’histoire de la troupe de Einsatzgruppen qui avait coutume de garder avec elle, de façon habituelle, des groupes de femmes juives pour trier les vêtements des victimes. Quand toutes étaient enceintes, et dans ce cas pas du Saint-Esprit, ils avaient l’habitude de les descendre et de les remplacer par d’autres. »

Parfois, dit-il, les témoignages sont si durs à entendre qu’il doit arrêter et revenir le lendemain pour continuer. « Malgré la différence entre les histoires, il y a une chose terrible qui revient toujours : tous les témoins sans exception ont décrit les fosses comme quelque chose de vivant. Peu à peu, et aussi à cause du problème de la traduction, j’ai fini par comprendre ce qu’ils voulaient dire. Il apparaît qu’une fosse a besoin de trois jours pleins pour mourir. Pendant tout ce temps-là, la terre n’arrêtait pas de bouger à cause du mouvement des victimes. Les Allemands, pour épargner des munitions, enterraient parfois beaucoup de personnes vivantes ». Des larmes coulent de ses yeux « C’est tout simplement horrible. »

Il y a quelque chose qui vous a plus fortement marqué pendant ces recherches ?

« Il y en a tellement que je ne sais pas par où commencer », soupire-t-il. « Par exemple, lors de la dernière visite, il y a deux mois, nous sommes arrivés dans un village où, selon les témoignages officiels allemands, ont été assassinés 2760 juifs. Au commencement, nous n’avons trouvé personne qui accepte de raconter ce qui s’était passé là. D’après mon expérience, je sais que c’est le signe clair qu’il faut s’entêter, et dans ces cas-là, nous ne continuons pas tant que nous n’avons pas obtenu toute l’histoire. Pendant trois jours, nous sommes passés de maison en maison sans vrai résultat, jusqu’à ce qu’une personne nous laisse entendre qu’il fallait questionner les gens qui habitaient près de la gare proche. Sur les rails, nous avons rencontré une femme de 91 ans qui était là comme attendant l’occasion de soulager sa conscience. Il est apparu que les Nazis avaient prévenu les Juifs des environs qu’ils allaient partir pour la Palestine. Ainsi, le jour fixé, ils sont venus à la gare, vêtus de leurs plus beaux habits. Le voyage n’a duré qu’un kilomètre et, à côté des rails, nous avons trouvé effectivement une fosse longue et étroite contenant les corps des voyageurs vers la Terre Promise. Ce qui épouvante, c’est que la femme qui nous a raconté l’histoire a vu les Allemands préparer les fosses un jour avant et donc avait compris ce qui allait arriver. Le jour de la tuerie, elle s’est séparée en larmes de ses voisins juifs, qui étaient émus de partir et n’ont pas compris pourquoi elle pleurait, malgré leurs promesses de venir la revoir bientôt. Puis nous avons découvert que l’histoire de la Palestine revenait dans d’autres villages, et que, malgré tout, elle n’est pas connue du grand public ».

Le bureau de Desbois est situé au cinquième étage du bâtiment. Il y est entré peu de temps avant de commencer sa recherche des tombes. D’une des fenêtres, on voit le célèbre cimetière du Père Lachaise. Desbois esquisse un sourire. « Je suis prêtre, on ne peut pas me raconter des histoires sur le hasard parce que tout est fixé par le ciel ». Il se tait un instant et dit en hébreu avec un fort accent français : « Be ezrat ha shem ». (Avec l’aide de Dieu).
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 8:06

Annexe : Lettre du pape Benoît XVI au cardinal Lustiger qui encourage l’oeuvre du père Desbois

A son Eminence révérendissime le Cardinal Jean-Marie Lustiger Archevêque émérite de Paris

Comme il me prendrait beaucoup de temps d’écrire une lettre dans un français plus ou moins correct, je me permettrai d’user de ma langue maternelle pour répondre à votre lettre très émouvante du 11 octobre. Malheureusement, j’ai tardé à vous répondre à cause du poids de mes obligations quotidiennes.

A la lecture de votre lettre et des documents transmis auparavant, j’ai été bouleversé en me rendant compte à quel point le pouvoir du mal s’était emparé de notre peuple, au point que des choses aussi monstrueuses aient pu avoir lieu, comme ces documents le révèlent. Que ces campagnes systématiques d’assassinats en Ukraine avaient précédé l’horreur des camps d’extermination des juifs, je n’en avais jusque là jamais entendu parler. Je peux à peine concevoir que les puissances démoniaques du mal qui ont régné douze ans sur notre peuple aient pu conduire à ce point à un aussi total écroulement des obligations morales et aboutir à une destruction des consciences à un degré tel qu’on ne pourrait pas le croire si tout ceci n’était établi avec une si effroyable précision. Ici nous ne pouvons que prier sans cesse le Seigneur de nous protéger de telles Puissances dans l’avenir. On voit alors à quel point il est important que le Dieu vivant qui a parlé à Israël au Sinaï et qui est venu par son fils Jésus-Christ parmi les peuples du monde soit annoncé. Il est consolant que le métropolite ukrainien de l’époque ait pris clairement position contre ces procédés, que à présent des prêtres catholiques s’efforcent de tirer au clair toute la vérité et qu’ainsi le cœur de ce qui est commun à l’ensemble du peuple de Dieu, Eglise avec Israël, reste vivant et produise ses effets.

Cordialement uni avec vous dans le souci de l’Evangile et dans la prière

Benoît XVI

Cité du Vatican
12-11-2005
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 27 Juil 2009 - 18:55

Primo Levi, né le 31 juillet 1919 à Turin et mort le 11 avril 1987 à Turin, est l'un des plus célèbres survivants de la Shoah.
Juif italien de naissance, chimiste de profession et de vocation, il devint écrivain afin de témoigner, transmettre et expliquer son expérience concentrationnaire dans le camp d'Auschwitz, où il fut emprisonné à la Buna au cours de l'année 1944. Son livre le plus célèbre, Si c'est un homme (Se Questo è un Uomo, publié aux États-Unis sous le titre de Survival in Auschwitz) a été décrit comme « l'une des œuvres les plus importantes du vingtième siècle. »
Auteur désormais reconnu, il diversifia sa production littéraire, écrivant des histoires courtes, poèmes et romans.

Primo Michele Levi naît dans le quartier de la Crocetta à Turin le 31 juillet 1919, 78 Corso Re Umberto dans une famille juive de la moyenne bourgeoisie. De ses origines juives sepharades, il retient surtout les figures de ses ancêtres dont les attitudes et paroles sont devenus proverbiales, et leur dialecte judéo-piémontais, qu'il qualifie de langue hybride, fortement comparable au yiddishdés par son évolution. Conservant les traditions, comme les fêtes juives, il leur arrive, assez fréquemment, d'enfreindre avec plus ou moins de remords les lois de la cacheroute.
Son père Cesare, ingénieur et lecteur avide, travaille pour la firme Ganz, et passe beaucoup de temps en Hongrie où la firme était basée. Sa mère, Ester "Rina" Luzzati a fait ses études à l'Istituto Maria Letizia, est elle aussi friande de livres, parle couramment le français et joue du piano[2]. Leur mariage avait été arrangé par le père de Rina, qui leur offrit la « maison familiale,» l'appartement de la distinguée Via Re Umberto maintes fois évoquée dans l'œuvre de Primo Levi, où il naquit, vécut la plus grande partie de sa vie, et mourut.

Sa sœur, Anna Maria, naît en 1921. Ils furent proches toute leur vie.
En 1925, il entre à l'école primaire Felice Rignon à Turin. De constitution délicate, il est mal dans sa peau, mais excellent sur le plan scolaire. Son état de santé lui impose de longues périodes d'absence, durant lesquelles son instruction se fait à domicile par les bons soins d'Emilia Glauda puis Marisa Zini, la fille du philosophe Zino Zini.
qui leur offrit la « maison familiale,» l'appartement de la distinguée Via Re Umberto maintes fois évoquée dans l'œuvre de Primo Levi, où il naquit, vécut la plus grande partie de sa vie, et mourut.

Sa sœur, Anna Maria, naît en 1921. Ils furent proches toute leur vie.
En 1925, il entre à l'école primaire Felice Rignon à Turin. De constitution délicate, il est mal dans sa peau, mais excellent sur le plan scolaire. Son état de santé lui impose de longues périodes d'absence, durant lesquelles son instruction se fait à domicile par les bons soins d'Emilia Glauda puis Marisa Zini, la fille du philosophe Zino Zini

Il passe ses étés avec sa mère dans les vallées au sud-ouest de Turin, où Rina louait une ferme. Son père, éprouvant peu de goût pour la vie campagnarde, demeure à Turin, où il peut s'adonner librement à ses infidélités.
En septembre 1930, il entre au Gymnase Royal Massimo d'Azeglio avec un an d'avance sur l'âge requis.
Étant le plus jeune, le plus petit et le plus intelligent de sa classe, en plus d'être le seul Juif, il est fréquemment brimé par ses camarades.
Il suit également, moins par conviction que par respect des traditions, une formation de deux ans au Talmud Torah de Turin pour chanter à la synagogue lors de sa Bar Mitzva, qui a lieu en août 1932.
En 1933, il est inscrit, comme beaucoup de jeunes Italiens, dans le mouvement des Avanguardisti des jeunesses fascistes. Il parvient à éviter les exercices de maniement du fusil en rejoignant la division de ski, ce qui lui permet de passer chaque samedi de la saison d'hiver sur les pentes au-dessus de Turin.
Adolescent, Primo Levi est sujet à des infections pulmonaires à répétition, qui ne l'empêchent pas de manifester du goût pour les activités physiques, et de participer à des compétitions d'athlétisme clandestinement menées avec des amis dans un stade de sport abandonné.

En juillet 1934, à l'âge de 14 ans, il présente l'examen d'admission au liceo classico Massimo d'Azeglio et y est reçu en candidat libre. Ce lycée fut connu pour avoir des professeurs anti-fascistes affirmés, parmi lesquels Norberto Bobbio et, pendant quelques mois, Cesare Pavese, qui deviendra plus tard l'un des romanciers les plus connus d'Italie[8]. Bien que n'étant plus le seul Juif de sa promotion, Primo Levi demeure la bête noire de ses condisciples[9]. C'est en lisant Concerning the Nature of Things de William Henry Bragg qu'il se découvre une vocation de chimiste[10], souhaitant par le biais de cette science découvrir les secrets du monde. Levi est diplômé de l'école en 1937, mais mis en cause pour avoir ignoré une convocation de la Marine Royale Italienne la semaine précédant ses examens, et peut-être pour des raisons d'ordre antisémite, il devra repasser son diplôme, à la fin de l'été 1938.
En octobre de la même année, il s'inscrit à l'Université de Turin, pour étudier la chimie. Les quatre-vingts candidats durent passer un examen oral, ce qui réduisit leur nombre à vingt. Primo Levi est admis en février après avoir suivi le cursus de chimie à plein temps.

Bien que l'Italie soit un pays fasciste et que ce régime promulgue des lois antisémites, il n'y a pas de véritables discriminations envers les Juifs dans les années 1930. En effet, la communauté juive italienne est historiquement l'une des plus assimilées par son pays d'accueil, et les Italiens non-Juifs, sans farouchement les apprécier ni particulièrement les détester, ignorent ou contournent toute loi raciale, par esprit d'opposition aux Allemands qu'ils rendent, à juste titre, responsables de ces lois. Cependant, en 1938, le gouvernement fasciste déclare que les Juifs sont une impureté au sein du peuple italien, et promulgue en juillet de cette année des lois raciales, dont l'une a pour effet de restreindre avant d'interdire totalement aux citoyens juifs de s'inscrire dans les
écoles publiques. Toutefois, les Juifs ayant déjà entamé leurs études sont autorisés à les poursuivre, ce qui est le cas de Primo Levi.

En 1939, Primo Levi commence à pratiquer activement la randonnée en montagne.

que lui apprend son ami Sandro Delmastro, futur héros de la lutte partisane. Tous deux passent de nombreux weekends sur les montagnes au dessus de Turin. L'exercice physique, le risque, la lutte contre les éléments lui fournissent une soupape de décompression par rapport à toutes les frustrations qu'il rencontre dans la vie. S'ajoutent bientôt à celles-ci les bombardements de Turin, qui commencent quelques jours après que l'Italie a déclaré la guerre à la Grande-Bretagne et la France, et le cancer du côlon qui se déclare chez son père et le cloue au lit.
Du fait de la montée croissante du fascisme, et des lois antisémites, Primo Levi éprouve de fortes difficultés à trouver un superviseur pour sa thèse de fin d'études, qui porte sur l'inversion de Walden, une étude sur l'asymétrie de l'atome de carbone. Finalement chaperonné par le Docteur Nicolo Dallaporta, il obtient son diplôme en été 1941 avec la plus haute mention, ayant en outre soumis des études sur le rayonnement X et l'énergie électrostatique. Cependant, son diplôme mentionne que le docteur Primo Levi est « De race juive, » et les lois raciales ne lui permettent pas de trouver un emploi approprié.En décembre 1941 son ancien appariteur, Caselli, lui obtient un poste dans une mine d'amiante de San Vittore. Le projet dont il a la charge est d'analyser la teneur en nickel des résidus de la mine et d'en optimiser l'extraction, un défi qu'il accepte avec plaisir, bien qu'il se doute qu'en cas de succès, il contribuera à l'effort de guerre allemand, qui a besoin de nickel pour l'industrie de l'armement Pour cause de secret militaire, Primo Levi doit travailler sous un faux nom, avec de faux papiers. C'est au cours de son séjour à la mine qu'il rédige ses deux premières histoires courtes, qui seront réintégrées bien des années plus tard dans le Système périodique.
En mars 1942, tandis qu'il travaille à la mine, son père Cesare Levi meurt.

En juin 1942, la situation ne pouvant évoluer davantage à Turin, Primo Levi quitte la mine et tente sa chance à Milan. Recruté par la firme suisse de A. Wander sur un projet d'extraction d'un composé anti-diabétique d'extraits végétaux, grâce à une ancienne camarade de l'université de Turin, Primo Levi y est engagé, les lois raciales ne s'appliquant pas aux compagnies suisses. Il devient cependant rapidement évident que le projet, s'appuyant sur les élucubrations dépourvues de fondement d'un scientifique proche du IIIeReich, n'a aucune chance de réussir, mais qu'il n'est dans l'intérêt d'aucun employé que cela se sache.
Un an plus tard, Primo Levi, toujours à Turin, se réunit fréquemment avec un cercle d'amis juifs turinois, écrivant poème sur poème dans son désœuvrement. La situation évolue brutalement en septembre 1943 lorsque Mussolini est démis de ses fonctions et que son remplaçant, le maréchal Pietro Badoglio, signe l'armistice avec les Alliés. Le dirigeant déchu, Benito Mussolini, est rapidement libéré par les Allemands et installé à la tête de la République de Salò, un état fantoche mais d'une extrême violence établi dans l'Italie du Nord occupée par l'Allemagne. Les opposants au fascisme exhortent les Italiens à la révolte active.
Primo Levi rentre à Turin pour découvrir que sa mère et sa sœur se sont réfugiées dans leur maison de campagne La Saccarello dans les collines hors de Turin. Ils embarquent tous pour Saint-Vincent dans la vallée d'Aoste où ils peuvent se cacher mais, poursuivis par les autorités, ils se réfugient à Amay dans les Colle di Joux. Amay se trouve sur la route de la Suisse, et est empruntée par les Alliés et les réfugiés qui fuient les Allemands. Les mouvements de la Résistance italienne deviennent de plus en plus actifs dans la zone occupée. Primo Levi et quelques camarades prennent le chemin des Alpes et rejoignent en octobre le mouvement partisan Giustizia e Libertà, d'orientation libérale.
Inexpérimenté, bénéficiant d'une publicité qu'il ne mérite pas, son petit détachement est infiltré par un agent des forces fascistes. Celui-ci prend la tête d'une rafle de la milice fasciste le 13 décembre 1943 à Brusson, dans le Val d’Aoste. Cet agent parvient également au cours d'interrogatoires éprouvants à faire avouer à Primo Levi qu'il est juif. Celui-ci est donc transféré dans le camp d'internement des Juifs de Fossoli, près de Modène, où il demeure deux mois, après laquelle période il est déporté en février 1944 à Auschwitz.
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 27 Juil 2009 - 19:05

La déportation de Primo Levi dans le camp d'extermination d'Auschwitz est l'événement central de son existence, devenant le principal thème de son œuvre, mais aussi l'aune à laquelle il mesure les événements antérieurs de sa vie.

Le 11 février 1944, les 650 « pièces » du camp de Fossoli sont transportées à Auschwitz dans douze wagons à bestiaux surchargés. L'espérance de vie d'un prisonnier ayant échappé à la Selektion qui désigne d'emblée les personnes destinées à la chambre à gaz est de trois mois. De ces 650 Juifs italiens, seuls vingt reverront l'Italie.

Lévi est assigné au camp de Monowitz, un des camps auxiliaires d'Auschwitz dont la principale mission est de fournir la main d'œuvre au chantier de construction d'une usine de caoutchouc appartenant à IG Farben, la Buna. Soumise à de nombreux bombardements, l'usine de la Buna n'entrera jamais en activité.

Levi attribue sa survie à une « concaténation de circonstances », dont la moindre n'est pas d'avoir été déporté à une période où il avait été décidé de rallonger quelque peu la vie des prisonniers et d'arrêter les exécutions arbitraires. Possédant quelques notions d'allemand de par sa formation scientifique, il parvient à l'aide d'un prisonnier italien plus expérimenté (qu'il paye en rations de pain) à les développer et à s'orienter dans la vie du camp sans trop attirer l'attention des Prominente, les prisonniers privilégiés du système ; sa formation professionnelle lui permet d'obtenir à partir de novembre 1944 un poste relativement privilégié d'assistant dans le laboratoire de l'usine de production de caoutchouc de la Buna ; surtout, il reçoit de Lorenzo Perrone, un civil italien, maçon de son état, une ration de soupe lui permettant de survivre jusqu'à l'évacuation du camp devant l'avancée du front soviétique. Lors de celle-ci, Primo Levi, atteint de scarlatine, est abandonné à son sort dans l'infirmerie du camp au lieu de partir pour la marche de la mort, où meurent la plupart de ses compagnons. Il parvient à survivre grâce à deux camarades de chambrée. Le 27 janvier, alors qu'ils partent enterrer le premier mort de leur chambre, ils sont libérés par l'Armée rouge.

Primo Levi ne regagnera cependant pas Turin avant le 19 octobre de cette année, après avoir passé un certain temps dans un camp soviétique pour anciens prisonniers des camps, et au terme d'un long périple en compagnie d'anciens prisonniers de guerre italiens capturés sur le front russe. Il traverse en train la Pologne, la Russie, la Roumanie, la Hongrie, l'Autriche et l'Allemagne.

Revenu à Corso Re Umberto, où personne ne l'attendait, Levi est méconnaissable. Vêtu d'un vieil uniforme de l'Armée rouge, la malnutrition a bouffi son visage, mangé par une barbe hirsute. Si les mois suivants lui permettent de se reconstituer physiquement, de prendre contact avec des survivants et de chercher du travail à Milan, il est traumatisé par son expérience concentrationnaire, au cours de laquelle ont péri nombre de ses amis et une personne chère à son cœur. Il raconte des histoires d'Auschwitz aux passagers qu'il rencontre dans le train et écrit des poèmes, dont celui qui donnera son titre à son premier livre. Lors de la fête du Nouvel An juif en 1946, il rencontre Lucia Morpurgo qui lui propose de lui apprendre à danser. Primo Levi en tombe amoureux.

Le 21 janvier 1946, il commence à travailler à la DUCO, une compagnie de peintures et vernis située en dehors de Turin. Les communications ferroviaires sont si pauvres qu'il passe la semaine dans le dortoir de l'usine, écrivant ses souvenirs sans relâche. C'est là qu'il écrit le premier jet de Si c'est un homme, sans avoir toutefois l'intention d'en faire un livre. D'abord tragique, son écriture sur le Lager devient sous l'influence de ses sentiments pour Lucia celle d'un scientifique, délaissant le témoignage à la première personne pour l'analyse et la tentative de description avec lucidité et détachement. Il écrit sur tous les bouts de papier qui lui tombent sous la main, y compris les tickets de train. À la fin de février, il possède dix pages sur les dix jours séparant le départ allemand de la libération du camp par l'Armée rouge. Il écrit ce qui sera son livre pendant les dix mois qui suivent.

Le 22 décembre 1946, le manuscrit est complété. Lucia, qui lui a entre-temps retourné ses sentiments, l'aide à l'éditer sous une forme plus fluide. En janvier 1947, Primo Levi propose le manuscrit aux éditeurs, mais les blessures ne sont pas encore cicatrisées, et il n'a pas de passé littéraire lui garantissant une réputation d'auteur.
Un ami de sa sœur lui permet d'être édité chez Franco Antonicelli, amateur et anti-fasciste ardent.

En juin 1947, Primo Levi démissionne brutalement de DUCO et s'associe à un vieil ami, Alberto Salmoni, pour diriger un bureau de consultation en chimie, dont les locaux sont situés au dernier étage de la maison des parents de Salmoni. Ses expériences professionnelles de cette époque donneront matière à des ouvrages ultérieurs. Il gagne sa vie en fabriquant et fournissant du chlorure d'étain pour des ateliers de miroiterie livrant le composé instable en triporteur jusqu'au bout de la ville. De même, les tentatives de fabriquer des rouges à lèvre à partir d'excreta reptiliens et de l'émail coloré pour enduire les dents seront racontés dans des histoires courtes. Les accidents dans le laboratoire emplissent la maison Salmoni d'odeurs désagréables et d'émanations corrosives.

En septembre 1947, Primo Levi épouse Lucia Morpurgo. Un mois plus tard, le 11 octobre, Si c'est un homme est tiré à 2500 exemplaires. En avril 1948, alors qu'il attend son premier enfant, Primo Levi décide d'interrompre sa carrière de chimiste indépendant et postule dans l'entreprise familiale de peintures et vernis de Federico Accatti, dont les produits sont commercialisés sous le nom de SIVA. En octobre 1948 naît Lisa Levi.

Bien que sa vie se soit indéniablement améliorée, le passé subsiste et se rappelle souvent, particulièrement lorsque l'un de ses amis d'Auschwitz a des ennuis ou meurt. Parmi ceux-ci, Lorenzo Perrone, le bienfaiteur de Primo Levi au Lager ; incapable de surmonter le passé, il sombre dans la misère et l'alcoolisme, et meurt suite à sa négligence de lui-même en 1952, malgré les nombreux efforts de Levi pour le tirer de cette vie de débauche, Autre sujet de détresse, Auschwitz, au lieu de rentrer dans l'histoire, semble s'enfoncer dans un oubli voulu par ceux qui l'ont perpétré comme ceux qui l'ont subi, et sa dimension échappe au monde.

En 1950, ayant fait la preuve de son talent chez Accatti, il est promu directeur technique de SIVA.

En sa qualité de chimiste principal de SIVA, et de sa fonction de résoudre les difficultés techniques, il réalise de nombreux voyages en Allemagne ou il rencontre des homologues allemands du monde professionnel et scientifique. Il prend soin de porter des chemises à manches courtes, laissant paraître son matricule d'Auschwitz tatoué sur son avant-bras ; il les amène souvent sur le terrain de la dépravation des nazis et du manque de repentir et de recherche de rédemption manifesté par la plupart des Allemands, y compris de nombreux agents de l'exploitation de la main-d'œuvre esclave des camps.

Il milite également activement pour ne pas laisser le souvenir des camps s'éteindre, visite Buchenwald en 1954 lors du neuvième anniversaire de la libération des camps nazis, ainsi que les années suivantes, répétant inlassablement le récit de son vécu.
En juillet 1957 naît son fils Renzo, probablement nommé d'après son sauveur, Lorenzo Perrone.

En dépit de critiques positives, dont celle d'Italo Calvino dans L'Unità, seules 1500 copies de Si c'est un homme s'écoulent et Primo Levi est déjà catalogué comme auteur unius libris. Il devra attendre 1958 pour qu'Einaudi l'édite dans une édition revue. En 1958 également, John Stuart Woolf traduit, en collaboration étroite avec Levi, Si c'est un homme en anglais. En 1959, Heinz Riedt en fait de même en allemand, sous la surveillance serrée de l'auteur
Cette traduction s'accompagne d'une préface ; l'un des buts de Levi en écrivant son livre ayant été de faire prendre conscience à la nation allemande de l'ampleur des actes commis en son nom, et d'en accepter la responsabilité au moins à titre partiel, elle revêt pour lui une importance particulière. Quarante lecteurs allemands lui écriront et seront, à l'exception de Herr T.H. qui tente une justification teintée de révisionnisme, accueillis avec sympathie. C'est également cette version que lira le docteur Müller, l'un des civils que Levi avait le plus souvent rencontrés à la Buna.
Levi commença à écrire La Trève, l'histoire de son retour mouvementé en Italie, en 1961 et le publia en 1963, presque seize ans après son premier livre. Le succès fut au rendez-vous, l'auteur se voyant décerner la même année le premier Prix Campiello. La réputation de Levi, auteur de Si c'est un homme mais aussi de nombreux articles à La Stampa, le journal de Turin, allait grandissant. C'est aussi à cette époque qu'il commença à varier ses sujets littéraires, évoquant notamment l'Italie d'avant-guerre, la résistance au fascisme et son métier de chimiste.

Il connut en 1963 son premier épisode dépressif majeur. Père de deux enfants, responsable d'un travail important, figure publique effectuant de nombreux voyages, il demeurait tourmenté par son passé. De plus, l'on ignorait à l'époque le lien entre stress, anxiété et dépression. Les traitements prescrits au cours des années furent d'efficacité variable, et non dépourvus d'effets secondaires.

En 1964, il collabore à une émission radiophonique de la RAI basée sur Si c'est un homme. En 1966, le livre est adapté au théâtre.
Il publie deux volumes de courts récits de science-fiction, Storie naturali (Histoires naturelles, 1966) et Vizio di forma (Vice de forme, 1971), sous le nom de plume de Damiano Malabaila, où il explore des questions éthiques et philosophiques, imaginant l'impact sur la société d'inventions que beaucoup auraient jugées bénéfiques, mais en lesquelles lui voit des implications sérieuses. Certaines de ces histoires inspireront par la suite plusieurs scénarios de films de science-fiction dont "Total Recall".

En 1974, il prend une semi-retraite de la SIVA afin de se consacrer à l'écriture et de se libérer de la responsabilité de l'usine.
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeLun 27 Juil 2009 - 19:11

En 1975 paraît une collection des poèmes de Levi sous le titre de L'osteria di Brema. Il écrit également deux autres mémoires fort bien accueillis, le Système périodique, faisant référence avec une ironie propre à l'auteur au tableau périodique de Mendeleev, où chaque élément recèle un moment de la vie du chimiste juif turinois, et, en 1978, Lilith, où il revient sur des personnages et moments d'Auschwitz qu'il n'a pas évoqués dans ses livres précédents. Le Système périodique a été salué par le Royal Institute de Londres le 19 octobre 2006 comme « le meilleur livre de science jamais écrit.En 1978, il écrit le roman La chiave a stella (La Clé à molette). Le livre prend la forme d'un dialogue entre un technicien turinois qui est envoyé en déplacement dans le monde entier pour l'installation de machineries industrielles dans le cadre des grand projets d'ingénierie qui dans les années '60 et '70 voyaient les entreprises italiennes souvent protagonistes et l'auteur, lors d'un séjour dans la ville Russe ou les deux se trouvaient pour des raisons professionnelles: leurs souvenirs de travail y sont racontés. La philosophie de ce livre est que la fierté du travail bien fait est nécessaire à une vie épanouie. Primo Levi dut faire face aux critiques proches de la gauche, car dans son approche élégiaque du travail comme moyen d'épanouissement personnel il avait négligé d'évoquer les aspect plus sordides de l'exploitation de la classe ouvrière ainsi que tout élément de critique sociale.
Néanmoins, le livre lui valut le prix Strega en 1979, et un succès auprès des lecteurs à l'avenant.

En 1984, il écrit son autre roman, Se non ora, quando? (Maintenant ou jamais), s'inspirant d'une rencontre, brièvement mentionnée dans La Trève avec un groupe de sionistes qui avaient accroché leur wagon au train des rapatriés italiens. Maintenant ou Jamais relate les tribulations d'un groupe de partisans juifs évoluant derrière les lignes allemandes durant la Seconde Guerre Mondiale, cherchant à lutter contre l'occupant et survivre. Lorsque l'idée de gagner la Palestine et de participer à la construction du foyer national juif devient clairement leur objectif, l'équipée gagne la Pologne puis l'Allemagne, avant que les survivants du groupe ne soient officiellement reçus dans un territoire aux mains des Alliés en tant que personnes déplacées. Ils parviennent à rejoindre l'Italie, pénultième étape sur le chemin de la Palestine. Le roman est récompensé par les prix Campiello et Viareggio.

Primo Levi est alors au faîte de sa célébrité en Italie. La Trève est incluse dans le programme scolaire italien. Si c'est un homme est également suivi d'un carnet résultant des discussions avec les étudiants. Il se lit également à l'étranger. En 1985, il se rend en Amérique pour un cycle de conférences de 20 jours, qui l'éprouve fortement.
En revanche, l'Union Soviétique boude ses livres, où les soldats russes sont présentés trop humains par rapport au canon héroïque des Soviets.
En Israël, où la société israélienne ne prend pleinement conscience de l'ampleur de la Shoah qu'avec le procès d'Eichmann à Jérusalem et est longtemps ambivalente face à ces Juifs dont on dit qu'ils se sont laissés mener à l'abattoir sans résistance, ses livres ne seront traduits qu'après sa mort.

En 1985 paraît un recueil d'articles précédemment publiés dans la Stampa, sous le titre L’altrui mestiere (inclus en français dans L'asymétrie et la vie). S'y trouvent des fictions courtes, des réflexions sur des curieux phénomènes naturels, ou des revues de livre. Parmi ces dernières figure son analyse de l'autobiographie de Rudolf Höß, insérée en introduction à la publication de l'édition italienne. Il y dénonce la tentative faite par Höß pour se reconstruire un passé d'exécutant servile, entré au NSDAP par enthousiasme, arrivé à Auschwitz par ignorance et tentant d'obéir aux ordres avec conscience.

En 1986, il publie I sommersi e i salvati (Les naufragés et les rescapés). Écrit « quarante ans après Auschwitz, » le livre revient sur son expérience concentrationnaire, d'un point de vue analytique plutôt que biographique, s'interrogeant sur la fidélité de la mémoire, tentant de comprendre la « zone grise, » dans laquelle se trouvait les prisonniers des camps collaborant au régime, de la place de l'intellectuel à Auschwitz. Comme dans ses autres livres, il n'émet pas de jugement, présente les faits et pose les questions.
Également en 1986, il publie un autre recueil, Racconti e saggi (également inclus dans L'asymétrie et la vie).

En avril 1987, il travaille sur une autre sélection d'essais appelés Le Double Lien, qui prennent la forme d'une correspondance épistolaire avec « La Signorina[25]. » Ces essais portent sur des sujets très personnels. Cinq ou six chapitres du manuscrit existent. Carole Angier, qui a consacré une biographie à Primo Levi, écrit en avoir lu quelques-uns, mais la majorité, distribuée par Levi à des amis proches, n'a pas été divulguée au public, et certains pourraient même avoir été détruits.
Primo Levi meurt le 11 avril 1987 dans une chute qu'il fit dans l'escalier intérieur de son immeuble. Pour certains, la chute aurait pu être volontaire.

La plupart de ses biographes (Angier, Thomson) abondent dans le sens du légiste, qui conclut que Levi a commis un suicide. Lui-même avait déclaré souffrir de dépression ; des facteurs de risque auraient pu être sa responsabilité envers sa mère et sa belle-mère, le fait de partager le même logement et son passé.

Cependant, un sociologue d'Oxford, Diego Gambetta, a établi douze ans plus tard un dossier détaillé remettant en cause ce qu'il considère comme un lieu-commun n'étant étayé ni par des faits ni par des preuves indirectes. Levi n'a pas laissé de lettre de suicide, et n'a jamais fait part d'idées noires ; des documents et témoignages semblent par contre indiquer qu'il avait des projets au temps de sa mort. Gambetta penche donc pour une mort accidentelle.

La question de la mort de Primo Levi est importante, son œuvre étant communément interprétée comme une puissante affirmation de la vie face à des puissances violentes et guerrières organisées : le fait qu'il soit mort volontairement ou par accident constitue donc un commentaire final sur la validité de son propre message, lucide, positif et humaniste. L'interprétation d'Elie Wiesel, qui défend la thèse du suicide, a été acceptée jusqu'à ce jour, sans que l'on sache encore si elle se base sur des faits ou sur une intuition personnelle.
Primo Levi, ainsi que la plupart des intellectuels juifs de Turin, connaissait la Bible, mais n'était pas religieux ni croyant. Ce sont les lois raciales du fascisme qui lui font prendre conscience de l'importance que revêt sa judéité. C'est par l'évocation de celle-ci qu'il débute le Système périodique, retraçant un bref historique de ses folkloriques ancêtres juifs piémontais, ainsi que l'anthologie personnelle La Recherche des racines contenant l'extrait du livre de Job, celui qui remet en question les actions d'un Dieu qu'il s'est peut-être inventé, un thème qui revient également dans sa préface au Chant du peuple juif assassiné d'Ytshak Katznelson. Le Juif agnostique qu'il est ne sera tenté de faire appel à Dieu qu'une seule fois, lors d'une selektion. Puis, « réalisant la monstruosité de la chose, » il y renonce tout aussi vite. Et fustige un de ses codétenus qui remercie Dieu de ne pas avoir été « choisi. »

Primo Levi a écrit Si c'est un homme car survivre et témoigner sont pour lui inextricablement liés. Lisant de nombreux témoignages, assistant à de nombreuses réunions d'anciens déportés, se rendant dans plus de 130 écoles, il devient une figure symbolique non seulement de la victime juive du fascisme italien mais aussi et surtout de la lutte contre le fascisme.

Selon Levi, les agents de la Shoah ont, outre leur tentative d'annihilation totale d'un peuple indépendamment par une race dite supérieure, sciemment calculé que celle-ci tomberait dans le déni ou l'oubli une fois la guerre terminée, alors qu'il s'agissait, et Primo Levi le répète à plusieurs reprises, d'un terrain expérimental pour une entreprise hautement organisée et mécanisée, qui a poussé la récupération des sous-produits jusqu'à l'utilisation des cendres produites par la crémation des corps pour construire des routes. Le camp d'Auschwitz n'était pas un acte isolé mais un prototype qui aurait été appliqué à l'Europe entière si Hitler avait gagné la guerre; il demeurerait de toute façon une caricature paroxystique mais fidèle des règles féroces du capitalisme moderne. Il lutte donc farouchement auprès du public, et de la jeunesse surtout, contre toute tentative de banalisation ou de révisionnisme des camps, décriant le négationnisme de Robert Faurisson, et rejetant toute proposition d'équivalence entre Goulag soviétique et Lager nazi après la publication de l'Archipel du Goulag et autres œuvres d'Alexandre Soljenitsyne à la fin des années 1960. Bien qu'il s'agisse effectivement de « deux types d'enfer, qu'on y soit soumis à des conditions de travail inhumaines, en inadéquation totale avec une pitance dérisoire, Levi estime que leur nature est différente, personne n'étant censé sortir du Lager, alors que ce n'était pas le cas du Goulag, et que la mortalité dans le goulag s'élevait à 30% au pire contre 90-98% dans les camps nazis. De plus, le « crime » d'être Juif ne pouvait être effacé, étant considéré comme affaire de « race, » c'est-à-dire de naissance, plutôt que de religion et, « cas unique parmi toutes les atrocités de l'histoire de l'humanité, » touchait même les enfants qui furent massacrés par milliers.
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeMar 17 Avr 2012 - 5:47

Une liste de françaises non-juives (appelées ici "aryennes") arrêtées pour avoir porté une étoile jaune, en solidarité avec les Juifs persécutés.




YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Aryennes-etoiles
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeMar 17 Avr 2012 - 5:52

La protestation des jeunes "zazous"

Pour finir, je voudrais évoquer la protestation de jeunes excentriques qu'on appelait les "zazous". Ils avaient une musique qui était jugée provocante pour l'époque, le "swing" issu du jazz, et donnaient l'impression de se moquer de tout. En 1942, quand le port de l'étoile jaune a été rendu obligatoire, des jeunes zazous se sont fabriqué des étoiles jaunes en carton en écrivant "zazou" ou "swing" pour se moquer de cette loi absurde et protester. D'autres avaient mis "auvergnat" ou "Goï" (nom donné aux non-Juifs) ou une croix chrétienne pour manifester leur dégoût des discriminations racistes.
Certains furent arrêtés et conduit au camp de Drancy où l'on enfermait les Juifs avant de les déporter. Mais les "zazous" furent, eux, relâchés au bout de 15 jours.
On a retrouvé les dossiers de police et les étoiles confisquées. Les voici :


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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Avr 2012 - 21:06

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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Avr 2012 - 21:20

1942, le régime nazi décide d'exterminer tous les Juifs d'Europe. Plus de six millions d'entre eux, hommes, femmes et enfants, ont péri. Cette "Catastrophe", se dit Shoah en hébreux.

1918

Novembre : l'Allemagne perd la première guerre mondiale. Elle doit verser d'énormes sommes d'argent aux Alliés ; elle abandonne certaines parties de la Pologne et rend l'Alsace-Lorraine à la France ; son armée est très réduite et la Rhénanie, région industrielle, est placé sous contrôle international.1919

Juin : les Allemands signent le traité de Versailles. Le premier ministre anglais en juge les clauses si brutales qu'il prédit une nouvelle guerre.
Juillet : la constitution de l'Allemagne, république démocratique depuis novembre 1918, accorde au président, du fait des conditions économiques très dures, des pouvoir étendus en cas d'urgence.1922

Août : le mark s'effondre.1923

Janvier : la France envoie des troupes en Allemagne pour se garantir le paiement des réparations de guerre. Les travailleurs allemands refusent de coopérer et organisent des grèves et des sabotages. Le parti nazi tient son premier rassemblement à Munich.
Juin : il faut 21000 marks pour un franc
Novembre : le premier putsch tenté par Hitler échoue, il est emprisonné. Le franc vaut maintenant 253 milliards de marks.1924

Avril : Hitler est reconnu coupable de trahison, mais remis en liberté conditionnelle après six mois de prison.1925

Juillet : Hitler publie Mein Kampf (Mon combat) qui expose ses idées et exprime son désir d'éliminer les Juifs.1927

Juillet : des émeutes de travailleurs sont sévèrement réprimées à Vienne en Autriche.1929

Mai : manifestations de travailleurs à Berlin, tandis que l'économie s'effondre.1930

Septembre : la parti nazi arriv en deuxième position aux élections générales en Allemagne. Les conditions économiques désastreuses ont conduit un grand nombre de gens à voter pour les extrêmes, le nazisme et le communisme.1932

Avril : Hindenburg retrouve de justesse son poste de président, face à Hitler dont le nombre d'électeurs a augmenté. Sa brillante campagne électorale a été orchestrée par Goebbels et financée par des industriels allemands frustrés qui réclament un gouvernement fort pour contrer les communistes.
Juillet : les nazis deviennent le principal parti du parlement.
Août : le chancelier allemand Von Papen et le président Hindenburg refusent de nommer des nazis au gouvernement à cause de la violence des " chemises brunes ".
Novembre : lors de nouvelles élections, les nazis perdent des sièges, mais restent le parti qui a le plus de députés.1933

Janvier : à la suite de violence dans les rues entre nazis et communistes, Von Papen et Hindenburg acceptent que Hitler devienne chancelier. Ils espèrent qu'il parviendra à maîtriser ses troupes.
Février : l'incendie du Reichstag est attribué aux communistes ; Hitler convainc Hindenbrug de lui accorder des pouvoirs élargis pour " défendre l'Etat ".
Mars : ouverture du camp de concentration de Dachau. Hitler obtientdu parlement les pleins pouvoirs, après avoir intimidé ses opposants.
Avril : les nazis prônent le boycott des boutiques tenues par des Juifs.
Mai : Hitler remplace juges et tribunaux par son propre système judiciaire.
Juin : Hitler interdit tous les partis d'opposition.
Juillet : les nazis adoptent un décret qui oblige tout handicapé mental ou physique à se faire stériliser, afin d'assurer la " pureté de la race ".
Août : mort du président Hindenburg. Hitler s'autoproclame aussitôt Führer.1935

Mars : Hitler reprend la vallée de la Sarre. Les Alliés le laissent faire, espérant qu'il s'en contentera. Il rétablit la conscription militaire et lance un programme de réarmement.
Septembre : adoption des lois de Nuremberg définissant les Juifs comme non aryens. Les Juifs perdent leurs pensions, sont chassés de l'éducation, de l'agriculture et des médias. Ils n'ont plus le droit d'employer du personnel non Juif.1936

Mars : des émeutes anti-juives (pogroms) éclatent en Pologne. Hitler occupe la Rhénanie. Les Alliés ne réagissent pas.1938

Mars : Hitler pénètre en Autriche, acclamé par la foule. L'Autriche est annexée à l'Allemagne, c'est Anschluss. Quatre jours plus tard, des lois anti-juives sont promulguées.
Avril : en Allemagne débute le recensement et la confiscation des biens appartenant aux Juifs.
Mai : lois anti-juives en Hongrie.
Juillet : des corps de métiers allemands excluent leurs membres juifs.
Novembre : Nuit de cristal. Des émeutes anti-juives se déroulent dans tout l'Allemagne. Une semaine plus tard, les enfants juifs sont exclus des écoles.1939

Janvier : Hitler menace d'exterminer les Juifs is une guerre éclate.
Mars : l'Allemagne envahit la Tchéchoslovaquie. Les Alliés n'interviennent pas, mais les Anglais jurent de riposter en cas d'agression allemande de la Pologne.
Septembre : l'Allemagne envahit la Pologne. La Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l'Allemagne. Un mois plus tard, la Pologne est occupée.
Novembre : les trois millions de Juifs polonais doivent porter l'étoile jaune.1940

Avril : l'Allemagne envahit et occupe le Danemark et la Norvège. Les gouvernements danois et norvégien déclarent que les Juifs sont protégés.
Mai : défaite et occupation de la Belgique et des Pays-Bas.
Juin : la France, vaincue, est divisée en deux : le nord est occupé, le sud passe sous le gouvernement français de Vichy qui collabore avec les nazis.
Octobre : création du ghetto de Varsovie. La France de Vichy et la Roumanie promulguent des lois anti-juives.1941

Février : début de la déportation des Juifs des Pays-Bas. Les ouvriers hollandais protestent en déclenchant une grève sauvagement réprimée en deux jours.
Avril : l'Allemagne envahit la Yougoslavie et la Grèce. Les Croates provoquent des émeutes anti-juives et anti-serbes pour soutenir les nazis.
Juin : l'Allemagne envahit l'URSS. Les Einsatzgruppen massacrent par dizaines de milliers de Juifs, Tziganes et responsables locaux.
Août : les Roumains chassent les Juifs. En Ukraine, des milices locales massacrent les réfugiés juifs hongrois.
Septembre : premières expériences de chambres à gaz à Auschwitz.
Octobre : les Juifs n'ont plus le droit de quitter les territoires occupés.
Décembre : Juifs et Tziganes sont assassinés dans des " camionnettes à gaz " camouflées en Ambulances.1942

Janvier : conférence de Wannsee. Les nazis mettent au point les modalités d'application de la " solution finale ". Des groupes de résistants juifs s'organisent à Vilna et Kovno (Lituanie).
Mars : début de l'extermination des Juifs de Pologne. Les Juifs de Slovaquie et de France sont déportés à Auschwitz-Birkenau. La parlement bulgare oppose son véto à la déportation des Juifs de Bulgarie.
Juin : la BBC diffuse la nouvelle de l'élimination de Juifs.
Juillet : les juifs des Pays-Bas, de Belgique et du Luxembourg sont déportés à Autschwitz-Birkenau. Ceux de Varsovie, 310 000 entre le 23 juillet et le 3 octobre 1942, sont déportés dans le camp d'extermination de Treblinka.
Septembre : l'Organisation juive de combat, qui regroupe les différentes organisations politiques constituées dans le ghetto, se met en place.
Octobre : les Juifs de Brest-Litovsk (URSS) sont massacrés par les SS. Les Juifs norvégiens sont déportés à Auschwitz-Birkenau.
Novembre : à Bialystok (Pologne), 170 000 Juifs sont assassinés. Les Alliés annoncent que les coupables seront châtiés.1943

Mars : les Juifs de Grèce sont déportés à Treblinka. Le ghetto de Cracovie, en Pologne, est rasé.
Avril : début de l'insurrection du ghetto de Varsovie. Les SS ont du mal à la mater. Massacres des Juifs de Lituanie.
Mai : l'insurrection du ghetto de Varsovie est finalement écrasée.
Juin : destruction du ghetto de Lvov.
Août : la révolte du camp de Treblinka est écrasée, comme celle du ghetto de Bialystok où tous les juifs sont tués.
Septembre : grâce à leur voisins non juifs, les Juifs danois se réfugient en Suède. Le ghetto de Vilna est décimé.
Octobre : évasion réussie de quelques déportés du camp de Sobibor. Après que l'Italie est passée du côté allié, l'Allemagne l'occupe et entreprend d'exterminer les Juifs italiens.1944

Mars : l'Allemagne occupe la Hongrie qui a tenté de changer de camp. Eichmann est chargé de l'élimination des Juifs hongrois.
Juin : sous la pression internationale, la Hongrie met fin aux déportations.
Juillet : avancée des troupes de l'Union soviétiques en Europe centrale. Début des " marches de la mort ".
Août : tous les Juifs du ghetto de Lodz sont déportés à Auschwitz-Birkenau.
Octobre : une révolte échoue à Auschwitz-Brikenau.
Novembre : les SS reprennent le massacre et les déportations des Juifs de Hongrie.1945

Janvier : la camp d'Auschwitz est libérée par l'Union soviétique.
Avril : les camps de Buchenwald, Bergen-Belsen et Dacahu sont libérés par les Alliés. Hitler se suicide.
Mai : fin des " marches de la mort ". l'Allemagne capitule. 1000 Juifs qui rentraient chez eux en Pologne sont tués par des Polonais à leur arrivée.
Novembre : ouverture du procès de Nuremberg. Les principaux chefs allemands nazis sont jugés pour crimes contre l'humanité.1946

Octobre : dix-neuf nazis sont reconnus coupables de crimes de guerre lors du procès de Nuremberg : douze sont condamnés à la pendaison, trois à la réclusion à perpétuité, quatre à des peines d'emprisonnement plus courtes.

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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeMer 18 Avr 2012 - 21:28

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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeJeu 19 Avr 2012 - 12:19


De Gaulle et les juifs
par Daniel Horowitz, Observateur
22.12.11






Lors d'une mémorable conférence de presse tenue en novembre 1967, de Gaulle déterminait que les juifs étaient « un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur ». Raymond Aron, intellectuel du même bord que le Général, fut sidéré et se demanda « pourquoi le général de Gaulle avait solennellement réhabilité l’antisémitisme ».






On a beaucoup glosé depuis sur la singularité de cette frasque gaullienne, mais il ne fait pas de doute qu'il l'avait préméditée, parce qu'il n'était pas homme à faire écart de langage sans en avoir évalué les implications. Il s'agissait en l'occurrence d'argumenter en faveur d'une nouvelle politique arabe de la France au lendemain de la guerre des Six Jours, après que le monde arabe eût échoué dans sa tentative de liquider l'État d'Israël. Il se servait d'un procédé digne de Vichy pour travestir en exploit patriotique ce qui n'était en réalité qu'une realpolitik d'un genre douteux.

Une lecture attentive de l'incipit de ses Mémoires suggère que l'idée que de Gaulle se faisait de la France pourrait avoir été calquée de manière subliminale et peut-être inconsciente sur celle qu'il se faisait du peuple juif. Dans son introduction, il dit que Dieu a créé la France pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires. Que la France n’est elle-même qu’au premier rang. Que seules de vastes entreprises sont susceptibles de compenser sa dispersion. Que la France doit viser haut. Par ailleurs, « peuple d'élite » (peuple élu ?) est une prérogative que de Gaulle trouvait peut-être plus particulièrement appropriée pour la France, réputée « fille ainée de l'Église ».

C'est ainsi que quand de Gaulle déclare que les juifs lui apparaissent comme un « peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur », le fond de sa pensée semble être que ces propriétés ne sont acceptables que si elles sont associées à la France, seule habilitée par la Providence à en faire un usage adéquat.

Aujourd'hui ces propos pourraient tomber sous le coup de la loi. Celle de 1972 contre le racisme précise en effet que « ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 2 000 à 300 000 F ou de l'une de ces deux peines seulement. »

Le procédé dont s'est servi de Gaulle a marqué le début d'une hostilité durable contre Israël en France et ailleurs en Europe. Beaucoup de commentateurs politiques ont interprété à cette époque ces propos comme signalant la fin d'une obligation de réserve vis-à-vis des juifs eu égard à la Shoah, et en ont conclu que l'on pouvait renouer sans états d'âme avec l'antisémitisme comme slogan fédérateur.

L'antisionisme que l'on trouve de nos jours en occident en est un avatar.
http://www.lemonde.fr/idees/chronique/2011/12/23/de-gaulle-et-les-juifs_1621989_3232.html
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Avr 2013 - 21:22

Cérémonie du dimanche 7 avril 2013, 20h30 au lundi 8 avril 2013, 18h
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Mai 2014 - 11:22

Ce discours fut prononcé par Maître Benjamin Brafman à l’occasion de Yom HaShoah.

Je n’ai pas survécu – j’ai été assassiné à Auschwitz.
Mon nom est Yechiel Michoel Friedman. J’ai été "assassiné" à Auschwitz. Je ne suis pas mort à Auschwitz. J’ai été "assassiné" à Auschwitz.
Vous ne me connaissez pas. Aucune des personnes présentes dans cette salle ne m'a jamais rencontré ; pas même mon propre petit-fils, Ben Brafman, qui, lui non plus, ce n’est un secret pour personne, ne m'a pas connu. Je lui ai permis de parler pour moi ce soir, mais ce n'est pas son discours. C'est mon discours. Mon petit-fils parle pour moi, parce que, si j’ai été assassiné, je n’en ai pas pour autant été réduit au silence. Vous devez vous souvenir de ma vie et de mon assassinat – non pas de ma mort – mais de mon assassinat. L’assassinat de ma famille - de votre famille - de tant de familles ...
Ceci est mon histoire, une histoire vraie, une histoire triste, une histoire horrible.
Mon histoire, comme tant d’autres, commence merveilleusement bien, se poursuit difficilement et se termine tragiquement mais sa fin n’en est pas vraiment une, Baroukh Hachem ; puisque, même si une grande partie de ma famille et moi-même avons été brutalisés et assassinés, une autre partie elle, a survécu par miracle. Du fait que certains ont survécu, mon petit-fils existe, il est là pour parler en mon nom, vous raconter l'histoire de son grand-père « mon » histoire, l’histoire de ma vie et l’histoire de ma mort. L'histoire de vies qui furent brutalement interrompues, la mienne, celle de Malka ma femme bien-aimée, celle de Sima ma fille si jolie, si gracieuse, celle de son mari Yaacov jeune et vigoureux et celle de leur bébé, ma petite-fille, ma « première » petite-fille, Chaya Sarah. Ma petite Chaya Sarah, qui, à deux ans, fut arrachée des bras de sa mère, hurlant de terreur et jetée dans un four à Auschwitz comme un objet sans valeur, comme si elle n’était que quantité négligeable.
Alors aujourd'hui, je prends publiquement la parole pour vous dire que ma petite Chayala était loin d’être un objet sans valeur, elle avait de la valeur, nous en avions tous.
Citation :
Les tueurs nazis ont assassiné mon Chayala et 1.500.000 autres enfants juifs.
Chaya Sarah était la seule petite-fille que j’ai eue. Je l'aimais comme seul un grand-père peut aimer ses petits-enfants. Les tueurs nazis l’ont assassinée, et avec elle 1.500.000 autres enfants juifs. Ils nous ont pris notre nachat - notre vie, notre joie et notre espérance. Ils ont pris nos bébés et les ont transformés en cendres.
Aujourd'hui, je m'adresse à vous ou plutôt ma Néchama s’adresse à vous,une âme venue du Ciel, assise aux cotés de celles des millions de mes frères et sœurs à une place d'honneur qui nous est réservée. Nous sommes ceux que vous appelez Kedoshim (saints) dont les vies furent brisées, anéanties uniquement parce que nous étions juifs. Voici presque 70 ans, nous fûmes massacrés avec sauvagerie et brutalité lorsqu’un pays se trouva dirigé par des sauvages, tandis que le monde civilisé, dans son ensemble, observait en silence, décidant qu’il était « permis d’écraser la tête d'un enfant de deux ans et de la jeter ensuite, encore vivante, hurlant de terreur, dans un four, qu’il était permis aussi de gazer et de brûler et d’assassiner ses parents et grands-parents ». Une nation civilisée, une nation cultivée, a commis ces crimes et un monde tout aussi civilisé l’a laissé faire, n’essayant en rien de mettre un terme à cette tuerie.
Le monde entendit nos cris, mais ne s’en soucia guère. Le monde sentit l’odeur de notre chair brûlée, mais préféra tourner le regard. Le monde entendit crier mon Chayala qui réclamait sa mère et choisit de ne rien faire. Car Chayala était un enfant juif et qu’en ce temps-là, l'assassinat systématique des enfants juifs, entrepris de manière efficace et organisée par des monstres revêtus d’uniformes légitimes et officiels, était un fait acceptable. On l’encourageait, on applaudissait des deux mains. Les meurtriers étaient récompensés, on leur remettait des médailles, on les saluait, on les traitait en héros, ceux qui tuaient nos enfants – ceux qui tuaient ma petite-fille.
Comment une telle chose a t-il pu nous arriver? Pourquoi et comment le monde a-t-il pu devenu si abject et si sombre?
Je me souviens de notre vie avant Auschwitz, une bonne vie, une vie tranquille et pieuse, centrée autour de ma famille, ma femme, Malka, nos filles, Sima, Ruchele, Hencha, Hinda, mon adorable petit garçon, Meir, le mari de Sima, Yaakov, et leur bébé, ma précieuse petite Chayala.
Nous vivions à Kiviash, une petite ville en Tchécoslovaquie, tout près de la frontière hongroise. J’avais reçu une bonne éducation, je devins professeur d'Hébreu. Notre famille était une bonne famille. Nous étions pauvres mais respectés. Nous étions honnêtes, gentils, serviables et vivions parmi d'autres familles toutes aussi gentilles et respectées, des familles merveilleuses. Nous n’avions aucun ennemi.
Je n'avais jamais élevé la voix en colère, jamais, jusqu'à ce jour à Auschwitz, où ils assassinèrent ma petite-fille. Le monde alors m'a entendu, mais ne m'a pas écouté, pendant qu’ils essayaient par tous les moyens de détruire ma famille. J'ai crié si fort, j'ai hurlé de douleur de toutes mes forces pendant si longtemps, mais les assassinats ont continué. La fumée et le gaz ne s’arrêtaient pas, le feu rugissait et je suis toujours aussi en colère. Maintenant, j’élève ma voix, non pas pour me plaindre, mais pour vous empêcher d’oublier – pour vous réveiller, vous extirper de votre torpeur car ce qui est arrivé à ma famille peut se reproduire, d’ailleurs, en fait, cela en en train de se reproduire!
Aujourd'hui, moins de 70 ans plus tard, les monstres refont surface et nous menacent de nouveau. Ils tuent des familles juives, tuant nos beaux, nos précieux enfants. Comme ce fut le cas à Itamar en Israël, où la famille Fogel fut massacrée et où encore, une fois de plus, de jeunes enfants innocents furent assassinés parce qu'ils étaient juifs.
Oudi et Ruth Fogel assassinés parce qu'ils étaient juifs! Leurs enfants, Yoav, 11 ans, Elad, 4 ans et Hadas, 3 mois – égorgés comme à l’abattoir, alors qu'ils dormaient paisiblement dans leurs lits.
Citation :
Vous devez ressentir la terreur qui fut la notre, pas dans le but uniquement de vous attrister ou déclencher votre colère, mais pour que puissiez être vigilants.
Je dois donc vous raconter mon propre assassinat. Il le faut. J'ai besoin de vous faire revivre cette horreur, cette terrible perte, pour que vous puissiez comprendre et vous souvenir, pour que vous puissiez ressentir véritablement la Shoah - ce que le monde appelle l'Holocauste. Cela doit être réel même pour ceux d'entre vous qui n'étiez pas là. C’est bien plus qu'un mot - Shoah. Vous devez ressentir la terreur qui fut la nôtre, pas dans le seul but de vous attrister ou déclencher votre colère, mais également pour éveiller votre vigilance.
Si ce que je vais vous raconter vous dérange et vous perturbe, tant mieux ! Si la franchise de mes propos, mon manque de délicatesse pour vous décrire la terreur de ce temps, les assassinats cruels, la brutalité, vous donnent des cauchemars ce soir – encore mieux. Je veux vous effrayer, je veux que vous soyez tristes et en colère et amers et vigilants - mais je veux aussi que vous soyez fiers, parce que la fin de ma propre histoire, bien que triste, ne fut cependant pas la fin.
Consolez-vous en sachant qu'« ils n'ont pas gagné ». Les assassins nazis nous ont tués, moi et des millions de Juifs comme moi, mais ils n'ont pas gagné. Ils n'ont pas tué toute ma famille, ou toute votre famille. Les meurtriers et leur armée de monstres n'ont pas tué le peuple juif, ils n’ont pas exterminé Klal Yisrael - ils ne nous ont rendus que plus forts.
Aujourd’hui, les Juifs sont en vie, Israël est fort, ma famille, vos familles, sont ici et nous devons continuer à nous souvenir du monde de nos parents, grands-parents, arrières grands-parents et de tous les enfants, qui furent gazés et incinérés.
Ma famille est là aujourd'hui pour vous aider à comprendre la nature de la haine qui peut permettre à un pays de brûler, gazer et matraquer des nouveau-nés, des nourrissons, des tout-petits; de les mitrailler et de les jeter dans des fosses communes ou dans des camions, puis encore vivants, les jeter dans de grands fours, ou les utiliser, conscients et bien en vie - pour de cruelles et perverses expériences médicales.
Tant d'enfants, des petits Kinderlach qui crient, qui pleurent, qui appellent leur maman et leur Tattie, leur Bobbie et leur Zayde – Entendez-vous les pleurs de ces enfants? Leurs cris sont si forts - J'entends encore ma Chayala, 70 ans plus tard. Entendez-vous ses cris? Entendez-vous ceux des membres de votre famille? Ceux que vous ne pourrez jamais rencontrer et avoir la chance de connaitre. Entendez-vous leurs cris?
Lorsque vous êtes au lit, en attendant que le sommeil vous gagne, tendez l’oreille. Ecoutez bien. Faites un effort. Vous pourrez alors les entendre dans votre esprit et dans votre cœur.
Écoutez et vous pourrez aussi entendre les cris de Tamar Fogel, âgée de 12 ans qui, de retour chez elle, à Itamar, après une veillée de Chabbat un vendredi soir, découvrit ses parents assassinés, et sa petite sœur âgée de 3 mois, Hadas, la gorge tranchée. Entendez-vous ses hurlements? Ils parviennent jusqu'à nous, ici, tout en haut, depuis la Terre jusqu’au Ciel. Alors, vous, vous devriez entendre ses cris même de l'autre côté de l'océan, ses cris pour sa famille, pour tous les Juifs tués sauvagement, pour tous les enfants dont on ravit la vie pour la simple raison qu’ils étaient juifs.
Citation :
Il est presque impossible d'imaginer tant de meurtres, de violence, de torture, de famine, de misère pourtant, vous n’avez pas le choix.
C’est si difficile de pouvoir parler de telles horreurs et de tant de douleurs. L’esprit est presqu’incapable d’enregistrer autant d'informations, terribles, ahurissantes. Il est presque impossible de faire comprendre à autrui un abysse si noir, si profond, si néfaste. C’est dur pour quelqu’un de pouvoir même imaginer tant de meurtres, de violence, de torture, de famine, de misère pourtant, vous n’avez pas le choix.
Je vais vous y aider, en étant graphique et brutal car c’est la seule manière d’y arriver. C’est la seule manière de vous faire vraiment comprendre ce qu’Holocauste - Shoah – signifie et le véritable sens de 6.000.000 Kedoshim.
Je me tiens debout, nu, dans la chambre à gaz avec des centaines de Juifs innocents. Malka, ma femme dont les yeux terrifiés sont déjà morts, se trouve dans l’autre pièce à côté, avec notre fille Sima, s’agrippant l’une à l’autre. Le mari de Sima, Yaakov, est avec moi. Nous avons déjà vu notre Chayala être brulée devant nos yeux. Nous sommes déjà morts- le gaz ne fera que nous tuer une nouvelle fois.
Nous savons que nous ne sommes pas dans des douches. Nous savons que nous sommes dans une chambre à gaz. Nous savons que nous allons mourir et nous savons tous que nous n'avons rien fait de mal. Nous savons aussi que c’est par la faute d’un monde civilisé que nous subissons cela. Nous savons que c'est un monde civilisé qui nous a abandonnés.
Nous sommes terrifiés, nous avons peur de mourir, de mourir de cette mort brutale, par cette suffocation, cette brûlure qui va nous envahir. Mais nous avons encore plus peur que personne ne sache que nous avions vécu, que personne ne sache que nous étions une bonne famille, que nous avions de beaux, de merveilleux enfants, que nous avions une magnifique petite-fille. Oui, j'avais tellement peur que personne ne le sache jamais, que personne de ma famille ou de n’importe quelle famille n’allait survivre, tellement peur que la « solution finale » soit véritablement finale. Laissez-moi vous dire quelque chose....
Vous pensez savoir ce qu’est la prière – ce que veut dire la foi parce que vous êtes religieux ou que vous priez tous les jours?
Je vous vous dire, moi, ce qu’est la vraie prière, la vraie foi. Dans ma chambre à gaz, tandis que le gaz se répand dans nos poumons, que les flammes brûlent notre peau, nous nous écrions « Ani Maamin » nous croyons en Toi HaShem.
Dans notre dernier souffle nous récitons « Shema Yisrael HaShem HaShem Elokenu HaShem Echad » - les derniers mots que je prononce et qui jaillissent de mes poumons saturés de gaz, tandis que je meurs, terrifié à l’idée que ma famille toute entière est ou le sera bientôt, assassinée.
Quelle tristesse déchirante, quelle colère dévore alors mon cœur et ravage mon esprit - je supplie HaShem, l’implore de tout mon être, non pas de m’épargner mais de me donner Nekama, ma revanche! Comment, où, quand ? Qui pourra jamais nous obtenir justice, nous venger ? Qui restera vivant pour dire le Kaddish sur nous - allumer une bougie pour notre Yahrzeit - ni tombes, ni pierres tombales - personne pour nous survivre, pour pleurer notre mort, pour simplement témoigner de notre existence.
Je ne suis pas physiquement là devant vous. Je ne suis pas personnellement présent. Yechiel Michoel Friedman fut assassiné à Auschwitz, mais nous n’avons pas tous été assassinés ce jour-là, ou le lendemain. Certains de mes enfants, certains de vos enfants ont survécu et aujourd'hui, nos enfants, nos petits-enfants, nos arrière-petits-enfants et à présent même nos arrière-arrière-petits-enfants sont vivants. Nous sommes des Juifs fiers et vivons partout dans le monde. Nous avons Eretz Israël – vous entendez ça, vous les meurtriers nazis? Nous avons Israël, une nation bâtie par les survivants. Nous avons une armée juive et un Etat juif. Notre peuple est fort. Nous avons des voix puissantes, éloquentes qui exigent d'être entendues.
Mes filles, Hencha et Hinda, bien que torturées pendant des années, ne sont pas mortes dans cet enfer. Ma fille, Ruchele, se sauva en Amérique à l’âge de 15 ans et se maria avec Shlomo Brafman, qui lui aussi avait réussi à s’échapper. Ils ne sont pas morts, leurs enfants et mes petits-enfants et arrière-petits-enfants grandissent en Juifs respectant le Chabbat. Ce soir, mon petit-fils parle en mon nom dans une synagogue devant 1.000 Juifs qui sont debout, solides et fiers et qui sont venus se souvenir de chacun d'entre nous.
Citation :
Je n'ai pas eu ma vie mais j’ai eu ma revanche.
Bien que je n’aie pas eu ma vie, j’ai eu ma revanche. En fait, mon petit garçon, Meir, que l’on s’était tant acharné à tuer, a survécu lui aussi. À 16 ans, il pesait 20 kg quand on l’a retrouvé vivant sur un tas de cadavres à Auschwitz.
A la libération, il se rendit en Israël, en Israël ! Pendant 50 ans, il servit comme soldat de Tsahal - l'armée d'Israël. Il se battit durant 50 ans, véritable héros juif. Mon fils, mon Kaddish, n'est pas mort non plus à Auschwitz. Comme j'étais fier de le voir revêtir son uniforme de soldat israélien prêt à se battre pour notre pays, notre communauté et notre cause.
Je suis triste, rageur et amer qu’on m’ait privé prématurément de ce nachat qui aurait du être le mien, dont j’aurais dû profiter plus longtemps, c’était mon droit, un nachat procuré par la joie, la fierté, les valeurs juives, riche en coutumes et traditions.
Les nazis me firent mal plus qu’aucun mot ne pourra jamais le dire, mais ils n'ont pas gagné.
Ils ne gagnent que si vous oubliez - ou de nos jours si vous laissez le monde nier ce qui s’est passé. Ils ne gagnent que si nous ne versons pas des larmes sincères en apprenant l’horrible massacre de la famille Fogel à Itamar.
Ils ne gagnent que si vous ne pouvez pas entendre ma Chayala crier, ressentir la terreur de Tamar Fogel ou comprendre la douleur de ses grands-parents qui doivent maintenant faire face à un chagrin si intense qu’il vous est impossible de le concevoir.
Croyez-moi - je sais de quoi je parle, le meurtre d'un enfant et d’un petit-enfant et l’impact sur la vie des autres, sur tout le reste. Comment tout se retrouve à jamais englouti dans la mort, enseveli de tristesse accablante. La famille Fogel ne se remettra jamais, mais ils ne peuvent être oubliés.
Nous sommes ici dans une magnifique synagogue, remplie de Juifs. De bons Juifs. Des gens fiers et forts qui ne nous ont pas oubliés, moi, ma famille, vos familles - les parents, grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines, enfants, petits-enfants - les bébés qui furent assassinés, gazés et enterrés vivant.
Il est normal de pleurer pour ce que nous avons perdu, pour ce qui nous fut enlevé de force, pour les vies détruites, le nachat dont on nous priva.
Pleurez pour nous. Nous aussi, nous pleurons pour vous, pour ce que vous avez perdu, pour la famille que vous n'avez jamais connue, pour les millions de Juifs décents, gentils, qui n'ont pas survécu - pour les élèves qui n'ont jamais terminé leurs études, pour les scientifiques, les artistes, les musiciens, les enseignants, les Rabbins qui n'eurent jamais l’occasion de briller, d'exceller, d'exécuter, d'enseigner, de guérir, de vivre.
Il est normal de pleurer pour les enfants qui ne pourront jamais jouer, chanter ou rire, qui furent mis à mort avec une telle violence, avec une telle haine que je ne peux la décrire par des mots car pour certaines douleurs, il n'y en a pas, tout simplement. C’est si terrible que cela ne peut se concevoir par un être humain décent, impossible à affronter de façon rationnelle.
Mais vous devez le faire, vous devez réussir car il existe aujourd'hui, des gens qui déjà, à peine 70 ans plus tard, se permettent de remettre en question l'Holocauste, de questionner ce qui s'est réellement passé. Des dirigeants du monde et des scientifiques renient déjà l'Holocauste. Ils remettent même en question l'intégrité des témoignages de la poignée de survivants, de témoins oculaires qui sont encore vivants, de ceux qui ont vu l'horreur de leurs propres yeux. Si même ces survivants héroïques sont mis en doute alors il est à redouter que dans les prochaines années, des révisionnistes vicieux, antisémites, n’en viennent à falsifier l'Histoire et la Vérité. Or, nous ne pouvons pas - vous ne pouvez pas, laisser cela se produire, jamais, jamais ...
Citation :
Pour que notre souvenir puisse être véritablement une bénédiction, vous devez absolument vous souvenir.
J'ai eu une petite-fille, un charmant, mignon petit bébé nommé Chaya Sarah qui fut assassinée devant mes yeux, et bien que sa Néchama, son âme, soit au Ciel avec moi, sa mémoire doit être gravée dans vos cœurs à jamais.
Pour que notre souvenir puisse être véritablement une bénédiction, pour que nos Neshamot puissent réellement s’élever comme vous le souhaitez, par cette Aliyah que nous avons méritée et payée si cher, vous devez absolument vous souvenir.
Vous devez vous assurer que vos enfants et leurs enfants après eux, comprennent ce qui est arrivé à leur famille, à votre famille, à toutes nos familles. Car si ce n’est pas le cas, cela se reproduira.
Vous ne pensez pas que cela puisse se reproduire? Pourquoi? Parce que vous vivez dans le confort – à une époque civilisée? Nous vivions bien nous aussi – à une époque toute aussi civilisée. Nous étions heureux et satisfaits, mais nous n'étions pas vigilants et nous avons foncé tête baissée vers l’Holocauste.
Nos voisins, une nation entière d’hommes et de femmes ordinaires, assez intelligents, ayant grandi avec des valeurs, une certaine culture et éducation, s’est transformée en une nation de monstres, d’animaux sauvages et meurtriers. Ils n’eurent plus rien d’humain et nous traitèrent avec une brutalité indescriptible que nul n’aurait pu prévoir ni prédire – et qui s’est cependant produite.
Cette histoire est pire encore que la pire des histoires vraies que tout survivant peut rapporter. Car le cerveau est incapable de saisir tant de douleur sans exploser, sans subir de dommages, de sorte que même ceux qui ont survécu, qui ont tout vu, sont incapables de saisir pleinement, totalement l’étendue de l'épreuve qu’ils ont traversée, appréhender les détails de la tourmente dans laquelle ils se sont retrouvés.
Seule une victime, telle que moi, seul quelqu'un qui n'a pas survécu, peut parvenir à vous dire toute l’histoire, l’horrible, la laide, la démente, la terrible vérité sur notre assassinat, sur nos six millions d’assassinés.
Voilà pourquoi, mes amis, j'ai choisi de vous parler à travers mon petit-fils depuis le Ciel. Bien qu’HaShem ne me permette pas de vous dire le « pourquoi » de ces choses terribles qui se sont produites, j’ai néanmoins reçu l’ordre de parler de « ce » qui s'est passé.
De vous dire « ce » qui s'est passé avec clarté et conviction pour que certains d’entre vous, je l’espère, ne puisse plus jamais douter de la Shoah. Que vous vous engagiez à confronter quiconque oserait nier les faits et lui faire entendre mon histoire - votre histoire, les histoires tristes mais véridiques de nos familles, dont nous avons trop tendance à nous référer comme les « Six Millions », mais rarement, voire jamais, en utilisant leurs noms.
Nous avons des noms. Nos vies nous furent prises, mais pas nos noms. Nul ne peut prendre nos noms.
Je m’appelle Yechiel Mechoel Friedman. Je fus assassiné à Auschwitz avec Malka ma femme, Sima ma fille, Yaacov Weiss son mari, et ma petite-fille, Chaya Sarah.
Pouvez-vous les voir? Moi, je les vois et je vois aussi Tamar Fogel et les corps de sa famille portés à travers Itamar durant l'enterrement; ce n’était pas il y a 70 ans – mais récemment. Des gens avec des noms et des vies qu’on leur a volées dans la nuit - seulement parce qu'ils étaient juifs.
Je m’appelle Yechiel Michoel Friedman. J’ai été assassiné à Auschwitz et vous feriez mieux de ne jamais m'oublier.
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MessageSujet: Re: YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar   YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 Icon_minitimeDim 4 Mai 2014 - 11:36

YOM A SHOA JOURNEE DES MARTYRS ET DES HEROS - Soly Anidjar - Page 2 90e8a810

Ce discours fut prononcé par Maître Benjamin Brafman à l’occasion de Yom HaShoah.

Je n’ai pas survécu – j’ai été assassiné à Auschwitz.
Mon nom est Yechiel Michoel Friedman. J’ai été "assassiné" à Auschwitz. Je ne suis pas mort à Auschwitz. J’ai été "assassiné" à Auschwitz.
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